Pow wow à la Chambre.
Depuis mai, ce n’est pas que l’électeur soit fébrile, mais avec les fuites et les commentaires des fuites, il aimerait bien savoir quand Louis II et Kris Peeters vont se mettre en ménage avec la suédoise et comment le MR ultra minoritaire va pouvoir combler les vœux de ceux qu’il est censé représenter.
Septembre sera le cinquième mois succédant aux élections. Par le passé, à part le record de 542 jours d’hésitation avant de lancer Mon-Mons dans la tourmente, les coalitions généralement à six partis (trois francophones et trois néerlandophones) se nouaient dans les trois mois. Avec seulement quatre partis au lieu de six, cela devrait aller plus vite.
C’est que des échéances vont nous tomber dessus. La première concerne la nomination de notre Commissaire à l’Europe. Les emplois qui comptent, les finances, la diplomatie sont déjà quasiment pourvus, il ne reste plus que les strapontins. Le Belge moyen sait que Reynders court le cachet et qu’il s’en fiche des Commissions de prestige, mais quand même, cette représentation reste à pourvoir et on saura si notre glorieux Ucclois ramassera de Junker n’importe quoi, du moment qu’il a le salaire. Lui qui aime tant donner son avis, s’il n’en a pas à donner qui intéresse les médias, que devient un glorieux sans gloire ? Il risque de faire une déprime, bourré de pognon, mais une déprime quand même..
De même le discours de rentrée de l’ONU. Qui va agiter ses manchettes à la tribune des Nations Unies ? Kris Peeters, le Schpountz ou Jan Jambon ? Je me demande comment le speaker à New-York prononcerait « Yan Yanbonn » ? S’il dit, Jean Jambon à la française, c’est l’émeute au parlement flamand.
On a déjà une petite idée de la manière dont ce gouvernement va fonctionner. Les formateurs réclament un moratoire pour le survol de Bruxelles. Autrement dit, Louis II fait déjà une fleur aux Flamands. Un moratoire est une belle manière d’enterrer le nidoreux. On dit que c’est pour six mois, mais généralement, c’est pour vingt ans. Il n’est aucun problème qu’une absence de décision ne puisse résoudre dit le président Queuille dans sa tombe. Michel doit connaître cette citation par cœur !
Au chapitre des économies, pourquoi n’envisage-t-on pas de réduire les salaires des ministres d’un gouvernement aux affaires courantes ? Son travail se borne aux expéditions des affaires sans prendre des initiatives, ni d’en élaborer d’autres. C’est un travail à mi-temps.
De même les formateurs ? Pourquoi les paie-t-on ?
Est-ce qu’on paie un demandeur d’emploi ? S’il fait un stage de formation, à la limite le défrayera-t-on de ses frais. Un forfait établi par le FOREM serait plus juste.
Voilà des mesures d’assainissement rapides qui feraient des économies dans l’immédiat. Ces messieurs y ont-ils seulement songé ?
De même les lieux de réunion bondés d’huissiers à chaîne, pourvus de cuisine et de marmitons mobilisés en heures sup jusqu’à la nuit, ne pourrait-on décharger momentanément ces personnels très coûteux et passer un marché avec un fast-food des environs ? Les mettre en vacances ou les employer à mi-temps, jusqu’à la prestation de serment des nouveaux pouvoirs, cela serait judicieux pour le bien des finances.
Les chômeurs coûtent cher, c’est entendu, mas l’organisation de la démocratie aussi. Et on ne parle pas des cinq gouvernements, des mandataires et des anciens mandataires qui pensionnés grèvent de tout leur poids les finances de la Tour du Midi !
À dire vrai, il y a là quelques milliards faciles à récupérer.
Mais non, ils ne s’agitent pas pour si peu, nos formateurs. En tous les cas, la minorité francophone devrait au moins lire un court passage d’« Idéologie et Utopie » de Karl Mannheim « …les groupes dominants produisent des idéologies légitimatrices, les groupes dominés élaborent des idéologies contestataires… les idéologies sont donc des interprétations de la situation qui ne sont pas le produit d’expériences concrètes, mais une sorte de connaissance dénaturée de ces expériences qui servent à masquer la situation réelle et agissent sur l’individu comme une contrainte. »
C’est fou comme Louis II va se sentir contraint, quand il va se retrouver encadrer par les pointures de droite et d’extrême droite de la Flandre éternelle !