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Sérieux s’abstenir.

Ils sont arrivés à la phase qu’ils préfèrent : le puzzle en fonction des emplois dans les cinq gouvernements. La démocratie, dans sa générosité, offre à l’admiration des foules, un jeu de mille pièces, avec des centaines de personnages. Ils s’exercent à les assembler.
C’est aussi la phase la plus mystérieuse. Dans le silence des cabinets, les marchandages, les options et les équilibres passionnent nos grands esprits.
La démocratie prend la forme d’une église orthodoxe. On prie, on chante, l’émotion est grande, les chœurs sont superbes, les dévots nombreux. À un moment déterminé, le pope se retourne et entre par une petite porte qu’il referme aussitôt derrière lui, pour rester seul avec dieu à sacrifier au mystère.
La suite n’est pas pour les fidèles…
Pourtant, on la devine. Les minutieux dosages, les préparations sophistiquées, les cornues de décantation s’étalent sur la table sacrée de la patrie. On est passé du culte public, à l’alchimie privée !
Ceux qui détiennent la pierre philosophale changeront nos jours plombés en bel or fin. Ils sortiront au Kyrie eléison par le large vantail de la cathédrale, pour délivrer les peuples de l’angoisse du vide, suit une homélie avec la liste des cardinaux. Après, tout devient facile, on va jurer devant Philippe et Mathilde, tous gentils, que jamais, au grand jamais, on ne trahira la Belgique par de bas instincts séparatistes et par profit personnel, alors que déjà on a en poche l’enveloppe de la première paie du bon peuple.

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Le cycle précédent, le pape c’était Di Rupo. Le vicaire de Philippe sera encore en religion, mais pas à celle de la rue de la Loi, à moins d’un schisme ?
En haut lieu on penche pour un quintet N-VA, CD&V, VLD, MR et CDH.
Le PS, avec ses cymbales et sa grosse caisse, n’est pas assez délicat pour les partitions fines qui s’annoncent.
Reste que Lutgen du CDH est coincé par ses anciennes déclarations, selon lesquelles la N-VA c’est Satan en personne. On voit mal le MR caracoler seul parti francophone, en manœuvre avec les matamores flandriens. Quoique Reynders soit bon à tout, pour figurer quelque part.
Enfin, la Belgique est si biscornue, la démocratie y est si bizarre, que les postes à pourvoir, quoique nombreux, ne sont quand même pas inépuisables. Avec les éléments que nous connaissons des partis, leur sans-gêne et leur effronterie, il faut s’attendre à tout.
Reste que c’est l’année De Wever et s’il est légitimé… avec Albert II, il n’avait aucune chance, il y a des antécédents, mais avec Philippe… et puis j’adore Liesbeth !
À bien regarder la mouture 2014, les partis sont mal barré. En région wallonne, si monsignore n’est plus premier au fédéral, c’est le petit Rudy qui pourrait trembler pour son fauteuil de ministre-président. Les Écolos font des offres de service où ils peuvent. Reynders est prêt à servir la soupe à De Wever. Les journaux font des courbettes partout et se méfient des outsiders.
Une solution. Fonder un parti unique rassemblant les têtes de gondole des deux communautés, laisser les armes au vestiaire et élire en conclave un chef pour chapeauter cet admirable pays en voie de liquidation.
Des promesses ? Les partis n’en tiendront aucune. Les coalitions surreprésentées : l’opposition sera réduite à presque rien. Nous serons dirigés par une sorte de parti unique.
Reste la solution ultime, l’arme fatale !
Nicolas Sarkozy est libre en ce moment.
Il est Français. Et alors ? Il y a des filières. La preuve, on est onze millions. Vous croyez que c’est avec le seul coup de rein des autochtones ?

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