Le flicage version Milquet.
La ministre de l’intérieur (jusqu’à la formation du gouvernement suivant) n’aura pas laissé un grand souvenir aux Amis de la Liberté, avec ses lois liberticides. Une de ces dernières manifestations aura été de s’enthousiasmer sur l’autorisation d’ouvrir des dossiers sur des dénonciations de citoyens par d’autres citoyens, sans que l’on sache les motivations de ces derniers et s’ils sont meilleurs Belges que les autres.
Cette manière qu’à Joëlle Milquet de rencontrer le point de vue des citoyens dont les médias et ses services auront contribué d’animer les peurs, est proprement scandaleuse.
Avec elle, ce pays passablement déjà fiché est devenu proprement invivable, tant on oppose des filtres « sécurisant » entre la réalité et la réalité rêvée de l’insécurité de la ministre. Chaque nouvelle contrainte en dit long sur la manière dont ce gouvernement en affaires courantes compte pour rien la liberté individuelle, en flattant la lâcheté ambiante.
Que des fonctionnaires des finances soient autorisés à dépouiller les dénonciations sur des triches éventuelles du fisc et de la législation du travail, sans que n’apparaisse nulle part le nom du dénonciateur, fait penser à une autre époque dont la sanction était le camp de concentration.
Déjà un point commun avec 40-45, les facteurs ploient sous le courrier dénonciateur. On a changé d’époques, pas des gens. Il sera laissé dorénavant aux fonctionnaires des finances le pouvoir de poursuivre ou de ne pas poursuivre un fraudeur du fisc, lors du dépouillement du courrier anonyme. Aucune sanction n’est prévue pour un dénonciateur abusif qui a trouvé ce moyen commode pour nuire à autrui.
Il fut un temps où seule la police pouvait d’initiative transmettre une infraction au Parquet qui donnait ou ne donnait pas une suite à l’infraction.
Depuis longtemps, c’est terminé pour le roulage des véhicules dont les propriétaires reçoivent des PV à payer sans que cela passe par une décision de justice. On voit où cela nous mène : à une cascade de PV contre laquelle aucune défense n’est possible, sinon entreprendre des démarches qui ne vous exonère pas de payer l’amende.
Au cours de sa déjà longue vie, l’État a toujours été à la base d’une censure et du respect d’une morale conservatrice, souvent rétrograde. Mais jamais encore il n’a aussi fortement imposé ses règles et sa morale à l’ensemble des citoyens. C’est qu’il dispose aujourd’hui bien plus d’informations pour tout contrôle, qu’il n’en avait au temps passé de la police des garnis.
Joëlle Milquet se flatte d’être à la pointe de l’informatique pour le tri de ce qu’elle considère être « les bons citoyens » et les mauvais.
Cette tâche sera aussi celle des polices locales dans ses nouvelles possibilités de juger des mœurs des citoyens dans la rue en estimant que des comportements (généralement des hommes) seront « interdits » ou « autorisés » selon les critères des lois Milquet sur le harcèlement.
Comme si les harceleurs intempestifs rudoyant ou apostrophant grossièrement des passantes n’étaient pas déjà susceptibles de tomber sous le coup des lois. Comme si ces harcèlements seront du jour au lendemain rendus impossibles dans les entreprises où se situent depuis toujours le plus gros scandale d’une autorité entrepreneuriale pesant sur les personnels féminins.
Avec ces lois apparemment bénéfiques aux femmes, les jeunes, garçons et filles,
vont avoir les pires difficultés à se rencontrer et à se toucher ne serait-ce que du bout des doigts, comme c’est déjà le cas aux États-Unis où dans certaines villes, il est devenu dangereux pour les hommes d’emprunter un ascenseur dans lequel est déjà une femme seule !
Le comble, c’est que Joëlle Milquet se mobilise pour de bonnes causes qu’elle ne défend pas bien, desservant même par son zèle, la cause des femmes. On pense ici à toutes les victimes résignées de la loi coranique qui les rend à jamais inférieures à l’homme, dans des pays comme la Belgique, avec une ministre de l’intérieur qui n’ose pas prendre ses responsabilités vis-à-vis des fureurs intégristes de certains exaltés, sous prétexte du respect des religions.
Nous allons enfin être débarrassés au Fédéral de cette femme rendue redoutable par son zèle imbécile, pondeuse des lois qui heureusement par leur nombre seront pour la plupart aussi vite oubliées que promulguées.
Néanmoins, sait-on jamais, cet État déjà si peu démocratique pourrait basculer dans une forme de « dictature éclairée » (On n’en est pas loin.) sous l’autorité d’un gouvernement du genre que le Suédois nous concocte avec son complice Peeters. Un régime dans lequel même les enfoirés angéliques qui « n’ont rien à se reprocher » pourraient déchanter dans des fichiers avec des photos anthropométriques, où même leurs tronches très neutres et très distinguées passeront pour des copies de la gueule de Dutroux, sur les photomatons de la judiciaire.