Mons en état de monopole.
Ce n’est pas pour jouer les trouble-fêtes, mais ça fait déjà longtemps que je me demande ce qui fait le calme olympien que l’on constate à l’intérieur du PS ?
Di Rupo n’est quand même pas assez convaincant au point de faire périr dans l’œuf toutes les curiosités des médias au sujet de la situation intérieure au QG du boulevard de l’Empereur et dans toutes les grandes sections du PS en Wallonie. Vous n’allez pas me dire qu’il suffit d’un coup de fil du chef au Soir et à RTL pour que, instantanément, les rédactions s’alignent sur celle de la RTBF ?
Surtout que dans les derniers six mois de règne de Monsieur de Mons, celui-ci ne s’est pas gêné pour suivre François Hollande dans son ultralibéralisme au point de tirer à vue sur certaines catégories de chômeurs et taxer de plus belle les pensionnés qui perçoivent entre mille et mille cinq cents € de pension ?
Même la FGTB, au mieux de sa forme, donne à peine quelques coups de gueule, pour retomber au niveau zéro, dès qu’on agite la nécessité pour l’emploi de ne pas aller plus loin. Et à Charleroi, le bourgmestre-président intérimaire du PS, ne se chagrine pas que la section locale de la FGTB soit passée à la concurrence du PTB.
C’est en comptabilisant les postes à responsabilité du PS offerts aux militants en 2014 que brusquement la lumière m’est apparue.
Avec le duo Di Rupo Magnette, c’est tout le pouvoir interne en Région qui reste directement en Hainaut, si on y ajoute Rudy Demotte, à l’Élysette, Mons, Charleroi, Tournai gouvernent pratiquement sans partage le socialisme bon teint de l’ensemble de la Wallonie. La région bruxelloise étant tenue par Laurette Onkelinx, future ministre présidente, c’est l’ensemble du PS Belgique, qui est dans les mains d’un seul homme et de ses fidèles.
Or, les plus fortes sections se trouvent dans la province de Liège !
Cette anomalie directoriale est-elle due à l’incapacité notoire des Marcourt et autre Demeyer ?
Si oui, comment une telle chose a-t-elle pu se produire ? Le local du PS liégeois, place Sainte-Véronique, ne serait-il plus que le repaire de naïfs et d’imbéciles ?
On comprend un peu l’acharnement de Di Rupo à descendre Anne-Marie Lizin de son trône à Huy, de maintenir hors du coup de fil promotionnel le fils Mathot et de soupirer d’aise depuis un an que Michel Dardenne n’encombre plus les gazettes de ses cuites célèbres et de son franc parler entre deux vins.
On ne peut pas dire que Marcourt et Demeyer ne participent pas au Jackpot électoral, mais à part quelques petits cumuls, ils sont quand même relégués assez loin parmi les hiérarques qui relèvent tous quasiment de l’histoire mythologique du PS en Hainaut !
Liège manque d’hommes d’envergure, c’est certain ; mais, peut-être est-ce beaucoup trop tard pour les pointures nouvelles, tant le couvercle de plomb du socialisme hennuyer est retombé sur leurs têtes et les a complètement étouffés.
La politique interne de Di Rupo porte ses fruits. L’homme le plus « humble » de Mons a trouvé en Magnette un bon second qui sait rester à sa place. Le social-libéralisme de Roublardo n’est attaqué par personne, le bureau est à sa botte. Giet, l’intérimaire liégeois précédent Magnette, ne ruait pas dans les brancards. Il ne ruait même pas du tout. Sa peur de mal servir le grand homme le paralysait au point d’en faire un complexé qui faisait jaser. Il était devenu l’hallebardier d’un mauvais théâtre.
La différence d’âge entre Magnette et Élio est une garantie pour le premier de prendre, dans une ou deux législatures, les commandes du bateau amiral et de rafler la mise pour vingt ans au moins.
La percée du PTB en région liégeoise et à Charleroi est la seule retombée heureuse commune entre les deux villes, après le virage à droite du PS. Le feu n’est pas au lac. Di Rupo espère, comme Hollande, qu’il y aura bientôt une reprise et que tout rentrera dans l’ordre.
On saura bien vite ce que le PS va faire à la Région. Il y a de fortes chances pour qu’il remette Rudy en selle. Demotte n’est pas dangereux pour Élio. On le devine par la manière respectueuse qu’il a de regarder son grand homme du haut de son mètre soixante, qu’il fait tout pour être à l’abri du besoin durant les années suivantes !
Quant à Laurette Onkelinx, elle aurait pu jouer un rôle à Liège avec les nuls de Sainte-Véronique. Elle a bien fait pour sa carrière de rejoindre Bruxelles, malgré son revers à Schaerbeek pour prendre la mairie. Elle aurait eu trop de mal à Liège de former une équipe et puis ce n’est pas dans sa nature de vouloir prendre plus d’un gros mandat à la fois, il faut au moins lui rendre cette justice. Di Rupo peut compter sur elle. C’est tout ce qu’il souhaite et elle aussi, sans doute, ayant perdu l’ambition de succéder au phénix montois.
Reste que l’arrondissement Huy-Liège-Seraing est tombé bien bas. C’était sans doute Cools son chant du cygne.
Á propos, on ne sait toujours pas qui était le sponsor des deux Tunisiens qui ont assassiné André Cools. Il y a quand même dans ce procès sans coupable, d’heureuses coïncidences que les Tueurs du Brabant Wallon doivent apprécier aussi.