Le culte de l’inculte.
Les artistes belges sont les plus naïfs du monde.
Ils n’ont pas encore compris que les temps présents jouent en faveur d’une pseudo culture faite de sensationnels et de paillettes, le tout dans un bruissement de scandales, de potins, de faits divers et de strass, mais toujours strictement et correctement bourgeois Même quand on y montre son cul, c’est toujours à côté d’une boîte de petits fours.
Il y a confusion des genres. La culture ce n’est pas de s’extasier devant un testicule qui dépasse d’un maillot de foot célèbre, ni à Forest National entendre un vieux crooner. La culture n’a jamais mis les pieds dans le cabinet de la ministre depuis qu’il est occupé par Fadila Laanan. Et pour cause, elle confond son cabinet avec les chiottes.
C’est aussi valable pour les artistes de scène que pour la culture écrite. Jouer un bon texte devient aussi difficile que faire éditer le livre d’un inconnu.
Fadila Laanan est bien la ministre qui convient pour le règne du futile, du socialisme feutré comme une passe avec Marcel Proust. C’est Miss Sacripant au moucharabieh.
On l’a vue lorsque hier des artistes ont interpellé les partis sur la réforme de leur statut lors d’un débat houleux au Théâtre Royal du Parc, son nounours planait au-dessus de l’assemblée.
Complètement décalés, les candidats du 25 mai ont cru « malin » d’y faire un show électoral, afin de recueillir des voix, comme on pêche au filet ; alors que les artistes étaient venus expliquer leurs galères : l’insuffisance des moyens pour soutenir toutes les formes d’art, les revenus dérisoires à côté de certains cachets somptueux, la perception qu’ont les gens de droite, surtout les nationalistes flamands, d’assimiler les artistes à des fainéants, terme habituellement consacré par la N-VA, aux chômeurs !
Évidemment la réplique de l’estrade n’était pas à la hauteur, le talent était dans la salle.
Cette idiotie aussi de croire que le privé va sponsoriser l’ensemble de la chose artistique. Le CEO qui allonge 100.000 euros pour un programme, loue un théâtre, monte une manifestation artistique quelconque, est déjà dans un climat douteux, à la première idée de sponsoriser l’art.
Rares sont les mécènes altruistes. La plupart ont une idée derrière la tête qui est de récolter d’une manière ou d’une autre les fruits de leur générosité. Cette sponsorisation là est tributaire d’un calcul spéculatif.
Quant au pouvoir public comme il n’est pas astreint à un cahier des charges précis, il propose des salles, encourage des artistes et même, organise des concours en désignant à l’avance le gagnant, avec l’effronterie du tricheur impulsif. Le copinage avec sous-entendu un renvoi d’ascenseur, par exemple pour des élections, accompagne l’admiration de circonstance, quand ce n’est pas un doigt dans le cul de le cantatrice dans la coulisse.
C’est inimaginable qu’il faille s’en remettre aux détenteurs du pognon pour justifier d’une création, d’un parcours d’une troupe, d’un événement musical, d’un livre à éditer, quand la carte du parti n’est pas nécessaire.
Le Théâtre Royal du Parc a déjà entendu beaucoup de conneries, celles d’hier, pour une fois, ne venait pas des artistes, mais des troubadours de la pensée unique, batteurs de tréteaux tous les cinq ans et qui venaient en remontrer à ceux qui battent la semelle au chômage.
On sait que dans une société où le fric est roi le spectacle doit faire du fric pour être valable, ce qui ne veut pas dire qu’un spectacle qui draine du fric soit plus intéressant que celui qui n’en draine pas. C’est le triomphe de l’encaisse.
Mais à ce seul critère, on aura compris que pour accomplir son œuvre ou exploiter un talent, on peut toujours, en attendant, faire un boulot – quand on peut – pour ne pas crever de faim.
Quand on pense que cette nouille de Laanan a été décorée récemment par la France pour sa « contribution à la culture française », on comprend Alceste dégoûté par Philinte.
Honte à Richard Miller (MR), Benoît Hellings (Ecolo), Caroline Persoons (FDF), Louison Renault (PS) et Hamza Fassi-Firhi (CDH) marchands de vaseline et bouffons du roi, la gueule en forme de cœur de l’effronterie au « Votez pour moi ».
Quant à ceux qui rêvent des États Généraux de la culture, on se demande avec qui ?
Pour amorcer un débat il faut être deux au moins et avoir des idées, pour qu’elles soient contradictoires.
Nos chers élus sont avocats, économistes, diplômés de tout et de rien ; mais sont-ils cultivés ? La langue de bois qu’ils pratiquent n’est pas une garantie. On pourrait même aller plus loin, avant de savoir s’ils sont cultivés ; sont-ils intelligents ?
Il n’est pas rare de voir des imbéciles se croyant des esprits supérieurs, traiter d’imbéciles des gens qui ne le sont pas. (J’ai comme une vague intuition que cette dernière phrase va exciter la verve à mes dépens, de mes ennemis intimes).