Dans la Daech la plus complète.
Vincent Decroly, retour à la vie politique active, a interpellé à la Chambre le gouvernement aux affaires courantes, sur notre engagement aux côtés des Américains dans une nouvelle guerre en Irak, contre les terroristes de l’EI.
Pour cette fois, le larmoyant Decroly a raison de larmoyer. Il n’est pas question ici de passer sous silence l’effrayante réalité intégriste et l’urgence de freiner les djihadistes au Nord-Irak. Il n’est question que de la légitimité de l’envoi de nos guerriers, même si nous n’avons que des aviateurs et pas de force combattante au sol, tout cela en rapport avec les Lois belges qui interdisent toute guerre, sans l’approbation du Parlement.
La procédure a-t-elle été faite dans les règles ?
Pieter De Crem et le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, ont présenté jeudi aux commissions de l'assemblée la position du gouvernement en affaires courantes, alors que se met en place une coalition internationale contre EI.
À la suite de quoi, on va envoyer six F-16 avec le personnel de soutien au sol (120 personnes), pour une durée indéterminée, ainsi que deux C-130, avec une trentaine de militaires. M. De Crem a également prévu trois équipes des forces spéciales, composées de 35 soldats, qui pourraient former et assister les forces irakiennes ou les peshmergas kurdes.
Si ce n’est pas partir en guerre avec ces préparatifs, je me demande ce que c’est ?
En pleine recherche de millions d’euros manquant pour boucler le budget du futur gouvernement, le coût d'une telle mission, s'élèverait à 5,68 millions d'euros nets par mois.
Ce n’est pas comme si notre territoire était envahi et que le gouvernement prenait, sans l’avis du parlement, des décisions guerrières de défense d’urgence.
Didier Reynders n’est pas à une initiative illégale, près. L'approbation parlementaire ne sera nécessaire que si un nouveau gouvernement est formé, « ce sera à lui de prendre la décision et d'en informer le parlement le plus rapidement possible ». Si je comprends bien le raisonnement, un gouvernement en affaires courantes n’a pas besoin de l’autorisation du Parlement pour envoyer l’armée batailler ailleurs !
De Crem est ravi, lui qui ne reçoit des ordres que des autorités flamandes pour jouer avec nos soldats ! Sur le terrain, il aura l’occasion de tester les nouveaux appareils de chasse américains pour remplacer nos vieux F16, étant entendu que l’État belge est preneur, comme si la chose était entendue, les concurrents européens, dont le Français Mirage, peuvent courir en Inde vendre leurs machines volantes. Belle idée de l’Europe qu’a Pieter De Crem.
C’est quoi ce genre de démocratie ?
Bien sûr, les paperasses, les fioritures et les personnel de faux agités pour des Constitutions qui tiennent à l’étiquette plus qu’à l’éthique, pour quelqu’un qui n’y croit plus comme moi, quelle importance ?
D’accord. Mais qu’ils ne respectent même plus les derniers « bons citoyens », j’en suis peiné pour eux.
Ce n’est pas parce que nous hébergeons le siège de l’Otan et plusieurs bases militaires américaines, que nous devons courir derrière Obama pour porter son flingue !
Nous en faisons déjà beaucoup. Par exemple, l’armée belge fait office d’agents de sécurité quand du matériel militaire US est embarqué à Anvers.
À moins que Reynders et De Crem aient imaginé de faire comme en France où « Tant que les opérations ne sont pas considérées comme une «guerre», leur lancement n’a pas besoin de l’accord de l’Assemblée nationale ».
Je sais bien que le peuple n’a plus grand-chose à voir dans cette démocratie. Je ne savais pas que les parlementaires étaient dans le même cas. Je croyais assez naïvement qu’ils s’arrangeaient très bien entre eux et qu’une formalité comme de faire la guerre, puisqu’elle est appréciée par l’ONU et nos grands alliés de Washington, pouvait être votée en un petit quart d’heure ?
Franchement, on revient à la République bananière, à l’exclusive dévotion des patrons américains.