Bruxelles sauvée !...
Jetons des pétales de roses devant les pas de nos augures, ceignons les jolis fronts de ces dames des lauriers de César, mirons-nous dans leurs yeux cernés de veilles et par l’Oréal Paris, admirons l’adorable chute des cheveux des artistes du compromis, Bruxelles est sauve, les PS, FDF, CDH, VLD, SP.A et CD&V ont bouclé l’accord de gouvernement de la Région.
Ce soir un vrai déferlement d’enthousiasme a fait trembler les ondes de nos bavardes chaînes nationales. Voilà Bruxelles tirée d’affaire !
Il était temps ! Les navigateurs précédents avaient proprement salopé Bruxelles. Les accords ne correspondaient à rien de bien fameux. La crise était présente. Le chômage plombait les espoirs de la jeunesse, la Ville détenait le triste record des bouchons pire que sur les autoroutes dans des départs de vacances, les rues étaient sales, les écoles en mauvais état, bref tout était à l’image du palais de justice entouré d’échafaudages depuis 25 ans, c’était la cata !
Rayonnante Laurette Onkelinx balayait d’un revers de main les hommes et les femmes des partis qui avaient conduit Bruxelles à sa ruine.
Tout est neuf, clinquant, passé au karcher.
Après sa prestation aux étranges lucarnes, en voyant Bètchette accouplée avec Gosuin et Milquet, un doute me vint.
Qu’on juge de ma stupeur lorsque je découvris que dans le gouvernement ainsi formé, aucune figure nouvelle, aucune personnalité transcendante, rien que des gens qui de près ou de loin ont été aux premières loges dans les législatures précédentes pour massacrer Bruxelles et gâcher les chances des Bruxellois !
Ah ! il parle de lui-même le renouveau : Brigitte Grouwels (CD&V), Rudi Vervoort (PS), Guy Vanhengel (VLD), Didier Gosuin (FDF), Laurette Onkelinx (PS), Joëlle Milquet (CDH) et Pascal Smet (SP.A).
Toutes têtes confondues et déjà tombées des dizaines de fois sous la colère du public de la Ville, comme elles tombaient jadis, dans le panier de Sanson.
Et tout ce joli monde aurait été capable de changer Bruxelles, de lui insuffler le dynamisme dont elle avait besoin que des mains criminelles lui refusaient, dans un accord trouvé en moins d’un mois, sous l’aimable présidence de Laurette… Mais… mais… puisqu’il n’en manque qu’un seul, ce serait donc lui, le comte Dracula des Marolles, le tueur du plateau du Heysel, le ferrailleur honteux du tunnel Flagey, le bruyant personnage du plan Wathelet : Charles Picqué, le criminel qui aurait plongé volontairement la capitale dans le malheur !
Nul doute qu’une fois ce voyou mis hors d’état de nuire, l’emploi aura retrouvé la première place que la situation désespérée de ce secteur mérite.
Enfin la jeunesse reconnue, ce n’est pas trop tôt que la troupe de femmes mûrissantes du nouveau gouvernement retrouve à son contact un regain des sens.
Toutes à l’insertion, le plan est sans équivoque. Madame Onkelinx redécouvre qu’elle fut jadis socialiste et voilà qu’elle ressort un projet du temps de Spitaels, léché par l’aimable de Mons : les jeunes qui n’ont pas d’emploi, se voient proposé un contrat de travail d’un an. On se demande pourquoi on n’y avait pas pensé plus tôt, toujours à cause de Picqué !
Pour faire quoi ? On s’en fout, du moment qu’on a un contrat. Et pour travailler où ? Nulle part, puisqu’il n’y a pas de travail. C’est chouette, un contrat d’un an pour rester chez soi !
Puis le groupe autour de Laurette va réformer la fiscalité. Elle y tient. Il n’y a pas un seul gouvernement qui ne l’ait pas faite. Même l’affreux Picqué a eu sa crisette. Ici Bètchette affirme dans son plan quelque chose qu’elle ne fera pas. Elle voudrait convertir une partie de la fiscalité du travail, sur le dos des Bruxellois qui ont du patrimoine. C’est comme si elle s’attaquait à la banque ou au notariat. Donc, c’est mis noir sur blanc, mais c’est avec une encre spéciale, dite sympathique, qui s’effacera d’elle-même dans quelques mois.
La suite, c’est un copié/collé du travail du grizzli heureusement mis hors d’état de nuire et dont elle va prendre la place, n’en doutons pas, à la grande satisfaction de tous.
Reste quelques formalités, des congrès, un peu de chichis ici ou là, histoire de se maintenir au top de l’actualité.
Heureux Bruxellois qui vont avoir des lignes de métro partout, un ciel et les eaux du canal plus pures.
Qu’ils se renseignent quand même à Seraing sur le sérieux de leur nouvelle présidente.
À propos, vous savez que ça gagne comme un ministre fédéral, les ministres régionaux ?
Il semblerait qu’à part Picqué, trop maladroit pour en être, la course à l’emploi a été chaude.
C’est même sur ce seul point du grand engagement général que le bidule a failli capoter.
Commentaires
je pense que l'Etat doit trouver plus de solutions pour sortir de cette crise cachée qui n'arrête pas de frapper les pays européens.
Postée le: auto école Bruxelles | juillet 24, 2014 08:33 AM