Les toqués de Tocqueville.
La dernière horreur en date de Deach : l’assassinat par le feu du pilote jordanien, est peut-être l’excès de trop qui va faire chavirer la barque de cet émirat de voyous.
Il se pourrait que ces gens ne soient plus fréquentables par personne et on pourrait penser que leurs jours sont comptés.
N’en a-t-il pas toujours été ainsi dans l’Histoire ?
Il y a finalement quelque chose chez l’homme de bon qui finit par émerger de tout pour condamner ce qu’il a produit de pire.
C’est une bonne nouvelle que nous traînons depuis notre descente des arbres d’Afrique et que nous oublions trop souvent.
N’est-ce pas le philosophe préféré du MR, Alexis de Tocqueville, qui fut en ce domaine le dernier monstre a oublié très vite (hélas ! il y en eut des paquets d'autres par la suite) et que pourtant Didier Reynders vénère avec la foi imbécile du charbonnier ?
«La race européenne a reçu du ciel ou a acquis par ses efforts une si incontestable supériorité sur toutes les autres races qui composent la grande famille humaine, que l'homme placé chez nous, par ses vices et son ignorance, au dernier échelon de l'échelle sociale est encore le premier chez les sauvages».
Cette citation montre Tocqueville en entier.
Voilà qui est accablant pour les continuateurs de son « œuvre »; car du XVIIIme siècle à nos jours, c’est de ce courant libéral qu’ont surgi le communisme et l’islamisme intégriste, le premier poussé par les excès de la logique capitaliste et le second par une foi démesurée de l’absolutisme des religieux.
Même si le point de départ de ce dévoiement libéral, n’est pas Tocqueville, mais Locke, la chaîne est ininterrompue de penseurs modérément à fortement racistes, si on étend à ce mot le mépris des classes inférieures à la couleur de la peau.
On le voit très clairement dans ce que le mouvement libéral suggère de mesures pour sortir de la crise de la dette.
Si le libéralisme place la liberté de l’individu au centre de ses préoccupations, comment se fait-il qu’il en exclut le plus grand nombre ?
Étend-on la logique du mérite à celui du banquier, de l’héritier ou du CEO qui se « font » le salaire qui va jusqu’à celui de trois cents ouvriers ?
Sans revenir au Moyen-âge, comment comprendre que c’est au nom de cette liberté-là qu’on asservit encore des peuples entiers à des productions exportées, c’est-à-dire qui ne bénéficient même pas aux producteurs ? Et que dire des expropriations systématiques au nom de l’intérêt privé en Amérique du Sud et au nom de la politique d’implantation des colons juifs en Palestine ?
Quel est le rapport de MM. les libéraux du MR avec le système libéral ? Sinon, l’absolu accord de principe qui fait de nos libéraux les complices des génocides, des expropriations illégales et des basses manœuvres d’appropriation des sols.
Car ces gens ont tout gobé et gobent tout encore de l’esclavagisme des colonies, aux théories raciales justificatives de Grotius à Jean Tirole, même si ces procédés anciens d’exploitation ne sont plus de saison et que le langage d’aujourd’hui est quelque peu différent, sous le couvert hypocrite de l’offre et de la demande.
Selon eux, la société civile triompherait de la lutte contre le despotisme grâce au libéralisme, alors qu'il développe en même temps l'esclavage-marchandise sur une base sociale et raciale, dont les politiques libérales d’aujourd’hui sont les purs produits.
Le libéralisme ne peut se comprendre sans son efficacité pratique liée aux intérêts matériels.
Il n’en demeure pas moins que les principaux acteurs de cette efficacité sont dans ce système considérés presque comme du bétail humain.
Le libéralisme relierait l’esclavage antique qui est une servilité subie à l’esclavage moderne qui est une servilité consentie.
On voit bien où ça coince de nos jours, dans les bureaux de l’emploi, la notion du travail consenti devenant, sous peine de sanctions, le travail obligatoire.
Qui ne voit l’intérêt libéral de profiter de la menace terroriste, d’encadrer les classes populaires – c’est-à-dire les réserves d’esclaves – dans la vie publique ? Le discours d’un Alain Destexhe en est tout imprégné.
Sous prétexte de la dangerosité d’un populisme activé par les ennemis du système libéral, le prolétariat métropolitains est jugés incapable de raisonnements « sains », c’est-à-dire libéral, et donc contraint sous prétexte d’une démocratie orientée, à suivre ses suborneurs, dans leur interprétation du vivre ensemble.
La démocratie ne vaudrait que pour l’accès aléatoire au statut de la bourgeoisie ?
Voilà qui est bien illusoire pour dix millions de Belges !