La ligne Siegfried Bracke
Journée d’hystérie à la Chambre, Louis est toujours fier de Charles, mais moins quand même. Il ne va pas tout de même lâcher son fils, maintenant ?
Voilà le passé adolphin d’une grande partie de la Flandre éternelle qui remonte jusqu’à Charles, au moment de son discours à la Chambre.
Brouhaha et grands gestes, des uns et silence amusé de la majorité flamando-bruxello-wallonne du reste.
L’hospitalisation pour mal de dos de Laurette Onkelinx lui aura fait le plus grand bien aux joues qu’elle a bien pleines désormais. Régénérée, on pourrait même dire botoxée puisque les filets à papillon que la diva avait sous les yeux ont complètement disparu, elle vitupère de son banc sur les cas non traités par le premier ministre, des voltigeurs de la N-VA hitlérolâtres de son gouvernement.
Et elle n’est pas la seule. Lui emboîte le pas Olivier Maingain, toujours d’une manière élégante en manieur de la langue française, enfin Benoît Lutgen, à sa façon plus défricheuse des sous-bois d’Ardenne. Ils somment de condamner ce qui reste de la Wehrmacht de repasser la frontière, tandis que les feldwebels d’en face leur signalent que la guerre est finie depuis 69 ans et, qu’en fait d’année érotique, il y a mieux.
En chef de division responsable Charles Michel non seulement garde dans son état-major du repaire du loup, le secrétaire d'Etat Théo Francken, mais encore Ben Weyts, tous présents à l'anniversaire d'un ancien VNV, proche des nazis pendant la guerre, Bob Maes. Fête qui déclencha la blitzkrieg, dénoncé par Hedebouw qui avait infiltré la cérémonie.
Quand on dispose de peu d’hommes de confiance dans un gouvernement, ce n’est pas le moment de se séparer de ses collaborateurs.
C’est comme Jan Jambon, nouveau feld-maréchal de la kommandantur à Bruxelles, fallait-il déjà le menacer de révocation, alors qu’il n’a pas encore maîtrisé avec ses panzers la moindre manifestation syndicale ?
Bien sûr que non. Les Flamands ne comprendraient pas.
C’est l’homme qu’il faut au pays. Pour les interrogatoires musclés, Jan Jambon passe directement au tutoiement. C’est la bonne méthode. Du reste, il ne connaît que celle-là, hein Hakima ?
Trouble à l’ordre public, déjà, puisque le chauffeur à la Porsche, pour le récompenser d’avoir jeté un PV sur le trottoir, a tout de suite été engagé par Jan Jambon pour « faire » chef de cabinet du ministre de l’intérieur.
C’est comme ça qu’il faut prendre les péquenauds qui résistent. Ne pas leur laisser le temps de faire de la résistance comme en 40 !
Comme ils parlent flamand avec un peu de latin pour respecter le cursus du chef, ils pensent qu’être à l’intérieur signifie qu’il faut rester chez soi à l’intérieur. C’est ainsi qu’à la moindre émeute, Jan Jambon a prévu un couvre-feu.
Il paraît que Bob Maes, le vétéran vénéré, à la fête duquel l’univers de Charles Michel a failli basculer, a finalement été sénateur, après avoir fait un peu de tôle pour collboration avec les groupies du führer pendant la guerre, mais dès qu’il eut purgé ses 20 années d’inéligibilité, il a été élu par le peuple flamand reconnaissant. Aujourd’hui béatifié par la N-VA, il en est membre et sa fille sénatrice.
Charles doit en vouloir à Louis de l’avoir poussé dans ce traquenard. Mais enfin, puisque c’est fait…
Un qui a vraiment une mauvaise mine et qui est apparu tout gris et vieilli de vingt ans, c’est Didier Reynders. On le voyait bien derrière son chef. Il rapetissait à vue d’œil. Heureusement que le Stafvergadering Siegfried Bracke a levé la séance pour défendre sa ligne, en autorisant Bob Maes qu’il respecte beaucoup à venir y pendre son linge, sans quoi, l’ancien Beau Reynders allait finir réduit par les Jivaros de l’opposition, qui en voulait à sa tête.
Quant à Catherine Fonck du CDH, elle avait reçu des consignes de l’Ardennais et n'a pas demandé la démission de l’Armée de l’Est en rase campagne. Le Premier ministre Charles Michel doit sanctionner les comportements reprochés et s'assurer qu'il n'y en aura plus à l'avenir.
La Lorelei du Centre pieux était la seule à conserver une coiffure impeccable parmi toute cette foule déchaînée. On se demande si, penché sur elle, dans un couloir de l’Assemblée, Di Rupo ne lui a pas demandé la marque de sa laque ?