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Feu sur l'université !

Les élites sont débordées par le numérique ! Cela devient difficile pour elles de le prendre de haut en racontant des conneries dont on peut vérifier ipso facto sur Internet, la véracité ou la fausseté.
Tout devient suspect, aléatoire, objets de controverses.
L’université est une passoire. Les mémoires et les thèses donnent des titres de « docteur » gros comme le bras repris de Wikipédia et des blogs d’anonymes. Même les profs s’y mettent. Quand jadis ils prenaient le temps des vacances pour préparer quelque chose de pédagogiquement correct, certains plongent sur la Toile huit jours avant la rentrée, et les voilà à peu de frais à gonfler leur ego sur l’estrade aux vanités du grand auditorium.
Idem, pour nos artistes du politiquement correct, à vingt mille minimum le mois qui organisent la démocratie pour nous. Manque de bol en 2015, leurs propos se conservent indéfiniment sur Internet, avant et après les élections. C’est dire comme ils sont coincés dans la course à l’électeur. C’est même ça qui fait détester Charles Michel aujourd’hui !
La foi en ces histrions « magnifiques » fond comme neige à l’équateur. Ils y pensent chaque matin en nous rasant sur notre chaîne favorite. Heureusement qu’ils ont des chevau-légers du genre Gerlache pour nous traiter d’incroyants populistes. Mais pour combien de temps ?
Reste la « fine » érudition qui jusqu’à présent ne coule pas de l’ordinateur. Mais celle-là qui s’en occupe ? Tellement peu de gens que personne ne s’en aperçoit.
Ceux qui cherchent un petit détail, une note rarissime, un jugement hors contexte, peuvent toujours se brosser, Internet n’est pas fait pour ça. De toute manière, ce n’est pas cette ultime résistance qui donne des diplômes.
Des startups du numérique et de l’économie collaborative, à la suite des grands questionnements se sont créées qui correspondent à la suspicion généralisée des Institutions et de l’économie mondialisée. Le business gamberge pour faire passer « honnête et moral », le trafic honteux étiqueté « liberté d’entreprendre » et booster le PIB.

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Très peu d’intellectuels s’intéressent de près à un mouvement qui risque de les emporter. C’est en finalité le citoyen de base, l’exclu d’avance, y compris de la liberté d’expression, qui montre le chemin aux politiques.
Il est logique pourtant que les milieux intellectuels qui battent actuellement des records de conformisme, s’inscrivent en rivaux des citoyens, à partir du moment où ces derniers ne sont plus les électeurs dévots et résignés.
– Quoi !... quoi !... ronchonne l’intelligentsia officielle, nos paroles ne sont plus d’évangiles ? On ose suspecter nos connaissances et nos raisonnements !
L’incapacité de l’élite à s’adapter ne date pas d’hier. Elle remonte à Platon et Aristote. Qui a fréquenté les deux sait d’emblée que c’est Aristote le moderne. Pareillement entre Rousseau et Condorcet. Celui qui a chanté que c’était la faute à Rousseau n’avait pas tort. Qu’ils soient de gauche ou de droite, le personnel en place est avant tout conservateur.
Tout le monde sait que l’innovation décisive proviendra de l’extérieur du système.
Laure Belot a mené une enquête sur une partie des intellectuels au pouvoir. Elle s’accorde avec Martin Heidegger « la science ne pense pas. Refermé sur lui-même, le monde de la recherche n’a pas su être réceptif aux bouleversements majeurs en cours. Prises de cours, les institutions publiques accusent un net retard. Cette génération se trouve coincée dans une société ankylosée, inadaptée à la révolution numérique. »
Les nouveautés en matière de technologie qui devraient normalement soulager l’humanité dans son travail et augmenter les rémunérations de tous, se heurtent aux propriétaires.
Je me suis moqué bien à tort et je le regrette, du mouvement « Tout autre chose » connu en Flandre sous le nom de "Hart Boven Hard" qui se voit comme un antidote à la "résignation ambiante", un peu à la manière du mouvement des « Indignés ». C’est un lecteur, Monsieur Reiter qui me l’avait fait remarquer. Eh bien ! il avait raison.
Un mouvement local, par la force des réseaux sociaux, peut rapidement devenir mondial. La parole est désormais aux politiques, s’ils veulent continuer d’exister.
Du numérique va peut-être sortir une élite mondiale, dont les pouvoirs politiques et économiques devront tenir compte.
L’université est désormais dans la rue et à portée des clics.
Cette révolution aura déjà permis un constat, si la connerie est à tous les étages, l’intelligence y est aussi.
Il va falloir trouver autre chose que du papier officiel pour les départager.
Et ça, c’est inédit.

Commentaires

Un grand merci pour vos articles, votre Majesté. Ca fait du bien au cerveau.
Mais, petite suggestion, pour soulager nos yeux, choisissez une police avec empattement qui permet à l'oeil de s'appuyer sur la ligne de base (Times New Roman est idéal) ainsi qu'un interligne d'au-moins 1.15 (1.25 est idéal avec Times). Dans le même ordre d'idées, et même si le fond rouge est raccord avec vos opinions, le contraste est assez douloureux pour les yeux. Merci d'avance.

Je vais étudier le problème.
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