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Quelqu’un a une idée ?

C’est reparti sur le nucléaire, à propos de Doel 1 et 2.
Ce mardi ça a cancané ferme dans les couloirs. En séance ce sera Marghem (MR) contre Nollet (Écolo) et Calvo (Groen).
Marie-Christine et Jean-Marc ne se quittent plus. Ils s’envoyaient des vannes ce dimanche encore devant tout le monde à la télé.
Ce conflit est d’un grand ridicule et je m’expliquerai là-dessus, après avoir dit un mot des arguments des deux parties.
Que nos centrales « spéciales » soient périmées ou encore capables de faire bouillir la marmite nucléaire est un faux débat. Il importe avant tout qu’elles puissent encore éventuellement le faire sans risque pour les riverains.
On sait que tout bâtiment, toute construction vieillissent et que ce vieillissement endommage les parois, fissure le béton, etc. Avant de décider quoi que ce soit, des experts ont-ils évalués la capacité des installations pour au moins une décennie supplémentaire ?
Y-a-t-il quelqu’un capable de nous dire, à l’heure actuelle, qu’elles sont sans risques ?
À noter qu’en cas d’alerte grave, il n’y a aucun plan pour l’évacuation des populations et pour cause, il est impossible de déplacer cinquante mille personnes d’un coup en Belgique et ailleurs.
Ici, c’est Nollet qui marque un point. En 2009, l’Agence de contrôle nucléaire (AFCN) a communiqué aux exploitants des sites « lors de la conception d’une centrale nucléaire, une durée d’exploitation de 30 à 40 ans est généralement envisagée. Cette durée a servi de repère pour la conception d’une série de composants ».
Puis viennent les microfissures, leurs évolutions et surtout comment réparer les parois endommagées, autant de questions qui suscitent des inquiétudes.
Le retour à des centrales classiques est aussi objet de controverse. On va repolluer sérieusement l’atmosphère et notamment avec le système à charbon.
Nous avons encore pour des jours de débats en perspective.
Et que va-t-il sortir de tout cela ?
Rien !... et pour cause : il n’y a pas d’exemple en Europe de la démolition d’une centrale et de la réappropriation de son sol à tout usage.
Les Français sont dans la même impasse.

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Alors, de quoi parle-t-on ?
Et même si on aboutit à une solution de fermeture, qui va payer les milliards qui seront nécessaires sans même savoir si le résultat sera à la hauteur ?
On a construit des Centrales nucléaires avec la perspective que quarante ans plus tard, on aurait découvert les moyens de les fermer, comme on ferme n’importe quel autre bâtiment industriel et même les laisser à l’état de ruine, comme par exemple à Seraing, sans aucune gêne pour les habitants, si ce n’est la vue des poutres tordues et des murs noirs de suie et de cambouis.
Une centrale nucléaire, ce n’est pas la même chose. On a vu le résultat à Tchernobyl, dans le fond, la seule centrale que l’on ait fermée en urgence.
C’est bien là l’inconséquence des politiques !
Nous sommes dans une société qui n’a qu’un but : faire du pognon, vite fait bien fait, sans trop de dépenses annexes. L’électricité à profusion et pas cher, c’est du beau pognon qui tombe dans les poches. Un carburant illimité ou presque en durée et hop, les patrons encaissent, les beaufs applaudissent.
Oui, mais après ?
C’est pour nos gueules, pardi, épanouies et reconnaissantes du beau cadeau.
Alors, foin de discours oiseux, puisqu’on ne sait pas démolir proprement ces centrales, en fermer une, signifierait qu’on arrête la production, qu’on entoure le site de barbelés et de mirador et qu’on entretienne une garde permanente à la surveillance, des fois que des gamins du quartier iraient y jouer aux gendarmes et aux voleurs.
On en est là.
Si quelqu’un a une autre idée, c’est le moment.

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