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31 janvier 2015

Charles Michel, nouveau Clémenceau !

D’un côté Charles Michel exhorte le bon peuple de ne pas céder à la psychose du terrorisme et d’un autre côté, son porte-flingue, Denis Ducarme, dépose une proposition de loi érigeant en infraction, assortie d’une peine de prison, l’apologie du terrorisme !
Si ce n’est pas renforcer la psychose, je ne sais pas comment cela s’appelle ?
On se demande à quelle folie de sécurité se serait livré le pouvoir libéral, s’il avait été confronté à la vague d’attentats anarchistes avec le pompon du 9 décembre 1893 : Auguste Vaillant lance une bombe dans l'hémicycle de la chambre des députés du Palais Bourbon ! Et encore, au lieu de crier « Vive l’anarchie » s’il avait braillé « Allahou akbar », on en parlerait encore en frémissant d’indignation… tout en courant aux chiottes atteint d’une courante auprès de laquelle la tourista est une plaisanterie.
À l’époque, pourtant réputée très stricte des bourgeois, les sphincters encore plus serrés qu’aujourd’hui, les journaux et l’opinion ne se privaient pas de donner leurs avis et pas toujours tendres sur le gouvernement. Il faut dire qu’il y avait des Bloy et des Rochefort… c’était quand même autre chose ! Vous voyez d’ici le tableau si Auguste Vaillant s’était appelé Mohammed ben Gros-Zizi, en 2015 ?
Les premiers à céder à la psychose, n’est-ce pas Charles Michel et son majordome (on pourrait écrire moi-j’ordonne) Denis Ducarme ?
Parce que si la proposition du libéral passe et que les députés votent ça, il sera impossible d’écrire une seule ligne sur la politique, sans qu’un gros malin de la censure ne cherche des poux sur la tête de ceux que le gouvernement n’aime pas.
Il ne restera plus à la plupart des auteurs de blogs indépendants que d’arrêter les frais et de pêcher à la ligne.C’est ce que je ferais du reste s’il devenait impossible de raisonner dans un pays guetté par la folie de la sécurité totale.
Il est exclu qu’on puisse faire de la tôle et d’y laisser sa santé pour un mot de travers. Et si écrire, c’est à chaque fois se dire, comment la censure va le prendre, autant lire Le Soir et La Meuse, des journaux qui ont une collection de journalistes qui ne se posent même pas la question, tant ce qu’ils écrivent sort des cervelles conformes et certifiées « fournisseur de la cour » garanties 100 % libérales.
Le père La Prudence-Ducarme a gambergé ceci : « …qui sciemment, véhicule (notamment sur internet et les réseaux sociaux), une opinion qui approuve, cherche à justifier, présente l’infraction terroriste sous un jour acceptable ou minimise grossièrement l’impact d’une infraction terroriste, légitimant ainsi l’idéologie ayant présidé à la commission de l’infraction terroriste», Le Soir n’ajoute pas « aura la tête tranchée », comme cela se trouvait dans le code français avant l’abolition de la peine de mort, mais c’est pareil !

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Sur sa lancée, Ducarme pourrait proposer de rétablir la peine de mort. Sauf que, s’il parle de trancher des têtes, il risque d’avoir une citation pour apologie du terrorisme.
À ce compte André Breton qui fit dans le surréalisme l’apologie du crime de masse devrait comparaître devant les tribunaux à titre posthume !
Si c’est au nom de la démocratie et de la liberté qu’on pond des lois restreignant la démocratie et la liberté, autant reprendre la lecture obligatoire de Kafka à partir de la sixième année primaire.
À chaque nouveau tour de vis, les Lois sont assorties de peines imaginées par leur promoteur. Ducarme a fait fort. Il prévoit un mois à un an de prison et une amende de 50 à 1.000 euros, pouvant aller de six mois à deux ans et à une amende de 100 à 5.000 euros, si l’infraction est commise par le biais des technologies de l’information et de la communication. Autrement dit, la ruine pend au nez des internautes.
Denis Ducarme ajoute que le gouvernement aura d’autres mesures que les douze déjà décidées, si nécessaire. On n’en doute pas un seul instant.
Ainsi, le seul endroit où on foutait la paix aux internautes, les libéraux vont en faire un « off limits ».
Un pays dans lequel les gens ferment leur gueule par décision de justice, vous savez comment cela s’appelle ? Apparemment le MR ne le sait pas et je crois que les autres partis ne le savent pas non plus. Reste plus qu’à ouvrir des camps de travail pour la jeunesse oisive et les vieux débauchés.
Le bouquet, c’est que cette loi va faire un effet « amalgame » sur la population. Normal, quand une tuile vous tombe sur la tête, on cherche de quel toit elle descend. Des malintentionnés jureront que ça ne peut être que d’une mosquée.
On sent bien que tout ce ramdam est un prétexte. Michel a intérêt qu’on ne fasse plus vraiment de politique.
On ne fait pas des reproches à Clemenceau qui vient de gagner la guerre de 14 ! Comme Michel doit autant à papa qu’à ses capacités de voyageur de commerce pour nous pomper l’air à 20.000 euros par mois, ce serait bien que les électeurs le prennent pour le tombeur des salafistes.
Charles Michel nouveau Clemenceau ? Reynders n’avait pas pensé à ça, il doit en être vert !
Plus personne ne voit que le système capitaliste est en train de foirer. C’est fait pour, non ?
À se demander si Abou Bakr al-Baghdadi n’est pas subventionné par le Forum Mondial de l’Économie !

30 janvier 2015

De Charles IX à Charles tout court.

C’est presque plié… à un cheveu d’être gagné, le programme antisocial du gouvernement est en bonne voie.
L’opposition est unanime avec la majorité, sans l’oser pouvoir dire, puisqu’ils sont tous d’accord sur le principe de « qui va rembourser la dette ». Devant le brol des mesures annoncées, il y avait aussi les honteuses qu’on n’annonçait pas : l’entourloupe des pensions, les nouveaux contrats des fonctionnaires, etc. Michel se disait « on n’oserait pas aller jusque là, ils vont voir qu’on est en train de les baiser ! ». Même le truc un peu gros sur le chômage, est passé comme une lettre à la poste.
Il aurait remis en selle la journée de douze heures, la retraite à quatre-vingts ans et cinq euros par semaine de chômage, on n’y voyait que du feu… Di Rupo, la tête ailleurs, aurait fait mine de se fâcher, intérieurement ravi que l’autre balaie à sa place. .
Pour arriver à ce beau résultat, quelques figurants, des militaires armés aux endroits stratégiques, des avis venant des cinglés du Deach, comme quoi on allait payer cher notre participation aux drones et nos vieux F16 sortis des hangars, sauvés de la casse, le tout précédé de trois cons en France et de deux en Belgique qui ont commis, comme on dit, l’irréparable.
C’est tout juste si les présentateurs n’étaient pas en gilet pare-balles sous la chemise, Hakima Darhmouch, nous alarmer depuis le studio à côté, ainsi les caméras ne filmeraient que son image, comme une miss météo nous montre la carte de Belgique sans la carte.
Bref, la peur s’était emparée des gens. Réflexe primal, la peur fait oublier tout le reste.
Les autorités y ont mis le paquet, la belle réussite, onze millions d’apeurés, pour un demi quarteron d’imbéciles, « héros » de l’Islam, grâce à notre connerie irraisonnée.
Michel s’est dit « là, ils sont mûrs, faut arrêter le tapage. Trop, ça va leur faire du mal ! ».
Hélas ! le citoyen peureux ne s’arrête pas facilement. Ceux qui ont couru parce qu’ils avaient aux fesses des pas-tendres, même si les pas-tendres s’étaient arrêtés pile à bout de souffle, en renonçant à la poursuite, je ne sais pas si vous avez été dans le cas, mais se rendre compte qu’on n’est plus suivi, que votre vie n’est plus en danger, avec la peur au ventre, c’est impossible.
C’est tout naturellement qu’enfin rentrés chez eux, les gens ont continué d’avoir peur. Et comme Charles et Hakima voulaient absolument qu’on en reste là, ils nous ont servi le couplet de l’amalgame.
– Surtout pas d’amalgame !... quasiment raciste, l’amalgame !

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Ils ont été jusqu’à dire que les tueries, depuis le musée juif, en passant par le massacre à Charlie-Hebdo et le supermarché kacher, n’avaient rien à voir avec l’Islam.
Le danger de la trop grande confiance en la bêtise des peuples est là.
Ils ont cru en avoir fait assez contre la poignée de zouaves qui en Belgique nous les pompent avec gloutonnerie, qu’on s’arrêterait au dégoût citoyen.
Le compte était bon. L’élite a levé la main et dit « Stop, halte au feu, l’Islam n’est pas concerné. », Charles et le roi ou le roi et Charles, bien d’accords au discours royal de janvier. La caravane des froussards s’arrêta pile. L’animal rechignait à l’obstacle : l’amalgame !...
C’était trop gros, l’Islam pas concerné, comme si les croisades n’avait rien à voir avec la chrétienté, comme la Saint-Barthélemy pareil, le IIIme Reich les Allemands et pas que Staline responsable des goulags !
Mais oui, Messieurs et Dames de l’anti-amalgame, l’Islam est concerné et pas qu’un peu.
Michel a préparé trop de seringues d’inoculation du virus de la peur. Il aurait dû raison garder et limiter les doses aux drames crapuleux des débiles mentaux-assassins.
Parce que si on sombre dans la statistique, il y a énormément de choses à dire, à commencer par le nombre de tués sur nos routes, et pas que par des papys qui n’y voient goutte, mais par des pochards ou des hâbleurs, ivres d’alcools et de vitesse, souvent multirécidivistes qui tuent quasiment impunément et qui sortent souvent des tribunaux en se foutant de la gueule des parents des victimes. Les dealers qui bousillent des vies humaines en vendant leurs saloperies, plus que Deach depuis qu’il existe. Et les marchands d’esclaves mi-proxénètes, mi-esclavagistes qui mettent leurs marchandises en vitrine gare du Nord, devant des passants qui rigolent, etc. Nous serions dans le genre victimes de l’amalgame, nous qui laissons faire tout cela, tandis que nous vaquons à nos petites vies pépères.
Pas que les hyper-sensibles aux blasphèmes contre Mahomet qui sont concernés, les autres aussi.
C’est bien, la peur qui engendre la lâcheté et rend la démocratie impropre à la consommation.
Charles, Elio, Hakima et les autres nous ont fichu la trouille et c’est moche.
Bien sûr que l’Islam est responsable de l’excès de ses zélotes, au même titre que les Parisiens qui fermèrent leurs volets le 24 août 1572, pendant que les prévôts du roi égorgeaient des innocents parpaillots sur les pavés de la capitale.
Le pouvoir n’avait pas prévu cela, et comme Charles, premier ministre, le roi Charles IX et sa mère, Catherine de Médicis, non plus.
C’est embêtant aussi pour les musulmans qui ont fermé leurs moucharabiehs de ne pas voir ce qui se passe dans la rue, en bas de chez eux, chez les laïques.

29 janvier 2015

Storytelling et récup…

C’est le must, raconter une histoire dans la média-attitude, le storytelling, c’est avant tout dire des craques de façon amusante. Le grand public s’est habitué à une nouvelle forme de mensonge généralisé, dont certaines chaînes de télévision surtout américaines font leur spécialité, là où l’information, la moins sujette à la frivolité, finit dans l’anecdote.
Dans le genre lourdingue, le tifo déployé au Standard Football club, montrant Dufour décapité, est un raccourci de ce qu’on fait de mieux dans le genre. On voit jusqu’où ça peut aller.
Les pouvoirs lancent leurs rhizomes souterrains du marketing avec le but de propager une orientation d’idées. Le champignon vénéneux éclot sous la plume de journalistes incompétents ou trop bien payés. Le grand public l’ingère à la télé, à la radio ou dans les journaux. Le tour est joué. Si le bouteillon tourne mal, c’est tout le monde, donc, personne !
La finalité n’est pas rigolote du tout. Elle sert, ni plus ni moins, à modifier les comportements en pénétrant les esprits en profondeur. Les modes de raisonnement, touchant directement à la culture et aux idéologies seront ainsi modifiés subrepticement et sans que l’individu en prenne conscience.
Le storytelling est la forme de propagande contemporaine capitaliste la plus évoluée. Elle crée des consommateurs et des citoyens à l’image de ceux qui les gouvernent. La psychose des attentats et une peur généralisée est son œuvre. Dans l’immédiat, on en voit tout l’intérêt dans les moyens de contrôle accrus de la population, que le citoyen lui-même, plébiscite.
Ainsi s’inverse la croyance qu’en démocratie c’est le citoyen qui détermine les programmes de gouvernement. Aujourd’hui, c’est le gouvernement qui dicte son orientation au citoyen par le truchement du storytelling.
Admettons qu’une insurrection éclate à propos de nouvelles restrictions. Le ministre de l’intérieur utilisera les lois pour la répression du terrorisme pour la mater. On voit que ces lois ne sont pas anodines. C’est un peu de souveraineté populaire que l’on perd à chacune d’entre elles.

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L’art de raconter des histoires a dépossédé les citoyens de leur pouvoir de jugement. Un autre exemple : la dette. Le pouvoir est parvenu à nous culpabiliser de sa propre incapacité à diriger l’État. Handicapé par les notions de profit et ses liens directs avec les puissances d’argent, le pouvoir nous contraints de parler de responsabilité et même de morale à sa place ! C’est comme si un patron ayant mis à mal son entreprise par son salaire excessif et une mauvaise gestion disait à son personnel « Voyez où vos excès nous conduisent » !
La nécessité du peuple à reconquérir la narration et les moyens d’expression sont nécessaires. Hélas ! il n’y a presque plus de journaux indépendants, de télévisions (y en eût-il jamais une ?) où n’entrent pas des intérêts privés et publicitaires. Le peuple a les mains vides et les subsides qu’en son nom le pouvoir distribue à une presse anémique vont naturellement à ceux qui lui nuisent le plus.
Le storytelling se complexifie en différents niveaux de signification à travers des formes variées médiatiques. On voit très bien qu’annoncé ainsi sommairement, n’importe quel spécialiste d’un média spécifique n’aurait pas de mal à contredire ce qui précède ; mais, la nuisance ne produit ses effets maximums que lorsque tous les storytelling’s fusionnent en se recoupant anonymement et pour ainsi dire « innocemment ».
Et cette convergence ne relève plus d’un spécialiste quelconque, mais d’un sociologue et d’un philosophe.
Nous vivons sur un mode de mise en récit propre aux sociétés occidentales marquées par l’individualisme. S’il n’y a pas un seul pouvoir centralisateur qui se diffuserait aux instances politiques et aux médias, il existe tout de même une idéologie centralisatrice de laquelle s’inspirent tous les laborants du storytelling.
Les moyens « neutres » qui résistent à l’idéologie centralisatrice sont eux-mêmes infiltrés par des agents du système, sous des formes organisatrices, voire les rubriques « opinion des lecteurs » et les émissions politiques auxquelles assiste le citoyen lambda « témoin » invité.

28 janvier 2015

PS : la déMONStration

La gauche collaboratrice des libéraux en Belgique est comparable au PAZOC qui vient de sortir presque complètement du paysage grec au profit de la gauche radicale Syriza. Confidentielle il y a cinq ans, avec 4,6 % des voix, Syriza a frôlé la majorité absolue ! Comme les choses s’accélèrent en Europe, il est fort possible que l’électeur de gauche, surtout en Wallonie finisse par comprendre que la crise cogérée par la gauche et la droite, l’a été fort mal depuis 2008.
Le PASOK grec, membre de l’Internationale socialiste (comme le PS de Di Rupo) au pouvoir dès 1974, vient d’être marginalisé (moins de 5% des suffrages aux élections du 25 janvier).
Le PSOE, espagnol, est dans le même cas. Le dernier sondage place Podemos (formation issue du mouvement des Indignés) devant le PSOE (Parti socialiste ouvrier espagnol).
Tout laisse à penser, que notre voisin français, le PS contigu au nôtre, perdra beaucoup aux prochaines élections.
Le public n’aurait pas tort de rendre responsable le PS de Belgique, de la mauvaise gestion du pays. Tant du point de vue social, qu’éducatif et communautaire, c’est un zéro quasi absolu.
L’analyse de la dernière alerte terroriste en témoigne. Jacques Julliard (Marianne 927) abjure les partis de «…ne plus raconter d’histoire, c’est arrêter de répéter que tout cela n’a rien à voir avec l’islam ».
La société pluriculturelle ne marche pas.
Par contre, la ghettoïsation des cultures importées fonctionne bien et marginalise les quartiers où se regroupent les immigrés par une force centrifuge alliant origine et chômage.
Il n’y a rien de plus pénible et révélateur des personnels délégués chargés de nous dire le contraire, par ailleurs, des gens très bien, mais qui sont pour la plupart issus de l’immigration et par conséquent trop bien ou très mal placés pour en parler.
Question industrie lourde, y a-t-il plus calamiteux que J-C Marcourt ?
Les friches laissées par Mittal accentuent la désolation à Liège et Charleroi. La lourde responsabilité de la Région wallonne et de ses ministres dans ce désastre industriel n’est plus à démontrer. La Région est passée de propriétaire de la plupart des sites avec une industrie redressé par Jean Gandois, à l’état de curateur d’une prochaine faillite locale organisée… avec la complicité du curateur !
Le pire est encore l’enseignement.
La fédération Wallonie Bruxelles dominée par les socialistes est la grande responsable du désastre éducatif. Glissons sur la façon dont l’administration laisse retomber les fautes sur les malheureux enseignants, mal payés et déconsidérés. Il faudrait plus qu’une chronique pour en parler.

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La cerise sur le gâteau est l’enseignement de l’économie dans les universités. Le seul couplet que l’on y entende est celui des orthodoxes, si bien que n’existe aucun esprit curieux. On en a fait un enseignement du passé, comme si l’histoire de l’économie était la seule voie possible pour l’économie du futur ! Le grand public ne le voit que lors des interventions de nos universitaires dans des débats publics. C’est consternant !
On ne parlera pas non plus des acquis sociaux, arrachés par les syndicats au fil des années et qu’une conjoncture défavorable procure à la droite le plaisir de détricoter, avec la complicité des socialistes de gouvernement.
Les regrets et les excuses de Di Rupo concernant le crime contre les chômeurs en dit long sur cette volonté de diriger le pays à tout prix avec les pires gens de droite, pour enlever toute crédibilité à ses regrets jésuitiques.
Le PS est profondément malade de ses dirigeants, idéologiquement et sociologiquement sortis du cadre d’un parti voué à la défense des plus faibles. La rupture avec des classes populaires devrait s’accélérer encore avec le vote grec. C’est bien connu, le PS belge ne survit que grâce à un clientélisme toujours prospère, son incessant et dommageable appel du pied aux belges issus de l’immigration et son réseau d’élus locaux.
Y aura-t-il un sursaut de la gauche officielle pour éviter un bouleversement politique ? La «gauche de la gauche» suscite bien des espoirs, la social-démocratie ayant montré ses limites.
Syriza un espoir et une leçon ou encore une illusion de plus ?
L’année 2015 pourrait être un tournant et donner le coup de fouet nécessaire grâce à l’exemple grec.

27 janvier 2015

De Balzac à Bettencourt.

Ce 26 janvier s’ouvre un procès qui fait regretter que Balzac n’ait pas de successeurs au XXIme siècle capables de faire les portraits des prévenus convoqués devant le tribunal correctionnel de Bordeaux, pour répondre d'abus de faiblesse, blanchiment, recel, aux dépens de la milliardaire Liliane Bettencourt.
Qui d’autre que Balzac serait capable de décrire le défilé interlope qui va avoir lieu, allant du fonctionnaire au personnel indélicat, en passant par un ex ministre et un notaire de province ?
Honoré de Balzac nous manque.
Certains prévenus sont issus du beau monde, de ce milieu parisien politico-artistico affairiste dont les femmes emplumées et fardées comme des putes à Saint-Denis, se montrent au Grand Prix de l’Arc de Triomphe, flattant l’encolure d’un Trois Ans monté par Thierry Jarnet, tandis que les hommes partagent leur temps entre l’Assemblée nationale et les quelques endroits de Paris où se montrer est la clé d’une carrière.
Comme Balzac nous l’écrit, la justice ne présente qu’un lointain rapport avec celle des tribunaux. Il y aura condamnation selon le rang du prévenu, en foi de quoi, le coupable agitera sa Légion d’honneur avant de faire appel.
Le premier, celui par qui le scandale arrive, François-Marie Banier, c’est l'ami-artiste et photographe inspiré de Liliane Bettencourt, après la plainte pour abus de faiblesse déposée contre lui fin 2007 par Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de la milliardaire.
Balzac a dépeint un « Rastignac en vers », dans « Modeste Mignon » (p. 403). Infatué de lui-même Canalis rêve et n’écoute pas les autres. S‘inspire-t-il de Lamartine ? Canalis passe du temps à le contredire dans les salons « par un patelinage de garde-malade, par une douceur traîtresse, par une correction délicieuse… En lui, les femmes voient l’ami qui leur manque, un confident discret ».
Le poète vide et sonore du prétoire bordelais, parangon balzacien de Natalis, est jugé pour abus de faiblesse et blanchiment, délits passibles chacun d'une peine maximale de trois ans d'emprisonnement et de 375 000 euros d'amende.
Martin d'Orgeval, compagnon du précédent, on le trouve dans Balzac sous le nom de Jacques Collin avant de devenir Vautrin (Splendeur et misère des courtisanes). Balzac, enfin je le pense, s’est inspiré en partie du drame « Lorenzaccio » de Musset avec ce diminutif de Lorenzo méprisant « -accio », chez Musset. C’est un « mignon », qui se venge avec son épée phallique sur celui qui l’a humilié en le traitant de « castrataccio ». Si l’homosexualité est déjà pratiquée au temps de Balzac, ce n’est alors qu’un vice de salon réservé à la classe supérieure, comme l’opium. Vautrin y entre par effraction, dans la dernière partie de « Splendeurs et Misères des courtisanes ». Complice, Martin d’Orgeval y était sans doute prédestiné, avec ce nom de théâtre. Orgeval fait penser à un sucre d’orge qu’on suce dans la pénombre d’une antichambre et Martin, sur les fesses rebondies des jeunes gens frisés, au cœur « gros comme ça », claque comme un martinet.
Patrice de Maistre, ancien homme de confiance des Bettencourt, j’hésite entre Vauvinet et Cérizet, l’usurier des pauvres (« Petits Bourgeois » d’Honoré). Cérizet siège dans un taudis de la rue des Poules dans lequel il ne réside pas, pour entendre les gémissements de ses clients. L’usurier est roi, les pauvres sont à genoux.
Patrice de Maistre, décoré de la Légion d’honneur par Éric Woerth, est poursuivi pour abus de faiblesse et blanchiment, passible de trois ans d’emprisonnement (Rassurez-vous, il ne les fera pas), comme Carlos Cassina Vejarano, ancien gestionnaire de l'île seychelloise de Liliane Bettencourt.
Jean-Michel Normand, 80 ans, notaire de Mme Bettencourt, renvoyé pour complicité d'abus de faiblesse commis par MM. Banier, d'Orgeval et de Maistre. Pour Balzac, tout s’articule autour de la famille, d’où l’importance des notaires, grand prêtre des contrats, sacristain des fortunes. Dans « le contrat de mariage », Solonet, fringant, conduit un cabriolet et spécule, mais c’est un notaire de province dont les vices sont tenus à l’œil par une société qui sait tout et voit tout. Je pencherais plutôt pour Roguin (César Birotteau, parfumeur) qui précipita la ruine du commerçant.

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Eric Woerth, ancien ministre, le plus connu, trésorier de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, est entre un personnage d’argent et un politique, peut-être les deux ?
Malin de Gondreville lui conviendrait. Moins brillant que Talleyrand (Sarko ?), plus malin que Fouché, sans rancune superflue, sans scrupules inutiles (Une ténébreuse affaire). Woerth s’est fait la tête de l’honnête homme, comme Jupé se l’était faite pour servir Chirac.
Alain Thurin, 54 ans, l'ancien infirmier de Mme Bettencourt, renvoyé pour abus de faiblesse a fait une tentative de suicide la veille de l’ouverture, si bien que l’affaire est remise au lendemain. Son geste pourrait être compris comme une honte à comparaître ou un remord. C’est probablement le seul véritablement honnête du lot.
La collection se poursuivrait encore si je n’étais arrivé au bout du raisonnable et dans la crainte que ces comparaisons ne passent plus très bien dans un monde où la lecture est en train de se perdre, dans les raccourcis et les à-peu-près des tablettes électroniques.

26 janvier 2015

Cruchot se révolte.

Vous vous souvenez de l’adjudant-chef Cruchot interprété par Louis Defunès ?
Personnage fabriqué par le génial comédien à l’image d’une large représentation de ce qui constitue le ventre mou d’une démocratie : servile avec les supérieurs, impitoyable envers les inférieurs et surtout ne comprenant rien à rien et facile à manœuvrer dès qu’on agite devant lui un supposé intérêt de place ou d’argent, eh bien, c’est à peu près ce que pensaient de nous nos politiques, dans leur fuite en avant qui consistait à nous faire peur avec les dettes de l’État et les moyens de l’éteindre.
Et jusqu’à présent, ça marchait partout en Europe.
C’est extraordinaire, nous étions tous des Cruchot et nous votions majoritairement pour qu’on retire le pain de la bouche des plus pauvres, qu’on supprime le droit au chômage, qu’on saute des index et qu’on massacre les petites pensions, qu’on manipule la TVA et qu’on emmerde jusqu’aux buveurs de bière. C’est-à-dire qu’on faisait du tort à soi-même !
A-t-on déjà vu plus Cruchot que Cruchot : un électeur qui est pour un programme pareil ?
Il est vrai que Di Rupo avait déjà fait beaucoup question de rayer des chômeurs. Les suivants ont sauté sur l’occasion et en ont remis une couche.
Mais, mystère des urnes, ces veaux conservaient les voix des Cruchot !
Et voilà qu’une population, sans doute encore plus maltraitée que nous, parce que ses dirigeants semblaient encore plus voyous que les nôtres, se reprend et relevant la tête, ne veut plus faire les Cruchot !...
Les résultats des élections législatives grecques ne sont pas encore définitifs, mais on peut extrapoler et saluer la très probable victoire de Syriza, le parti de la gauche radicale anti-austérité !
Du coup, les crabes s’agitent dans la corbeille, le FMI s’inquiète et les trois futurs jobards, enfin pas eux, leurs banques, à savoir Les USA, la Grande-Bretagne et l’Allemagne, bref ceux qui ont mis le paquet dans le gouffre grec, se disent qu’ils ont fait une mauvaise affaire.
Et s’apprêtent, mais à quoi ?
Envahir la Grèce ? Décréter un embargo comme pour la Russie ?
On voudrait bien savoir pour qu’on rigole.

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C’est qu’ils sont coincés, voyez-vous que d’autres Cruchot se défilent, que l’Espagne prenne l’exemple grec au sérieux, que l’électeur portugais se rebiffe et que le Cruchot belge mette au clou sa casquette d’adjudant-chef de la connerie !
On claque des dents derrière les guichets. La situation est la suivante : si tous les emprunteurs décident de ne plus rembourser les créanciers, que croyez-vous qu’il arriverait ?
Réponse : rien.
Et que ceux qui vivent de la démocratie, qui exploitent le système comme un fermier ses vaches, s’ils sont outrés et veulent aller au bout de leur raisonnement, qu’ils vendent leurs maisons de campagne, qu’ils liquident leurs fonds de commerce et refusent leurs salaires et indemnités disproportionnés à leurs mérites, et enfin, dans un grand élan de solidarité avec les banques paient pour les pauvres, ce qui serait pour eux une dette d’honneur.
Vous savez l’honneur, c’est pour ceux qui en ont les moyens.
La dette grecque a dépassé les 177% du PIB en 2014, le futur gouvernement ne sera pas en mesure de continuer à la rembourser, Paul De Grauwe, professeur à la London School of Economics pourra reprendre sa calculette, tant qu’il le veut, si les Grecs ne paient plus qui va leur faire la gueule ?
Sans doute pas la Turquie, pourtant son ennemie depuis des siècles, puisque Erdogan, quoique membre de l’OTAN, fait du commerce juteux avec Daech et magouille avec les intégristes d’Afrique du Nord. On a dit quoi à Erdogan ? Que dalle ! Passez muscade.
Est-ce qu’être vertueux consiste à payer ses dettes ou à empêcher que le peuple crève de faim ?
Et l’emprunt russe ? Qui s’en souvient encore, comme Nicolas II a mis une boîte aux épargnants français en se faisant avoir par Lénine ! Les derniers bolchéviks en rigolent encore, comment la bourgeoisie française l’a eu dans le fion.
L’Europe ne s’en remettra pas ?
Mais, elle n’a pas besoin de ça pour crever l’Europe. Elle fait tout pour, sans avoir besoin de la Grèce. Ce serait même l’occasion de revoir les grands projets, d’un peu revenir à la démocratie de base…
Je laisse la conclusion à Mélenchon.
"C'est une page nouvelle pour l'Europe, a affirmé Jean-Luc Mélenchon, fondateur du Parti de gauche, sur BFM-TV. Peut-être que nous tenons l'occasion de refonder l'Europe, qui est devenue l'Europe fédérale des libéraux". Selon lui, le succès de Syriza "est une lame de fond". "Les Grecs sont peut-être en train de faire sauter ce carcan et grâce à eux, peut-être qu'on va pouvoir remettre sur la table toutes les données qui nous rendent la vie infernale en Europe, a-t-il continué. Peut-être, oui, je le dis, c'est un moment historique".

25 janvier 2015

Et dire qu’on les aime encore !

Mais que font les membres du CD&V attachés aux mouvements ouvriers flamands ?
Le ministre fédéral de l’Emploi Kris Peeters (CD&V) se propose d’alourdir les sanctions à l’égard des chômeurs en matière de fraude aux allocations. Le voilà qui se conduit bêtement comme un socialiste-libéral au pouvoir, et personne dans son parti pour le rappeler à l’ordre !
Un vent unificateur souffle sur la Belgique. Il n’y aura bientôt plus qu’un seul grand parti national, les trois familles libérale, socialiste et chrétienne ayant épousé la même idéologie.
Bien sûr, il restera pour les gogos des sigles et des logos différents, mais le fond sera identique. On ira encore voter, le rituel sera sauvegardé, mais les gens qui sont moins sots que le pouvoir le pense, s’y rendront sans aucune conviction.
On verra même la N-VA, maintenant qu’on lui laisse une part dans le pillage de l’État, se comporter comme tous les autres partis. On se serra un peu sur les bancs de la droite et puis ce sera tout.
C’est que nos compères ont fini par comprendre que fédéralisme ou confédéralisme sont des mots et que l’Assiette au Beurre est leur nom de famille.
À la fin de cette législature, si elle se termine dans la joie et la bonne humeur, en-dehors du million de chômeurs et de misérables divers, nos illustres étudieront les moyens de passer du fédéral au confédéral, comme un plombier passe d’une clé de dix à une clé de douze, sans que son tarif en soit perturbé.
Les milliards de l’Europe, nouvelle version, quand ils auront été distribués, auront rendu à la Belgique ex-Joyeuse la bonne humeur qu’elle avait perdue. L’euphorie aura arrangé ceux que ça arrangent, comme dirait Lapalisse : les têtes de gondole et de proue, l’intellectualisme bourgeois et de pouvoir. Quant à nous, misérable vermine, nous serons toujours à la soupe, à l’eau et au pain noir, à cause de la dette… à moins que l’exemple grec, si ça prenait dimanche soir ?

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À force d’être martelés, les discours finissent par payer les professionnels qui les profèrent. Ceux sur qui on les martèle en sont comme étourdis, par le bruit et les coups.
Le quatuor à cordes sensibles du conservatoire de la Belgique bourgeoise, Kriss Peeters, violon, Charles Michel, alto, Di Rupo, violoncelle, et Bart De Wever, contrebasse, a un répertoire bien rôdé sur la dette. Elle pèsera sur nos enfants, la charge qu’elle requiert serre la corde autour du cou des pensionnés et des chômeurs, elle fait buvard et boit l’essentiel de nos revenus. Voilà leur partition et ils y tiennent !
Ils comptent sur Daech pour maintenir la pression !
Ce discours, voilà longtemps qu’on l’entend, pour qu’il ne soit pas devenu suspect, puisqu’il est sans résultat depuis qu’on l’applique.
Comme si la dette n’était un investissement que lorsqu’elle est privée, alors que publique, elle serait une calamité. C’est oublier qu’une dette publique est aussi un investissement qui, malheureusement, se perd dans les sables des combines d’un pouvoir qui n’est démocratique que de nom.
Chose curieuse, la dette publique qui existait bien avant 2008, n’a été « découverte » et exploitée politiquement qu’après que les démocraties européennes eussent refusé l’achat de certaines banques en état de faillite. Ensuite, l’argent que nous leur avons avancé pour se renflouer, ils nous l’ont prêté. En fait, c’est aujourd’hui une partie de la dette ! Formidable, non ?
Mais, ce dont on est certain, c’est l’absolue boulette (volontaire) de nos gestionnaires au pouvoir qui nous ont bel et bien roulés de concert avec les banques.
On a toujours en tête l’image du ministre des finances de l’époque, Didier Reynders, nous expliquer qu’il renflouait les banques pour ne pas mettre les personnels à la rue. Depuis, ils y sont en partie et ça continue.
Et voilà pourquoi, des gens que l’on connaît et d’autres que l’on connaît moins, n’ont pas de travail, tombent dans la précarité et se font poursuivre sur tous les fronts par MM. Michel & Peeters, successeurs de Di Rupo.
À rebours de la caricature de Charlie « c’est dur d’être aimé par des cons », Les beaux Messieurs de Bois Doré peuvent s’écrier « c’est doux d’être aimé par des cons ».

24 janvier 2015

L’Europe au 421.

Un traité majeur a été signé ce jeudi à la BCE (Banque Centrale Européenne), personne n’en mesure encore les conséquences et les risques. C’est un vaste programme de rachat d’actifs et notamment de dettes publiques, 60 milliards d'euros que la BCE mettra chaque mois sur la table, jusqu'en septembre 2016.
On sentait depuis décembre la manœuvre dans l’air.
La dépréciation de l’euro face au dollar est la suite d’une anticipation fréquente sur les changes.
Si en décembre vous aviez pu convertir vos économies en dollars (ce que les banques ne font pas pour les petits particuliers) en les reconvertissant en euros fin janvier, vous auriez réalisé une prise de bénéfice de 10 % !
Par contre, ce que vous ne savez pas, les banques (où vous avez déposé de l’argent), l’ont fait avec votre dépôt, mais vous continuerez à percevoir de 0,5 à 1,5 % par an !
Voilà pour l’anecdote.
Pour l’heure, la BCE vient de présenter son programme. Les spéculations vont bon train.
La BCE lance un programme de rachat de dettes souveraines, alors que les Etats-Unis ont décidé de l’arrêter, idem l’Angleterre avec la livre. Le succès anglais était dû à la planche aux sterlings, mais pas seulement, le petit peuple en a bavé et en bave encore.
Pour l’euro, c’est un quitte ou double risqué !
Il y a d’abord la répartition du risque quand la planche à billets va injecter tous les mois 60 milliards. Il pèsera à 80% sur les banques nationales et 20% seulement sur la BCE. En tout cas, ces milliards ne visent pas à aider les pays de la zone euro les plus en difficulté…
La BCE a décidé de racheter les dettes des Etats selon la composition de son capital. Autrement dit, elle donnera beaucoup aux pays les plus importants, à commencer par l’Allemagne (18% de sa dette sera rachetée) et la France (15% de sa dette), mais peu à la Grèce (seulement 2% de sa dette).
Tout le monde espère que ce rachat servira à relancer l’économie. S’il n’est pas soutenu par la restructuration de l’État, dans le cas de la France et de la Belgique, cela ne servira à rien, sinon à renouer avec le péché mignon des bulles spéculatives, comme en 2008 !
Beaucoup d’experts, à ce propos, sont dubitatifs sur la capacité de ce programme à relancer l’économie en poussant les ménages à consommer et les entreprises à investir. Il pourrait même être contre-productif dans certains cas, comme en Espagne. Il n’est pas certain que les banques accordent davantage de prêts aux entreprises et aux particuliers.
La Belgique ne verra pas son nombre de chômeurs diminué, sauf en les radiant des listes, comme Michel est en train de le faire, c’est-à-dire qu’elle appauvrit les plus pauvres, ce qui n’est pas malin pour relancer la consommation. Avec cinq gouvernements et un personnel de pouvoir pléthorique de par les structures internes, la Belgique ne pourrait s’en sortir qu’en multipliant les coupes sombres dans le domaine social, puisque le pouvoir et son administration seront toujours dévoreurs de PIB.

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Que les entreprises et les ménages continuent à douter de l’avenir, ils ne chercheront pas de prêts. En plus, la relance a besoin de la stabilité fiscale et économique. Les demandeurs d’emploi ne doivent pas buter sur la remise en cause des droits, les salariés doivent soutenir la viabilité de leur entreprise, etc.
Bref l’économie, c’est comme une religion, il faut croire l’incroyable pour que ça réussisse.
L’urgence est dans la simplification du droit du travail, remettre à plat la fiscalité et surtout alléger les instances de pouvoir, et les coûts exorbitants des élus. Leur grand nombre ne signifie nullement que la démocratie y est de meilleure qualité pour autant.
Et pour le coup, le gouvernement Michel qui a un fil à la patte avec la N-VA, ne fera rien.
Ce coup de dé de l’Europe, par contre, s’il réussit, ce sera en grande partie grâce à une inflation à laquelle il faut s’attendre, mettant à mal les petites économies et les poires pour la soif des travailleurs en prévision de leur pension.
Sur une période assez courte, deux ou trois années, les pertes pourraient aller jusqu’à 6-7 %, voire plus de leurs économies.
Une catastrophe de grande ampleur serait que les milliards injectés se diluent dans les multiples petits pouvoirs intermédiaires, privés et officiels et qu’en fin de circuit, ni l’économie, ni les particuliers n’en reçoivent la moindre part.
Alors, ce serait l’échec complet de l’euro et l’avenir serait imprévisible !

23 janvier 2015

Tintin au pays des mauviettes.

Tandis qu’on discutait du sexe des anges à la buvette du Soir et, accessoirement, de l’enseignement de la religion à l’école, alors qu’Édouard Delruelle, professeur de philosophie politique à l’ULg tirait la conclusion qu’en l’état actuel des choses, l’éducation de nos enfants était à revoir, mais qu’on ne savait pas comment et que, par conséquent, il valait mieux ne rien faire, bref, pendant ce bavardage, on apprenait que l’exposition en hommage à la liberté d’expression et des morts de Charlie-Hebdo n’aurait pas lieu, pour raison de sécurité !
Nick Rodwell, l’administrateur délégué de Moulinsart, devait inaugurer cette exposition d’hommage au Musée Hergé de Louvain-la-Neuve. Le bourgmestre de la commune, Jean-Luc Roland, le chef de corps, Maurice Leveque, et la commissaire, Vinciane Bertrand, ont ainsi conclu que la liberté d’expression, certes, avait ses partisans, mais qu’il valait mieux entendre la voix de la raison, au nom de la sainte pétoche et de la sécurité des citoyens.
La voilà bien représentée, la démocratie du droit à l’expression !
En somme, on se demande pourquoi on a fait tant d’histoire et réuni des millions de gens pour crier « Je suis Charlie », couvrir de fleurs le trottoir de la rue de l’hebdomadaire et porter aux nues le courage de ceux qui sont morts pour la liberté, si c’est, pour deux semaines plus tard, laisser triompher les assassins et démontrer par une couardise sans nom, que les frères Kouachi et Coulabouly, eux, ne sont pas morts pour rien !
Le rideau tombe sur la tragédie, une moitié de rédaction à peine enterrée, on entame la partie politique jouée par des tacticiens qui crient « on est libre, mais prudence quand même ! ». .
Les excités de la mise à feu des drapeaux de l’UE, des églises d’autres cultes saccagées, il ne restait plus au cameraman de l’AFP qu’à filmer les hystériques en pleine crise délirante fêter les crimes du 7 janvier !
Et ça a marché !
Pendant ce temps, au Soir, Delruelle se pose la question de la valeurs du savoir pour nos enfants, un cours entre Condorcet « transmission de savoirs » – et Jules Ferry – « transmission de valeurs » dans l’assoupissement général.
Ça me rappelle une anecdote du Voyage « Dès qu’on assure au cuisinier qu’il va lui-même, en personne, passer dans son court-bouillon, il gratte plus du tout d’allumettes. »

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Tout le monde comprenait au Soir que la première mission de l’homme civilisé, c’était d’abord de sauver sa peau. Ceux de Louvain-la-Neuve, d’instinct, connaissaient la rengaine.
Le problème est psychologique. Quand l’ennemi voit qu’on a peur, il s’enhardit ! Et on ne sait pas ce dont il est capable.
Le pauvre Nick Rodwell « …ignorait que la situation était si grave et que la peur était à ce point importante dans le pays. »
On en est là, à cause de trois types armés jusqu’aux dents, mais qui sont hors-jeux depuis.
Si après ça, Daech, Boko-Haram ou n’importe quel chef de groupe s’intronise calife quelque part en Afrique, on tremblera qu’il ne vienne débarquer en Europe « égorger nos fils et nos compagnes ». La suite « aux armes citoyens », c’est une autre histoire, puisque la Belgique, ce n’est pas la France.
Le petit père des peuples, Staline en personne, était quand même bien maladroit, au faite de sa gloire dans les années cinquante. Il suffisait d’une paire de moujiks venue spécialement de Sibérie, menacer de nous couper les couilles, et c’en était fini de la guerre froide ! On virait tous cocos, probablement déportés en Sibérie à l’heure actuelle, à scier des glaçons pour les riches communistes !
Si ce n’est pas malheureux de l’avoir échappé belle, pour se retrouver à faire la file dans les WC pris de colique à la pensée de Tintin recevant Charlie à Louvain-la-Neuve !

22 janvier 2015

T’intègre, bijou ?

Ce n’est pas une première. Il est courant que des émissions TV, des romans et des événements médiatiques soient commentés par des professionnels qui ne les ont pas vus ou lus.
L’auteur de cette chronique n’a pas visionné le « grand » retour de Jean-Claude Defossé, sur RTL TVI. Le bruit qu’on fait autour de l’événement, en est un en lui-même.
Le thème de l’intégration des immigrés est chaud. Il tombe dans le domaine de la pensée unique d’État. Hors du contrôle de celui-ci, il suscite « des vagues d’indignation ».
Les gouvernements redoutent la controverse au point d’avoir fait passer des lois. Ces lois font pression sur le citoyen en amont de ce qu’il va dire du racisme. Le pouvoir ne veut rien savoir de notre intime conviction. La conviction décrétée par lui est la version pour tous.
Elle empêche les citoyens de vider leur sac et n’est pas un bon rempart contre la bêtise et les préjugés racistes, mais au contraire, le point de départ d’une frustration qui pousse les gens à le devenir.
Des imbéciles heureux sont tout simplement en train d’exprimer leur méfiance sous le boisseau pour ce qu’ils ne veulent pas connaître : un humain qu’il soit d’ici ou d’ailleurs, en vaut un autre, a dit Sartre, il y a longtemps et avec raison.

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Avant ce concept général et humaniste, les partis de pouvoir et notamment le PS et le CDH, ont cru que l’immigration allait se fondre dans le creuset de la société belge. Manuel Valls vient de promettre en France 700 millions d’euros pour lutter contre le terrorisme. En Belgique, il va falloir aussi ouvrir les portemonnaies. Cette idée « généreuse » de fusion n’était pas la bonne. Le PS pourrait devenir pour l’histoire, le fourrier des djihadistes.
Defossé met le doigt sur ce qui fait mal et dont on n’a pas le droit de discuter ! Il nous sert de manière habile, des témoignages de gens sincères à l’opposé des lieux communs qui nous servent de bible depuis cinquante ans.
Les réactions sur les réseaux sociaux ne se sont pas fait attendre. Valls emploie le mot fort d’« apartheid » pour résumer la situation de la France en 2015.
Les citoyens goguenards remarqueront que les critiques les plus vives de l’émission de Defossé proviennent des élus majoritairement issus de l’immigration, ce qui contribuera bien évidemment à mettre de l’huile sur le feu. Surtout que la plupart soulignent comme la députée fédérale Nawal Ben Hamou, sur Facebook : "Si vous êtes Belge d’origine marocaine ou turque à Bruxelles, Jean-Claude Defossé a déjà scellé votre sort : vous allez rater votre intégration… si je ne me sentais pas aussi bien en Belgique, j’en arriverais à douter de ma propre intégration."
On conviendra qu’avec le statut de députée fédérale, ce serait le comble que madame Ben Hamou, avec les avantages que lui confère son emploi, ne se sentirait pas bien intégrée !
La suite est encore plus gratinée : "L’intégration est loin d’être parfaite, certains éléments de l’émission sont malheureusement vrais, je le regrette. Mais dans cette émission, tout semble avoir été dirigé pour pointer du doigt une communauté et simplement donner des arguments à ceux qui n’étaient, jusque-là, pas encore certains d’être raciste. Et ça, au pire moment d’une crise raciale et religieuse… Juste dommage".
Si je comprends bien, la députée constate qu’il manque quelque chose à l’intégration, mais qu’il ne faut surtout pas en parler à cause de la crise raciale et religieuse ! Quand pourra-t-on en parler ? Jamais sans doute.
C’est un peu la recette du parti socialiste. On laisse la marmite sur le feu en prenant bien soin de la couvrir de son couvercle. Le bouquet, c’est que le parti socialiste est celui qui a le plus contribué à y faire mijoter des ingrédients explosifs.
Oui, l’Intégration en Belgique est un échec !
Et elle n’est pas due seulement au racisme ordinaire des citoyens, à la raideur des institutions, au laxisme des partis qui s’empressent de céder des places fructueuses et intéressantes à des émigrés-intégrés espérant que les communautés dont ils sont issus voteront pour eux.
Elle est due à la bêtise générale et à l’effondrement du marché du travail. Le principal raciste à abattre, c’est l’économie anémique depuis trop longtemps, réservant ses dernières planques à ses chouchous. La bêtise générale, c’est de défendre un système économique à bout de souffle, naturellement ségrégationniste, sans en imaginer un autre plus propice aux pauvres et moins généreux aux profiteurs du régime.
L’immigration, cette richesse des intelligences et des modes de vie venue d’ailleurs, s’est transformée en un cauchemar permanent, à savoir qu’on ne sait plus ou caser ceux qui croient encore que la Belgique est un petit eldorado, sinon dans des zones dangereuses autour des villes. Le flux incessant de ces malheureux qui nous font l’honneur de croire que c’est mieux chez nous que d’où ils viennent, nuit gravement à ceux qui ont choisi la Belgique depuis longtemps comme terre d’accueil.
Enfin, cerise sur le gâteau, on en avait fini avec la religion catholique, conservatrice des mœurs d’un autre âge, favorisant le bourgeois au détriment du pauvre, adoratrice du pouvoir établi, et nous voilà submergés par une autre religion, tout aussi manifestement obtuse, tellement enfoncée dans le passé, qu’il faudra au moins un siècle aux musulmans de Belgique pour se familiariser avec la laïcité, si les salafistes et nos populations racistes leur en laissent le temps et les moyens.
De ce point de vue, Defossé a raison de mettre les pieds dans le plat.

21 janvier 2015

Où donner de la tête ?

…ou plutôt, comment ne pas la perdre !

On n’en a plus que contre le terrorisme. Si passer pour les successeurs des nazis ravi les salafistes, ils peuvent prétendre qu’ils ont réussi. À mi-chemin entre voyous de quartier et criminels psychopathes, leur préférence va à ces derniers.
Leurs « exploits » ont tendance à faire oublier que l’Ukraine est toujours en conflit interne et en même temps externe, puisque les populations en rébellion sont massivement soutenues en hommes et en matériel par la Russie contigüe.
L’Europe n’est pas blanche comme neige dans ce mic-mac à ses frontières.
On ne peut pas encourager les Ukrainiens à nouer des relations étroites avec l’Europe, en sous-entendant que leur pays pourrait faire partie un jour de l’UE, pour ensuite les laisser patauger dans leurs démêlés avec les Russes qui ne l’entendent pas de cette oreille.
Ce n’est pas d’aujourd’hui que les fortes minorités russophones coexistent avec le reste de la population ukrainienne. En établissant de nouveaux traités avec l’Ukraine après le départ du président pro-russe, l’Europe devait quand même s’attendre à une réaction de Moscou.
Depuis le début du conflit en Ukraine, les Russes ont aidé les populations insurgées, malgré les dénégations de Poutine.
L’Europe, il est vrai, a pris des mesures économiques coercitives, mettant dans l’embarras les populations russes pour leur approvisionnement et leur industrie. Ce faisant, cette politique n’a pas l’air d’apaiser le conflit. L’effet recherché est donc nul, tandis que par une sorte de boomerang, nos industries et notamment les vergers européens souffrent du manque d’exportation de leurs produits.
Les autorités ukrainiennes ont affirmé hier que deux groupes de soldats russes, constitués d'environ 700 hommes au total, étaient entrés lundi en Ukraine pour aider les rebelles prorusses de l'Est.
Il y aurait ainsi plus de 8.500 soldats sur le territoire selon une source locale qui reste à confirmer.

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A Donetsk, on se bat dans la zone de l'aéroport depuis des mois. Les bâtiments et le terrain propre à l’aviation sont pratiquement inutilisables. Pourtant les rebelles soutenus ouvertement par les « conseillers » russes et utilisant le matériel de guerre de ce pays, poursuivent leurs attaques, comme si les pistes pouvaient encore servir !
En niant l’évidence de la collusion des rebelles avec les troupes russes, et le refus de Poutine de l’admettre, la Russie croit dur comme fer que sans armée et sans volonté centrale, l’Europe est condamnée à la négociation. Il est vrai, que l’UE est prise dans un faisceau de contradictions dont elle aura difficile de sortir.
Et c’est tant mieux pour la paix qu’elle n’ait pas d’armée, direz-vous. C’est bien connu, l’OTAN est plus au service des Américains et des Anglais, qu’autre chose. Le Pacte garantit quand même la sécurité des États baltes et de la Pologne. À l’Europe de se débrouiller avec les Ukrainiens.
Par contre la France est sur le point d’entraîner toute l’Europe dans un conflit contre l’État islamique, à cheval sur la frontière syro-irakienne et vivant de pillages, de rapines et de meurtres.
Est-ce une bonne idée de concentrer des militaires dans cette partie du monde et se désintéresser de ce qui se passe à nos frontières ?
Il faudrait savoir ce que l’on veut. En principe, le règlement du conflit russo-ukrainien est aussi urgent que de casser les reins de Daech et des autres roitelets sanguinaires plus enfoncés en Afrique.
Si on estime traiter d’abord le plus urgent des deux conflits, par sa dangerosité, c’est incontestablement le fanatisme religieux qui a le pompon. Mais le contentieux avec les Russes est d’une autre nature, tant ce pays est une grande puissance militaire encore aujourd’hui. Les Russes sont un peuple fier qui fait corps avec son gouvernement dans les moments difficiles.
Quoique les salafistes soient susceptibles d’embraser une Europe qui n’en peut, par le nombre croissant des adeptes d’une religion qui y prend corps par l’afflux de ses fidèles, le théâtre des combats à quelques tours de roue des frontières de l’Europe, vaut aussi bien qu’on s’interroge sur une affaire « de famille », en même temps.

20 janvier 2015

Charlie cartonne toujours.

Se sortir de la pensée binaire, ce n’est pas prévu pour demain. Au contraire, nous sommes entrés dans le tout blanc ou le tout noir. Les nuances n’ont plus leur place. Si bien qu’il faut choisir un camp. Ce n’est pas difficile pour la plupart. Par les temps qui courent, ils n’ont jamais choisi, tant sont inscrits dans leurs gênes le respect de l’autorité et le goût du chef, quel qu’il soit, du reste.
Pourquoi commenceraient-ils? Instinctivement, ils sont du côté officiel, celui qui ne se discute pas : attirail des lois, polices diverses et entreprises rassurantes des pouvoirs publics. Charles Michel le dit de la même manière que son prédécesseur : les lois sont faites pour vous protéger. Du reste, en votant pour eux, le public vote aussi pour les lois, même si la seule mission qu’on lui demande, c’est de mettre un bout de papier dans l’urne à l’effigie de notre génial chauve. Le reste, on s’en occupe.
Les plus délicats, les chipoteurs et les philosophes font des manières, mais ils suivent quand même le gros de la troupe, même si, pour rester des originaux, ils sont un rien à la traîne. Il faut bien s’encanailler chez les tout blancs, pour ne pas passer pour un tout noir, ce que nul ne souhaite !
Ceux de Charlie auraient bien rigolé, eux qui ont été de nulle part et de partout.
Heureusement que sous nos climats, les assassins se sentent bien seuls ! Là-dessus, on est tous bien d’accord.
Hauts les cœurs et vive la France dit Jacques Julliard, dans son éditorial, (Marianne 926) ! Il s’enthousiasme du mouvement de foule du 11 janvier. En Belgique, sans la marée humaine française comparable, un tsunamimini a eu lieu. Et justement, « l’admirable » alignement populaire le petit doigt sur la couture du pantalon semble avoir fait oublier le saut d’index, les pensions de misère, les chômeurs jetés hors du système et les salaires qui continuent à tendre les cordages à la moindre vague de licenciement.
Ils sont loin les « Yann Yambonne » (prononciation Darhmouch), les Frida et les Helmut enfilant les couplets du Vlaams Leuw, sur une estrade d’Aalst ou de Vilvoorde. On va finir par regretter le terrorisme mou des plaines et des canaux sur lesquels les canards se noient ! Les purs de la gueulante confédéraliste et les orangistes la mettent en veilleuse.
On voit d’ici la gueule de De Wever en meeting contradictoire avec un délégué de Boko Haram, les foules wallonnes toutes derrières pour soutenir l’Anversois dans son match !
Pourtant, on est peut-être dans une vision contraire à la réalité.
Est-il possible que trois gâchettes aient pu bouleverser la France à ce point, sachant que l’automobile tue bien plus ! Charb n’en est pas encore revenu.

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Peut-on imaginer que les agitateurs et les agités du bocal de Tchétchénie, les sections d’assaut du chérifat Syrien et les siphonnés d’Afghanistan peuvent trouver mieux qu’un tueur étourdi qui oublie sa carte d’identité dans une voiture volée ?
Il est vrai que le terrorisme fusionne les branques.
On a quand même pour nous l’expérience de Vanessa Schneider du Monde et Christophe Barbier de l’Express « Le propre de l’événement terroriste ne dure pas ».
En attendant la cote de popularité de Hollande explose. Celle de Charles Michel doit s’en trouver bien prospère aussi.
La tragédie permanente serait le moteur idéal d’une Nation. Il faudra bientôt que les responsables retombent sur terre. Magnette n’est pas au courant. Il va créer des emplois dits « détecteurs sociaux » chargés de repérer des jeunes en décrochage. Michel est coincé dans son rôle de Monsieur Purgon et le renouveau des forces de l’ordre. Son métier consiste dorénavant à changer nos merdes en bon or. C’est la pierre philosophale pour durer, à cet homme là.
Après les tirs, le chagrin des musulmans. Pour l’instant ceux-ci sont plutôt derrière les autorités des pays d’adoption. Mais la complaisance avec laquelle nos télés leur montrent la colère des tracassés d’Allah, dans des pays rongés par la religion unique et les rappels de nos pousse-aux-crimes, pourrait leur tourner la tête, que d’aucuns mettent déjà dans la sciure, par amalgame.

19 janvier 2015

Chichis et bondieuseries.

Le combat de la laïcité est loin d’être gagné. Non pas tant à la vue des énergumènes qui, de l’Afrique au Pakistan brûlent des drapeaux français et pillent des églises d’obédience chrétienne, mais à l’intérieur même des pays démocratiques. Le conflit, entre ceux qui défendent la laïcité et les excités mystiques, est dans une phase armée.
Un récent sondage en France confirme que la laïcité ne fait pas l’unanimité du vivre ensemble. Dans un État laïc, toutes les religions sont de l’ordre du privé. La foi relève de la chose intime et personnelle. Elle ne peut se propager par un prosélytisme racoleur, encore moins par l’intimidation. La laïcité seule garantit toutes les libertés, y compris celle de croire ou de ne pas croire.
Cette manière de penser que l’on imaginerait « aller de soi », justement ne l’est pas. Les fanatiques, les mystiques et les exaltés sont ses adversaires. Les intégristes se multiplient avec l’analphabétisme et la misère des États à haute tension religieuse. Ils contaminent les États vers lesquels ils émigrent, en transportant leurs querelles et l’habitude violente de régler leurs différends.
Cette intimidation des fanatiques indifférents à la mort saisit de frayeur les pleutres et les lâches si répandus dans nos délicieuses contrées, renommées pour ne pas forger des âmes d’airain.
Moralité : au pays de Voltaire et du libre examen, « quatre Français sur dix (42%) estiment qu’il faut éviter de publier des caricatures du prophète Mahomet, et la moitié (50%) sont favorables à une limitation de la liberté d’expression sur internet, ressort-il d’un sondage réalisé par téléphone auprès d’un échantillon de 1.003 personnes entre les 16 et 17 janvier ». (Le Journal du Dimanche)
Quoique faisant partie des pays les plus scolarisés au monde, donc ayant des citoyens évolués et capables de discernement, avec une proportion d’analphabètes sous les 10 %, « Cinquante pour cent des personnes interrogées se déclarent favorables à "une limitation de la liberté d’expression sur internet et les réseaux sociaux", contre 49% qui n’y sont pas favorables et 1% sans opinion. »
C’est que le principe absolu de la liberté d’expression indispensable à la laïcité a aussi des ennemis jurés parmi celles et ceux qu’il protège ! La liberté, quand on n’en a que faire, a quelque chose d’effrayant. Elle dérègle les automatismes et donne à chacun des pouvoirs que d’aucuns délèguent depuis toujours, cela va de l’État – notion vague – au flic de quartier.
Mais il n’y a pas que l’autonomie de pensée et les religions, capables de troubler la sérénité des débats, dans les sociétés démocratiques.

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En France, comme en Belgique, les lois contre le racisme et l’antisémitisme ont fait une brèche dans l’absolue liberté de tout dire, écrire ou dessiner, dans la mesure où cela ne crée aucun dommage particulier aux personnes.
Le jour où un ex de Laure Manaudou, la recordwoman de natation, a publié des photos la montrant dans le plus simple appareil, ce petit monsieur a commis un délit et doit être sanctionné. Mais que les Noirs et les Juifs aient le droit pour les uns de s’appeler « nègres » et les autres « youpins » dans des blagues touchant à leur communauté et pas les autres citoyens sous peine d’éventuelles sanctions, pour les mêmes vannes si elles sont publiques ou écrites, c’est déjà le commencement d’une dérive restrictive de la liberté d’expression.
Je l’ai déjà écrit cent fois. Les opinions pour qu’elles soient discutées doivent être connues.
Croire que le peuple n’est pas capable de jugement, revient à dire que nous sommes à jamais des immatures.
On peut critiquer les USA dans ce domaine : le président jure sur la bible. L’État reconnaît implicitement l’existence de dieu. Pour de nombreux journalistes et intellectuels américains, les discours de haine sont mieux régulés et combattus dans le débat public d'idées que dans les tribunaux. C’est ainsi que l'humoriste Jon Stewart, s’est dit « troublé » à l'arrestation et au renvoi en correctionnelle, pour «apologie du terrorisme», de Dieudonné pour «Je suis Charlie Coulibaly», sur son post Facebook. Et d’enchaîner : «Arrêter quelqu'un pour avoir dit quelque chose quelques jours après une manifestation de soutien à la liberté d'expression – c'est un peu bizarre.»
Pour une grande partie d’intellectuels américains républicains ou démocrates « les discours de haine sont mieux régulés et combattus dans le débat public d'idées que dans les tribunaux. Or, en France, plus de cinquante personnes ont été arrêtées pour apologie du terrorisme ces derniers jours, et certaines ont reçu des peines de prison ferme. » (Slate magazine)
Aux Etats-Unis, seul un discours qui incite directement à une action violente peut être puni par la loi (et il faut qu'il y ait une réelle probabilité que cette action violente se produise). En France et en Belgique, c'est simplement l'expression d'une opinion pro-terroriste qui est criminalisée.
En l’occurrence, les Américains ont raison et nous serions fort avisés à ne pas leur donner des leçons sur ce terrain là.

18 janvier 2015

À Liège, sous-préfecture wallonne.

Après avoir glissé (depuis longtemps) de « Camarades ! » à « mes chers amis », Élio de Mons était en visite à Liège, ce samedi matin, le temps d’un petit discours. La nouveauté, c’est qu’il martèle le « mes chers amis » à la façon de Josly Piette, l’ancien secrétaire général de la CSC, grâce auquel, Josly de la Basse Meuse a fait une carrière qui l’a conduit jusqu’à devenir un ministre éphémère, en remerciement des services rendus au CDH.
Que le raïs du PS s’en soit inspiré, ce serait plutôt pour regrouper autour de sa personne la « classe moyenne » du parti, en général les cadres, pour stigmatiser la montée de Hedebouw qui lui taille des croupières sur sa gauche.
La salle a fait « oui-oui » puis s’est rendormie satisfaite.
L’affaire de Charlie-Hebdo a regonflé les socialistes français autour de leur président. En Belgique, Charles Michel est soulagé du poids des revendications sociales par l’avalanche des nouvelles alarmantes du terrorisme. La harde se resserre autour du grand cerf. À cette occasion, les gens se sont aperçus que Reynders avait une demi-tête de moins que son président, voilà qui est moche, dans la société du paraître !
Pour en revenir au vaticinant Liégeois d’un jour, Di Rupo sent le besoin d’exister. Avec des événements qui laissent face à face terroristes et ministres concernés, ce n’est pas facile. Le monument montois de 400.000 €, ça met le sapin hors de prix.
Il a donc discouru à la belge : modérément confiant, mais foutrement patriote. Le citoyen lambda lui fait confiance… entre beaufs !
Son vice dans le discours, on ne saurait dire s’il y est tombé ce matin (il me semble que oui), c’est d’oublier ce que Flaubert a écrit dans le dictionnaire des idées reçues à propos d’adolescents : dire « jeunes adolescents », c’est un pléonasme.
Comme il est lui-même redondant, qu’il l’ait dit ou pas, en champion du genre, il l’a probablement balancé.
Tout cela n’est évidemment qu’enfantillage, juste pour faire croire qu’il est encore vert et qu’à 64 ans il en paraît 50 et qu’on a bien fait de le réélire et que, même après 70 ans, il sera toujours vert. C’est sans compter que Laurette Onkelinx n’a que 7 ans de moins que lui et si le jouvenceau quasiment septuagénaire à la fin de son mandat, se représente encore, madame Onkelinx pourra se brosser pour la présidence. Ce sera pour Magnette. Depuis que le notaire capée à la manœuvre, le PS a le roulis.
Les membres « importants » de la liégeoise mouvance, les yeux dans le vague, supputaient les chances de la pétroleuse au fil du discours ou comme le bourgmestre Demeyer, carrément clos, pour un petit voyage intérieur.

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Élio le mondialiste n’effraie plus le capital, comme il ne rassure pas ceux qui ont toujours en tête que le socialisme, ce n’est pas ça !
Monsieur-Monde, comme à son habitude, mélange le sirop d’érable et la vinaigrette, confondant de plus en plus ses vues personnelles, avec le centre droit.
On aurait dit Lutgen irrité de la présence de Joëlle Milquet.
Bien entendu, le mage de Mons fait son affaire de réduire à rien le terrorisme… au PS, parmi ses nombreux électeurs musulmans. Il croit tellement en l’intégration, qu’il a poussé son compère Rudy Demotte à créer prochainement « un Institut de formation des cadres musulmans » !
On ne sait pas si ce nouveau produit sera exclusivement réservé à renforcer le cadre du parti, pourtant déjà bien fourni en l’espèce, ou si c’est afin de sortir des ghettos d’écoles professionnelles (allez, je vais dire comme lui) les « jeunes adolescents » de la misère sociale ! Parce que, si c’est le cas, la discrimination qu’il fait, à l’encontre des jeunes Belges hors influence du prophète favori de Charlie-Hebdo, est proprement scandaleuse.
Je n’aime pas l’association de deux mots « con » et « vieux ». Mais dans son cas, la tentation est grande d’appeler ce notaire de la faillite socialiste « vieux con » ! Et je n’y puis résister.

17 janvier 2015

Sortie de table…

Les vocations tout de même ! On en parlait hier. Le printemps qui s’était trompé de date, déléguait le soleil dans le Juliénas, dont elle tenait le verra à pied de ses doigts fins.
Le ciel était du côté de Kundera, par sa légèreté d’être.
À la télé, les rase-murailles rugissaient aux bruits des Tokarev TT 33.
Les moments de béatitude déconnectée sont imprévisibles.
Supposons que de farouches barbus posent leurs kalach dans un coin de la chambre à coucher et tombent l’abaya devant quelques-unes des 67 vierges promises. L’assassin fourbu prendrait un acompte de l’éden d’Allah.
– Quoi, la mousmé, tu pourrais mettre un peu du tien.
– Et toi, guerrier intrépide, tu appelles ça bander ? On dirait le petit doigt du prophète !
– Fadila tu blasphèmes.
– T’as vu l’heure ?
– Ouais, faut se lever tôt. Demain, j’assassine !
Question métaphysique que devrait se poser Béatrice Delvaux : un tueur, ça bande quand ? Pendant ou après le crime ? Avant, ça m’étonnerait à cause du stress. Est-ce que l’exploit procure des fantasmes orgasmiques, comme une « petite mort » ?
– Je prendrais bien un grand-marnier…
Et voilà qu’au moment du doux assoupissement gage des digestions de l’excellence d’un repas, elle émet quelques objections. Son destin professionnel la contrarie. Je renonce à lui proposer une petite sieste à deux. Vu la conjoncture, on n’en connaît pas l’issue.
– Est-ce le moment de parler salaire un jour de mobilisation générale ?
En imposer au destin est son ambition. Elle se voit instrumentiste de chroniques étincelantes devant d’imposantes rédactions d’avant la crise.
- Éditorialiste, quoi !...
Elle répond par un haussement de ces belles épaules.
Le débat est rémanent. Y a-t-il un métier plus à la botte des patrons de presse et des lecteurs, que celui d’écrire « juste ce qu’il faut », pour plaire à tout le monde ?
A l’acide de nos rapports difficiles, alternent, heureusement des instants délicieux. Un chaud et froid inapproprié gâche tout. Après, il faut des heures avant d’oser lui toucher le genou.
Faire « garçon à l’humeur douce » n’est pas une sinécure. Pour acquérir cette conviction, elle n’a jamais lu une ligne de « Richard III ». Sans quoi, elle aurait trouvé suspecte mon lyrisme des jours de pluie. J’aurais été seul à chasser le papillon. Se promener nue à Sète, face à la mer, l’été prochain, il ne fallait plus y songer.

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– Tu t’en fiches bien de ce que j’aurais voulu faire et que je ne ferai jamais, toi, tu ris tout le temps de tout ! C’est énervant à la fin.
Pour cette fois, elle n’a pas dit « toi, tu ris de tout sottement » comme d’habitude.
J’en suis tellement touché que je prends sa main dans la mienne. En conséquence, je m’abstiens d’être lourd. « Le paradoxe du léger, alternance entre diabolisation de l’insignifiance matérialiste et hymne à la gloire du paraître et de l’apparence », dire ça à une femme charmante a quelque chose de suicidaire.
– Tu veux faire ta Béatrice Delvaux, ma chérie ? C’est vrai qu’elle a eu le ton très juste sur la 5 française.
Louanges que je regrettai aussitôt.
Comme elle ne sait rien de la manière de Richard III d’accommoder les « gestes », on a lu ensemble les gros titres de la presse belge. Mesurant sa distraction, j’en profitai pour laisser une main distraite folâtrer dans l’échancrure de son blouson Gautier, elle la retira aussitôt avec un indicible dégoût.
– Qu’est-ce que tu sais de l’actualité, pauvre type ?
– Jan Jambon a doté ses services de moyens suffisants pour lutter contre le radicalisme. Je suppose qu’il va s’inscrire sur la liste des suspects. Son radicalisme flamingant ne fait pas l’ombre d’un doute.
– C’est ça ton actualité ?
Et encore, je me suis bien gardé de dire tout. De toute manière, les autres en savent toujours plus que nous-mêmes.

16 janvier 2015

États vertueux, États barbares.

Il faut se faire à l’évidence, après le « plus jamais ça » à la découverte des bagnes nazis, on pouvait penser qu’on touchait le fond. L’horreur made in Europa était indépassable.
On se trompait.
En réalité, sous différentes formes et pratiqués pour différentes raisons, les bagnes d’État, les idéologies de mort n’ont pratiquement jamais cessé, de Pol Pot, à Kim-Jon Un, sans oublier quelques génocides locaux dont le plus fameux fut organisé au Rwanda. La mort n’a jamais cessé de rôder.
Aujourd’hui, le chef de l’EI et d’autres enflures d’Afrique ont trouvé la bonne affaire en se prenant pour des serviteurs du divin. Malgré ce prétexte fragile, malgré le cortège de carnages et d’atrocités dans les villages asservis, les recrutements vont bon train. Les assassins lèvent des armées d’autres futurs assassins. L’Europe aligne les vocations. Les apprentis bourreaux se bousculent aux agences de voyage : l’Irak via Istanbul. Les survivants du carnage rappliquent pour la deuxième manche, Istanbul Zaventem. Trois revenants viennent de se faire dessouder à Verviers.
Et ce n’est pas tout, comme Octave avait Antoine, de petits et moyens États ont leurs coupeurs de mains, leurs arracheurs de tête, leurs lanceurs de pierres sur les femmes « infidèles », bref, dans la tradition des grandes horreurs nazies, le prosélytisme d’une barbarie plus modeste est très active.
Enfin, comme l’argent n’a pas d’odeur des États s’enrichissent en faisant commerce avec les assassins. De businessman occidental à businessman oriental, on se comprend.
On sait aujourd’hui que le capitalisme, dissimulé dans les États les plus vertueux, emplit ses carnets de commande en pourvoyant le crime organisé du djihad. Même la main mise sur un formidable matériel abandonné des soldats irakiens en fuite devant Daech est une bonne affaire pour le deal des surplus américains, Toyota n’a jamais tant vendu de pick-up, le tout-terrain pas cher des déserts. Jusqu’à la chute du brut, l’EI vendait à des PME venues de Turquie, le pétrole conquis à la kalachnikov. L’argent et le sang coulaient à flot.
Le comble tous ces meurtriers n’ont jamais été fichus de fabriquer quoi que ce soit des armes, ordinateurs, tanks et gilets pare-balles qu’ils manipulent. Tout ça vient des démocraties, des pays doux comme l’air qu’ils respirent… Dans le fond, sans nous, Deach et compagnie en seraient toujours au silex poli.

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Voilà brossé très sommairement le tableau du monde en 2015.
Voilà pourquoi les rudiments de morale inculqués à nos enfants sur des valeurs quasiment d’avant la barbarie nazie ne tiennent pas la route. Non pas que les jeunes aient une perception fine du topo, mais parce qu’ils sentent confusément que, ne pas cracher dans les bus et céder sa place à une vieille dame n’est pas toute l’éducation. Ils se sentent concernés par ce qu’ils entendent dire aux parents. Tout un pan de l’instruction : philosophique, politique et religieux, leur échappe. Ils se croient la proie d’enseignants abrutis par deux siècles d’industrialisation intensive, débouchant sur la misère de leurs parents.
L’administration a confondu le civisme de deux siècles de bourgeoisisme intensif avec la morale qui touche à l’humain. Madame Milquet n’est pas là pour expliquer, rénover, mettre cartes sur table. Elle-même n’a jamais rien compris à la fonction éducative.
Avant d’accuser les enseignants de cet échec et de leur demander de faire encore plus, il serait plus honnête d’évaluer la pertinence des enseignements actuels. Le plus grand scandale n’est-il pas d’appliquer des régimes différents selon qu'il s'agit de l’enseignement général dans les lycées et athénées, d’une part, et dans les écoles professionnelles et les lycées techniques, d’autre part, comme si les enfants destinés par un mauvais sort à des professions manuelles étaient incapables de raisonner !
Que peut faire l'école devant le spectacle affligeant des sociétés occidentales rêvant d’argent et de consommation ?
Que dire aux adolescents, des dirigeants politiques et économiques acoquinés dans le but de s’enrichir, quand leurs parents sont chômeurs ou précarisés par des bas salaires ? Comment expliquer que des gens sont morts pour avoir dessiné Mahomet et d’autres en quête de provisions de bouche dans un supermarché ?
N’est-ce pas l’image à l’envers de nos sociétés soi-disant vertueuses ?
Certes, ici, on n’assassine pas. On se contente de pousser les gens au suicide et à la déshérence. On les dessèche en asséchant leurs moyens de subsistance.
L’apprentissage de la citoyenneté́ à l’école, capable de dresser un rempart contre les barbaries, n’est possible qu’à partir du moment où l’enseignement n’est pas lui-même un compromis hypocrite entre barbarie et humanisme.
On ne dit pas à des enfants qui passent un repas sur deux qu’ils ont des valeurs à défendre.
On n’est pas encore sorti de l’auberge espagnole.

15 janvier 2015

Gare à la censure !

Voilà qu’elle revient, pétrie de bonnes intentions. C’est toujours pareil, on travaille tant pour la bonne cause, qu’elle finit par devenir mauvaise.
Les gouvernements, on ne les refait pas. Quand les manifestants sont unanimes, les sphères du pouvoir s’échauffent. Vous pensez !... applaudir les flics, avoir des attendrissements pour les lieux de culte et se sentir « national » avant tout, sans être nationaliste ! Même si ça se passe en France, Charles Michel en bavent de plaisir : cela lui donne le champ libre avec Jean Jambon, pour étouffer les libertés, au nom de la Liberté !
Enfin, disent-ils, on va établir des règles sérieuses, des contrôles d’Internet. Les écoutes téléphoniques seront élargies à l’entourage des suspects. Les lois contre l’apologie du terrorisme complèteront les lois contre le racisme et l’antisémitisme.
Les caricaturistes de Charlie-Hebdo doivent se retourner dans leur tombe (la terre est fraîche, c’est facile). Ils défendaient les libertés, on en arrive à restreindre les libertés !...
Est-ce raisonnable, la censure ? La presse, elle en a l’habitude, vous pensez, n’a-t-elle pas déjà les propriétaires des journaux ?… Les citoyens commencent seulement à savoir ce que c’est.
Premier cas, celui de Dieudonné. Il a été tout de suite mis en garde à vue pour son « Je suis Charlie Coulibaly ». Qu’il voie en Coulibaly un type bien, c’est son affaire. Pour d’autres, dont je suis, c’est une infâme fripouille. Mais qu’on l’inquiète pour une association malheureuse de mots, alors que ce n’est pas un spectacle, c’est une escalade. D’autant qu’il a tout de suite regretté son impulsion première, puisqu’il l’a retirée de son espace Internet.
On ne va pas revenir sur le vieux débat des mots interdits et des pensées à inscrire dans les casiers judiciaires.
Le censeur n’échappe pas à l’intérêt partisan. Il fait le tri des idées, de quel droit ? Bien sûr que l’opinion de Dieudonné est détestable et qu’à part ses aficionados, beaucoup sont révulsés par ses propos, mais n’est-ce pas son droit de nous dire « je ne peux pas m’empêcher d’avoir une pensée émue pour ce type qui a si mal tourné, mais qui en a drôlement bavé avant d’en arriver là ! » ?
La tôle où se diffuse la folie djihadiste et certains imans de quartier comme propagandistes, voilà les points chauds qu’il faut refroidir. On est bien d’accord. Mais tous les jeunes des quartiers sensibles n’ont pas le réflexe de l’assassin, en remède à l’humour blasphématoire et au malaise social.

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L’opinion est versatile. Ce n’est pas parce qu’il y a eu le dimanche 11 janvier, que le pouvoir peut tout se permettre. L’événement a permis à l’opinion d’oublier le chômage. L’économie est toujours la sottise majeure de l’Europe. Les perspectives d’avenir restent sombres.
L’engouement des foules pour un hebdomadaire qui tirait à 140.000 exemplaires, est évidemment dû aux circonstances. Reste la statistique : l’humour n’est compris que par une personne sur dix et celui de Charlie, par une personne sur cent.
Ce n’est pas tant par manque d'esprit potache, mais par manque d'esprit tout court.
Nous risquons de voir une nouvelle espèce d’humoristes, comme on en avait en temps de guerre : Pierre Dac à Londres et Henri Béraud à Paris, c’est-à-dire au service d’une cause. Alors qu’un humoriste n’est au service d’aucune, ni de personne.
Quant au sort des « petits, des sans gloire » qui trouvent accueil sur Internet : qu’on leur foute la paix, même si dans la botte de foin une aiguille s’y cache, qu’il faudrait détruire.
Et tandis que courront à leurs plaisirs non défendus les crapules honorables de ce système, la piétaille qui aura marché en-dehors des clous, se verra montrée du doigt et condamnée.
Il faut se méfier des enthousiasmes. Quand les cœurs battent à l’unisson, les pouvoirs en profitent pour ourdir des complots contre la liberté.
Pourquoi le font-ils ?
Mais pour durer dans leur métier de représentation, pardi !

14 janvier 2015

Dieu est mondialiste !

Avec Warren Buffet, the savvy trader devant lequel les bourses s’agenouillent, je ne sais pas si vous réussirez à faire de la braise facile, je suis certain qu’en achetant sa méthode vous contribuerez à son confort personnel.
Cela sur fond de marche parisienne et vaticinations imbéciles des djihadistes qui se demandent encore comment des crayons peuvent venir à bout des mitraillettes.
Pendant ce temps troublé, l’économie impassible poursuit son business « glore for the rich » à peine « dérangée » dans ses salles de coffres, par le dernier livre de Michel Aglietta « Europe. Sortir de la crise et inventer l’avenir ».
Selon l’économiste « La sortie de crise est du côté d’une transformation profonde de l’entreprise, qu’il faut soustraire à la toute puissance actionnariale ».
Warren Buffet s’en étranglerait d’indignation s’il ne méprisait pas tellement les économistes qui dénoncent le système au point d’ignorer Aglietta. Les gouvernements européens sous l’égide de JC Juncker, font pareil. Ils ignorent…
Erreur de jugement ou troublante complicité avec les finances, la croissance nulle ou imperceptible anéantit l’investissement et réduit des millions de gens à la misère, comme la croissance élevée massacrerait l’environnement et réduirait encore les chances de maintenir le climat là où il est.
Alors, quoi faire ?
Faux dilemme, puisqu’il s’agirait de repenser l’économie autrement. Et c’est possible, sans les sangsues du système actuel qui pompent les bénéfices sans presque rien investir, tout en dégradant l’emploi et les salaires.
Cette collusion des intérêts financiers et des politiques de nos pays prolonge la crise et surtout ne propose pas de plan de sortie.
Quand va-t-on s’apercevoir qu’au-delà d’une certaine fortune, les riches ne sont plus d’aucune utilité pour la société qu’ils parasitent ?

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L’étranglement fiscal actuel est dénoncé par Krugman et Stiglitz qui ne sont pas particulièrement favorables à un système communautarisé, mais encore par Fitoussi, Martin, Boflinger, Jorion au contraire de Jean Tirole qui reçut sans doute son prix Nobel de l’économie parce qu’il ne contrariait pas MM. les décisionnaires avec ses réflexions comme « à force de trop protéger les salariés, on ne les protège plus du tout », ce qui va droit au cœur de Charles Michel dont le vœu secret est justement de ne plus les protéger du tout.
La crise actuelle ne serait-elle pas due en partie à la prise des décisions des États de l’UE, depuis 2008 ?
Une des causes ne serait-elle pas l’orthodoxie allemande en matière d’économie mondiale selon la volonté de madame Merkel ? Sait-on au moins combien les salariés sont payés en Allemagne et sur quoi repose l’économie allemande, sinon sur les sacrifices demandés aux travailleurs pour favoriser les exportations ?
Il est vrai qu’un autre facteur joue en faveur des Allemands. Une des clés qui fait de l’Allemagne un pays « pas comme les autres » est le bon marché de ses locations immobilières. Peu d’Allemands sont propriétaires et pour cause, ils n’y ont pas intérêt. La Belgique et encore mieux la France sont des paradis de spéculations immobilières. Les loyers y sont chers et donnent ainsi la furieuse envie d’être propriétaire de son logement à tout prix, appauvrissant l’ensemble d’une population qui paie un lourd tribu à la banque et aux entreprises de logements urbains, spéculateurs qui voient encore aujourd’hui affluer dans leurs caisses des profits de l’ordre de 15 à 20 % par rapport au capital investi, alors que l’épargnant reçoit moins d’un pour cent sur ses économies.
Sur cette question également, l’obstination déraisonnable des autorités à poursuivre la politique actuelle est inquiétante et dangereuse.
On ne savait pas que la mondialisation de l’économie et toutes les séquelles qu’elle représente avaient leurs djihadistes en lutte contre leurs propres peuples.
Décidément, dieu s’est fourré partout, y compris dans l’économie.
Ici, c’est flagrant, la foi lutte contre la raison. Nous sommes tous catalogués « croyants » sans qu’on nous demande notre avis !
Ça ne me gêne pas de le dire, mais côté économie suivie par le PS et les libéraux, je suis athée aussi.

13 janvier 2015

Dieu, un mot rêvé !

Les réactions après l’attentat à Charlie Hebdo et au magasin Cacher, avec l’apothéose de la marche du dimanche, et enfin le marathon des « éditions spéciales » des médias, suscitent des commentaires auxquels il fallait s’attendre. On peut les regrouper en cinq points.
1. trois millions et demi de marcheurs pour la France, cela fait 57 millions de Français qui n’ont pas manifesté ;
2. évidemment les raisons de manifester ou de rester chez soi sont diverses. Certaines opinions se recoupent, mais divergent dès que l’on approfondit le sens à donner à la liberté de la presse. Les assassins, de l’avis général étaient immatures peu cultivés et manipulés par des extrémistes religieux pourvoyeurs du djihad ;
3. le peuple des banlieues, des zones délicates et des villes dortoirs, n’était présent qu’en nombre réduit ;
4. la ministre de l’enseignement n’a pas réussi à imposer la minute de silence dans toutes les écoles ;
5. une opinion minoritaire, mais conséquente, pense que c’est une erreur de monter des grands rassemblements en réaction d’actes de déséquilibrés. Ce battage énorme suscite déjà sur le Net des aberrations injurieuses d’autres voyous, sans oublier la kyrielle des foldingues.

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On pourrait ainsi poursuivre à l’infini les contradictions qu’apporte ce dimanche, pas comme les autres. Au-dessus de tout, le besoin de se sentir en sécurité interpelle les autorités. Hollande a déjà fait des promesses. Mais, les caisses sont vides.
Toutes les manifestations publiques de masse ont toujours eu une signification politique. Celle-ci occulte pour au moins une semaine le fait social. Les millions de chômeurs non seulement en France, mais encore dans toute l’Europe, restent le problème majeur, puisque l’absence de travail influence le comportement de la base du peuple français.
Comment prendre en compte ce besoin de sécurité accru ? Les gens accordent encore un sursis aux politiques. C’est le dernier. S’ils n’arrivent à rien, ils seront balayés.
La marche sous le slogan « Je suis Charlie » permet à certains chefs d’État d’apparaître en défenseurs de la liberté d’expression, alors qu’il y a des journalistes emprisonnés chez eux.
Des personnalités comme François Hollande à la tête d’un parti politique en déclin vont se retrouver dans une meilleure position vis-à-vis de l’opinion, alors que la situation sociale et économique est la même qu’avant l’événement.
Tout qui s’est frotté à la psychiatrie sait que la folie est communicative aux esprits faibles. On peut rire tant qu’on veut d’un fou qui se prend pour Napoléon, il s’en trouvera toujours quelques-uns qui se verraient bien en maréchal Ney.
Les propos incohérents et grotesques d’un Coulibaly seront retenus comme étant l’inspiration du prophète par quelques esprits faibles, par ailleurs, victimes de l’injustice sociale.
Et puis, en-dehors de ces assassinats de caricaturistes perpétrés par d’épouvantables caricatures humaines, il y a sous-jacente et prégnante la question religieuse face à la laïcité.
On connaît mon anticléricalisme et mon regret que la laïcité ne soit pas mieux défendue par ceux qui ont le souci de la République. Aussi, vais-je donné l’avis d’un communiste (1), André Breton, d’un protestant, André Gide, et d’un catholique, Alphonse de Lamartine. J’en pourrai citer une multitude d’autres : philosophes, poètes, écrivains et même économistes ou politiques. Ceci pour écrire qu’il ne faut pas perdre de vue que la marche de ce dimanche était aussi pour sauvegarder la liberté d’opinion, quoique la plupart des manifestants ne savaient pas jusqu’où cette liberté pouvait aller.
Tout ce qu’il y a de chancelant, de louche, d’infâme, de souillant et de grotesque passe pour moi par ce mot « Dieu ». André Breton.
La cruauté, c’est le premier des attributs de dieu. André Gide.
Enfin, la citation que je préfère, quoique flaubertien et on sait que Flaubert n’aimait pas l’homme. N’a-t-il pas écrit « …il ne restera pas de Lamartine de quoi faire un demi volume de pièces détachées : c’est un esprit eunuque ! »
Dieu n’est qu’un mot rêvé pour expliquer le monde. Alphonse de Lamartine.
Or, la laïcité n’est pas un dieu rêvé, c’est un impératif concret.
Il n’est pas inutile de se poser la question de savoir pourquoi le « sacré » est si hautement considéré dans les sociétés capitalistes ? Sans doute parce qu’elles tentent de s’y faire voir à côté du sacré et parfois à sa place !
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1. En 1927, Aragon, Breton, Éluard et Péret adhèrent au parti communiste français. Breton rompt avec le parti en 1935. Il a souvent été reproché une phrase à Breton, qui a aujourd’hui une particulière résonance « L'acte surréaliste le plus simple consiste, révolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu'on peut, dans la foule ». On peut être rassuré sur ce seul point, les trois assassins de 2015 n’ont jamais lu Breton, bien entendu. Leurs sources ne sont pas surréalistes.

12 janvier 2015

Montois, Matoise,

On ne va pas discuter le choix du bourgmestre. Mon-Mons voulait de l’originalité pour l’ouverture de l’année de la culture. Il en a eu, le pauvre, avec son monument en sapins des Ardennes. Construit comme la cabane au fond du jardin. Il devenait dangereux que les Montois passassent dessous.
En capitaine-notaire-responsable et décidant de tout, le prodige du PS, la mort dans l’âme et le regard triste, a ordonné la destruction de l’œuvre majeure de la Cité, en raison des dangers que Quinze faisait courir à la population !
Ainsi, pour ses débuts de Grand Timonier de l’illustre année, Di Rupo aura été celui qui aux yeux du monde entier aura délibérément détruit une œuvre d’art ! La Doudoucratie risque de ne jamais s’en remettre !
Les craquements sinistres succédant aux craquements sinistres, c’était l’œuvre ou les passants. Le bourgmestre a choisi les passants, forcément, ils votent tous pour lui !
Une pelleteuse a surgi de nulle part, et les scies circulaires auront fait le reste. Art & Jardin nettoiera la rue et Mons vivra en sécurité, mais sans son échafaudage merveilleux. On collationne déjà les noms des quelques Mestois et Mestoises qui auront risqué leur vie sous le dais résineux. Les futures rétrospectives seront ainsi constituées d’archives aux armes de la ville, qu’on ouvrira plus tard, un jour de ducasse.
Cela ressemble à un début raté. Cette partie ancienne de la cité, décorée habituellement de lanternes pseudo gothiques avait l’air d’un chantier en suspension. Voilà qu’il est en démolition. Les commerçants respirent, déjà que ça ne va pas fort et que les soldes n’ont pas donné grand-chose, si en plus quelques rares clients attrapaient une planche mal boulonnées, d’autant qu’elles sont aussi mal équarries….
Avec la gare Calatrava en construction, le coup d’œil d’ensemble est désastreux. Un étranger débarquant de la gare provisoire et cherchant le centre, s’est retrouvé dans un calatravaste trou. Il y serait encore s’il n’avait déployé une échelle qui traînait.
Mais Mon-Mons, lui aussi sort de tout, la tête haute. Il suffit de raisonner.

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Plus la ville peine et souffle pour le grand soir de l’ouverture, plus elle ne ressemble plus à rien depuis que Di Rupo a ordonné la destruction des planches, plus le grand talent de l’Illustre éclate aux yeux des confrères bourgmestres, officiellement atterrés, mais riant sous cape. En effet, fallait-il que l’homme fût influent pour convaincre la Région de faire de Mons un centre européen de la culture, avec un pareil foutoir architectural ?
Qu’importe, les discours sont fignolés, les invités n’auront qu’à les supporter avec stoïcisme. Le maître des lieux est l’expert incontesté de la langue de bois, Charles Michel a encore beaucoup à apprendre. La langue de bois montoise s’est nourrie de toutes ces planches qui ne tomberont plus sur le sol pavé des ruelles classées du vieux Mons. Di Rupo s’en est nourri. Les discours se feront par salve. Les rubans sont prêts et les ciseaux ont été spécialement dorés pour leur découpage.
On a retrouvé quelques brouillons froissés, des ébauches des discours du grand homme, dans les poubelles de la Commune.
« Montois, Matoise,
Arrêtons de nous faire du mal, nous ne sommes pas responsables des erreurs du passé. Soyons fiers d’être Montois, tout en étant lucides sur nos défauts, afin que Montois et Matoise vivent des lendemains qui chantent. Je vous convie au verre de l’amitié sous mon toit. »
Il paraît que les employés communaux ont entendu des sanglots qui venaient du cabinet où le bourgmestre était seul à rédiger ses différentes prises de paroles.
Di Rupo était submergé par le bonheur. C’étaient des larmes de joie.
Encore quelques contrepèteries pour nous surprendre, et la culture peut commencer.
Les textes sont tellement beaux ! On aura l’occasion d’y revenir.

11 janvier 2015

Hommage et deuil (1).

Karl Zéro aura eu le mot juste pour évoquer la mémoire de « ceux » de Charlie : « Ils étaient attirants et accueillants, ces mecs, il flottait là-bas un air de liberté paillarde, de gauchisme gaulois. Ce journal était fait par des gens fins qui jouaient aux lourdauds, qui vivaient de leur art et de leur intelligence en se marrant. Le rêve. »
Le plus étonnant, ce sont les plus coincés du derrière, les plus décidés à ne rien changer qui défileront ce dimanche à Paris « tous unis », d’accord, mais sur quelles idées ? Mais, pour que rien ne change, pardi !
Très jeune, je me suis senti floué par une société que je n’aimais pas. Le Canard Enchaîné m’a fait comprendre qu’il existe deux vérités, celle que l’on trouve partout et qu’il est de bon ton de suivre, parce qu’elle est aseptisée et confortable, et l’autre, plus discrète, plus intelligente ou si l’on veut moins évidente, plus difficile à croire et à trouver et qui risque de vous marginaliser à vie, mais combien plus chaude, plus exaltante, en un mot, plus proche de ce que certaines natures ressentent d’instinct et qui s’appelle l’insoumission.
Si bien que j’ai acquis un esprit rebelle. Je l’ai d’abord exercé sur des sujets officiellement détestés, par exemple la lecture des romans de Louis Ferdinand Céline, l’affreux collabo des années de guerre, l’antisémite viscéral. Dessous l’homme et ses inimitiés profondes, ses aberrantes erreurs, son racisme imbécile, j’ai découvert une humanité profonde, une impitoyable description des hommes et de leur société.
À cette lecture, j’ai découvert qu’il n’y avait pas de vérité absolue, mieux qu’il n’y a pas de vérité du tout, sauf celle qui consiste à supprimer la vie des autres, parce qu’on ne prend pas la peine de la comprendre.
Et que cette vérité là était la pire de toutes et qu’il fallait s’en défendre comme la peste.
Il y a dans tout assassin une faille profonde, qu’elle s’appelle la bêtise, l’irrationnel ou le rationnel, on trouve à un certain moment le caillou dans la chaussure qui fait que l’on en boitera la vie durant. Les assassins ne sont animés que par leur seule vérité. Guidés par leur égoïsme profond, ils ne peuvent pas sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent à cause d’elle.
Qu’un des assassins ait hurlé à la rédaction de Charlie Hebdo « Où est Charlie ? » dit tout sur les tueurs.

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Les gens de Charlie-Hebdo sont morts parce qu’ils pourchassaient la stupidité humaine sous toutes ses formes et qu’une forme d’entre elles, née d’une métamorphose monstrueuse d’une religion, eut raison d’eux, en les supprimant par réflexe d’un index sur une gâchette.
De toutes les monstruosités nées de l’imagination des hommes, c’est encore les religions qui auront fait le plus de tort et le plus de victimes à l’humanité.
Les États policiers, les dictatures, les régimes politiques arrivent loin derrière. Et encore, ceux-ci ont-ils été conçus pour « le bien des peuples », avant d’être repris par un despote et entraînés dans d’affreuses tueries.
Les religions ont cependant un concurrent : le système économique actuel qui fait et fera encore des millions de morts parce qu’il est devenu mondial, comme les religions ont la vocation de l’être depuis des temps immémoriaux. La seule différence tient dans la division des religions et des guerres qu’elles se font entre elles. Le capitalisme lui est tout seul. Il a éliminé tous ses concurrents et se trouve bien placé pour faire le plus de morts possibles. Ses adorateurs sont partout, comme ses victimes. Mais contrairement aux religions, le capitalisme ne paie pas de mine et a toujours su se dissimuler sous des apparences trompeuses de bienfaiteurs.
Charlie Hebdo ne s’y était pas trompé. Il aurait bien pu être la victime d’un complot des riches. Seulement, on ne l’aurait pas su. On aurait tout simplement classé les assassins dans la catégorie des détraqués Kouachi Coulibaly.
Je relève un passage de l’intervention de Karl Zéro que je partage entièrement dans l’hommage rendu aux victimes « Ces mêmes "décideurs" politiques doivent maintenant se remettre en question: en laissant délibérément une partie de la jeunesse française pourrir sur pieds, est-ce qu'ils ne l'ont pas poussé vers la sortie, vers l'islamisme? Quel modèle de substitution lui a- t- on proposé? Quelle intégration? Quel boulot? Quel avenir? Combien de plans "urgence banlieues", comme autant de poudre aux yeux? »
C'est dur d'être tués par des cons, disent les foules attendries à la mémoire de ceux de Charlie. C’est encore plus dur d’être tués par les idées que véhiculent ces cons, quand on sait qu’une fois les cons morts, les idées survivent parce qu’on n’a garde d’en tarir la source.
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1. Lire le blog de Jean-Luc Mélenchon sur l’événement et le civisme républicain.

10 janvier 2015

Amalgame.

On est prié de ne pas faire l’amalgame du Charlie français avec Charlie Michel, comme ce dernier aurait tendance à nous le faire croire. Le Charlie de Belgique n’est pas un héros. C’est toujours celui qui a bouté du chômage des milliers de pauvres gens qui cherchaient en vain du boulot.
Pour en revenir à la traque suite et fin de ces quatre fondus d’Allah qui ont mobilisé les Français, tous unis jusqu’à la dislocation du cortège de dimanche, le langage des « élites » ne convainc plus la rue. Je me demande si les anciens de l’ENA, les socialistes philosophico-économistes s’en sont rendus compte ?
La crainte de l’amalgame entre Jésus-la-caille proxénète et homosexuel et la belle Fernande, robuste gagneuse des fortifs aux trottoirs de Pigalle, est à son comble. Mais, on est sorti de l’œuvre de Carco.
Messieurs les avocats de la cinquième république ont perdu leur pari de nous la mettre par surprise.
L’amalgame est fait !
Innocentes, les religions, des actes de leurs enfants perdus ? C’est comme si on délivrait un certificat de bonne conduite à Charles Michel pour avoir persisté dans son intention de sauter un index et d’ainsi avancer lui-même d’un cran la dangerosité de la rue et la possible délinquance au nom d’Allah ou de Karl Marx, de quelques esprits troublés.
L’EI, Al-Qaïda, Talibans d'Afghanistan, salafistes, intégristes, sectes du Mali, prophètes turcs, les successeurs de l’ayatollah Khomeiny, Chiites contre Sunnites, etc, etc. l’Islam se fait bouffer par ses sectes. Il n’est pas le seul. En face on a connu les Adventistes, Alogiens, Bagnolais, Éloinistes, Infernaux, Nestoriens, Séthiens, Turlupins, Vaudois, etc. etc. tous plus ou moins prêts à tout et y compris au meurtre pour faire valoir leur particularité. La Vierge ne l’était pas, le trio n’est pas la Trinité que l’on croit, Les enfants de Marie-Madeleine et de Jésus sont des dieux par droit de succession, le pape n’est pas infaillible, certains iront boire le sang d’une femme réglée. Et le tapage autour de ça, les échauffourées sanglantes ! Si à certaines époques, les illuminés avaient eu des kalachnikovs, dix rédactions de Charlie-Hebdo n’y auraient pas suffi.
Alors, hein, messieurs de l’entente cordiale des Français extasiés devant Flanby et la République, un mot : Camembert, fermez-là.
Est-ce qu’un simple constat est un crime contre l’antiracisme et la raison ?
Oui ? Non ?

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Question : combien de Français sont-ils à l’heure actuelle en train de lire dans les gazettes les noms des « possédés du diable » : Coulibaly, les frères Kouachi, Hayat Boumedienne et auront la misérable idée « Curieux, on ne voit jamais dans les listes des martyrs de cette religion des noms comme Dupont ou Martin ? »
Je sais, c’est injuste, épouvantable, mais ils seront certainement un bon paquet statistiquement parlant et on sait comme les anciens de l’ENA sont friands de statistiques.
Ces français ont tort. Ils sont aspirés par l’amalgame. Mais Monsieur, cent mille qui ont la même idée en même temps, c’est un hasard ou un fait ?
Le comble, ce serait que celui qui fait ce constat et qui voit tous les jours la soupe monter du poêlon soit victime aussi de l’amalgame.
– Raciste, Richard III ?
– Oui, oui…
– Je m’en doutais.
– C’est bien simple, je ne le lirai plus.
– Vous savez, il n’est pas de gauche. Vous avez vu comme il traite les socialistes ?
– Il n’est pas de droite non plus.
– Il est quoi alors ?
– Le sait-il lui-même ?
– C’est un intégriste de quelque chose… comme communiste !
– Quel horreur ! Il est répugnant…
Raciste le mot lui-même : amalgame ? Sans doute. Les ligues devraient le faire sortir des dictionnaires pour provocation calomnieuse.
Si l’Haut-Lieu ne fait pas son travail tout de suite et poursuit ses songes creux de trapéziste sans trapèze, il va se casser la gueule !
On peut tous virer fachos !
Les autorités appellent à la prudence. La peur des coups fait que l’on se jette sous le lit.
Pour ma part, je pense qu’il aurait été suffisant que la presse parisienne se mobilise. Sa détermination rassure les survivants de Charlie-Hebdo. L’hebdomadaire survivra ! Que la police en ait fait trop pour quatre malfrats, on en traite deux fois plus par semaine à Marseille sans que ça ne remonte jusqu’à l’Élysée, ce zèle fait monter la cote de l’amalgame.
Bref, tout est raté. Tout est à refaire.
Ah ! non alors, dix-sept ou dix-huit morts, c’est assez comme ça.
Pourvu que ces talents ne soient pas perdus !

9 janvier 2015

Je suis Charlie.

Nous sommes entrés dans une aire particulière de connivence générale dont ceux qui sont morts à Charlie-Hebdo auraient bien ri. Les grands rassemblements n’ont jamais conduit qu’à l’unification et la généralisation de la connerie.
Période délicate. Les assemblées défendent la diversité d’expression à condition que tout le monde pense de la même manière et en même temps.
Les pires détracteurs des rédacteurs de Charlie-Hebdo sont donc groupés autour des cercueils avec les frondeurs et les sympathisants, tous les stylos sont levés pour défendre une liberté que certains ne défendaient guère. Ne nous faisons pas d’illusion, ils ne la défendront pas mieux demain.
Pour l’heure, on en est aux éditoriaux vengeurs et à la pensée unanime.
Prenons-en bonne note, sans trop nous illusionner sur ceux – de bonne foi – qui portent des pancartes. Le professeur Choron aurait été ravi d’en détester la plupart, si le bougre n’était pas mort et oublié depuis longtemps. On ne peut pas être contre toutes les processions. Il y en a toujours eu une à laquelle on ne pouvait résister.
Quand Charlie cherchait la faille sous les rires, il défendait presque seul, la fameuse liberté de la presse. Sous cape, lors de l’incendie du local, certains se frottaient les mains.
Bien sûr que personne ne voulait le carnage et que tout le monde regrette que ceux qui vivaient de la satire ne soient plus. Évidemment, on verra Charlie-Hebdo dans les kiosques la semaine prochaine. Reste que pour un hebdomadaire peu apprécié par la droite, l’unanimité est suspecte.
Puis, chacun retournera à sa petite popote personnelle. L’actu passe vite. Une info chasse l’autre. L’égoïste est sans mémoire. On sait que beaucoup de journalistes le sont.
On ne dira rien des croyances qui sans avoir permis ce désastre, auront contribué dans une large mesure à répandre le poison qui embrume les esprits faibles, falsifie l’histoire et se moque des réalités.

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On s’est inventé un mot d’ordre. Il n’est nul besoin d’être un produit cornaqué par les autorités. Les journalistes savent se tenir. Ils sont secrètement pour taire les vérités qui ne sont pas bonnes à dire. Et si on poussait certains dans leur dernier retranchement, ils seraient encore un certain nombre à dire que les dessinateurs de Charlie-Hebdo étaient allés trop loin, alors qu’ils ont été, sous le couvert de la plaisanterie, les seuls défenseurs de la laïcité.
Ils sont morts pour cela, c’est un titre de noblesse que beaucoup de stylos levés n’auront jamais.
Tandis que cette société proclame que la laïcité est le ferment qui associe les peuples, son interprétation par les politiques favorise des laisser-aller, des complaisances et des mesures apaisantes en faveur des croyances. Elle favorise des croyants aux songes creux qui achoppent finalement sur des idéologies. Une d’entre elles vient d’atteindre l’apologie du meurtre par ses exaltés. Demain n’importe quelle autre sublimation du mythe de l’être suprême pourrait suivre l’exemple. Évidemment, personne n’est responsable. La connerie n’est affaire que des cons. Ces esprits médiocres ne sont d’aucune manière des fidèles. La religion musulmane n’a pas la logique de la religion catholique, pourvoyeuse, elle aussi, d’assassins. Cette dernière a pardonné les pires crimes de ses inquisiteurs, au nom de la grâce divine, mais a fini par les assumer.
C’est justement ce que Charlie Hebdo détestait le plus qui s’est produit, l’irresponsabilité de la religion, lorsqu’on commet des crimes en son nom !
Même si ce sont des charlots, des immatures, des demeurés qui laissent une carte d’identité sur le plancher du véhicule volé, ils n’en sont pas moins des tueurs à la gloire de leur dieu.
Ça ne gêne personne qu’ils lisent le même coran que le plus pacifique des musulmans, qui, je veux bien l’admettre, est un croyant respectable. Les guignols sanglants sont des exceptions. Le malheur, c’est qu’ils sont perçus comme issus de la communauté des croyants, et ça fait tache.
Toutes les religions portent en elles des germes de violence.
Ça m’embête foutrement de l’écrire, parce que, le faisant, c’est une sorte de coup de pouce que l’on fait aux nationalistes les plus imbéciles et les concepts les plus étriqués du repli sur soi. Et pourtant, toutes les politiques pluriculturelles sont des échecs, parce qu’elles calent sur les religions, quoiqu’elles taisent le principe de laïcité qui devrait les animer. Les ministres de la culture, complices ou imbéciles, nous ont conduits là où nous sommes et où personne ne veut être.
La religion la plus pacifique a son radicalisme et d’autres part, le concept même du capitalisme l’a aussi. Le mélange forme un cocktail détonant qui n’a pas fini de surprendre. Que serait Deach et Al-Qaïda sans le dollar ?
C’est peut-être Houellebecq qui a raison.
Nous sommes entrés dans une période de soumission à l’Islam. D’ici à ce qu’un président de la république installe un tapis de prière à l’Élysée…

8 janvier 2015

L’attentat de trop.

Je me disposais d’écrire sur la sortie du livre de Houellebecq « soumission ».
J’allais trouver curieux que beaucoup ne l’ont pas lu, comme moi qui n’en sais que ce que les journaux publient, et qui vont pourtant faire semblant....
Et puis voilà l’attentat contre Charlie-Hebdo et la mort de douze personnes, dont huit journalistes !
Deux ou trois fous furieux armés, comme ceux de Daech le sont habituellement (il paraît que ceux-ci sont d’Al-Qaïda ?), sortent d’une voiture, font irruption dans la salle de réunion du journal, la suite c’est d’une petite voix que le président nous raconte les faits.
Les criminels en fuite, la police impuissante… la consternation, etc.
Qu’est-ce qu’on peut dire en pareil cas ?
Ce qu’on entend d’habitude à la suite des grandes catastrophes, l’unité de la nation, la France est diverse, mais tous les citoyens sont français, derrière le président.
Quelqu’un qui soulèverait la moindre petite interrogation, par exemple : l’hebdomadaire était menacé depuis les caricatures de Mahomet. Il avait déjà été victime d’un attentat. Des truands avaient incendié ses locaux. Depuis, la préfecture laissait deux fonctionnaires de police en faction devant le siège du journal.
Jusqu’à présent tout le monde est d’accord. Voyons la suite : quand on voit les bouts de scènes filmés par les riverains, l’arrivée dans la petite Citroën d’énergumènes, deux ou trois, armés de kalachnikovs, résolus, gesticulants, qu’est-ce que les flics dans la rue foutaient ?
Paix à eux, ils sont morts. J’aimerais comprendre. Ils n’ont pas eu le temps de dégainer ?
Ils ont quand même à la ceinture une arme de poing genre colt 45, neuf balles dans le chargeur de 8 mm. Ces machins là, bien en pogne, ça peut faire mal !…
Pendant le flux ininterrompu des mêmes nouvelles qui tournaient en boucle, j’en ai surpris une assez surprenante « Venue en renfort, la police a reculé devant les armes supérieures employées par les tueurs ».

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Je sais, ce n’est pas le moment de la critique, mais quand même, voilà qui n’est pas rassurant.
Pour calmer les esprits (le deuil est trop récent) on voit des cars déversant cinq cents CRS, tandis que le speaker claironne triomphant, que c’est pour renforcer la vigilance maximale dans la capitale. On les voit descendre des cars à la file indienne, équipés comme pour aller en découdre au barrage de Sivens, avec une longue matraque et une toute petite gaine, contenant un tout petit révolver, genre 6,35 de salon.
Évidemment, la police reculant, les deux ou trois djihadistes, après avoir clamé que la rédaction de Charlie criblé de balle, avec douze morts et beaucoup plus de blessés sur le carreau, l’avait été au nom d’Allah, les voilà repartis comme ils étaient venus. Ils changent de voiture deux rues plus loin. Peut-être ce soir, se tapent-ils la télé pour revoir leurs exploits.
On comprend que le déroulement de la scène, les couacs et les atermoiements vont, après le deuil et le recueillement alimenter la presse internationale, sur le peu d’efficacité de la police française. Pas demain, c’est jour de deuil national, mais après ? ...il faudra encore se faire les enterrements grandioses et les discours.
Si les dessinateurs – tout au moins un – avaient survécu, on voit d’ici la page de couverture du Charlie-hebdo de la semaine prochaine : deux brigadiers jouant une belote sur le siège arrière du véhicule de la préfecture.
– T’as entendu, on dirait des coups de feu ?
– Non, c’est Charb qui pète un coup…
Évidemment, l’inspecteur Callaghan n’était pas là.
Le danger demain et les autres jours, ce ne sont pas les fous d’Allah qu’il faut le plus craindre, mais ceux qui avaient déjà demandé qu’on se modère lors des caricatures de Mahomet (Chirac). Les trouilards sont capables de récidiver et de profiter de l’occasion pour porter atteinte à la liberté d’expression, au nom de la décence, du respect des croyances et surtout au nom de la pétoche qu’ils doivent avoir.
Oui. Charlie-Hebdo doit poursuivre ses publications. Des journalistes doivent remplacer les morts.
Que pouvons-nous faire, pour les aider ?
J’avoue, depuis longtemps je ne lisais plus Charlie-Hebdo, pas par manque d’intérêt mais par manque de temps. Je vais remédier à cela. S’il reparaît, je l’achète la semaine prochaine et les semaines suivantes.

7 janvier 2015

Le people contre-attaque !

Ils exultent ! Ils n’en peuvent plus ! Trop, c’est du gâchis de people.
Andy le tombeur, de la famille Windsor, le fils d’Élisabeth II… Valérie Trierweiler dont on va tirer un film de « Merci pour ce moment »… « Soumission » le dernier roman d’Houellebecq… Zemmour qui n’en finit pas de rewriter l’Histoire en vertu des tendances populaires sur les valeurs actuelles, c’est fou comme le people est un révélateur de ce que la langue de bois ne fait plus dire à nos élites.
Amazing ! J’adore Colombe Pringle, directrice de la rédaction du magazine Point de Vue. C’est une personne « knowledgeable ». Elle a compris qu’en soulevant le tapis, on peut à tout loisir vérifier qu’entre ce qu’ils nous racontent et la réalité, je dirais intestinale, voire testiculaire, on gagne du temps.
C’est que la communication en général est devenue tellement soft que ce n’est plus la peine de faire attention à ce qu’ils disent aux tribunes. Qu’ils prennent position pour la défense du thon ou de l’éléphant d’Afrique, ne les croyez plus jamais.
Descendus des estrades, ils se relâchent. Ils sont redevenus naturels.
Ce qui emmerde le moraliste dans l’atteinte à certaines vies privées, me ravit, au contraire.
La petitesse des êtres est d’autant plus cruelle, qu’on les a présentés grands, moraux, justes et impartiaux, tout ce que leurs fans idolâtres croient qu’ils sont, et qu’ils ne sont pas.
Lorsque la maîtresse évincée dit de son amant volage « Il nomme les pauvres les sans-dents », qu’il l’ait dit par boutade, même s’il ne le pensait pas vraiment, ça lui est sorti d’entre les deux parties de son bridge à deux mille balles la dent.

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Qu’il y ait des familles plus « suspectes » que les autres d’avoir des pères ou des mères la-pudeur outranciers(ères), c’est évident. Qu’elles soient plus exposées que d’autres à l’attention de Colombe, c’est la raison d’une gloire qu’elles ne recherchent pas ainsi.
"Les Windsor et les Grimaldi sont quelque part nos familles royales d’adoption. L'intérêt des lectrices est fort". Chez nous, aucun des derniers Saxe-Cobourg n’a montré sa petite culotte dans un bar chic du centre ville. On attend sans impatience. On est confiant. C’est impossible de jouer les grandes valeurs, sans que du smegma chatouille un peu.
Que SAR Andrew Windsor fricote avec des milliardaires américains et se tape des jeunesses en-dessous de l’âge légal, friponnes et légères, comme au bon vieux temps de la rue Blondel, n’est pas exceptionnel, mais que ce soit le hareng emplumé qui exalte le sacrifice de la jeunesse sauvant le peuple anglais de la barbarie nazie, ça choque !
Colombe Pringle abonde dans le détail des fêtes monarchistes, les robes, les carrosses, l'armée, le peuple fervent. Elle a raison de ne pas passer un drapé, une capeline, un geste de la main vers le peuple derrière les barrières. Balzac a une description de l’ascension d’un puissant, qu’il compare à un cueilleur de noix de coco. Au sommet du cocotier, on ne voit plus que ses parties honteuses.
Les rédacteurs du bon ton, de la bonne mesure et les amoureux de l’économie mondialisée, font la fine bouche, s’écœurent à la vision de l’ignoble gratuit, de la rumeur nauséeuse et du scandale de la contrevérité. Mais quand Gala tire à 30.000 exemplaires supplémentaires, plus d’un rédacteur du Soir doit être envahi d’un grand sentiment de jalousie.
Et que font-ils d’autres – les fouilles merde – que rétablir la juste mesure qu’un homme en vaut un autre ?
“Hollywood et Buckingham", souligne Colombe Pringle, font vendre. Nous sommes dans une société où le pognon est roi. Un Michel qui se fait plus de 20.000 €, quand ceux qu’il envoie se faire voir ont 800 € au chômedu, c’est plus moral qu’Andrew qui enfile une pute ?
Quand Valérie Trierweiler s’abouche avec Mme Jawad, pour tirer du blé de « Merci pour ce moment », en l’adaptant au cinéma, c’est moins bien que des guignols à étiquette libérale qui réclament un saut d’index, que de toute manière, on n’aura pas en 2015 ?
Je voudrais que l’on me dise lequel de nos merveilleux conteurs des fééries gouvernementales n’est pas pire que Valérie, femme jalouse, certes, mais qui a le cran de dire au macho de l’Élysée « Fallait pas me chercher, mon gros père ! ».
Quant à ceux qui font la fine bouche sur le cas Zemmour, qu’ils commencent par nous donner des arguments contre les écrits du polémiste, on discutera ensuite.
Parce que, si je comprends bien, ils font comme le prince Andrew, ils se parent des belles plumes de l’indignation, comme si elles étaient suffisantes pour nous assurer que le prince a mis un préservatif et que la souillure ne fut pas totale.
On s’attend à ce que les mêmes hurlent, mais on ne sait pas encore dans quel sens à la critique du bouquin « Soumission » de Houellebecq.
Parce que l’auteur est un chouchou des éditeurs, même s’il écrit comme un débutant et que ce qu’il raconte est insignifiant !
Personne ne sait comment l’immigration massive et continue va finir.
Notre culture absorbant ou disparaissant sous les couches des cultures étrangères, on n’aurait pas le droit d’en discuter ? Au moins l’auteur, permet un débat.
Avec l’état lamentable de nos écoles, nos jeunes qui ont définitivement perdu le goût de la langue, sans vocabulaire et sans orthographe ! C’est un sujet tabou ?
Vous savez qui est notre ministre de la culture en Belgique ?
Poussez-vous Houellebecq arrive écrit Marianne (n° 924). On se concerte déjà dans les rédactions pour mettre les bassons en harmonie.
On attend que madame Delvaux revienne de vacances pour se faire une opinion…

6 janvier 2015

Les gros sans Grèce.

On n’avait jamais vu la chancelière Merkel aussi agressive, lors de son interview à propos de la Grèce.
– Sie dürfen die Eurozone zu verlassen. (Ils peuvent quitter la zone euro).
La simple disposition démocratique qu’un parti ayant obtenu le plus de voix accède au pouvoir, irrite aussi bien la droite que la gauche bien pensante, lorsqu’il s’agit d’une gauche non conventionnelle. Le parti Syriza pourrait bien l’emporter ce 25 janvier, lors d’élections anticipées en Grèce. C’est moche pour la rente universelle.
Revoilà à nouveau tous les réflexes antistaliniens qui resurgissent comme au temps de la guerre froide. Ces malotrus pourraient envoyer paître les mesures de restrictions et de taxes massives dont le peuple grec est accablé, sans résultat sur la dette.
L’Europe prétend contraindre à une politique d’austérité sans fin un peuple à genoux, alors que des sacrifices considérables consentis on fait pire qu’avant.
Faut-il rappeler qu’un quart des travailleurs n’a pas d’emploi (1 jeune sur 2 !), n’a plus accès aux soins et vit sous le seuil de pauvreté ?
Le redressement qui devait être au bout de cette purge ? Un seul chiffre et on aura compris : le PIB a reculé en Grèce de 26 % depuis 2010 !
Qu’à cela ne tienne : les menaces pleuvent. Les banquiers adressent des mises en demeure. Les chefs d’État se réunissent. Il n’est pas question que ce pays parte ainsi sur ses chaussettes sans payer un droit de sortie.
Alexis Tsipras, le leader du parti Syriza, a beau s’écrier que la politique de l’Europe est dans une impasse, qu’elle pousse plus à la faillite qu’à la réussite, rien n’y fait. L’Europe se dévoile telle que l’ont voulue les libéraux : une entreprise soi-disant démocratique et qui n’est en réalité qu’une succursale du commerce et de l’industrie. Les pays de l’Union sont dorénavant des sous-agences, des gérances à souveraineté limitée.
On pourrait même faire la comparaison, avec l’URSS qui s’était entourée des républiques socialistes annexes. Ces dernières avaient à peu près les compétences que les pays de l’UE ont vis-à-vis de Bruxelles.
Si la Grèce disait adieu à ses mentors, Merkel n’enverrait pas des tanks comme Staline en Tchécoslovaquie, mais des huissiers chargés de recouvrer des créances, appuyés par la cohorte des autres et la Belgique en tête du peloton, comme il se doit.
Il aurait l’air de quoi Charles Michel, lui qui serre la vis tant qu’il peut en Belgique, si les Grecs nous envoyaient nous faire mettre ?
Les marchés donnent déjà le ton, puisque la bourse d’Athènes s’est effondrée à la suite de la « mauvaise » nouvelle de l’avancée de Syriza. Qui dit que les manipulateurs du fric ne s’intéressent pas à la politique ?

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La frousse que la Grèce ne donne des idées à d’autres aussi mal en point qu’elle, procure des cauchemars aux libéraux, socio-démocrates et partis chrétiens confondus, tous ralliés à l’orthodoxie mondiale du capitalisme triomphant.
C’est qu’en Espagne, le parti Podemos est bien placé dans les sondages. Ce parti est le poil à gratter de l’officiel parti socialiste espagnol. Si lui aussi se mettait à gamberger après les Grecs ?
À force de prendre les électeurs pour des abrutis, il se pourrait bien que ceux-ci finissent par se fâcher.
Les partis conventionnels de l’UE se partagent le pouvoir. Ils sont assidus à la table aux agapes succulentes de l’État providentiel pour eux seuls. Ils se méfient. Même quand l’opulence se cache afin d’éviter de faire jaser, il arrive un moment où c’est difficile de masquer la manière dont on vit. Surtout, que la vanité finit par faire oublier la prudence. Ce joli monde s’étale dans les magazines et à la télévision. Ils se montrent : le père De Croo chez lui, Louis Michel devant sa cheminée monumentale, Reynders devant sa maison de campagne, etc.
Des mauvais esprits ont tôt fait de comparer la différence entre deux sortes d’« assistanats » : le leur, fastueux, honoré, etc. et l’autre, la nouvelle fournée de pauvres diables pour le CPAS ou la rue.
Franchement, nos élites auraient intérêt à ne pas trop râler à propos de la Grèce. Ils éveillent l’attention. Le peuple est américanisé, certes, mais il y a toujours un risque. Il est encore trop proche des partageux qui ont coupé le kiki de Louis XVI.

5 janvier 2015

Le bal des voyous.

Il faut saluer Madame Dominique Demoulin pour avoir fait débattre ce dimanche midi de la nouvelle règlementation du chômage et l’exclusion à dater de ce 1er janvier 2015 d’un nombre conséquent de chômeurs.
La concurrence n’était pas encore revenue de vacances et c’est tant pis pour la RTBF.
Bien entendu, le sort de la plupart des exclus va se trouver dramatiquement assombri par ce nouveau recul des aides que nous devons aux plus faibles d’entre nous. C’est une sensibilité que n’a apparemment jamais eue le gouvernement de Charles Michel. Son représentant sur le plateau, Monsieur Borsus paraissait par moment assez embarrassé des questions que les chômeurs posaient, ainsi que les membres présents des CPAS et des partis d’opposition.
L’espoir de redonner du travail à ceux qui en cherchent par ces mesures, fait partie des grosses ficelles de Borsus. Il est difficile d’imaginer qu’il est plus facile de trouver un emploi lorsqu’on est sans ressource que lorsqu’il reste encore assez de sous dans le portemonnaie pour se déplacer en bus ou en train.
En réalité, ceux qui sont poussés vers la sortie devront se débrouiller seuls et sans aide du FOREM.
C’est une catégorie de citoyens qu’on abandonne, comme on a abandonné les SDF sur les trottoirs. Croit-on pouvoir régler de la sorte le sort de ces chômeurs qui vont se retrouver dans une condition pire que les immigrés recueillis en Méditerranée par la marine italienne, puisque ces immigrés reçoivent des soins, de la nourriture et un hébergement ?
Quand on entre dans ce « dégraissage », le pouvoir ne s’arrêtera pas en si bon chemin, demain, il s’attaquera aux pensionnés, et puis qui encore ?
Il faut faire des choix et la politique n’est pas faite par des enfants de chœur ; mais ceux qui pour protéger leurs privilèges de classe s’attaquent aux plus faibles de nos concitoyens, se déshonorent pour tout autant que l’honneur ait encore un sens pour ces gens là !
Et les plus acharnés sont messieurs De Croo et Michel dont les familles et eux-mêmes vivent et prospèrent depuis longtemps des deniers publics.

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Ce qui n’a pas été dit ou à peine ébauché par Borsus est à peine croyable, tant cela laisse sous-entendre la vilenie des partis de ce gouvernement. Ces partis tablent sur la nécessité de trouver un emploi pour bouffer. C’est-à-dire que De Croo, De Wever et Michel se sont acoquinés sur cette pensée que les chômeurs de longue durée sont des fainéants et qu’en leur retirant le pain de la bouche, ils vont tout de suite se « bouger le cul ».
C’est d’autant plus dégueulasse d’imaginer ce scénario que si on a lu ma chronique d’hier, on arrive à la conclusion que c’est le système libéral à bout de souffle, qui crée du chômage et que mathématiquement, même si, de-ci, de-là, quelques centaines d’emplois pour toute la Belgique ne trouvent pas preneur (il faut savoir lesquels), c’est 600.000 emplois qu’il faut créer.
Or, ils ne pourront pas les créer. Les mesures envisagées ne sont que des sanctions infligées à des pauvres par des sadiques qui palpent au bas mot 20.000 euros à la fin du mois. Ce sont des imposteurs qui font croire n’importe quoi à la population. Je le pense de plus en plus, nos dirigeants, s’ils sont inconscients, sont stupides et il faut les remplacer ou ce sont carrément des voyous, au même titre que des maquereaux qui mettent de pauvres filles au tapin en les battant comme plâtre, pour leur prendre le plus de sous possibles du commerce de leurs charmes.
Madame Dominique Demoulin ne pouvait pas faire que le débat débouchât sur une question capitale. Elle aurait été du domaine d’un autre débat. « Est-ce que l’économie belge telle que nous la trouvons en 2015 pourra – avec le gouvernement Michel – créer 600.000 emplois d’ici la fin de la législature ou, tout au moins, en créer la moitié ? »
Je pense que non.
Et si elle ne le peut pas, et que ce gouvernement en rejette la responsabilité sur l’économie mondiale, de deux choses l’une : la démocratie n’existe plus, puisque le pouvoir échappe aux citoyens. Pour reprendre la main, quelle attitude prendre ?
Faut-il privilégier la lâcheté, se glisser dans le trou et toucher le fond le plus tard possible ? C’est la politique libérale ! Ou dénoncer la supercherie et chercher autre chose ?
On butte toujours sur le même mur : celui de la critique du système !
Et c’est une attitude pour le moins suspecte de voir que ces messieurs de pouvoir tressent des couronnes de laurier à ce qui nous étrangle !
Pourtant, une économie qui produit 600.000 chômeurs en Belgique et 3 millions et demi chez nos amis français, une économie que l’on sait depuis longtemps incapable de résorber ce déficit humain, est une économie qu’il serait temps de réformer.

4 janvier 2015

Aucune nouvelle ?... Okun.

Difficile d’établir le nombre exact de demandeurs d’emploi en Belgique. Officiellement il tourne autour de 500.000. Ce chiffre est un leurre et il est faussé par des exclusions en masse, des arrangements familiaux par découragements et des transferts aux CPAS.
La réalité tournerait autour de 600.000 à la fin de l’année 2014. Les calculs, pour obtenir ce résultat, peuvent provenir d’autres bases de données ou d’autres méthodes.
Plus précises sont les projections qui établissent un rapport entre le PIB et la variation du taux de chômage. Les économistes se servent principalement des règles proposées par Arthur Okun en 1962 et appelées « loi d’Okun ».
En dessous d'un seuil de croissance, le chômage augmente, au-dessus, il diminue. Il y a une différence du seuil de croissance entre les pays et notamment entre les pays de l’OCDE et les autres. Si bien que ces calculs sont empiriques, néanmoins fiables à quelques degrés près.
Pour avoir une vision globale on peut partir de la situation des États-Unis et augmenter ou diminuer le rapport des chiffres, en fonction de la cote des États établie par l’OCDE.
Aux États-Unis, on a établi que pour chaque point de croissance au-dessus de 3 %, le taux de chômage diminue de 0,5 point.

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Une première remarque. La courbe du chômage se modifie aussi à cause d’autres facteurs que la faiblesse du PIB. La démographie en expansion augmente le nombre de demandeurs d’emploi par des nouveaux inscrits. Si le nombre d’actifs croit de 1 %, pour que le taux de chômage ne bouge pas, il faut que le nombre d’emplois disponibles croisse en proportion, à cela s’ajoute la productivité en hausse constante de ces dernières années.
Le correctif de la situation belge par rapport aux USA établirait aux alentours de 2 % le taux de croissance nécessaire pour amorcer une diminution du chômage. Cependant, les projections pour 2015 établiraient un rapprochement des valeurs américaines qui pourrait établir le taux de croissance à 2,5 %.
On est loin du compte.
Le PIB, pour les plus optimistes, tournera autour d’1 % de + cette année.
En conclusion, la croissance belge ne crée pas d’emplois, mais « crée » du chômage.
Les économies proposées par ce gouvernement portent surtout sur des suppressions d’anciens acquis sociaux, le saut d’index, etc. qui vont à l’encontre des dépenses de ménage, donc vont dans le mauvais sens.
L’aide aux entreprises et les cadeaux comme les intérêts notionnels n’ont réussi, jusqu’à présent, qu’à faire perdre de l’argent aux contribuables.
Les réformes sur les dépenses en matière des Régions fédérées et du train de vie fédéral ne sont pas faites. Les Régions multiplient les règles différentes et alourdissent les coûts de fonctionnement (exemples : la création d’un emploi pour Rudy Demotte qui était cumulé avec une autre fonction précédemment, les dépenses et frais pour l’ensemble de la classe politique dirigeante, etc.). Les Régions (voulues par la Flandre principalement) sont des facteurs de dépenses anormales non négligeables.
Reste l’enjeu économique principal qui englobe tous les systèmes à tous les niveaux, dans une perception dite de mondialisation.
Le résultat est accablant. Le système économique n’est plus capable de créer des emplois pour la simple raison qu’il est basé sur une croissance continue dans une perspective globale de consommation, engloutissant des matières premières non renouvelables.
Il est urgentissime d’y réfléchir et d’en finir au plus vite.
Or, si on fait des conférences sur l’environnement, on n’en fait pas sur l’épuisement des richesses, sur les modifications à faire d’urgence au système économique et sur la nécessité de réfléchir au chômage etc. afin de donner au moins à chaque individu un viatique selon ses besoins, par un engagement différent de répartition.
À notre échelle, cela veut dire que le gouvernement de Charles Michel n’a rien compris aux enjeux actuels. Son conservatisme est destructeur. Il lui sera impossible à l’avenir de faire baisser le chômage substantiellement.
Le comble, c’est que la classe sociale qu’il croit préserver, ne sera même pas protégée par sa politique.

3 janvier 2015

Un notaire de province…

Le principal responsable de la poussée des droites en Europe, c’est évidemment la situation économique aggravée d’un chômage massif irréductible. Les victimes de ce carnage auraient dû trouver une gauche socialiste contestant la marche aveugle d’une liberté d’entreprendre hors contrôle démocratique. Hélas ! on en est loin. La démocratie est fatiguée. On est passé à autre chose et personne ne sen est aperçu.
Que ce soit en France où il est aux affaires, qu’en Belgique où il est dans l’opposition, les partis socialistes se sont ralliés à l’économie de marché et donc à la politique libérale.
L’électeur déboussolé a perdu ses repères.
Seul le parti d’extrême droite de Marine Le Pen, en France, propose autre chose. Quelles que soient ses propositions, fussent-elles farfelues, invraisemblables ou irréalistes, par dégoût de la gauche libérale, par dépit d’une droite conformiste, le mouvement électoral conflue vers l’extrême droite.
Cela n’est pas trop important en Wallonie (1), la Flandre voit le phénomène N-VA donner la main au Front National français et conforter la thèse de l’affaiblissement des gauches.
La situation des socialistes français est intéressante, puisqu’elle déteint plus ou moins sur les socialistes de Belgique, avec un certain retard qui s’explique en partie par un mode de scrutin différent.
En analysant la situation politique en France, on peut induire une perspective annexe pour la Belgique.
Le PS français pourrait se retrouver, au scrutin des 22 et 29 mars prochains, sans aucun conseiller départemental dans plusieurs départements.
Le dernier sondage donne le PS en troisième position derrière l’UMP (25%) et le FN (28%), avec 17% des intentions de vote. Dans le Var, la Moselle, le Loir-et-Cher, les Hautes-Alpes ou le Loiret, les socialistes n’arrivent plus à recruter de candidats !
Ce n’est pas tant à cause des mauvais résultats de François Hollande et des prises de positions de Manuel Valls, tous les dirigeants des ministères et de l’Élysée se sont convertis à l’économie capitaliste. Le collaborationnisme culmine avec Manuel Valls qui « aime l’entreprise » et oublie les salariés.
Le PS sait qu'il va perdre ces élections et pourquoi il va les perdre. Cependant, le PS français au pouvoir s’obstine. Peut-être est-il trop tard pour faire machine arrière ?
Depuis quelques semaines monte la peur que le parti disparaisse carrément du conseil départemental, dans les territoires les plus à droite.
Voilà ce qu’encourt le parti au changement des objectifs, hors de la volonté de sa base et de son corps électoral.

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Les nouvelles formes de scrutin établies par l’équipe de Hollande, dans le but de faire monter le Front National et de réduire l’UMP, risquent de faire des ravages au PS, si le parti n'est que la troisième force au niveau national. En effet, ce mode de scrutin amplifie les résultats « moyens » au détriment des « petits » scores. Le PS en est à craindre de tomber bien bas.
Si mes souvenirs sont bons, en juin prochain aura lieu le congrès du PS. Les collaborateurs du courant Hollande-Valls affronteront le courant Hamon, Montebourg, Filippetti.
Si d’ici là, le chômage et la situation économique de la France ne sont pas favorables à l’équipe gouvernementale, le PS risque de voler en éclats.
Les paris sont ouverts. Les nouveaux alliés du capitalisme mondial ne pourraient être qu’un avatar honteux du socialisme.
Si le courant Hamon-Montebourg devait l’emporter en France, l’effet s’en ferait sentir jusqu’en Belgique. Les positions de Di Rupo en seraient fragilisées. Il serait peut-être remplacé par un tour de passe-passe dont le bureau est coutumier. Laurette Onkelinx aurait toutes ses chances plutôt qu’un Magnette, créature du stratège montois.
Dans l’immédiat, si le PS avait offert un autre visage que celui d’un président ressemblant à un notaire de province et tenant des propos de tabellion, Charles Michel aurait regardé à deux fois avant de saigner le peuple !
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1. Le socialisme de collaboration libérale s’est maintenu en Wallonie pour les différentes raisons déjà évoquées dans d’autres chroniques. Di Rupo a accentué la tendance, et cependant les pertes en voix sont minimes. Cela est dû probablement à l’absence d’un leader charismatique comme Bart De Wever en Flandre et à la disparition d’un nationalisme francophone en Wallonie, ce dont personne ne se plaindra, dans la mesure où cette disparition n’attente pas à la dignité des Wallons.

2 janvier 2015

Pièce en quatre actes.

On a choisi à l’Europe Jan Jambon (N-VA) pour décourager les candidats au djihad ! L’Orangiste va mettre sur pied "une opération de contre-propagande". On veut bien que l’Europe se « droitise », mais quand même, qu’on ait choisi un nationaliste flamand pour cette mission est étonnant. Il est vrai que les techniques de propagande de la N-VA sont des modèles du genre. Et qui mieux que ceux qui les ont inventées, auraient les clés pour les démonter ?
Le message d’appui de Charles Michel ressemble au mode d’emploi des produits de dératisation. Son néologisme "La déradicalisation » est si proche qu’on voit Jean Jambon saupoudrer les couloirs des cercles djihadistes de poison anti Daech. Qu’il en garde un peu pour dans quatre ans quand il sera à nouveau question du communautaire, on n’en serait pas surpris. Reste que le gros du contingent pour la Belgique vient de Flandre. Serait-ce la survivance d’un certain Nationalsozialismus des adolphins de 40-45, qui des engagements sur des idéaux dépassés, n’aurait conservé que les engagements ?

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En 1995, l’OMC a succédé au GATT. Son directeur général basé à Genève, comme il se doit, s’est vanté que l'OMC "a beaucoup fait pour l'économie mondiale au cours de ces 20 dernières années". Quelque coups de trompette plus loin, le même s’exclame " L’OMC a contribué de façon importante à améliorer les relations commerciales entre les nations; alors que l'économie mondiale est plus interconnectée que jamais, il est difficile d'imaginer un monde sans OMC".
À considérer le niveau d’emploi et la rémunération moyenne des travailleurs européens avant l’OMC et après qu’elle ait succédé au GATT, beaucoup d’économistes n’ont pas du tout difficile d’imaginer un monde sans OMC. Pour ma part, voilà 8 ans que je m’y suis résolu, dès la parution des premières chroniques de ce blog.

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On a procédé à des subterfuges pour remplir quand même les gazettes pendant les réveillons. Les feux d’artifice, les douze coups de minuit, les bains en eau froide et les grands et petits potins n’étant pas suffisants, le dernier bodosse de la rédaction disponible a élaboré au Soir la liste des personnages qui ont marqué l’année 2014 en Belgique.
Trois MR se classent dans les 30 premiers.
Outre que les critères sont une belle foutaise, il ressort que seuls les « gens dont on parle » et qui n’ont rien à voir avec le mérite, ni avec les grands services qu’ils ont rendus à la nation, font partie du panel des bien placés pour... L’immense majorité des Belges, leurs capacités et leurs apports à l’intelligence collective du pays sont complètement ignorés du bodosse du Soir.
Si bien que Charles Michel se hisse sur la troisième marche du podium. Ce qui est douloureux pour Reynders qui n’occupe que la 20me, talonné par le « Petit » Chastel, comme l’appelle familièrement les deux autres, qui lui occupe la 28me place. Il faut dire que Stromae bat tout le monde, ce qui relativise l’exercice bouche-trou de la gazette.

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Le discours de Hollande de fin d’année est un grand classique du genre. Depuis trois ans on est habitué à voir arriver l’inverse à ce que le président raconte.
En Belgique, cela ne se vérifie qu’avant les élections. C’est ainsi que le plus fort en position inversée est justement le 3me sur la liste des personnalités du Soir, Charles Michel, l’homme qui ne voulait surtout pas entendre parler de la N-VA et qui parle à l’oreille de Bart De Wever depuis trois mois.
Les discours soporifiques, pour nous, c’est plutôt le roi qui s’en charge à la Noël.
Reste que le baratin façon Hollande est à la hauteur de sa célèbre anaphore « Moi si j’étais président ». Prendre de la hauteur quand on sombre dans les sondages (que n’a-t-il confié sa propagande à un journaliste du Soir) est un risque pour 2015 !
2014 est son annus horribilis, un catalogue de désastre sur tous les plans économique, politique, et personnel. Plus déterminé que jamais pour ses troisièmes vœux, on s’attend déjà pour les quatrièmes, qu’il prenne tellement de la hauteur qu’il disparaisse à la vue de tous pour le cinquième.

1 janvier 2015

Présentation des vœux.

Décidément, je suis mal à l’aise à la pensée de ces nombreux exclus du chômage au 1er janvier. C’est comme si j’avais prêté la main à cette infamie et signé cette loi à côté du paraphe royal.
Et d’un autre côté, puisqu’on nous dit que les riches progressent et qu’ils détiennent 65 % de la richesse en Belgique, ils ont fait un pas vers les 100 % et nous vers la raison majeure de nous en débarrasser. Donc, de ce point de vue, c’est bien. Mais qu’on ne tarde pas trop à les sortir à coups de pied au cul.
J’ai une certaine affection pour les radiés du chômage pour de multiples raisons, justifiées par le cynisme des truands à 20.000 euros minimum qui ont voulu ce crime.
La production pléthorique des objets les plus divers, par des techniques performantes, éloigne à tout jamais une partie de plus en plus importante d’adultes du travail. Le chômage de masse fait désormais partie de ce système économique.
En détruisant l’État providence au nom de l’efficacité économique, les ministres ne voient pas qu’ils détruisent aussi le lien social qui faisait cohabiter riches et pauvres.
L’ouvrier tolère les riches, à condition qu’il ne soit pas trop pauvre ou qu’un CEO ne s’inscrive pas sur les feuilles de paie comme valant 300 ouvriers à lui tout seul.
Que va-t-il se passer pendant cette législature ? Mais le détricotage de ce lien va se poursuivre. Si bien que ce sera pire encore la législature suivante, même si un PS prenait la succession de Charles Michel.
Certes, le Belge est placide, jouisseur et peu contrariant vis-à-vis du pouvoir. Il aime les riches à condition de pouvoir en devenir un. Mais on ne peut pas envisager un avenir avec 500.000 chômeurs officiels, 600.000 demain et ainsi de suite. Il arrive un moment où cela devient insupportable.

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Le pouvoir a ses raisons, la plus essentielle ce sont ses privilèges, vient en suite la crainte d’une grève générale qui se termine en émeute. La dernière de décembre 2014, s’est bien passée. Au fur et à mesure de la misère montante, il n’est pas dit que les suivantes seront respectueuses des lois, si elles n’entraîneront pas des mouvements de foules irrésistibles.
Certes, celui qui est accablé de misère manque de ressort. Les syndicats le savent bien. Il est difficile de rassembler les chômeurs, quoiqu’on y trouve des militants courageux.
Mais, c’est comme du lait sur le feu. On ne voit rien en surface. Brusquement, le liquide bout et sort de la marmite.
Les bienheureux du système sont rassurés par le calme apparent. L’activité semble normale. On n’a jamais acheté autant de bagnoles. Les gérants des commerces de fringues respirent. Ce n’est pas cette année que la Marque les jettera à la rue, pour un autre gérant moins onéreux.
Les caïds de la politique et du business se font des couilles en or. On les invite sur les estrades du bon chic, bon genre. Nous payons les factures et tout se passe selon les lois qu’ils font eux-mêmes.
Les super-friqués n’ont même plus besoin de paraître. Ils tirent les ficelles de la vie économique et conditionnent leurs amis politiques à jouir de la même existence qu’eux.
Les pauvres, on ne les voit pas. On les ignore dans les taudis des quartiers « sensibles ». Les mansardes regorgent d’une population mélangée qui compte autant de belges que d’étrangers. Tant que les premiers se croient les victimes des seconds, les autorités sont satisfaites. Qu’ils se bouffent entre eux. La télé ne mentionne jamais rien, sauf les SDF qu’on retrouve mort sur un trottoir.
Puis, un beau jour, sans qu’on sache pourquoi, le lait sort de la marmite.
Les classes dites moyennes (d’entrée de gamme) sont réduites à la soupe à l’oignon et au lard une fois par semaine. Ça sent mauvais, même pour Charles Michel et l’autre rigolo Bart de Wever. Ils perdent de la clientèle. Les exaltés s’évaporent. Derrière Borsus et Bacquelaine, il n’y a plus que des bourgeois stupides ! C’est bref, brutal, irréfléchi comme toutes les douleurs diffuses dont on ne peut remonter à la source.
Les réactions de ceux qui « comptent » sont à la mesure de la trouille qu’ils ont.
« Casseurs, voyous, boue des trottoirs, lie du peuple » sont généralement des mots répercutés par les gazettes et les journalistes sortis de l’ULB. La brigade des gens heureux sort ses porte-drapeaux. De Brigode et Darhmouch parlent de la Belgique les larmes aux yeux..
Ils l’on échappé belle. Ce n’est pas encore cette fois…
Bonne année et allez-en paix. La vie est belle. L’Europe est la guirlande de l’arbre de Noël.
La connerie générale protège les « valeurs » de la Belgique « éternelle ». !