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La crise est partout !

Malgré les coups de chaud de Laurette Onkelinx au parlement et un vent favorable des socialistes dans l’opposition, le PS n’est pas bien dans sa peau. Le temps passé De Di Rupo au gouvernement a laissé l’impression d’un malaise dans l’opinion de gauche.
N’a-t-il pas facilité la tâche de Charles Michel en ouvrant la voie des réformes nuisibles aux travailleurs, sans oublier celle contre les chômeurs, tout en ménageant le monde de la finance qui fait de la Belgique, un paradis fiscal pour nos voisins français ?
Il ne s’agit pas d’une crise passagère du capitalisme. La donne a considérablement changé. À qui pourrait-il faire croire qu’en négociant, on pourra tirer à nouveau des griffes des financiers, une amélioration du sort du plus grand nombre, quand on aura vaincu la crise ?
Le plein emploi ne le sera plus de longtemps.
Politiquement, faire de la social-démocratie une force d’accompagnement du libéralisme dans sa descente aux enfers, ce sera de plus en plus difficile à vendre aux électeurs socialistes.
On est au cœur du malaise du socialisme en Europe.
Pour tenter de raccommoder les morceaux, les socialistes français auront à débattre d’une « Charte des socialistes » qui sera bientôt soumise aux votes des militants.
Bien entendu, en Belgique, on est loin d’ouvrir un pareil chantier. Les cadres du parti ne contestent pas le gourou de Mons. Néanmoins, on peut être persuadé que le débat français sera suivi par la base militante, qui n’est pas de cet avis.
La charte des socialistes français se décompose en deux parties.
La première tente de dépeindre objectivement la situation. L'avenir y est traduit comme particulièrement inquiétant. La crise économique mondiale plonge la société dans une remise à plat inattendue des conquêtes socialistes que l’on croyait immunisées de toute transgression. On constate dans la population un puissant courant individualiste qui ressemble à un « sauve qui peut ».
La deuxième partie, plus instructive (1), est consacrée à un projet de société qui serait moins conformiste et collaborationniste, au point de contrarier le pouvoir économique actuel. Là, c’est le grand vide. Si lucidement Cambadélis voit bien le piège dans lequel le socialisme est tombé, il hésite encore sur les moyens d’en sortir… sans heurter Hollande et Valls.
Coup de sabre dans l’eau de cette deuxième partie de la charte ! Le capitaine de pédalo est toujours au gouvernail.
On sent que reprendre le débat là où l’avaient laissé les cadres socialistes, c’est-à-dire au Congrès de Tours de 1920, n’est pas à l’ordre du jour..
Pourtant, c’est à cette occasion que fut créée la Section française de l'Internationale communiste faisant scission de la SFIO (l’ancêtre du PS) qui se structurait en parti non marxiste, ce qui allait aboutir au réformisme actuel. Ce fut l’événement majeur qui divise encore la gauche française. Il y a suffisamment d’éléments nouveaux aujourd’hui, pour reprendre les débats. On ne le fera pas, puisque les cadres ne le souhaitent pas.

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Alors, à quoi servira cette charte ?
Probablement à rien, sinon mettre l’accent sur la gauche en crise et souligner qu’elle n’a pas de troisième voie, entre marxisme et capitalisme. Ce qui devrait pousser tous les théoriciens à faire montre d’initiatives et de hardiesses. Les millions de chômeurs attendent autre chose que des parlottes à l’infini. La pauvreté monte et inquiète.
Ce n’est pas seulement la classe ouvrière qui est aux abois, mais cette classe moyenne bas de gamme, ces petits entrepreneurs qui ont des projets pour créer des emplois et qui se trouvent au bord de la banqueroute, faute de fonds et de clients.
Quand la barque des naufragés se charge dangereusement, plutôt que périr noyés, ses occupants montent à l’abordage du vaisseau amiral et saccagent la salle de bal en buvant le champagne qui ne leur était pas destiné.
Pour éviter cet écueil, les autorités ont intérêt à bien payer leur police.
On ne sait jamais, par les temps qui courent avec la date du 15 décembre qui approche.
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1. « Plus instructive » parce qu’elle ne conduit qu’à montrer l’incapacité des socialistes à sortir de l’aporie actuelle.

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