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Poisson d’avril à Matignon.

Dans le blog précédent, je mettais en doute la capacité de changement de Hollande de sa politique. J’avais raison. Je pensais qu’il n’irait pas jusqu’à changer de premier ministre. J’avais tort.
Mais, ce qu’il faut souligner et en cela les Français ont raison d’être inquiet, c’est qu’il nomme un premier ministre plus ferme que l’actuel, afin de poursuivre, voire d’amplifier sa politique et c’est en cela qu’il n’a rien compris à la signification du vote de dimanche.
Qu’attendait l’électorat de gauche qui a élu François Hollande ?
On trouve cette réponse dans une partie du programme électoral de Hollande, le candidat qui n’aimait pas l’argent.
Ses anaphores résonnent toujours dans les mémoires « Moi, si j’étais président de la république… ».
On ne va pas énumérer tout ce qu’il devait faire et qu’il n’a pas fait.
On retiendra sa volonté fermement exprimée de renégocier certains traités avec l’Europe.
Il n’en a rien été.
Et combien d’autres paris ratés, jusqu’à son surprenant hymne à la social-démocratie, façon Gerhard Schröder, qui mit un comble à la surprise et à la gêne de la gauche et mit les Solfériniens sur la touche.
Pourquoi l’affaire va prendre une méchante tournure et risque de plomber davantage les élections qui se profilent cette année pour l’Europe et l’année prochaine encore pour la France ? Parce qu’il n’a pas compris que la gauche française considère la social-démocratie comme une option centriste et non pas comme une option de gauche.
Il n’est pas dans la capacité des dirigeants d’un parti, aussi influents soient-ils, de changer les principes et les statuts, parce qu’ils ne les approuvent plus. C’est un Congrès qui doit en juger.
Quand on trinque dans les entreprises à des salaires dérisoires, qu’on étouffe sous les taxes et les impôts, quand pour les jeunes au chômage, c’est la galère assurée jusqu’au restant de leurs jours de la majorité d’entre eux, comment voulez-vous que ces gens réagissent favorablement aux options centristes ? Mais, c’est un peu se moquer des électeurs socialistes que revenir sur des « nécessaires » recentrages.
Les électeurs ont élu un socialiste président de la république et non pas un adepte de l’UDI de Jean-Louis Borloo !
C’est aussi le penchant et la faute de notre rossignol montois, tout aussi social-démocrate que le Français Hollande. Elio Di Rupo est peut-être encore plus social-démocrate que Hollande. Il sera, en tout cas, ravi de voir son ami Valls, si proche de lui, nommé premier ministre.

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« Parangon des démocrates, admirateur de Schröder, François Hollande refait l’erreur de Guy Mollet… Guy Hollande ou François Mollet ? » titre un quotidien français.
Parce qu’il n’a pas compris qu’historiquement les situations économiques ont évolué et ne se prêtent plus à des partages bon-enfant entre ceux qui travaillent et ceux qui financent : les décideurs sont du côté des banques. Ils ne lâchent plus rien que par la force des travailleurs et par des volontés contraires exprimées avec vigueur par les mandataires.
Voilà longtemps que les Trente Glorieuses, c’est fini et que la social-démocratie n’est plus capable d’évolution.
Alors, que Hollande, ses ministres et les structures politiques du PS soient pour cette collaboration avec l’économie, c’est leur droit ; mais, ce qui ne va plus, c’est la partie élue du PS qui n’est pas d’accord avec ce point de vue et qui le fait savoir, c’est la désertion en masse de l’électorat socialiste traditionnel qui s’est réfugié dans l’abstention ou pire qui s’est acoquiné avec le Front national plutôt que rejoindre les petits partis à la gauche du PS, qui, vaille que vaille, poursuivent une politique d’hostilité à l’égard du capitalisme.
Le détail de ceux qui seront chargés de tenir les cordons du poêle, ce n’est pas pour demain. On ne nomme pas un gouvernement un premier avril !
Suite à mercredi…

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