Une a-vocation libérale.
En France, Montebourg a jeté un sacré pavé dans la mare, dans un discours pour le redressement de l’économie. Il y a exposé sa volonté de déréglementer le système des tarifs de certaines professions juridiques (officiers publics et ministériels, administrateurs judiciaires et mandataires judiciaires), renvoyant aux corporations de l’Ancien régime fondées uniquement sur les privilèges et charges monnayées. Certaines de ces professions relèvent des services de santé. Le soutien dont elles bénéficient : numerus clausus, prérogatives de certains actes, sont autant de passe-droits et d’anomalies d’une discrimination favorables en leur faveur, par rapport au reste des travailleurs.
En gros, les professions libérales ne sont pas soumises aux règles tant de fois rappelées, justement par les libéraux comme indispensables à l’économie de marché : loi commune, libre concurrence et accès pour tous aux professions désignées par des études et des diplômes non contingentés.
On ne « fabrique » pas un médecin ou un notaire, comme on « fabrique » un ingénieur, un enseignant ou un architecte. C’est-à-dire qu’en réglementant certaines professions, on maintient délibérément un quota de professionnels stable, n’entraînant qu’une libre concurrence très limitée, tandis que l’ingénieur, l’architecte, l’enseignant, etc. en général salariés, sont en constante rivalité avec d’autres professionnels de leur activité formés sans numerus clausus, et soumis comme le reste de la population, à la concurrence et à un barème.
La profession libérale peut partager le temps entre une rémunération fixe (médecins hospitaliers) et médecin indépendant, idem l’avocat. À diplôme équivalant, un professeur ou un ingénieur peut difficilement se partager dans ces deux natures de droit (même s’il y a des exceptions).
La rémunération fixe du médecin conventionné et du spécialiste qui en général ne l’est pas, n’empêche pas l’un et l’autre d’établir un tarif confidentiel entre lui et son client, de la même manière qu’un avocat estime (le plus souvent à la tête du client et de l’importance des sommes à gagner ou à perdre dans un procès, la longueur de la procédure, etc) à quel niveau il réclamera des arrhes.
Il y a ainsi des sommes considérables qui sont échangées entre le professionnel et sa clientèle qui échappent à la taxation, si bien que le ministère des finances procède à la taxation forfaitaire sur des signes extérieurs de richesse, ce qui est par rapport aux autres citoyens un empirisme tout à fait condamnable.
D’autres catégories échappent à la règle générale : les curateurs des tribunaux de commerce et les huissiers de justice chargés de vendre des biens saisis ou des liquidations de curatelles.
Là, on entre parfois, dans un système qui frôle l’escroquerie et la malversation.
Si en France, Montebourg soulève le problème d’une réglementation pour tous face à la libre concurrence et au commerce des biens et des personnes, en Belgique, on n’est nulle part dans la recherche d’une plus juste adéquation entre les différents régimes professionnels.
Au contraire, les projecteurs sont braqués sur les malheurs des classes moyennes dégringolant, il est vrai, d’une situation supérieure à la classe inférieure (employés-ouvriers), un vrai drame pour certaines catégories de petits commerçants étranglés par les grandes surfaces et les loyers prohibitifs dans les centres villes. Ainsi, hop, passé muscade, on en oublie les professions libérales et leurs cortèges de privilèges en mettant en avant les malheurs d’une catégorie sociale qui meurt.
Et pourquoi les oublie-t-on ? Parce que les privilégiés des professions libérales sont les piliers du régime. Ils sont les chevilles ouvrières d’une société à laquelle ils tiennent et comptent bien la défendre en accord absolu avec le personnel politique, autre pendant et aussi privilégié que le premier. Tout ce joli monde vit pratiquement aux crochets de la collectivité sur un grand pied.
On peut dire que personnel politique et professions libérales constituent une maffia solidaire mettant en coupe réglée une société en lambeaux.
Pour eux, la crise n’existe pas, même s’ils joignent aux cris de détresse de toute une population, leurs larmes de crocodile.
Les professions libérales aujourd’hui, une chance ? Non. Un boulet.
Commentaires
Enfin...mais ne rêvons pas éveillés, ce n'est pas pour demain!
Postée le: Michel | juillet 16, 2014 11:22 PM