Le côté Sambre de la force.
Comme je l’ai écrit hier, les idées fusent. La gloire de dire « j’en suis » anime les concurrents.
En Wallonie, les grands leaders ont une nette avance sur le fédéral et une petite sur les bourrus d’en face. De l’autre côté du rideau de fer, la N-VA entraîne le CD&V dans son sillage. L’Open VLD et le SP ont été débarqués. Les temps sont durs pour les vaincus.
Le gros du public rêve du foot au Brésil. C’est la samba des écrans plats. Les pépères sont tranquilles pour un mois. Quand l’électeur reviendra de sa torpeur, ce sera trop tard, baisé par les tontons flingueurs qui auront fait le casse le plus cool au monde. En toute logique, les cocus en prendront pour cinq ans. Les malfrats aux manettes rempliront les gazettes de leurs exploits.
À une chiée de mouche d’Anvers (la Belle-Gigue est un petit pays), Monsignore et Magnette ont trouvé le mot, ils défrichent ! La Wallonie était en jachère, le jardinier Demotte n’a pas assez bossé pour copier Versailles à Mons. Le Nôtre, notre ingénieur des taillis, et son commis Paul Magnette, le fontainier miraculeux qui sut colmater des fuites dans la tuyauterie de Charleroi, sont pour une Wallonie hennuyère. À Liège, on a vu Marcourt à Banneux, au parcours du chemin de croix, tomber pour la troisième fois. Lutgen, le Centaure des Ardennes, complète la perspective du défrichement.
On a fait une réunion sans Élio, il n’était pas débarqué, il assistait à un débarquement historique en Normandie. Rendez-vous prochain, samedi sans faute à l’Élysette.
Ça va vraiment mal pour Rudy Demotte, on a oublié de l’inviter pour compter les trous du gruyère. Tandis que la diva des socialistes, Anne Poutrain, le sigisbée d’Élio pour le mariage avec Benoît, a toutes les fardes rouges en main. C’est dire son importance. Et toujours pas de Demotte, même sous la table, comme dans Tartufe.
Tout ce petit monde se connaît. Ils se haïssent bien sans cesser de se donner des marques de la plus vive affection. Il s’agit de niquer ceux qu’ils haïssent plus encore : le MR de Charles-le-Chauve. Quand tout sera défriché et trié, le petit personnel ira au fond du puits faire le gros boulot. C’est normal.
Benoît Lutgen a la pêche. Il est flatté de succéder à Milquet dans l’idylle avec le PS. C’est un garçon qui aime la discrétion. Avec lui, c’est la démocratie du paravent, devant il fait l’article. Derrière personne ne sait ce qu’il fait. Il doit se méfier de son autoritarisme naturel. Les fardes rouges n’aiment pas ça.
Défriché et sondé en profondeur le pays wallon pourrait avoir ses porte-étendards pour le 21 juillet. Le 24, ce serait de la provocation.
Comme à chaque fois, le plus important dans tout ça, ce sont les places à pourvoir les prestigieuses et les payantes. Les titres ronflant sont les indices qui ne trompent pas.
L’Union wallonne des entreprises a prévenu « il ne saurait être question d’autre chose que d’une véritable rupture ». Leur Didjé comprenait mieux les choses. Comme ces Messieurs de l’Union ont les moyens d’emmerder les élites du pouvoir socialiste, Di Rupo va faire plus. Il va prendre Borsu de vitesse et faire plus fort.
Les Entrepreneurs wallons n’aimaient pas la première version, ils aimeront la seconde, comme Mailleux à ses cartons compressés, Rupo s’y engage.
Les autres, le bon peuple, l’électeur, l’ouvrier FGTB et l’ouvrier défaitiste iront se brosser. Mais ce sera fait d’une façon élégante. Faire prendre les salaires pour des lanternes, c’est la spécialité de la maison.
Tiens, on n’entend plus parler du PTB ! Les journaux auraient déjà coupé le sifflet d’Hedebouw ?
C’est beau, quand même, le pouvoir de la presse, au service de la démocratie.