Le Schpountz, version 2014
Tout le monde veut éviter la kamikaze ou la suédoise sous l’aspect communautaire, mais, sait-on jamais avec la N-VA ?
C’est que la Région wallonne, deuxième Région du pays en importance, va devoir se contenter de la seule représentation libérale au fédéral. Les chiffres sont révélateurs, les libéraux de la suédoise sont 20 députés à la Chambre. Sur les 20, près d’un quart sont élus à Bruxelles et dans le Brabant wallon. Il est raisonnable de penser qu’ils vont essentiellement s’intéresser à la capitale et ses environs.
Si bien qu’une quinzaine de MR représenteront réellement toute la Wallonie, à la Chambre et au gouvernement !
10 % sur 150 députés, c’est peu. Tellement peu, qu’on peut prédire à très court terme, une incapacité de traduction de la volonté wallonne d’imposer ses vues en proportion de sa population.
La minorité libérale, quand elle sera de la partie avec le tandem Peeters-De Wever, aura une autre nuisance, elle empêchera les parlementaires francophones de l’opposition, en cas de conflit communautaire, de déclencher la « sonnette d’alarme », à moins de se tirer une balle dans le pied.
Le programme de Charles Michel avec ceux de Kris Peeters et Bart De Wever, on imagine le genre d’outrance, sale temps pour les travailleurs, les pensionnés et les allocataires sociaux.
Non que les rigueurs cumuleront, mais parce qu’elles iront toutes dans le même sens.
Or, Charles Michel ne pourra pas s’appuyer sur un consensus francophone, il devra donc intégrer le point de vue flamand. Le MR a-t-il bien mesuré l’étendue de cette dépendance ?
À entendre les propos de Chastel, on devine que le MR a adopté la voix « de son maître » qui s’est jeté dans la seule possibilité qui est offerte à son parti de mettre à disposition de ses élus, les emplois qui restent.
Le risque de Charles Michel est énorme. Il lie le sort de son parti au sien et les membres du MR l’ont approuvé !
Il suffira à De Wever de faire allumer la mèche d’une bombe communautaire quelconque à l’extérieur de son parti, pour mettre mal le MR par rapport aux francophones.
La fine mouche de Didier Reynders l’a compris. Il ne peut pas rester en-dehors des tractations actuelles entre MR et la classe politique flamande en sa qualité d’ancien président du parti et des services qu’il a rendu à la cause libérale, mais il va faire tout pour ne pas figurer dans l’équipe gouvernementale. Au chaud à l’Europe, il attendra son heure, à l’abri du besoin et en-dehors de la catastrophe qui s’annonce pour le MR. Si par malheur pour lui, il n’est pas en septembre Commissaire européen, ce beau papillon bleu se brûlera les ailes avec son ennemi intime Charles Michel dans l’aventure kamikaze.
La conjoncture est inespérée pour le trio N-VA qui a juré la perte de la Belgique (De Wever, Jan Jambon et Liesbeth Homans). Le gouvernement qui fera de la situation économique son souci prioritaire est en réalité celui qui restera dans l’Histoire comme étant le dernier de la Belgique fédérale, par son échec… communautaire, victime de l’ambition du Schpountz MR !
Il est vrai que deux ans d’austérité à la Di Rupo, de sacrifices pour les particuliers, d’allègements pour les entreprises, Charles Michel n’a pas retenu grand-chose. Il reprend le flambeau des mains d’Élio pour amplifier la politique du pire !
On se demande si Charles Michel n’est pas plus inconscient que monstrueusement ambitieux, à moins que ce ne soit le défaut de l’ego démesuré qui le pousse à la faute politique.
On sait bien qu’il s’est entouré de conseillers et qu’il n’a pas pris seul la décision de collaborer avec les Flamands. Mais, les conseillers peuvent rire dans son dos du bon tour qu’ils lui jouent. Parce que tout le monde sait déjà, que si l’affaire dégénère gravement, c’est uniquement lui qui en portera le chapeau. Il y aura bien une perte de sièges au niveau du parti, mais le MR fait partie intégrante du centrisme à la belge. À la longue, il s’en remettrait.