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Maroy change de crèmerie

Ah ! que c’était drôle, drôle et affligeant à la fois, Thomas Gadisseux l’ancien faire valoir d’Olivier Maroy interviewant sont ex caporal devant un parterre d’éminents, à l’émission de Mise au point. Le plat du jour : « Pourquoi s’engager en politique », alors que sur la chaîne concurrente, Demoulin baptisait l’émission « Les peoples en politique » ce qui était moins gentil pour Maroy.
Un moment j’ai cru que Maroy avait le don d’ubiquité. En effet les deux chaînes affichaient « en direct » en même temps. Puis, quelques images plus loin, RTL enlevait son papillon. Elle était en différé. Voilà qui aurait propulsé Maroy au sommet des voix de préférences à l’égal de la Vierge de Jalhay.A voir la tête de l’intéressé il était loin de la sérénité un peu extatique de la mère de Jésus. On avait l’impression qu’il regrettait déjà ses pantoufles de la RTBF.
Pour l’occasion on a redécouvert l’insupportable prétention de Jean-Paul Procureur, tranchant de tout, pourfendant tout le monde et soulageant Maroy, par la même occasion.
Un rare moment, l’opinion de Jean Quatremer : il n’a pas la même conception du journalisme qu’Olivier Maroy, lui ne se serait pas laissé « avoir » par la politique. Béatrice Delvaux à la suite, aurait bien voulu suivre, mais sa nature est conciliante. On n’a jamais su son opinion.
Certains arguments de Maroy étaient à débattre. Par exemple, un journaliste ferait-il partie d’une catégorie de citoyens qui ne peuvent pas prendre une option de candidature ?
Madame Russo, ex sénatrice Écolo, s’est dite profondément déçue des limites de son travail fixées par son parti.
Pendant tout le débat la caméra revenait souvent sur Maroy qui avait l’air d’approuver ou de désapprouver tout le monde comme un maître d’école. Il n’avait pas son pareil pour couper les autres suivant une technique dont il dénonçait la pratique, lorsqu’il organisait les débats.
Quel est le prof en communication qui lui dira qu’on ne revient pas sur son « expérience », qu’on ne se met pas dix ans pour réformer la Wallonie, surtout avec les programmes du MR, bref, il manquait de modestie. On peut le comprendre face à un Quatremer autrement plus éloquent, disant ce qu’il pensait des peoples qui se lancent dans le business de la politique, sur une popularité par l’image.

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Maroy n’était pas plus MR que ça, il y a moins d’un mois. C’est la proposition de Charles Michel qui l’a intéressé. Comme conviction profonde, il y a mieux. Si Magnette avait précédé Michel, peut-être Maroy serait-il chez les socialistes ?
Il s’est décidé pour la différence de traitement et de statut, évidemment. Pourquoi aucun politique n’avoue-t-il jamais qu’une carrière, c’est surtout un salaire, des avantages, une pension substantielle ? Surtout au MR…
Voilà un parti qui prône la liberté d’entreprendre et n’est pas gêné de la différence parfois énorme entre les revenus dans l’industrie et la politique, par rapport aux gagne-petit ! Pourquoi un député se gênerait-il pour dire qu’il a choisi de faire de la politique pour le salaire, sinon par crainte d’une impopularité à la suite de sa franchise ?
D’autant que dans le cas de Maroy, c’est tout bonus. Il est élu : il palpe davantage qu’à la RTBF. Dans son cas, il a intérêt à porter la serviette de Michel pendant un certain temps, il assurera sa matérielle sur deux ou trois législatures, sans problème. A la suite d’un vent mauvais le MR perdrait son quatrième député, rien n’est mal fait. Maroy retrouverait à coup sûr ses pantoufles sous le chauffage central de son petit bureau à la RTBF. Après les inaugurations des chrysanthèmes et les foires agricoles, soit six mois de pénalités payées, Maroy peut redevenir le bel oiseau gaffeur et peu intelligent que l’on a toujours connu sur les ondes nationales.
Reste un problème qui n’a pas été abordé ce dimanche. Si Maroy décroche le poste, quid de son épouse à la RTBF ? On se rappelle qu’en France, Anne Sinclair avait abandonné son poste de présentatrice du journal à TF1, Béatrice Schönberg, le sien, en épousant Jean-Louis Borloo et on se souvient des misères faites à Audrey Pulvar, lorsqu’elle était la compagne de Montebourg.
Véronique Barbier va-t-elle écoper parce qu’elle est l’épouse de Maroy ?
Pour ma part, je considère que l’épouse d’un homme politique a le droit de revendiquer une autre opinion que celle de son mari, d’autant qu’en l’occurrence Maroy n’a pas l’air d’être un MR bien résolu, et d’entreprendre la carrière qu’elle veut. C’est son droit. Que Jean-Pierre Jacqmin, lui fiche la paix.
De toute façon, on sait bien que l’opinion de tous les journalistes belges tient dans un mouchoir. C’est du reste ce qui en fait le « déjà vu » et le manque d’intérêt.

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