N-VA et MPW (1) même combat ?
L’affaire du cahier Atoma dans lequel Jean Jambon, le ministre de l’Intérieur, aurait cosigné un accord avec Charles Michel traitant de l’article 195 sur la révision de la Constitution, est le dernier must de la presse.
Ce bidouillage secret aurait été conclu au mois d’août, Charles Michel soldant le fédéral en fin de législature, afin de permette à la N-VA de manœuvrer pour une Belgique confédérale.
Cette question paraît futile au moment des grèves tournantes, des 500.000 chômeurs et de la perspective de la grève générale du 15 décembre ; mais, elle n’est pas négligeable, puisqu’elle ferait partie des accords secrets entre le MR et la N-VA et démontrerait la folle ambition d’un homme en train de se moquer des citoyens, prêt à tout, pour devenir premier ministre, puis le rester.
D’un autre côté, quand on lit cet article 195 écrit en 1831 et jamais révisé depuis, on se demande qui a été piégé par cet accord, le clan des Anversois ou Michel junior ?
En effet, il faut tellement de conditions pour le réviser, qu’il pourrait être la pièce principale d’un musée du Droit en tant que curiosité législative. En principe, il aurait été créé pour donner l’illusion que la Constitution belge peut être modifiée, afin de laisser croire à une certaine liberté de mouvement des parlementaires.
Delpérée pourrait s’y délecter. Les territoires que la Belgique a annexés de l’Allemagne, après la défaite d’Adolphe en 45, ont été rendus illégalement à celle-ci, dans le cadre d’accords lors de la refondation de la Bundesrepublik.
En effet, l’article 195 ne dit rien sur l’annexion de territoires, mais empêche de remodeler la frontière, ne serait-ce que par des échanges, comme ce fut le cas, avec la région de Schneifel.
Jean Jambon tirerait argument de la perméabilité de l’article 195 et de son caractère obsolète, pour nous confédérer, en prenant les quelques hectares échangés entre l’Allemagne et la Belgique, en exemple.
On verra bien, à condition que la kamikaze aille jusqu’au bout de la législature, si de cette anecdote, un schmilblick sortira du cahier Atoma.
De toute manière, une révision de ce type se ferait sans consultation populaire sérieuse. Une fois les grands mots lâchés, l’acte s’accomplit souvent dans l’indifférence et l’impuissance générale.
Reste à passer pour les amis de Jean Jambon à l’étape confédérative, sans autre forme de procès que par la force du nombre. C’est jusqu’à présent ce que l’on a fait pour les lois linguistiques et l’abrogation du recensement du même nom, les Fourons et l’emploi des langues dans les Administrations belges.
Ce qui est parfois juridiquement valable, n’est pas nécessairement conforme aux lois.
Pour la sixième réforme de la Constitution, l'article 195 a été complété d'une disposition transitoire permettant à la 53ème législature (élue le 13 juin 2010) de réviser ces articles non ouverts à révision. Pourquoi pas bidonner la 54ème de la même manière ?
Nos adolphins de la N-VA n’auront pas les scrupules d’une demoiselle d’œuvre d’une Fabrique d’église, si les sympathisants orangistes veulent se défaire du roi, de la loi et d’autres foutaises sacrées de la Belgique, c’est l’occasion !
C’est ce que nous aurions fait lors des grèves insurrectionnelles du passé, quand le MPW solidarisait une grande partie des Wallons, alors que les partis politiques francophones prônaient au contraire, un attachement viscéral à la dynastie, malgré l’attitude de Léopold III pendant la guerre, dans la crainte de perdre des représentations lucratives.
Alors, vous pensez, si les adolphins vont se gêner, avec ou sans Atoma et les mensonges de Charles Ier !
Dans un sens Bart De Wever et Jean Jambon réaliseraient le vieux rêve d’autonomie de la Wallonie, complètement abandonné par les jeunes francophones, sous la pression des partis !
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1. MPW, pour ceux qui l’auraient oublié, Mouvement Populaire Wallon.