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L’Europa-Concordia II

On change tout de l’Europe, avec le renouvellement complet des instances dirigeantes supérieures… sans rien changer ! La démocratie du nouveau puzzle n’y joue qu’un rôle secondaire, tout à fait de façade. Les gens sont furieux ou résignés à la vue de ce spectacle auquel participent européens déçus et eurosceptiques de toujours, unis dans la même réprobation. On ployait sous les lois des pays. On ploie à présent sous les lois et les règlements de l’Europe et des pays conjugués, sans compter que pour la Belgique les Régions poussent leurs museaux entre les deux.
Social-démocrate de la Haute époque, Martin Schulz a été reconduit à la tête du Parlement européen pour la Basse. Pour les autres culs dans le beurre, c’est une mascarade entre les chefs, compères des exécutifs des États membres.
Jean-Claude Juncker remplace José Manuel Barroso à la tête de la Commission européenne. Un homme de droite remplacé par un homme de droite, cela semblerait logique, sauf que cette nomination procède d’une entente entre Hollande et Merkel. Si on adjoint à ce duo, David Cameron l’Anglais qui s’y opposait, on a tous les ingrédients pour que Juncker devienne président de la Commission sans passer par la case de la démocratie formelle.
Qu’est-ce que ça change, puisqu’il en était ainsi pour Barroso ?
Rien, sinon qu’on en reprend pour cinq ans d’austérité et avec un social qui va être cruellement absent dans ce nouveau clin d’œil aux banques (surtout celles du Luxembourg).
Le Parlement européen est depuis sa création un asile pour retraités des partis. Les personnels usés et fatigués, les bons serviteurs, les porteurs de serviette décatis, y trouvent un havre de paix, bâti comme un hall d’hôtel. Les quelques rares députés qui prennent leur boulot à cœur sont mal vus par les autres. C’est Anne Delvaux (la seule bûcheuse du CDh) qui se fait éjecter par Benoît Lutgen de son siège de députée, pour récompenser Rollin de la CSC, d’avoir été le relais du parti au syndicat chrétien, et qui s’en va pantoufler à Strasbourg, pile poil à sa retraite du syndicat. Lutgen a lancé son produit en tant que « nouvelle dynamique à Strasbourg » !
Les chefs de parti récompensent ou disgracient qui bon leur semble.

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Voilà donc Juncker, vieux routier du paradis fiscal luxembourgeois, parachuté à Strasbourg à la tête des 28 Commissaires européens qui seront plutôt nommés par les gouvernements que par lui, quoiqu’il puisse dire. On se rappelle la nomination de Louis Michel, il y a quelques années, commissaire européen au Développement et à l'Aide humanitaire, dans la Commission Barroso, grâce à son propulseur libéral flamand Verhofstadt, alors premier ministre.
En principe, ce sont les commissaires qui présentent des propositions législatives au Parlement et au Conseil, en réalité, ce sont les États par l’intermédiaire desquels ils sont nommés.
Autre départ attendu après Barroso, celui du flamingant président du Conseil européen Herman Van Rompuy. Beau choix en réalité pour l’unification de l’Europe que cet acharné de la frontière linguistique entre Flamand et Francophone. En fonction depuis janvier 2010, son deuxième mandat arrive à expiration en septembre. Issu lui-même d’un marchandage entre Français et Allemands sous le règne de Sarko, il est aussi peu issu du scrutin, qu’en son temps Saddam Hussein l’était en Irak.
Quand on regarde le panier de crabes, on se dit que Marine Le Pen n’a pas difficile de faire son beurre à l’Europe, bien contente de ramasser du blé d’une UE qu’elle veut détruire.
Vaille que vaille le rafiot tiendra la mer, tant que les marins de fond de cale accepteront le beau monde vautré sur les rocking-chairs du pont central. Quand on s’apercevra qu’on est sur le Costa-Concordia II, la passerelle du commandant aura chaud aux fesses.

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