À Liège, sous-préfecture wallonne.
Après avoir glissé (depuis longtemps) de « Camarades ! » à « mes chers amis », Élio de Mons était en visite à Liège, ce samedi matin, le temps d’un petit discours. La nouveauté, c’est qu’il martèle le « mes chers amis » à la façon de Josly Piette, l’ancien secrétaire général de la CSC, grâce auquel, Josly de la Basse Meuse a fait une carrière qui l’a conduit jusqu’à devenir un ministre éphémère, en remerciement des services rendus au CDH.
Que le raïs du PS s’en soit inspiré, ce serait plutôt pour regrouper autour de sa personne la « classe moyenne » du parti, en général les cadres, pour stigmatiser la montée de Hedebouw qui lui taille des croupières sur sa gauche.
La salle a fait « oui-oui » puis s’est rendormie satisfaite.
L’affaire de Charlie-Hebdo a regonflé les socialistes français autour de leur président. En Belgique, Charles Michel est soulagé du poids des revendications sociales par l’avalanche des nouvelles alarmantes du terrorisme. La harde se resserre autour du grand cerf. À cette occasion, les gens se sont aperçus que Reynders avait une demi-tête de moins que son président, voilà qui est moche, dans la société du paraître !
Pour en revenir au vaticinant Liégeois d’un jour, Di Rupo sent le besoin d’exister. Avec des événements qui laissent face à face terroristes et ministres concernés, ce n’est pas facile. Le monument montois de 400.000 €, ça met le sapin hors de prix.
Il a donc discouru à la belge : modérément confiant, mais foutrement patriote. Le citoyen lambda lui fait confiance… entre beaufs !
Son vice dans le discours, on ne saurait dire s’il y est tombé ce matin (il me semble que oui), c’est d’oublier ce que Flaubert a écrit dans le dictionnaire des idées reçues à propos d’adolescents : dire « jeunes adolescents », c’est un pléonasme.
Comme il est lui-même redondant, qu’il l’ait dit ou pas, en champion du genre, il l’a probablement balancé.
Tout cela n’est évidemment qu’enfantillage, juste pour faire croire qu’il est encore vert et qu’à 64 ans il en paraît 50 et qu’on a bien fait de le réélire et que, même après 70 ans, il sera toujours vert. C’est sans compter que Laurette Onkelinx n’a que 7 ans de moins que lui et si le jouvenceau quasiment septuagénaire à la fin de son mandat, se représente encore, madame Onkelinx pourra se brosser pour la présidence. Ce sera pour Magnette. Depuis que le notaire capée à la manœuvre, le PS a le roulis.
Les membres « importants » de la liégeoise mouvance, les yeux dans le vague, supputaient les chances de la pétroleuse au fil du discours ou comme le bourgmestre Demeyer, carrément clos, pour un petit voyage intérieur.
Élio le mondialiste n’effraie plus le capital, comme il ne rassure pas ceux qui ont toujours en tête que le socialisme, ce n’est pas ça !
Monsieur-Monde, comme à son habitude, mélange le sirop d’érable et la vinaigrette, confondant de plus en plus ses vues personnelles, avec le centre droit.
On aurait dit Lutgen irrité de la présence de Joëlle Milquet.
Bien entendu, le mage de Mons fait son affaire de réduire à rien le terrorisme… au PS, parmi ses nombreux électeurs musulmans. Il croit tellement en l’intégration, qu’il a poussé son compère Rudy Demotte à créer prochainement « un Institut de formation des cadres musulmans » !
On ne sait pas si ce nouveau produit sera exclusivement réservé à renforcer le cadre du parti, pourtant déjà bien fourni en l’espèce, ou si c’est afin de sortir des ghettos d’écoles professionnelles (allez, je vais dire comme lui) les « jeunes adolescents » de la misère sociale ! Parce que, si c’est le cas, la discrimination qu’il fait, à l’encontre des jeunes Belges hors influence du prophète favori de Charlie-Hebdo, est proprement scandaleuse.
Je n’aime pas l’association de deux mots « con » et « vieux ». Mais dans son cas, la tentation est grande d’appeler ce notaire de la faillite socialiste « vieux con » ! Et je n’y puis résister.