La tendance est baissière.
Seulement 75.000 personnes ont voté sur les motions au PS. Le nombre de militants s'effrite depuis vingt ans.
– Tu parles du PS de Di Rupo, mec ?
– T’as déjà vu qu’on présentait des motions au PS belge ? Ici, c’est le marquant qui cause et les autres applaudissent. Non. J’te parle du PS français.
Quoique ce soit le succès de Cambadélis et du président Hollande, cette motion A, à plus de 60 %, la presse comme les militants ne parviennent pas à y voir un satisfecit décerné à la majorité au pouvoir.
C’est tout au plus une étape franchie pour une reconduction des mêmes à un second mandat, avec une grande inquiétude pour les étapes qui restent à franchir, afin de finir dans les deux finalistes au second tour.
Si Hollande ne parvient pas à rassembler les Écolos et les Communistes sous son nom à l’élection de 2017, il ne figurera même pas au premier tour !
Pour Poitiers, lieu du Congrès, ce sera de voir de moins en moins de militants au PS, même si dans la foulée de l’adoption de la motion A, le Congrès va réélire Jean-Christophe Cambadélis au secrétariat du parti. D’abord les chiffres : sur 130.000 adhérents appelés à départager les quatre motions, seules 75.000 ont participé au vote ! Les autres sont partis voir ailleurs ou même s’ils sont restés, ne se sont pas déplacés pour ajouter leurs voix à une mascarade.
La rose fane sur pied !
On dira « ouais, c’est comme ça partout en Europe, la gauche recule ».
Sauf que si la gauche recule, c’est en grande partie à cause de ceux qui se disent de gauche et socialistes et qui cautionnent une politique de droite de leurs leaders depuis 2008, pour sauver les banques.
On ne va pas faire le rappel de ce qu’était jadis le PS, comme France Info l’a fait hier, 280.000 adhérents en 2006, soit plus de deux fois plus que pour ce congrès, cela ferait trop mal aux vieux militants sincères et complètement abasourdis. Trente ans que ça baisse. Alors, c’est chouette pour les dirigeants actuels d’esquiver les responsabilités et remonter jusqu’à Guy Mollet pour en chercher les causes.
La participation de ceux qui restent baisse aussi. On ne se contente pas d’affirmer qu’on n’est pas d’accord tout en restant affiliés, on boude les réunions et les motions.
En adoptant la social-démocratie comme crédo, on peut dire que cela n’a rien d’exaltant, ni même de socialiste, disent de plus en plus de gens au PS et en-dehors du PS.
Bref, il n’y a plus que François Hollande et la rue de Solferino à croire en leur « socialisme ».
Qui sont ceux qui restent et qui sont ceux qui s’en vont ?
D’après un sociologue, ce sont les mêmes ! Seules une petite différence crée parfois l’élément subjectif pour rester ou partir. Ce parti était aussi et avant tout clientéliste. On adhérait au PS parce qu’on avait à y gagner une fonction, un avantage, un loyer social, dans une commune dirigée par un socialiste. C’est la dégringolade des élus, le château de carte s’effondre. Les socialistes ne sont plus les maîtres du jeu dans beaucoup de cas. Ils ont été battus par le Front National ou par l’UMP !
Les ouvriers ne sont plus la base traditionnelle du parti. Ils ont déserté en masse dès la défaite de Ségolène Royal face à Sarkozy. Son restés les bobos, les cadres et les intellectuels rive-gauche.
Plus généralement, on assiste en France ce que l’on constate en Belgique, à une désaffection de la politique. Le coup du compromis qui nous empêche de réaliser le programme de l’élu, ne prend plus.
Les groupes de pression, des intérêts momentanés, et les associations de consommateurs remplissent des salles, que les meetings politiques ne parviennent plus à faire.
Le SPD allemand avait près d’un million d’adhérents au milieu des années 1970, il en a désormais moins de 500.000.
Le Ps français comme il est parti vers un congrès bidon peut encore descendre. Il pourrait même presque disparaître, si la vie des français ne s’améliore pas et que le chômage poursuit ses ravages, malgré le redémarrage de l’économie.
Un parti de gauche ne peut se passer d’une base militante forte. Les énarques, s’ils prennent les bonnes planques ne représentent pas les militants pour défendre au mieux leurs intérêts. C’est bien simple, ils ne les connaissent pas.
C’est intéressant de suivre le PS français, il est souvent le devenir du nôtre.