Antoine tacle Lutgen au CDH.
André Antoine veut que la loi sur l'exclusion du chômage soit abrogée !
Difficilement explicable par autre chose qu’une complicité d’Antoine et les médias, cette sortie fracassante a été diffusée la semaine dernière par les gazettes, en bonne place. Ce n’est pas d’hier que l’on connaît les ravages de cette loi dès le 1er janvier 2015, c’est la première fois qu’un membre important d’un parti qui l’a approuvée manifeste son opposition aussi carrément !
Comment ose-t-il tenir un pareil discours, quand il a été partie prenante et qu’on sait bien qu’elle sera exécutée, même si le CDH et le Ps font de la résistance !
Antoine s’emballe pour des raisons bassement électoralistes bien sûr.
Mais une telle impudence a un autre aspect. André Antoine compte pour rien la mémoire des électeurs. Il est évident que dans son calcul il inclut le sentiment que l’électeur est un simple d’esprit qui oublie vite, jusqu’à perdre conscience de ce qui s’est passé quelques mois auparavant.
Il est vrai que Di Rupo et Onkelinx sont aussi dans le cas d’Antoine ! Tous des amnésiques et ils pensent que l’électeur l’est aussi. L’avantage d’Antoine en l’occurrence, c’est qu’il aura tiré le premier.
Quant aux journaux généralistes : le Soir, La dernière Heure et la Libre Belgique, sans compter les sous-fifres Meuse et Avenir, publier la déclaration d’Antoine telle quelle, sans aucun commentaire, ni rétroacte de cette Loi, c’est avoir un zèle suspect.
Il est vrai que Di Rupo, mezzo voce, s’était déjà défaussé sur le MR, sans la peau des jeunes et des chômeurs cohabitants, pas d’accord de gouvernement selon Monsieur de Mons.
On a rarement l’occasion de montrer comment ces gazettes conçoivent l’information. Celle-ci est livrée brute et sans commentaire pour ceux que le conservatisme général accrédite, filtrée sinon abstraite de la diffusion d’une expression adverse, avec des commentaires acides si besoin est, pour tous les autres.
C’est l’Avenir qui s’est chargé de l’essaimage de la parole antoiniste et les autres ont surfé, dans un magnifique mouvement d’ensemble.
L’André nous y révèle que « Cette loi est le fruit d’une ambiance et a manqué de nuances. Et elle doit au minimum être revue. » Le CDH serait donc un parti sensible à l’ambiance ? Milquet et Lutgen saisis par l’ambiance auraient manqué de nuance et les journaux auraient évité de nous le signaler lorsque la loi fut votée par le même CDH ! Voilà bien une chaîne d’incompétence qu’il serait bon de dénoncer.
C’est ici qu’André Antoine méprise le public.
Le dernier paragraphe est le plus édifiant et aisé à décrypter « …la révision de cette loi sera l’une des conditions du cdH pour négocier un gouvernement. » déclare-t-il à la gazette locale
Il est quoi au juste l’Antoine : porte-parole du CDH ? Président secret ? ou bien se positionne-t-il pour couper l’herbe sous le pied de l’Ardennais, son patron, pris de court, et qu’il aurait des ambitions secrètes sur une OPA du parti ?
Le comble, c’est qu’il n’y aura pas de négociation, que la loi sera appliquée par le nouveau gouvernement et que le CDH, s’il est embarqué dans la nouvelle coalition, donnera pour consigne à ses ministres de la fermer.
Un esprit tordu pourrait imaginer un scénario rocambolesque !
Si au premier janvier 2015, Di Rupo était encore au gouvernement en train d’expédier les affaires courantes, on le verrait à la fois verser des larmes de crocodile et veiller à l’application de la loi !
Il y a du Cid de Corneille chez cet homme là !...