Relaxation !
Vous me direz que le gouvernement n’est pas responsable de la perte de glace en Antarctique due au réchauffement climatique, et que ce phénomène qui a produit une baisse locale de la gravité de la Terre, ne lui est pas imputable.
Il n’était pas là en 1968, lorsqu’on a mis en marche la première centrale atomique sans se demander comment on allait la détruire après usage.
L’Europe, telle qu’elle se définit et que nos hommes politiques passés ont voulue, ne peut plus être contestée par ceux qui dirigent le pays de nos jours. Ce n’est quand même pas de leur faute si des ordonnances font force de loi, et que les Commissaires chargés de les faire respecter sont au-dessus de nos ministres.
Le libéralisme fait la pluie et le beau temps sur les économies de la planète. À moins d’une révolution, nos ministres des finances doivent équilibrer les comptes sur le modèle existant. À défaut de pouvoir sortir des règles, il faut les appliquer. Tous les ministres des finances le font. On ne peut pas leur reprocher de satisfaire aux normes d’un système mondialement employé. Vous en connaissez, vous, une majorité qui tournerait le dos à Wall Street ?
Les pays occidentaux sont parmi les plus pollueurs au monde et la Belgique n’est pas la dernière. Il est hors de question de pratiquer des normes trop sévère d’antipollution, cela désavantagerait nos entreprises et contribuerait à augmenter le chômage. Ce n’est tout de même pas la faute des ministres des industries et de l’écologie de ne pas appliquer, sinon en traînant des pieds, des mesures que ne prennent pas nos voisins !
Puisque la dette, la conjoncture et un mouvement de redressement se liguent contre l’idée de renforcer l’aide aux plus démunis et qu’au contraire la tendance dans tous les pays endettés est de serrer la ceinture des plus pauvres, reprocher à un ministre libéral d’accroître la disparité entre les riches consommateurs et les autres, c’est contraire à ce qui se fait. Vous avez déjà vu un libéral sabré dans le libéralisme pour donner du pain à ses compatriotes ? Ce serait le contraire de ce que recommande la libre entreprise.
Puisque les gens ne lisent plus et que l’illettrisme augmente, il serait vain de lutter contre le déferlement de l’ignorance. Un ministre de la culture doit veiller à ce que le degré d’attention limité de la population trouve au moins une culture adaptée, si faible soit-elle. Comment peut-on dans ces conditions faire grief à un ministre de son manque d’intérêt pour une culture classique à l’ambition élevée, en privilégiant les feuilletons télés et les bandes dessinées, niveau zéro ? Madame Fadila Laanan n’a-t-elle pas été en ce sens un grand ministre ?
En fonction de toutes les contraintes politiques, économiques, culturelles, environnementales, comment oserait-on reprocher quoi que ce soit à ceux que nous avons élus pour certaines fonctions, même s’ils ne les accomplissaient pas ? Serait-ce de leur faute ? Soit ils n’étaient pas nés, soit cela les dépasse, soit ils sont dans un camp qui ne s’y prête pas, soit ils n’ont plus l’autorité nécessaire.
Alors une question :
À QUOI SERVENT-ILS ?
Certains populistes disent qu’ils ne servent à rien.
Je ne suis pas de cet avis.
Ils ont au contraire une signification. Ils servent à nous faire croire qu’ils sont utiles ! D’abord pour eux-mêmes, ce que personne ne conteste, et puis ils nous anesthésient, ce qui est le plus important et leur raison d’être.
Où ce n’est vraiment pas de leur faute, c’est quand nous entrons si facilement dans leurs combines et que nous n’avons pas encore trouvé le moyen de nous passer d’eux !
Pourtant, ils ont de moins en moins d’importance. Il y a dorénavant les automatismes mondiaux plus puissants que les États et les grands affairistes, plus puissants que les automatismes mondiaux.
Comment voulez-vous que Charles Michel et Didier Reynders arrêtent ce courant de leurs seuls petits bras, lors même qu’ils n’en ont jamais eu la volonté ?
C’est comme si on leur demandait de traquer l’orpailleur en Guyane qui verse du cyanure dans l’eau pure de la forêt primaire, sous prétexte que ça fait du tort à la planète. Alors que l’autre Du Con à Uccle voit son herbe jaunie des pollutions de la cheminée du voisin, en tondant les trois cents mètres de sa pelouse, et qu’il avoue son impuissance à arrêter ce désastre local.