Charles Michel a la frite.
Avant Zemmour programmé pour le 13 janvier au cercle de Wallonie à Liège, Charles Michel devait s’exhiber au même bidule, mais à Namur. Il se devait au moins d’égaler le Français dans son discours. On sait que Charles a du mal à être éloquent. Heureusement qu’il a changé de métier !
Il a été accueilli à la frite ketchup par deux LilithS !
La salle très « Belgique attitude », outrée naturellement par atavisme héréditaire, n’eut aucun effort pour l’être devant Charles dégoulinant de sauce et gardant à la british, le sourire des gens qui ne veulent pas montrer que leur égo prend un sale coup !
Après les attentats pâtissiers de Noël Godin, voilà les enfritages! Les pétroleuses ont été chaudement félicitées par le maître de l’entartage. Godin avait sélectionné une série de pompeux personnages, tous entartés, aux cris de « gloup gloup ». C’était drôle et mérité. Une sorte de petite vengeance du peuple qui n’a jamais la parole et qui doit se taper les faits et gestes de ces prétentieux personnages qui nous dirigent (mal).
Les LilithS sortent des enfantillages des tartes à la crème à la Laurel et Hardy pour promouvoir une activité bien de chez nous « la frite » dans un cercle de m'as-tu-vu ? qui n’en consomment probablement jamais, parce que trop populaire.
Elles ont également laissé un communiqué que la presse aux ordres n’a pas reproduit, préférant couronner l’article relatant le fritage de notre glorieux en chef, par un titre sinistre « recrudescence des attentats meurtriers », espérant ainsi que les lecteurs feront l’amalgame des assassins de l’EI avec ses dissidentes Femens, rebaptisées LilithS par elles-mêmes, à la suite d’un différent.
"Le modèle social est détruit au nom d'une compétitivité absurde qui laisse le bien-être de la population à la porte des ministères. Au peuple belge on ne laisse que les frites sauce austérité. C'est pourquoi nous jetons à leur visage le symbole d'une Belgique qu'ils démantèlent" disent ces belles outragées.
C’est plus violent que le jet de vêtements de Raymonde et pourtant la mare aux grenouilles croassera autrement que pour celle qui ne faisait que son boulot. Avoir l’opinion avec soi, c’est mieux que de se faire siffler, mais cela reste un mystère. En principe, celui qui est sur l’estrade à l’avantage sur les concurrents, c’est moins évident quand il est aspergé de sauce avec frites.
Il suffirait que les internautes s’emparent de l’image et la diffuse pour que le Charles devienne ringard et ridicule. Ce qu’il n’aurait pas volé.
Tout arrive !
M. Michel a ensuite poursuivi sa bafouille après s'être changé, sous les applaudissements on ne peut plus nourris d’une assistance qui n’a de respect que pour les gens qui ne sont pas respectables. Entre commerçants enrichis et politiciens de père en fils, il y a des atomes crochus. L’appartenance de classe, c’est ça.
Un porte-parole d’un système qui a oublié que le peuple est souverain, devait d’être salué par les gens de la rue qui se nourrissent de frites-mayonnaise.
C’est fait.
Mais cette petite plaisanterie en dit plus long qu’il n’y paraît sur un pouvoir qui veut se refaire sur le dos des gens, sans se préoccuper de ceux qui tombent dans le ruisseau à cause de lui.
On voit bien que le fils Michel n’est pas rousseauiste. Il n’en a même rien à foutre. Il croit en un état minimum, comme Locke. Il est, par conséquent, au même titre que Bart De Wever, installé au pouvoir pour détruire l’État social. C’est le rêve des patrons, d’où le succès de ce libéral. Mais les patrons devraient réfléchir qu’à soutenir un pareil homme, ils s’exposent à tout perdre en voulant trop garder.
Les philosophes qui se sont penchés sur la question sociale savent bien qu’en ne limitant pas les appétits de ceux qui détiennent le pouvoir, celui-ci risque de changer de mains.
La scène politique belge est histrionique. L’histrion que les LilithS ont frité, l’est particulièrement, applaudi par sa claque, sifflé par le reste du public.
Il se pourrait que par son échec probable, il entraîne tout le mouvement libéral par le fond.
Le test de l’indexation ou non des salaires, même si ce n’est pas la plus terrible des ponctions dans les poches des travailleurs (c’est la TVA), est devenu au fil du temps le symbole de la résistance aux ukases de Michel et de sa clique.
On va bien voir qui aura raison.
Qu’il reste ou qu’il dégage, Michel a déjà cristallisé toute l’opposition contre lui. Il est devenu en un mois, plus impopulaire que son père… c’est dire !