La démocratie se taille…
Le capitalisme aujourd’hui n’est guère contesté, pour différentes raisons, la principale étant le lobbying des puissances d’argent, les autres étant la peur de l’inconnu et encore la prépondérance des activités industrielles et financières sur la démocratie politique. Le capitalisme n’est même pas examiné comme une organisation défaillante de régulation des productions et des échanges, susceptible d’amélioration.
Il est, malgré les avatars sérieux actuels, le seul régime économique recommandé par le gros des personnels d’université comme le plus propice à la démocratrie, même si les PIGS (acronyme pour Portugal, Irlande, Grèce et Espagne) sont parmi les premiers pays d’Europe a « bénéficier » de gouvernements technocratiques sans majorité ou de convenance pour satisfaire aux exigences du FMI et de la Commission européenne.
Il est donc faux de prétendre que le capitalisme favorise l’essor de la démocratie.
En Belgique, on assiste avec le gouvernement Michel à la double déstabilisation de la démocratie, puisque le gouvernement met en œuvres des réformes, comme le saut d’index, qui ne pourraient être le résultat d’un consensus de la population, sur un fond d’hégémonie de la société du Nord, par rapport à la sous représentation fédérale du Sud.
Il n’est guère de jour sans que l’on entende « la sortie de crise, c’est pour bientôt » ou « on renoue avec la croissance » et enfin « la courbe du chômage va s’inverser ».
Les crises ne finissent pas toujours bien. Celle de 1929 s’est soldée par la guerre de 39.
Depuis 2008 nous subissons une autre crise. Les remèdes adoptés depuis six ans n’ont produit qu’une monstrueuse dette publique et un appauvrissement des forces productives, croissance nulle et chômage en hausse.
Tout bien considéré, la crise de 2008 était déjà inscrite dans les pratiques financières de la fin des années 70. L’inflation a en partie freiné le processus jusqu’à l’avènement de l’euro. La dette publique a eu le même effet en laissant courir les déficits. Qu’est-ce qu’un déficit sinon une inflation à rebours, qu’on paiera plus tard.
L’échéance que l’on retarde a eu le même effet d’attente dans le divorce évident entre démocratie et capitalisme, exactement comme une remise du jugement d’un procès par les tribunaux. Et pour une fois les demandes de remises viennent des deux parties, puisque les causes du divorce sont dissimulées par celles-ci à l’opinion publique.
Le dossier à charge concernant le capitalisme est important : crise bancaire, crise fiscale et crise de l'économie réelle. La crise révèle avant tout les efforts d'un capital qui cherche à se soustraire de ses obligations vis-à-vis du travail par une « grève » de l'investissement. Le but est de recadrer les dépenses et les frais pour les personnels afin de faire évoluer les profits à la hausse.
L'économie a pour finalité le dividende du capital, avec la complicité des pouvoirs publics. Le recadrage du secteur privé tient lieu d’exemple aux pouvoirs publics qui veulent mettre leurs personnels aux normes du privé, alors que la démocratie si elle était appliquée tendrait à faire le contraire, le secteur public étant l’exemple vers lequel le secteur privé devrait tendre.
L’objet de ce débat est le citoyen lui-même qui sous la pression des événements et celles des médias généralistes, considère déjà la loi du marché comme la seule règle.
La théorie libérale considère l'endettement des États comme le résultat des libéralités de ceux-ci, suite aux demandes excessives des citoyens.
On sait qu’il n’en est rien et que l’augmentation de la dette publique provient en grande partie des frais d’organisation de la démocratie dans les États, tout en constatant que cet accroissement des dépenses ne constitue pas un retour sur investissement. Autrement dit l’appareil d’État est coûteux et inefficace. Il est rongé par deux sources de dépenses celle de l’appareil dans ses fonctions et représentations et la générosité vis-à-vis des grands groupes industriels et bancaires, rendues possible par le désintérêt croissant des citoyens dans les appareils d’État qu’ils mettent en place lors des élections.