Triomphe de Bacq à Eupen !
C’est fou : il n’arrête pas. ! Il faut croire que l’argent le dope pour travailler. Travailler, il ne sait plus s’en passer, tant ça lui rapporte de gloire, de revenu et d’honneur. À tel point qu’on ne sait pas s’il travaille parce qu’il aime l’argent ou parce qu’il aime le travail pour la grandeur du geste.
Les deux, mon général.
C’est le cercle vicieux.
Notez qu’il y a bossé et bossé. Lui ne travaille pas pour des ronds de serviette. La considération d’abord, par la hauteur du salaire.
Ce n’est pas vraiment une lumière, il a toujours manqué d’un peu de raisonnement ; mais il y a dans son regard, un rayon bleu qui fascine la bonne bourgeoisie. Il finira par avoir sa statue à Chaudfontaine avec gravé sur le socle « À notre bon docteur en reconnaissance des services qu’il nous a rendus à un tarif supérieur à celui de la mutuelle, par principe et dévouement libéral ». En reconnaissance de quoi ? Les cumuls dont il est un parfait gourmand, un insatiable amoureux de la prescription, un indéfectible du bon prix de la consultation, à défaut du juste prix, comme sur TF1, jadis ! Bref, un inconditionnel des homes, qu’il écume à coups de stagiaires, qu’il rançonne en fin de journée.
Aussi ne faut-il pas demander à cet homme parfait d’arrêter l’une ou l’autre source de revenu pour se consacrer sérieusement à son job de ministre.
Il est comme un personnage de Molière : sans sa cassette, il est perdu.
Esprit universel, il embrasse tout en même temps. Sa force d’esprit est telle qu’il lui faut cinq minutes pour trouver une mauvaise solution, là où vous mettriez trois heures pour une bonne !
Malgré tout, il lui reste du temps libre, beaucoup de temps libre, malgré ses « écrasantes » tâches !
Le ministre fédéral des Pensions, Daniel Bacquelaine, était à Eupen à l'Hôtel Bosten, où il donnait une conférence dans le cadre de "la semaine libérale", lundi soir. Sujet « On peut très bien vivre avec 650 € par mois ».
Il adore ce genre de célébration de son génie. Le verbe est son domaine favori. Il pérore sans reprendre son souffle et aussi longtemps qu’on le souhaite, mais à une seule condition « qu’on n’interrompe pas le flux de sa pensée en mouvement ».
L’estrade est à lui. Il domine l’assemblée. On le présente, immodeste il pense qu’il n’en a pas besoin. On le connaît dans les salons de la bienséance et du bon ton.
La salle est bien chauffée, l’ambiance est agréable, puisque c’est pour les bleus, il se défend de prendre l’enveloppe qui finira pour les œuvres de la Commune, dans un geste large, pour qu’on le sache.
Rien que des amis, des vieilles relations, d’autres moins reconnues qu’il fait semblant de reconnaître. Quand on lui dit le nom, alors il se rappelle tout. Ça lui revient d’une traite…
Mais voilà que pour une fois l’ordonnancement n’est pas ce qu’il aurait dû être.
A son arrivée, il a été accueilli par des militants de la CSC et de la FGTB qui lui ont lancé des œufs et du ketchup, rapportent plusieurs médias.
Vous vous rendez compte des malotrus ! des malfaisants !
Alors qu'il venait donner une conférence quasiment gratuite à Eupen dans le cadre de "la semaine libérale", 200 militants de la CSC et de la FGTB qui n’étaient même pas invités avaient les poches remplies d’œufs, et sous les plastics verts et rouges, des tubes de ketchup !
Le respect fout le camp, madame !...
Les mesures du gouvernement fédéral et notamment contre la réforme des pensions ne plaisent pas à la rue ! Alors, qu’à l’hôtel, on n’attendait que ça !... des bonnes réformes pour mettre à sec la gueuserie des plus de 65 ans, suceurs de sous, comme jamais on n’en vit sous les lustres dorés de la bonne bourgeoisie.
Pour éviter les débordements, les forces de l'ordre ont temporairement fermé la route et des policiers supplémentaires ont été appelés. Ah ! mais, qu’est-ce que vous croyez.
Vers 20 h 30, le rassemblement s'est disloqué dans le calme, alors que la conférence était en cours et au moment où le Ministre s’enthousiasmait du rôle capital de sa personne dans ce gouvernement, tellement meilleur que le précédent !
Personne ne lui a demandé si la prochaine fois, il ne préférait pas des tomates au ketchup, c’est quand même plus naturel, non ?