L’écologie en crise.
« La co-présidence actuelle, assumée par Emily Hoyos et Olivier Deleuze, est aujourd'hui remise en cause par un certain nombre de militants. (belga). »
Malheureux écolos ! Leur combat est juste, nécessaire même, leurs militants croient profondément à la nécessité de placer l’écologie au cœur des préoccupations de tous, les dirigeants sont honnêtes et ils font manifestement ce qu’ils peuvent.
Et pourtant, cela ne prend pas. Ils ne parviennent pas à décoller ! D’une élection à l’autre, ils avancent ou ils reculent mais stagnent depuis quinze ans dans les mêmes eaux.
Non pas que la foule soit insensible, mais trop naïfs les dirigeants se font avoir à tous les coups dans leur rapport avec les autres partis politiques, si bien que les « taxes » écologiques, les mesures apportées en modeste contribution à la santé de la planète, tout enfin de ce qui fait les fondements d’un respect de la nature finit dans les sarcasmes et les fureurs d’une population qui en a marre que l’on tire du même portemonnaie le remède à tous les maux de la terre.
Les autres partis rigolent et les écolos sont furieux.
Ils se lancent dans des explications et c’est pire encore.
Et puis, vient le drame intérieur de ce parti.
La démocratie y est évidente, trop même, puisqu’aucun modérateur n’est là pour que les débats finissent par déboucher sur du concret.
Cela fait penser aux réunions trotskystes de l’immédiat après guerre. Chaque militant y avait une perception différente du trotskysme, si bien qu’il fallait débattre à chaque intervention du bien-fondé de la pensée militante. L’intervenant après quelques longues minutes sur cette importante prise de position, en arrivait presque à oublier la question qu’il souhaitait poser.
Chez Écolos, ils ont pris à leur compte les bavardages stériles, les digressions inutiles, créant pourtant dans l’assemblée des leçons d’éthique, comme si la survie du parti en dépendait !
Les chefs sont nuisibles à la démocratie quand ils n’ont que pour objectif d’asseoir leur autorité et satisfaire leur matuvuisme. Substituez à cette course au renom, l’autorité morale ou la compétence reconnue et vous trouverez des gens qui feront office de chefs sans l’être et qui pourront mener à terme des assemblées qui autrement n’en finissent plus.
La défaite du 25 mai n’est pas due à la campagne ratée d’une association bicéphale. Hoyos et Deleuze ne sont pas en cause. C’est la formule qui l’est. L’un à l’air de surveiller l’autre.
Et puis, les temps qui sont aux restrictions dues au capitalisme mondialisé et sauvage ne se prêtent pas à la réflexion écologique.
Pour les travailleurs, les pensionnés et les chômeurs, l’écologie est perçue comme un luxe qu’ils n’on pas les moyens de s’offrir. Et en fait qui, dans ces couches de la population, peut s’offrir des panneaux solaires ou prendre des parts dans la création d’éolienne ? Jusqu’à présent l’écologie active et industrieuse ne profite qu’aux riches.
Les partis concurrents jouent sur du velours en imputant à l’écologie une supposée augmentation des taxes diverses.
C’est un des paradoxes d’Écolo. Il se recrute dans la classe moyenne, en général plus aisée que la classe ouvrière. Le sentiment bourgeois d’appartenance à une société libérale est en lutte avec la conviction que le système économique va dans le mur. Mais c’est toute la manière de vivre et de voir les choses qui entrent en fin de compte dans cette antinomye. Et cela ne va pas sans interrogations et doutes.
Le militant écolo est avant tout une personne torturée qui se débat entre deux mondes. Son instinct de jouisseur lui commande de rester dans l’univers libéral auquel il appartient, son intelligence critique lui demande d’en sortir et de militer pour une autre société.
Mettez-vous à sa place. Ce n’est pas facile.