Poésie dans ce monde de brutes.
On ignore ce que notre Booz endormi national va bien pouvoir raconter à ses admirateurs pour les enchanter une dernière fois avant le 25 mai prochain ?
Sa faucille sans le marteau est faite de l’or d’Hugo. Les chômeurs en comprendront-ils la poésie ? Car Elio est un artiste bobo en son genre, un esthète de gymnase grec, une sorte de sophiste pour Platon de quartier.
Du côté de l’art, son atticisme est mal compris des chômeurs. Corydon a des ratés.
Reste le petit commerce et l’industrie miniature des sous-traitants. Di Rupo connaît le langage du tiroir-caisse autant que Sabine Laruelle. Il est doué pour tirer des traites comme on fait des plans sur la comète. Sa banque est le comptoir vénitien des levantins du XVIme siècle. Son ministère, c’est l’apogée du quattrocento ramassé entre André Cools et lui, celui d’un homme bien ordinaire, maître d’un PS qui s’est fait enfiler par surprise et qui le garde bien profond comme la trace indélébile du chagrin de la gauche.
Comme Elio Di Rupo navigue dans des eaux qui l’éloignent de plus en plus de l'électorat ouvrier classique, il peut présenter ses « confuses » tant qu’il veut, ça va être dur de convaincre l’indécis tombé, au cours de la législature sous le seuil de pauvreté, de voter pour lui.
Pas plus tard qu’aux Magritte de la semaine dernière, il faisait « vieux couple » avec Fadila Laanan, elle en robe voile découvrant de maigres appâts, lui papillonnant couleur graillon, si terne au-dessus de sa chemise blanche, qu’on aurait cru voir son mannequin du musée Grévin. Elle le regardant, comme on regarde un train électrique à la Saint-Nicolas quand on a sept ans, lui faisant semblant de ne pas voir l’admiration muette, deux vieux nounours ensemble pour le plaisir d’une jeunesse des années 75 au cinoche des Grignoux, spécial 3me âge.
C’est donc ça qui préside à nos destinées !
Ça pour lequel les journaux achèvent de perdre des lecteurs à force de flatter l’inflattable !
D’un autre côté, ils sont parfaits pour fournir du carburant aux «extrêmes», elle la bêtise redondante, lui la suffisance sous une mince pellicule de modestie.
Leur centrisme a fini par conforter la N-VA dans son rôle de premier parti de Belgique. La montée en puissance des boys de Bart est dans l’ordre des choses. Le Flamand est volontiers « droitiste ». Par malheur, le rassemblement PTB, PC, MG n’a pas l’équivalence contraire en Wallonie. Hedebouw pourrait tenter une percée dans le cuir socialiste des Wallons, mais l’habitude est une bien lourde machine ! Le PS sera encore apte à se moquer du monde, cette fois-ci. Le Soir vient de sortir un papier sur le chef du PTB pour aider le PS. Hedebouw serait à deux visages chaud pour le commerce d’un côté et de l’autre, froid comme la guerre du même nom. Le plumitif qui a pondu celle-là a dû être congratulé par le Conseil d’administration.
La bonne radicalisation des électeurs à gauche, ce n’est pas pour demain.
Une société de médiocres a plus d’affinités avec une majorité médiocre. Cela s’appelle des affinités électives.
Di Rupo, c’est TINA (There is no alternative) de Margaret Thatcher.
Les martelés du cartouche du pharaon précédant rappellent que le destin des chefs, c’est d’être un jour mourant, c’est-à-dire remplacés. .
Le Premier ministre passait pour un sauveur après 541 jours des partis en chien de faïence. Les Flamands auraient pris n’importe qui Reynders, Milquet ou Di Rupo. On sait la suite, le choix malheureux, les regrets de Wouter Beke, les gloussements de la famille anversoise, le dégoût de la gantoise, les fureurs brugeoises ; tandis qu’en Wallonie, c’était l’émotion, la vertu au secours de la monarchie…
La soumission a des lois économiques conduit le citoyen à la vision d’un pays qui va mal et qui rétrograde sur les questions de société. Le ralliement wallon à la position flamande en matière économique est chose faite avec le PS. Hedebouw n’a qu’à bien se tenir, par exemple faire moins de 5 % des voix, le Soir l’a à l’œil !