« Un dimanche de fichu. | Accueil | Élection chez les Cons. »

C’est fait…

Un des actes considéré comme essentiel à la démocratie vient d’être effectué. Pour ne pas faire un tour inutile dans l’isoloir, certains se sont déplacés pour y faire un selfie.
Je ne suis pas convaincu que les inquiétudes des électeurs seront prises en considération. Compte-tenu des circonstances, il est clair que la société d’aujourd’hui ne fonctionne plus.
Le système économique désormais universel impose une régression sociale sans précédent. L’organisation des États sous le drapeau de l’Union Européenne ne fait rien pour protéger les citoyens de cette calamité, au contraire, elle en déduit une déchéance générale programmée.
La manipulation de l’IPSOS et de RTL qui situait la N-VA à 29,8 % vendredi, c’est révélée sans effet sur l’électorat flamand dimanche. De Wever est devenu incontournable à 32,6 % (non définitif).
Non seulement il est exclu d’imaginer un autre système économique qui a pourtant depuis longtemps montré ses limites, mais même son amélioration par des transformations minimes est exclue.
Rien que ce blocage limite considérablement les possibilités de changement de la démocratie. Il est bien entendu que les partis de gouvernement ont dans leur stratégie la prise en considération de ce blocage. Le Parti Socialiste tourne le dos à ses statuts fondateurs délaissant la lutte des classes subrepticement bien avant le vote, et cela par petites étapes, sous plusieurs présidents, pour éclater aujourd’hui au grand jour avec Di Rupo.
Je veux bien admettre que cette glissade soit réaliste, mais on peut regretter qu’elle soit le résultat de calculs électoraux, en même temps qu’elle proscrit un idéal dont les classes laborieuses ont besoin.
Jean Quatremer, journaliste français, a très bien estimé le niveau zéro de la politique belge et la frilosité des électeurs.

46cb00.jpg

Enfin l’Europe soulève une montagne de protestation, accusée d’oublier le social devant la réalité économique. L’électorat français qui s’est détourné du socialisme libéral de Hollande a voté contre l’Europe. Quelle est la réaction à Bruxelles ? Aucune ! J.C. Junker du PPE, (parti de Barroso) rassemblant les droites, crie victoire. L’Europe avec lui ne changera pas de politique. Des partis du type du Front National ne pourront que prendre du poids et à la longue venir à bout de l’Europe.
Devant tant de stupidité, vaut-elle le coup de la sauver ?
L’immensité des compromis à faire pour obtenir une formule de décision acceptable met pratiquement l’Union Européenne dans la main de forces centristes et droitières complètement obnubilées par les marchés financiers et l’équilibre des grands blocs : États-Unis, Chine et Europe, en, attendant un quatrième : l’Inde. Cela a pour conséquence que le social compte pour peu. Or, c’est le plus important pour le citoyen européen. De ce divorce naissent les malentendus.
Le dilemme est le suivant : la France sans l’Europe, ce n’est pas grand-chose. Mais, l’Europe sans la France, ce n’est plus rien.
Le citoyen ne pèse pas lourd dans cette machine. Les traités s’élaborent hors de sa compétence. Les alliances ne sont pas de son ressort. Quand, par hasard, un référendum est organisé dans un pays membre, s’il n’est pas conforme à ce que souhaite les gouvernements, il est annulé ou reconsidéré dans une autre formule.
Si l'abstention présentait des candidats, elle aurait à elle seule la majorité absolue des sièges au Parlement européen.
En résumé, la machine électorale grippe sur tous les fronts.
Bien entendu, ceux qui vivent de la démocratie ont intérêt d’en prolonger l’existence.
Le jeu des partis perturbe le suffrage et en dénature l’expression. En outre, dans une société qui nie les classes sociales, il en est une qui triomphe et tend par son essor à masquer l’effondrement de la classe moyenne : c’est la classe politique.
Pour avoir droit à la parole, dans ce pays, il convient d’accepter la souveraineté du système économique, de croire à cette démocratie de la foi du bûcheron, qu’elle est dirigée par le meilleur de ses fils, moyennant quoi, vous pouvez écrire ce que vous voulez et prendre la parole dans les salons et sur la place publique. (Ceci étant à peu près la réponse de Figaro au comte Almaviva).

Poster un commentaire