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Giselle à la Monnaie.

Joëlle Milquet a trois casquettes : ministre, avocate et pipelette. La pipelette balance des trucs à la radio. L’avocate jure ses grands dieux qu’elle n’a pas tenu les propos qu’on lui suppose. La ministre fait le gros dos en attendant d’inventer une nouvelle loi inutile, comme le baccalauréat que les Français envisagent de supprimer. Survient au milieu de ce désordre un père infortuné. Louis 1er Michel dans le fameux pas de deux du ballet Giselle, avec son fils danseur étoile.
Créé ce mardi 2 septembre à Bruxelles, Louis Michel reprend le thème de l'amour plus fort que la mort. Charles et Didier, c’est Orphée et Eurydice, transpercés par les méchants sortilèges de la fée Milquet, pour atteindre au drame wagnérien.
Rideau.
Mine de rien, la matinale de RTL atteint des sommets. L’interview du vieux délirant sur l’intelligence et la générosité de son fils, c’est ce qu’on a fait de mieux sur cette radio depuis la mort de Baudouin !
La politique selon Louis Michel est ce jardin de roses dédié à la patrie et au bonheur du peuple. Et au cœur de ce parterre, deux amis, Rémus et Romulus, deux amis d’enfance qui ont décidé de mettre leur vie au service du roi et du peuple. Ils sarclent, binent, bêchent dans un joyeux effort sans arrêt, du matin au soir. Ils ne réclament rien, pas d’honneur, pas d’argent. Ils n’ont qu’un seul but : servir !
On en pleurerait, sauf que Louis Michel a commis une erreur grossière pour un librettiste aussi chevronné : il en a fait trop. Il a rendu ses héros trop lisses, trop purs, si bien qu’ils ne sont plus humains. Ils sont inaccessibles ! Surtout, ils ne sont plus crédibles.
Ensuite, leurs parcours est bien connu du public. Prendre quelqu’un que l’on connaît et que l’on voit évoluer dans la réalité de tous les jours, et brusquement en faire un héros mythique est impossible. Il faut au moins attendre deux siècles. L’église l’a compris qui fait poireauter les saints longtemps pour réaliser leur procès et décréter qu’ils le sont. Faire de Jean-Paul II un saint tout de suite a été une grave erreur. Et s’il avait eu des enfants en Pologne ? Et si la sous-maîtresse d’un bobinard avait des photos de JP II en partie fine avec une de ses pensionnaires ? Et si on retrouvait des documents prouvant une escroquerie ?
Dans sa fierté paternelle Gros Loulou n’a pas hésité : mon fils est un saint et son compagnon de lutte en est un autre.
Il est vrai que la ministre de l'Education de la Fédération Wallonie-Bruxelles n’en a pas beaucoup, de l’éducation. Vous avez remarqué ?

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Comme les loups, ces messieurs dames chassent en meute et respectent les meutes concurrentes. Quand l’un d’eux se fait prendre, c’est le secours mutuel des meutes et l’omerta de tous. Qu’est-ce qu'il a pris à cette avocate, la langue bien pendue, de la dépendre à un mauvais moment ?
Vous avez vu le PS dans la tourmente après l’affaire Cools. Ont-ils exclu un seul de leurs escrocs, prévaricateurs, faussaires, déférés au parquet, déchus des droits, triquards pathétiques ? Non. Aucun. Tous moralement relaxés. Et même à Charleroi, plus récemment, à part quelques bouderies célèbres et des subalternes mis aux fers, vous connaissez des exclus célèbres ? Aucun. Ont-ils parlé ? Dénoncé ? Se sont-ils indignés ?
Il en va de même pour les autres formations politiques.
Alors vous pensez si on apprécie la chorégraphie de Giselle de Michel Père.
Hélas ! le peuple ricane.
On connaît le fils de… et l’inénarrable Reynders, la chance qu’ils ont de truander légalement et la baraqua incontestable de leur popularité, malgré les coups fourrés.
Mais vouloir déguiser en honnêtes hommes, ces aventuriers de la politique, les faire passer pour des missionnaires en robe de bure, on aurait cru Louis 1er plus respectueux des électeurs !

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