Raymonde – Christine : match nul !
On ne sait pas ce qui fait le plus plaisir à Charles Michel et Willy Borsus, si c’est la danse du scalp de Raymonde Le Lepvrier ou Christine La Garde du FMI, s’inclinant devant le drapeau libéralo-flamand brandi par Johan Van Overtveldt, ministre des finances, pour conduite conforme à l’économie bon chic, bon genre.
Pour Raymonde, en voilà une salade pour une permanente du Setca qui a fait son boulot. Deux merdeux de la télé ont filmé la scène, comme s’ils avaient pris sur le fait des talibans massacrant une école au Pakistan !
Les réactions imbéciles ont dû ravir Borsus. Les Internautes font souvent la démonstration d’une débilité mentale inquiétante. Les petits mufles réalistes doivent ne voir que par les lunettes de Michel et saliver depuis les mâchoires carrées de Borsus.
Les serrés du cul auront eu leur petit bonheur. J’espère que Raymonde passera au travers des gouttes, quitte à faire le dos rond pour ne pas émoustiller les bourgeois qui veulent sa peau.
Un mot pour la petite gérante récalcitrante. Être gérante d’une grande société est peut-être la pire des situations qui soit, bien plus à risques qu’être vendeuse. La « patronne » n’en est pas une et souvent les patrons du textile, comme le quidam de « Lola & Liza », qu’elle ne voit jamais, sont de belles ordures qui tiennent pour responsables du chiffre d’affaire, des vols de la clientèle et de l’état du magasin, les malheureuses qui croient s’en sortir en se jetant dans des merdes commerciales injouables. Souvent, la gérante perd la caution en cas de catastrophe financière et peut être poursuivie devant les tribunaux de commerce. Elle travaille 12 heures par jour et vient parfois le dimanche « jeter un drap entre les rayons », pour faire l’économie d’une femme d’ouvrage.
Ces deux femmes là pouvaient s’entendre. Elles ont un ennemi commun, mais elles ne le savent pas. La gérante n’espérait pas grand-chose du lundi de grève, peut-être aurait-elle, à la limite eu assez d’argent pour payer une journée de loyer et les frais d’éclairage. Les larmes me viennent à la pensée de ce gâchis de deux femmes qui auraient tant d’intérêts communs, si c’était possible de discuter ! J’ai même un faible pour cette gérante si petite, face aux biscotos de Raymonde.
Cela aurait été chouette, le soir, après le bilan des grèves, que Raymonde soit venue en douce aider la fluette gérante à remettre les vêtements à leur place, sans les caméras de ces deux trous du cul des informations cancanières.
Tout cela évidemment, les deux cinéastes indignes, les internautes débiles et l’opinion publique cadenassée dans les bisounours de fin d’année ne le savent pas et, sans doute, ne le sauront jamais.
Christine La Garde, toujours témoin assisté dans l’affaire Adidas-Crédit Lyonnais du scandale des 403 millions d’euros octroyés à titre de compensation à Bernard Tapie par le tribunal arbitral, reste sous la suspicion de n’avoir pas fait appel, à ce jugement arbitral assez singulier.
Propulsée par la droite française au FMI à la suite du sulfureux Dominique Strauss-Kahn, elle est à son affaire pour distribuer les bons points aux dirigeants les plus obséquieux du système économique mondialisé. Ces temps-ci, Charles Michel étant le plus dévoué, il était logique que le gouvernement reçoive un mot gentil du FMI pour ses mesures « allant dans le bon sens ».
L’économie belge tellement controversée intra muros avait besoin de ce bel enthousiasme de la tôlière de Big Brother. Les journaux ont évidemment célébré la nouvelle qui tombait, on ne peut mieux, juste après la grève, pour requinquer les « forces vives » et baiser sec les partageux..
"Le Fonds s'est penché sur notre sécurité sociale et indique que la politique en la matière doit être modifiée", a dit en flamand le ministre des finances.
Reste plus qu’à taper le carton avec Bernard Tapie et croiser les doigts pour que la grande perche ne finisse pas en tôle.
Pour ma part, mon seul regret : j’aurais aimé que Raymonde eût giflé sur sa lancée Johan Van Overtveldt dans son ministère.
Et là, les deux merdeux des infos cancans eussent pu y être, sans que cela m’eût démoralisé le moins du monde.