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Ciel !... tout s’éteint.

Trois réacteurs à l’arrêt et voilà que s’organise déjà des plans de délestage électrique en cas de rude hiver. Serait-ce donc que sous nos airs optimistes, le parc nucléaire soit devenu la presque seule source capable de produire de l’électricité ?
En tous cas, les autres ne seraient qu’accessoires en valeur d’appoint !
Ainsi, nous avons bâti notre avenir et nos désirs d’accroissement du PIB sur la chaleur produite de l’atome, alors que personne ne saurait dire comment arrêter une centrale nucléaire, la démonter et faire croître des légumes à son emplacement endéans les années qui suivent !
Est-on sûr que produire de l’électricité dans ces conditions soit ce qu’on appelle « un progrès » ?
N’est-ce pas plutôt une course en avant sans savoir ce que nous pourrions avoir comme déconvenues après le tournant ?
Les archives n’ont pas été détruites. Chacun peut les consulter. Dans les premières années des constructions de Centrales nucléaires, il y avait un bel emballement du PS pour leur multiplication en accord avec les partis de droite. Les premiers à être inquiet, le mouvement écologiste naissant et certains scientifiques, trouvaient insensés que l’on pût manipuler des atomes qui, une fois « usés », mettraient des centaines d’années à s’éteindre. Les propagateurs du nucléaire prenaient les « prudents » quasiment pour des imbéciles. La FGTB elle-même, n’en pouvait plus d’aise de caser des milliers de travailleurs à ces nouvelles activités.
Est-ce ainsi que l’on conçoit la société aujourd’hui, quand résonnent encore dans les têtes les voix rassurantes assurant avec aplomb qu’il ne faudrait pas dix ans pour trouver le moyen de rendre ces atomes aussi inoffensifs que des grains de riz ?
Non seulement, on stocke depuis lors les résidus non-réutilisables des centrales, mais encore, il y en a tellement qu’on ne sait plus où les enfouir.
C’est ainsi que la Société les cache au plus profond de sa pensée et de ses galeries au cœur de la terre, sans être certaine qu’un glissement de terrain, une fatale érosion ou un coup d’eau ne vienne rendre en surface, la monnaie de sa pièce !

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Et ce n’est pas tout. Comment éliminer ou recycler l’environnement de ces fusions d’atomes, murs, pavements, cuves et machines, sans faire crépiter les compteurs Geiger et mettre en danger la vie des recycleurs ?
On comprend que François Hollande ait décidé de poursuivre l’exploitation de la plus ancienne centrale nucléaire française qui devrait être par terre et dont on reconduit l’exploitation jusqu’au delà du quinquennat.
Pourtant, des leçons nous ont été bien envoyées depuis Tchernobyl et Fukushima.
Il est vrai que la Belgique est un pays de mariols auxquels ils n’arrivent jamais rien.
Le drame, c’est que si on repense la politique énergétique en urgence, ce sera toujours les mêmes affreux profiteurs, désignés comme experts puisqu’ils s’affirment tous au sommet de la compétence dernier cri, qui diront aux autres ce qu’il convient de mieux pour le progrès du PIB et des intérêts financiers supérieurs.
Quand je pense que Tihange est à vingt kilomètres de Liège et moins encore de Seraing, sans qu’aucun plan de fuite générale soit possible, même envisageable de cent mille personnes et plus peut-être, en cas de crise majeure des réacteurs !
C’est dire comme on tient compte de la santé des habitants de toute une région au nom de l’efficacité économique et comme la glorification du progrès par les partis de pouvoir ainsi que des médias est mensonger et chimérique !
Il paraît que les enfoirés qui nous mènent à cette impasse disposent d’un avantage, comme dirait une luronne de la presse, dans son éditorial consacré à la question. Nos virtuoses du courant vont « pouvoir s’appuyer sur ce laboratoire grandeur nature qu’a été le Japon de l’après-Fukushima. Lui aussi a dû fonctionner avec un quart du parc de production d’électricité à l’arrêt. »
Et c’est ainsi que le débat qui aurait pu être sérieux va tomber dans des économies à faire sur les ampoules de secours, l’éclairage des autoroutes et des enseignes.
On pourrait aussi bien mettre une ampoule avec sa dynamo in the baba à cette éditorialiste, pourtant déjà bien ampoulée, quand elle s’éclate sur les tables de rédaction. Ainsi à chaque fois qu’elle crierait « encore » dans un mouvement de va et vient, elle pourrait au moins éclairer le journal par intermittence.
On peut se serrer les coudes, en desserrant les fesses.

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