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Bêtise et psychopathologie.

L'EI enrôle avec succès des milliers de volontaires. Des types qui détaleraient comme des lapins dans leur patrie respective au moindre coup de feu, deviennent sous le pavillon noir des lions invincibles ! C’est à n’y rien comprendre.
Les candidats au djihad proviennent principalement de pays arabes, mais on y dénombre des citoyens de plusieurs pays européens. Ces volontaires ont ouï dire que se créait un califat sur des territoires de Syrie et d’Irak. Ils ont été poussés dans cette ardeur à combattre par d’habiles propagandistes disséminés dans et autour des mosquées, transportés d’enthousiasme aussi par la vague de propagande tout azimut qui déferle sur Internet, réseaux sociaux, diffusions de vidéos et autres supports électroniques. Ces aventuriers sont devenus criminels par dévotion ! Vu sous cet angle, l’islam est aussi tranchant qu’une guillotine et ils font d’Allah, un dieu bien sanguinaire.
Au niveau de l’Union européenne ils seraient environ 2.000 aventuriers à s’être embarqués dans l’aventure sanglante.
En marge de cette curieuse guerre, on se demande ce qui pousse des personnes, d’apparence normales, à se ruer au combat à la vue des vidéos d’otages que l’on décapite ou de ces lycéennes razziées que l’on viole et marie de force aux combattant de cet étrange État ?
Du point de vue philosophique, on est loin de comprendre la psychologie de comportement de ces soldats qui rappellent plutôt le Moyen-âge.
Socrate aurait-il tort de considérer que la méchanceté est acquise, plutôt qu’innée ?
Si elle est acquise, l’homme ne serait méchant que par la contrainte de l’éducation et de l’environnement. Il serait donc amendable et devrait bénéficier de l’indulgence des juges et des Autorités.
Est-il possible de poser de tels actes pour le plaisir du mal ? Cela ne correspond pas à la pensée socratique.
On pense immédiatement à Hannah Arendt, au procès du criminel nazi Adolf Eichmann, découvrant un fonctionnaire « normal » et médiocre, avec le zèle du petit employé qui se perfectionne dans sa volonté de suivre les ordres et de bien les exécuter.
La dimension religieuse de l’EI n’est-elle pas comparable au culte d’Adolphe Hitler ?
Le mal est banal. Il est à portée constante dans la possibilité humaine de le pratiquer. Sans barrière morale et sans trop de connaissance critique du bien et du mal, n’importe qui peut descendre dans la rue une arme à la main et faire de nombreuses victimes avant de se faire abattre.
C’est seulement une absence critique de jugement, l’incapacité de distinguer un lien intime avec l’humanité tout entière, qui fait d’un nazi ou d’un djihadiste l’un et l’autre sous influence, des individus qui ne réfléchissent pas aux actes qu’ils commettent. En d’autres termes, c’est la bêtise qui pousse ces assassins à l’adhésion aveugle d’un projet criminel : transformer en réalité, le fantasme d’un dieu sublimé et distributeur de mort.
Sous cet aspect, la bêtise est immorale. Elle se distingue de l’idiotie par l’immaturité saisissante d’un raisonnement toujours faux. C’est une disposition de l’esprit qui empêche la propre critique des crimes que l’on commet. Le criminel endurci prit de la plus folle témérité qui tue tout sur son passage, hommes, femmes, enfants, le fait parce qu’il est incapable d’imaginer ses actes comme étant les causes de la souffrance infinie de ses victimes.
Les djihadistes ne montrent aucune forme d’empathie pour leurs opposants. Leur incapacité pathologique de se mettre à la place de ceux qu’ils éliminent et font souffrir de mille manières, les classe dans la catégorie des psychopathes, mais des psychopathes intellectuellement diminués, ce que d’ordinaire ces derniers ne sont pas.
Le djihadiste est seul au monde, dans une bulle avec sa foi et son idéologie de bazar qui tourne à la haine des autres.

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Cette bêtise est extrêmement dangereuse puisqu’elle fait du prosélytisme parmi la foule immature, souvent dans le terreau propice de la grande banlieue des municipalités abandonnées.
Les techniques du monde occidental de production réduisent justement une partie de la population à perdre peu à peu conscience d’elle-même par des tâches parcellisées.
Voilà le décor planté.
La bêtise est ici celle de l’inné et de l’acquis assemblés.
Comme pour Eichmann, tout médiocre employé du système qu’il était, il n’en était pas moins influencé par la personnalité d’Adolphe Hitler. Sans « l’idéal » national-socialiste, Eichmann eût été collectionneur de timbres poste, joueur au scrabble et fait trois ou quatre enfants à son épouse. On n’eût jamais entendu parler de lui.
Le djihadiste est un monstre, mais s’il l’est, c’est parce qu’il l’a toujours été sans le savoir, les circonstances ont permis sa monstruosité qu’il avait en lui, nourrie depuis l’enfance. L’élément déclenchant est l’idée qu’il se fait de dieu. La veille de sa vocation meutrière, il n’avait aucune perception du divin et était à attendre, sans savoir quoi, dans la société de consommation.
C’est ça la bêtise criminelle, dont on ne revient que blessé et dangereux. Voilà pourquoi ceux qui sont de retour d’Irak et de Syrie sont irrécupérables.

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