La gauche, ce cadavre à la renverse.
Autant on sent la fracture se préciser entre les socialistes pro-gouvernementaux et les autres hostiles au blairisme de François Hollande, autant en Belgique, il n’y a aucune divergence au sein des ministres socialistes du gouvernement Di Rupo en voie de terminer les affaires courantes, le bureau du PS et les militants, sauf à Charleroi où ils se font la malle par paquets, surtout à la FGTB locale.
Tous blairistes nos ex partageux, y compris les dirigeants de la FGTB qui doivent obligatoirement passer par la carte du PS, s’ils veulent avoir la moindre chance d’accéder au fauteuil d’Anne Demelenne. Celle-ci quitte le syndicat couverte de roses rouges de Laurette Onkelinx et le soulagement des militants de base qui ont eu le sentiment de n’avoir plus la parole sous son mandat, comme si le suivant allait faire mieux !
En France, le malaise est apparent dans l’appareil du PS. Les frondeurs portent des noms connus, outre la centaine de députés qui ont traîné les pieds au vote de confiance, Martine Aubry, Benoît Hamon, Arnaud Montebourg, Aurélie Filippetti, etc.
Le prochain congrès du PS français verra les blairistes affronter des élus pris entre la peur de perdre leurs mandats en torpillant le PS et le souci de respecter leurs électeurs qui voient filer les protections sociales de toute nature vers les oubliettes du système.
Au contraire le blairisme de Di Rupo ne dérange personne, il rassure tous les mandataires qui espèrent que la direction suédoise du prochain gouvernement jettera l’éponge assez vite et que se constituera au milieu de cette législature, quelque chose qui ressemblera à ce qui s’achève.
Di Rupo et Onkelinx vont se refaire une virginité dans l’opposition. C’est ce qui peut leur arriver de mieux pour se préparer à remonter sur le ring.
Dans cet ordre d’idée, il faudra que le PS et la FGTB jouent un jeu délicat de protestations « mesurées », pour cela ils auront besoin de la complicité du syndicat chrétien et de la passivité des travailleurs que l’on dépouille peu à peu de leurs avantages et des chômeurs que l’on étouffe savamment pour ne pas qu’ils crient.
Il ne faudra pas s’attendre à ce que le beau monde qui sort de service, descende dans la rue, d’autant que la Région est sous protectorat PS avec Magnette à sa direction.
Une fois de plus, c’est donc vers la France que les non-blairistes devront se tourner pour évaluer les chances qu’ils auraient de contester la ligne social-libérale du tandem Di Rupo-Onkelinx.
Est en jeu la politique du Boulevard de l’Empereur, siège du PS, où se collationne les idées pour une théorie d'un libéralisme de gauche, exaltant l’esprit d’entreprise de nos industriels, dure envers les chômeurs et plus vigilante que jamais à l'égard des petits partis à sa gauche, tandis qu’elle devient laxiste envers la N-VA devenue fréquentable.
C’est ce qui s’appelle la politique caméléon : un œil sur les sondages et l’autre sur l’avantage d’être libéral quand on gagne au minimum, plus de dix mille euros par mois, tout cela au gré d’une opinion molle qui réalise au moins six mois plus tard après chaque coup de bambou.
Le PS a oublié que si le monde du travail a lié son destin au monde capitaliste, c’était à la condition de progresser. Il n’a jamais été question de payer les crises et les erreurs comme si les travailleurs avaient été, au même titre que les autres, les grands profiteurs des années de prospérité.
Le défi pour le PS c’est de poursuivre son blairisme avec le moins possible de déchets de ses militants écœurés de cette mue idéologique hors Congrès, encore qu’un Congrès en Belgique à la sauce Di Rupo, n’est qu’une chambre d’entérinement.
L’événement qui pourrait être un détonateur est la Loi Di Rupo sur l’exclusion des chômeurs qui va bouleverser les normes et faire passer des milliers de jeunes du chômage au CPAS, sur le temps que les exclusions dans la catégorie 40/50 ans iront s’accélérant.
Le social-libéralisme du PS dans l’opposition, irait-il jusqu’à dénoncer cette nouvelle atteinte aux plus pauvres d’entre nous en imputant ce désastre à la droite et au futur gouvernement Michel ?
Le retournement de veste et le cynisme complet font partie de la real-politique d’un PS qui se fie au manque de mémoire de ses adhérents. Le gouvernement Di Rupo n’a-t-il pas multiplié les cadeaux aux entreprises, en rognant sur le pouvoir d'achat des travailleurs et des retraités ?
Ces temps troublés verront-ils le pays virer à la démocratie américaine : deux partis, plus ou moins avec la même politique sous deux étiquettes différentes, élisant un premier ministre aux ordres des banques et des industries, sous les regards de plus en plus effacés d’un roi élevant sa famille sous la cloche géante des serres de Laeken ?
À moins que De Wever, à l’affut, n’attende que la fin de la kamikaze, pour ressortir son air favori de la Flandre indépendante ?
Commentaires
Bonsoir,
J'ai eu beaucoup de plaisir à parcourir votre Blog et à vous entendre au Café Philo.
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Postée le: CAUDRON Francis | octobre 7, 2014 05:09 PM