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Chuchotement et grosse caisse…

Afin de ne pas faillir à ma réputation d’emmerdeur, je reviens sur un sujet que nos illustres ont tous oublié, dans la nécessité où ils sont de s’aligner impeccables sur le politiquement correct jusqu’au 25 mai prochain, 20 heures. Dès 21 heures, c’est autre chose. Mais d’ici là…
Un sujet qui… bref, il s’agit de la modification de la loi permettant l’organisation d’un référendum d’initiative populaire, comme en Suisse.
Ça n’a l’air de rien, mais les constitutionnalistes nous prennent pour des débiles mentaux. Ils ne prévoient rien en la matière, du moins pour ce qui concerne leur chère Constitution..
Voilà Delpérée aux anges ! Il faudra trouver autre chose pour le faire souffrir.
Léopold II a bien essayé. C’était en 1891. Il ne manquait pas un bouton de guêtre aux notables au pouvoir, le vote censitaire les mettait à l’abri de la racaille. Malgré cela, ils ont dit « non » à leur roi bien aimé ! Il faut dire que le socialisme à l’époque, c’était autre chose que les lavettes trois couleurs actuelles et qu’il est possible que les bons bourgeois avaient devant eux de la graine d’anar, Di Rupo avec son socialisme soluble dans le bleu libéral n’était pas né. Quand bien même y aurait-il eu un précurseur, il se serait fait péter la gueule à ne plus vouloir recommencer. Bref la Chambre dit non, et Léopold va se faire sucer des putes de chez Maxim’s et on n’en parle plus.
Mais comme les lois ne sont faites que pour la piétaille et que les Princes et leurs ministres la taillent selon leurs besoins, on met sur le chantier un référendum quand même en 1950 sur la Question royale, cinquante quatre ans plus tard ! Les loyalistes espéraient qu’en consultant le loustic province par province le retour du roi Léopold III sur le trône ne faisait pas un pli. C’était sans compter sur la versatilité populaire. Le peuple trouvait que mettre cinq ans pour passer de la Suisse à Bruxelles, Léopold libéré depuis 1945, ne donnait pas une idée très nette de son parcours.
Quand le pouvoir organise un référendum, c’est pour le gagner. Sinon, ce n’est pas la peine.
La consultation ayant contrarié les plans de nos Illustres, le pays se clivait dangereusement en deux opinions différentes. Les Ménapiens voulaient encore du sire, les autres pas. Les grands ancêtres de notre élite entendirent même des cris de « vive la République ». Julien Lahaut « noss Julien » fut assassiné en août de la même année, par précaution. Et on en resta là.
Une brève turgescence pour l’Europe de quelques queutards amoureux du Continent amena le Conseil d’État à y réfléchir en 2004.
On était encore à l’amour fou pour le Machin. Malgré cela, le Conseil jette à la figure des téméraires l’article 33. Vas-y Delpérée « Les pouvoirs sont exercés de la manière établie par la constitution ». Cet article exclut expressément tout autre mode d’exercice des pouvoirs, et l’instauration de toute procédure de consultation populaire.

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Dix ans plus tard, l’amour pour l’Europe est au plus bas. On ne dépense plus un euro pour les ballonnets qu’on distribuait jadis à toutes les fêtes dans les écoles. Les enfants ne savent pas ce qu’est l’Europe.
Reste toutefois que les communes et provinces peuvent organiser des « consultations populaires », purement consultatives, si ça leur fait plaisir.
Voilà où en est le grand droit du citoyen ! Il paraît, malgré la forte propagande dont les Élites disposent qu’elles sont effrayées à la pensée qu’un Bart De Wever ou un fort vent de mécontentement en Wallonie remette le Référendum à l’ordre du jour.
En France, le projet de loi organique sur le référendum d'initiative populaire promis par François Hollande aurait dû être adopté avant la fin de l'année.
Vu le record d’impopularité de Flanbi, on se demande si le projet ne va pas s’évaporer ? La Chambre et le Sénat ont deux lectures différentes. Hollande pourrait trouver un compromis, enfin on présume. Ce sera pour 2014, si le vent n’est pas trop contraire (Avec Valls, ils pourront se brosser). Les Delpérée français se frottent les mains. Le référendum pourrait être voté avec de telles conditions et restrictions qu’il serait impossible de l’organiser.
On envie les citoyens suisses !

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