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Une provocation.

L’obstination de Charles Michel à supprimer une tranche d’index est proprement étonnante. Non seulement, elle ne toucherait les travailleurs et les pensionnés qu’en 2016, et encore ce n’est pas sûr, mais selon les partenaires sociaux, elle n’aurait que peu ou pas d’incidence sur l’économie.
Préjuger de la situation économique pour l’année suivante est la gageure à laquelle personne ne se risque et surtout pas les économistes des banques qui sont devenus nos experts dans les médias. Le gouvernement, au contraire, y perçoit la poursuite de la crise et le déclin industriel. Voilà bien une vision d’un pessimisme rare. Ce n’est pas la meilleure façon de rétablir la confiance, surtout qu’officiellement, Michel prédit la reprise.
À moins… que Charles Michel soit convaincu de ne pouvoir changer de politique sous la pression des Flamands et des financiers européens.
Voilà qui remet en cause l’incroyable montage de ce gouvernement presque structuré complètement autour des revendications économiques de la droite flamande.
C’est bien le drame de cette Suédoise. Michel a fait le pari de faire oublier la promesse de la N-VA aux électeurs flamands de rendre la Flandre indépendante.
Pour cela un gouvernement entièrement tourné vers la Flandre et un ancrage des leaders de la N-VA dans les rouages de la démocratie gouvernementale à Bruxelles, dans le secret espoir de « plonger » les membres de ce parti dans les délices des emplois hautement rémunérés de la démocratie parlementaire. Le MR compte sur le découragement des pointus devant « l’avachissement » de leurs élites et ainsi bénéficier d’une baisse sensible de la popularité de la N-VA en Flandre.
Un pari risqué, dont le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il tient pour négligeable l’opinion des Francophones.
Ce n’est pas parce le nationalisme wallon a été tué par le PS que les Flamands vont cesser d’user et d’abuser de leur force numérique pour prendre ce que bon leur semble chez le garde-meubles Michel. La veulerie et la passivité ont des limites, même en Wallonie. Parfois, des personnes faibles se rebiffent. Sans autre alternative, le lâche peut soudainement se montrer courageux.

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Charles Michel a pu compter jusqu’à présent sur la passivité des partis wallons pour maintenir à flot son équipe déséquilibrée. Étrangement, le PS à la manœuvre contre le saut d’index l’arrange bien. Le communautaire est pratiquement enterré. Seuls les Flamands de la N-VA se dispensent d’en tenir compte.
Tant que le PS est assis sur le couvercle de la marmite communautaire, ça va.
Mais jusqu’à quand ?
Le jeu de Bart De Wever est de pousser le cochonnet de plus en plus loin. La couche supplémentaire de misères faites aux chômeurs, c’est de son crû. Comme Di Rupo avait mis la première couche, le PS fait profil bas. On voit bien que l’affaire des prépensionnés est déjà plus sensible. Reste encore à trouver quelques mesures de plus, toucher aux pensions par exemple, pour ressusciter le passif entre les Régions.
Charles Michel en tremble. Ses jours sont comptés. Son gouvernement est factice, mais il a le mérité d’exister. Heureusement que les médias se sont refilés la consigne : surtout pas d’affaires communautaires ! Les Francophones naviguent sur un océan d’injustices, mais le rafiot est à flots. On ne sait pas où on va, l’Europe non plus d’ailleurs.
Ce gouvernement est le premier à avoir donné tous les postes régaliens aux Flamands et pire, offert les plus sensibles à la N-VA.
Jan Jambon, Vice-Premier ministre, Ministre de la Sécurité et de l'Intérieur N-VA ; ministre de la Justice, Koen Geens, CD&V ; Maggie De Block, ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, Open VLD ; Johan Van Overtveldt ministre des Finances, N-VA, Steven Vandeput, ministre de la Défense, chargé de la Fonction publique, N-VA, etc. cette liste, on ne s’en lasse pas ! Certains noms, dans ce florilège, sont en eux-mêmes une provocation linguistique !
On danse sur un volcan, mais on danse…

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