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30 juin 2015

Munitionne-moi, Darling !...

Le businessman de nos démocraties nous dit « fais-toi du pognon si t’es un homme ». Il ne nous dit pas la morale, ce faisant. On en a conclu qu’on pouvait se faire du blé par tous les moyens, y compris illégaux, et qu’il n’y avait qu’une astreinte « faire gaffe à ne pas se faire prendre ».
Si bien qu’on a une gamme d’entrepreneurs allant du petit malfaisant au grand, les autres industriels végètent. La plus grosse part des hébétés sont honnêtes et bossent pour un employeur qui l’est moins.
Voilà en gros, le spectacle qu’offre notre système aux yeux ébahis du Huron de Voltaire.
Ces entrepreneurs engraissent pas mal les États pudibonds qui se félicitent sous cape des zonings bien fournis en mitraillettes derniers modèles. C’est la corporation des fabricants et des marchands d’armes.
Si l’industrie sait vous vendre une foreuse 1000 Watts pour 39 €, la même peut vous sortir une kalachnikov pour le même prix, même moins cher ! C’est dire le pognon que ça peut faire quand l’outil à tuer peut être vendu cinquante fois plus, parfois même davantage, de son prix de revient.
La cigarette de contrebande paie moins et la came exige des réseaux, des chimistes, des transports à risques, si bien que les armes offrent plus de pognons pour moins d’angoisse. Les drogués en manque forment une clientèle pas très rassurantes, tandis que l’EI (l’État Islamique) est réglo et paie cash.
Que demander de plus à l’homme d’affaires, qu’il soit américain ou russe, voire belge ?
Pour les licences d’exportation, il suffit d’avoir dans sa manche un pays du golfe ou voire la Turquie qui voit d’un mauvais œil les Kurdes se faire un État à sa frontière avec la bénédiction des Occidentaux.
Le monde croule sous les armes. De la Syrie à l’Irak, du Sahel ou du Nigéria, de l’Égypte à la Palestine la guérilla s’équipe vite fait, bien fait, au prix de gros. Quant aux pièces lourdes, l’arsenal de Kadhafi bien pourvu en tanks et canons y pourvoit, les revendeurs se font des couilles en or, dans ces contrées « charmantes » où les têtes des ennemis remplacent les pigeons de terre cuite, dans le Tir au Clays.
Ne nous y trompons pas, Daech ne massacre pas à l’aveugle ceux qui ne croient pas à ses fariboles, les techniciens dont elle à besoin, fussent-ils israélites ou évangélistes, sont accueillis avec de grands égards.

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La dernière édition du Small Arms Survey : Weapons and the World établit le montant global des ventes d’armes personnelles. Il a presque doublé entre 2001 et 2011. Depuis, il augmente régulièrement, avec 5 milliards de dollars échangés sur ce marché en 2012. Et ce n’est que la partie émergée du trafic. Le reste, dans les obscurités propices aux gros marchés, on n’a pas idée de l’ampleur du business.
Bien entendu, les costauds de l’achat/vente sur le marché mondial, restent les Américains, talonnés par les Russes. Poutine a monté un commerce mondial de la kalach qui croule sous les commandes. La Chine montre son museau en 3me position, après les chemises à 2 €, les armes sont à prix sacrifiés.
Pourquoi ces messieurs hautement moralistes se gêneraient ? Le job est parfaitement légal.
Les revolvers, pistolets automatiques, fusils, carabines, pistolets-mitrailleurs, fusils d’assauts et fusils-mitrailleurs, se plient en quatre et se transportent en kit, dans des boîtes en plastique moulées autour. Le matériel plus lourd s’achemine en caisses vers les oasis.
La guérilla équipée de neuf est combattue par « les forces de l’ordre », avec le même armement provenant du même marchand d’armes.
Le roulement vente-utilisation-hors d’usage est bref !
L’instabilité croissante du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord depuis la fin des printemps arabes y trouve son origine. Vous voyez d’ici Daech réduit à l’arme blanche ? Si le salafiste se résignait a poignardé un vendeur chiite de loukoums dans un souk de Sidi-Bel-Abbès, le fait-divers de trois lignes dans Alger-Matin, passerait inaperçu !
Je l’ai toujours dit, ce n’est pas Daech le problème, c’est le fournisseur.

29 juin 2015

Prendre le bien d’autrui.

Les ministres de l’enseignement, en compartimentant les études de façon systématique dans le but d’accorder par spécialité un taux de rémunération déterminé, privent notre société d’intelligences qui ne pourront se développer dans les couches à diplômes inférieurs.
On sait bien qu’ainsi (dé)classé, le travailleur n’a pratiquement aucune chance de montrer sa valeur, cantonné dans des parcellisations et des émiettements du travail, avec comme corollaire la précarité et le chômage, souffrant en outre de l’absence d’intérêt dans les travaux proposés, tout au long de sa vie professionnelle.
Pire encore, il est accordé sans beaucoup de sérieux, une créance d’intérêt à des diplômés d’études supérieures suivant « de docta ignorantia » (la docte ignorance) dont le seul trait de génie touche à ce que Machiavel a étudié et dénoncé toute sa vie : Comment acquérir et conserver le pouvoir ?
Comme il n’est de vérité que partielle, dirait le cardinal de Cuse, si mes propos suscitent un certain scepticisme, l’argument contradictoire le suscite aussi.
C’est Confucius qui met d’accord tout le monde « Étudier sans réfléchir ne sert rien, mais réfléchir sans étudier est hasardeux.
Et voilà le dilemme. Nous sommes dans une société fermée dans laquelle les décideurs sont rares et vivent en cercles restreints, mais les créateurs le sont aussi, puisque la plupart des créateurs possibles ne vont pas pouvoir démontrer qu’ils peuvent inventer !
C’est donc bien la nécessité d’établir une hiérarchie afin de protéger les échelons supérieurs des échelons inférieurs à l’origine de ce cloisonnement dont nous percevons les nuisances.
Or, tous les êtres viennent de peu, et il s’en faut de pas grand-chose pour qu’ils ne viennent de rien !
Ainsi dépeinte sous forme de boutade, l’inégalité sociale des hommes est probablement le cœur même du débat.

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Il ne reste donc plus à la multitude qu’à prendre les droits qu’on lui refuse : casser les hiérarchies, défendre l’intelligence avec ou sans diplôme, refuser le travail parcellisé pour le droit à la connaissance de la globalité du produit, sans oublier de redéfinir le travail pénible dans la hiérarchie des salaires.
C’est donc bien à une révolution à laquelle la société actuelle devrait aboutir, et non pas à l’évolution des Bourses et du CAC 40.
Marxisme ? Anarchisme ? Populisme ? Non, Thomas d’Aquin (1225-1274), ouvrage de référence : Somme Théologique, a écrit « Dans la nécessité, tous les biens sont communs. Il n’y a donc pas de péché si quelqu’un prend le bien d’autrui ».

28 juin 2015

Tous des gérants !

La grève des taxis en France face au phénomène UBER est une illustration de ce que notre travail va devenir dans le futur. En cause, l’évolution des techniques, de l’offre et de la demande, dans ce qui devient un énorme réservoir de capacités humaines sous-employées.
L’économiste américain, Robert Reich, a très bien analysé cette évolution rebaptisant les secteurs touchés «l’économie du partage des restes».
En voici la définition : «De nouvelles technologies informatiques rendent possible le fait que pratiquement tout emploi puisse être divisé en des tâches discrètes qui peuvent être morcelées entre travailleurs le moment voulu, avec une rémunération déterminée par la demande pour ce job particulier à un moment particulier».
Ce système voit le chômeur grappiller quelques revenus qui l’aident à survivre, sur le temps que le chômage global augmente du fait de cette pratique qui fait perdre des emplois à temps plein. On voit le cycle infernal.
Dès la sortie de la guerre 40, Georges Friedmann avait réfléchi sur la perte de sens du travail provoquée par la division extrême des tâches. La décomposition en plusieurs tâches simples d’un ensemble compliqué procède des méthodes de Taylor et touche au behaviorisme, tendant à faire perdre aux travailleurs la maîtrise de la connaissance complète de ce qu’il produit. C’est un procédé bien connu, rejeté par les syndicats lorsqu’ils étaient soutenus par une pensée politique forte. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
Je me souviens avoir déjà écrit là-dessus voilà près de dix ans. Ce n’est malheureusement qu’à l’expérience – ici, c’est le drame des professionnels des taxis – pour qu’on accorde quelques crédits à la dénonciation de ce phénomène, quand il est presque trop tard.
La période de plein emploi est terminée. Le stade actuel des systèmes Taylor et Parker connus dès avant la guerre 40, va passer en application non plus des tâches entre elles (c’est fait), mais bien des travailleurs eux-mêmes (en cours). Désormais de plus en plus de demandeurs d’emplois seront contraints pour survivre, de ramasser çà et là, des miettes d’activité micro-rémunérées, dans des entreprises qui ne seront que des centrales de décisions et qui sous-loueront leur carnet de commandes à ces genres d’exécutants, moyennant une ristourne.

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Piketty et d’autres ont déjà parlé d’une société totalement fluidifiée. UBER en est une illustration, rendue possible par les progrès du numérique. Voilà trente ans que le processus est en cours, quand les sociétés d’intérims ont vu le jour vendant à des entrepreneurs que ça arrangeait, du travail temporaire sur de courtes périodes. Les pertes d’emploi à temps plein datent de ce temps-là, mettant en concurrence des travailleurs indépendants, des free-lances et des intérimaires venus des sociétés louant leurs services.
Et on n’a encore rien vu.
Le magazine américain Fusion a calculé le montant des cotisations qu’assumerait Uber par chauffeur aux États-Unis, si ces derniers étaient des employés à temps plein de la firme, soit 10.000 dollars par chauffeur sur douze mois. Le statut d'indépendant implique que les chauffeurs acceptant le contrat d’UBER, achètent leur véhicule, paient leur essence et sont responsables de tout litige avec la clientèle.
De glissement en glissement, cette économie astucieuse sur l’intérêt et le rendement fera bientôt que les travailleurs seront réduits à la technique pratiquée sur les meutes des anciens chenils. On calculait la nourriture pour moins de chiens que la meute en comptait, si bien qu’il y avait la lutte pour la survie. Seuls restaient les plus forts, ce qui améliorait la race par sélection.
Puisque la démocratie a plié bagage et qu’elle s’est retranchée du pouvoir économique, sauf à balayer ces inutiles que sont devenus les élus pour en chercher de meilleurs, il faudra que la génération qui monte s’adapte… ou crève.

27 juin 2015

Un fichu al-djoumou'a

Les attentats se suivent ce vendredi avec des réactions fort différentes selon que l’action est en Europe ou sur un autre continent. On est plus impressionné par un événement de proximité, plutôt que d’autres, plus éloignés. Les plus proches agiraient sur nous comme une impression de fond déterminante.
Celui de Tunis sur une plage près de Sousse a fait plus de 37 morts ! C’est le plus meurtrier. Un autre, dans une mosquée chiite du Koweit a fait 13 morts. Enfin, celui perpétré dans une usine de gaz industriels dans l'Isère a fait deux blessés, le mort découvert décapité à proximité n’est pas lié directement à l’attentat. C’était le patron du terroriste.
C’est de l’attentat français dont on parle le plus.
C’est une erreur.
Voilà un charlot qui veut faire péter des bonbonnes de gaz dans une usine classée Seveso, il réussit à en allumer une ou deux, puis se fait appréhender par un pompier, tandis que son complice prend la fuite.
Si ce n’était le pauvre type décapité, ce serait une affaire burlesque, un pitoyable fait-divers, de nature à montrer le côté imbécile de ces croyants d’un dieu à leur image.
Mais voilà, l’opinion publique est chauffée à blanc, les nerfs sont à vifs. La presse suit la vague pour écouler son papier et son info électronique. Comment les autorités qui caressent l’espoir de se faire réélire, y resteraient-elles insensibles ?
Tout musulman extrémiste, en passant à l’acte, fait réagir le président de la république, le ministre de l’intérieur, les pompiers et les brigades antiterroristes. Il a droit à la Une des gazettes et relève ainsi d’un cran le « prestige » de Daech. Comment voulez-vous que les dérangés du turban résistent au coup de pub gratuit ?
Le carnage à Charlie-hebdo a produit son lot d’émotions et le public a très justement réagi, mais c’est une grave erreur de faire du moindre attentat un acte qui aurait la même valeur symbolique. Certes, il faut le relever et traiter l’auteur de cette nouvelle horreur comme il le mérite ; mais, en lui donnant trop d’importance, les médias et les autorités risquent d’accroître la clientèle de ce prosélytisme carnassier.
Ce qui va arriver n’est que trop prévisible, le public va réagir à l’encontre des barbus porteurs d’abaya, de leurs compagnes voilées et de tous les signes extérieurs du fourbi et accessoires qui désignent « les tueurs » aux yeux de la foule. Et c’est profondément injuste, car tous les barbus ne sont pas des tueurs. Celui de Tunis était imberbe. Ils peuvent se passer la consigne de se raser afin de passer inaperçus.
Les deux camps vont se défier. L’un poussera en avant la légitimité de son costume et l’autre, l’illégitimité de se montrer équipé de la sorte.
Reste une seule remarque que nul ne pourrait contester : les trois affaires du jour ont pour origine la croyance en un dieu jaloux et exclusif.

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Qui ne voit que tout cela est l'affaire des hommes et que l’existence ou non d’une divinité suprême est de l’ordre personnel qui regarde la foi et non la raison.
Personnellement, je n’en ai rien à foutre de ses illusionnistes mystiques. Je suis comme Feuerbach, je considère la religion comme la projection de l’homme dans un monde fictif. Là-dessus, que des demeurés sunnites s’en prennent à des demeurés chiites, si je n’en ai rien à battre, je crois que les autorités laïques auraient dû le faire savoir aussi.
Nous ne sommes plus dans le monde fictif des croyances. Nous sommes dans la réalité d’actions violentes. La fureur de ces gens nous implique de plus en plus.
Nous revivons le moyen-âge, à cause de ces guignols.
Notre bon cœur nous les a faits accueillir et nous voilà au milieu de toutes ces sornettes, les dindons d’une farce tragique.
J’en rends responsables les autorités politiques qui ont cru que l’exemple de nos combines commercialo-démocratiques allaient nous les rendre souples et bienveillants, que l’humanisme international de la gauche légendaire allait triompher du coran et des circuits démagogues et qu’au fond, tous les cons, brusquement, allaient cesser de l’être rien qu’à l’exemple de notre démocratie si pertinente !
Voulez-vous que je vous dise, les barbus sont des arriérés stupides, mais nous, nous croyons que le père Noël est américain. C’est, peut-être, pire !

26 juin 2015

Un escroqué en rogne.

Depuis que les socialistes se sont mis en tête de ressembler en tout aux libéraux, la Ville de Liège s’est emballée à propos d’impôts et divers sur une catégorie sociale qui va du pensionné à 1200 € de départ, au commerçant-artisan occupant au moins cinq collaborateurs. Vous voyez la fourchette ?
En-dessous de 1200 €, on est sous le seuil de pauvreté. Parce que la pauvreté à un seuil, comme si le pauvre avait une maison ! À plus de cinq collaborateurs, l’entreprise débute sur l’échelle du standing. Elle pourrait engager du monde. Je ne vous dis pas les salamalecs et les ronds-de-jambe au-dessus de cent personnes. À mille, c’est l’amour fou, le souper fin avec au sortir du Club Lorraine, Rudy Demotte et madame pour un petit supplément… À dix mille, on envoie le roi faire un tour des installations et on ferme les yeux sur l’évasion fiscale.
Donc les pilleurs de vieux, les détrousseurs de jeunes, les arnaqueurs du couple double paie, s’en donnent à cœur joie, entre les 1200 et le club des cinq. La mode c’est la coupe à ras le pompon.
Le rendement par voiture garée deux roues sur le trottoir du mauvais côté du stationnement alternatif ne rapporte pas assez à Liège. Il faudrait engager du personnel, imprimer des carnets et pour quel rendement ? Les tribunaux sont débordés. Le conducteur qui reçoit l’amende, s’il fait le mort, son PV finit dans le vide-ordures. Willy fait tintin, le flic passe pour un con et la gestion financière de la rue Féronstrée boit la tasse.
Liège est comme Athènes, on tire à vue sur le presque pauvre pour qu’il le devienne, sauf qu’ici, il pleut. Le soleil de l’Acropole ne risque pas de descendre la côte d’Ans.
Un pauvre ça n’ose pas réclamer quand on le braque. Il ne voit même pas la possibilité de prendre un avocat. De toute manière, un robin lui piquerait beaucoup plus, que ce que Willy lui chourave.
La Région s’y est mise aussi. Les TEC ont embrayé sur leurs vieux diesels. Les TEC, c’est bien simple, dès que les administrateurs sentent que ça mord, les passagers passent à la caisse pour le nouveau tarif.
Les autorités locales et régionales sont devenues des dépendeurs d’andouilles hors-pairs.
L’opération séduction complètement ratée, commence par le calendrier de la Ville célébrant les ordures… ménagères. Il y en aura un autre fin d’année, encore plus beau, encore plus cher. On n’est plus à une dépense d’imprimés inutiles. C’est un calendrier-amortisseur des 85 € demandés. Et ils nous disent quoi, ces taxophages ? Dorénavant, les encombrants qui passaient une fois par mois, vous ne les aurez plus qu’une fois par trimestre. En échange, vous pourrez caser vos pots de fleurs ébréchés et vos fanes de chou fleur dans des poubelles « spéciales vertes » dont un ticket pour deux exemplaires, vous est remis à titre gracieux.

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Comme depuis l’année dernière les bus gratuits ne le sont plus, les vieux paient 35 € l’an le droit d’y monter, pour les autres clients, les abonnements, c’est comme la mer qui ronge le littoral : la direction du TEC, c’est la mer, vous c’est le littoral. Vous n’avez aucune chance.
D’ici à ce qu’il sera moins onéreux de vivre en Flandre grâce à une meilleure gestion de la Région, en attendant, dégarnissez-vous d’un autre billet de cent pour entretenir les p’tits gars d’Namur, si vous avez chez vous un téléviseur. Heureux Flamands, eux ne paient plus à la Région le droit d’avoir le poste ! Ils ne paient que pour l’image.
Qui ne voit que cet argent qui passe de chez vous à chez eux, par les mille petits trous qu’ils affectionnent, s’évapore par magie ?
Nous voilà bel et bien presque concordataires, le tribunal de commerce est présidé cette fois par Paul Magnette, assesseur Willy Demeyer, condamnés et forcés à payer sous peine d’astreinte et en fin de parcours, saisie et vente publique des biens, par tous moyens de justice.
À toutes fins utiles, pour la bouffe, il paraît que c’est moins cher chez Aldi!

25 juin 2015

La NSA recrute.

C’est reparti pour un grand tour de table à la question des grandes oreilles de la NSA qui auraient traîné un peu partout en Europe. Notre grand muet sur la question, Didier Reynders, n’a pas encore réagi. On apprend qu’il s’indigne, mais c’est en Chine à propos du Tibet !
Quant aux « grands » reporters de nos gazettes, ils sont bien trop occupés par la vente du Standard par Roland Du Châtelet. L’homme d’affaires a empoché, au passage, une bonne pincée de millions en bonus (chiffres non communiqué). Pendant ce temps, le scandale des écoutes fait à nouveau la Une du journal Le Monde !
En France, ça bouillonne. Laurent Fabius a convoqué l’ambassadrice américaine, Jane D. Hartley, pour des explications. On le sait, ça ne sert pas à grand-chose, mais c’est quand même un signe.
Avec la presse américanolâtre d’ici, l’amour du MR pour l’économie américaine, le conservatisme flamand énamouré des USA, tout enfin, nous dit qu’au pire on va dire quelques mots gentils et puis on continuera à se faire gentiment espionné. Comme dirait Emmanuelle Praet toujours prête à ouvrir l’agenda de son portable à toute autorité, les Belges honnêtes n’ont rien à cacher. Par contre si au lieu de notre grand frère, l’espion était venu du froid, avec les intentions qu’on prête à Poutine, on aurait eu droit à une indignation comparable à un ultimatum.
En attendant au minimum un petit reproche de nos responsables, selon WikiLeaks, la NSA a espionné les communications de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande de 2006 à 2012.

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La Maison Blanche s’est refusée mardi à commenter ou démentir les informations selon lesquelles les Etats-Unis ont espionné les trois derniers présidents français. mais elle assurait mardi soir qu’elle ne ciblait pas les communications du président français François Hollande et qu’elle ne le ferait pas. « Nous ne ciblons pas et nous ne ciblerons pas les communications du président Hollande », a indiqué Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), sans autres précisions sur les opérations qui ont pu être menées dans le passé.
Le Conseil de Défense, réuni par François Hollande à l’Elysée mercredi, a condamné des « faits inacceptables ». « La France ne tolèrera aucun agissement mettant en cause sa sécurité », a affirmé l’Elysée.
La NSA s’est vue rassurante «  De manière générale, nous ne menons pas d’opérations de surveillance à l’étranger sauf s’il existe un objectif de sécurité nationale spécifique et validé. Cela s’applique aux citoyens ordinaires comme aux dirigeants mondiaux ».
Autrement dit, tout le monde peut recevoir une visite indue sur son ordinateur, son téléphone ou son courrier. Mais puisque ça vient d’Amérique, c’est comme si l’inspecteur Truc faisait une enquête de voisinage pour savoir si Machin avait le moindre lien dans une affaire de vol de cigarettes. Nous, on fume pas, dirait sœur Emmanuelle du Soir.
Pour nous, cela fait réchauffé puisque le document le plus récent date du 22 mai 2012. Nos salles de rédaction ne se sont pas beaucoup inquiétées du contenu de ces révélations, au point que certaines infos ont été mises de côté « non exploitables ». Et puis le temps a déposé de telles poussières sur les documents, qu’ils sont devenus illisibles.
Au moment où se discute à Bruxelles le sort de la Grèce à l’intérieur ou à l’extérieur de l’euro, les documents « oubliés » par nos grands reporters faisaient déjà état en 2012 de réunions secrètes de discussions portant sur une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro.
Nos dirigeants raffolent des réunions secrètes. Ils nous prennent pour des imbéciles incapables de comprendre leurs géniales spéculations.
Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks a affirmé mardi que d’autres révélations viendraient prochainement.
Il ne nous restera plus qu’à lire la presse française afin de savoir si, éventuellement, la rue de la Loi et le palais de Laeken ont déjà fait l’objet d’une surveillance, pour les suspects qui s’y sont retranchés.

24 juin 2015

Entre le « moi » et le »ça ».

Il est resté de Lin-Tsi, philosophe chinois, une phrase très juste « Le vrai miracle, ce n’est pas de voler dans les airs ou de marcher sur les eaux : c’est de marcher sur terre. »
Beaucoup de gens, près de treize siècles plus tard, ne s’en sont pas encore aperçus !
La valeur d’un homme ne tient pas dans sa capacité de recevoir, mais de donner. À force de nous émerveiller de choses insignifiantes et croire que ceux qui vivent du travail des autres en ont parfaitement le droit, nous devrions nous alarmer de notre futilité.
Notre présence est destructrice d’espèces animales et végétales, nous n’aurons de cesse qu’après avoir détruit la nôtre. D’autres grands prédateurs se sont éteints bien avant que nous soyons en mesure de les remplacer. Ils ont disparu à cause de leur trop grand appétit. Nous disparaîtrons sans doute à cause du nôtre, mais aussi du nombre toujours croissant de bouches à nourrir. Nous avons donc une double raison de disparaître à l’imitation de nos prédécesseurs.
Pourtant, quand on marche dans la campagne par un clair matin comme parfois la nature est prodigue, que l’on s’assied sur une souche pour manger du pain frais craquant et que l’on regarde autour de soi, tout semble possible et on ne croit pas la fin proche de ce qui nous entoure.
Et on regrette l’ennemi intérieur, cette part de nous-mêmes qui échappe à notre contrôle et qui prospère en nous en intrus insolent.
On dirait que mon cœur et mon esprit n’appartiennent pas au même individu, a écrit Rousseau.
Est-ce que ceux qui sont aux responsabilités, les Michel, les Bacquelaine, les Reynders éprouvent aussi cette dualité intime ou bien sont-ils pétris de certitudes de la justesse de leur raisonnement et de leur morale, infaillibles et uniques ? Ne sont-ils qu’un ? Celui que l’on voit et qui nous fait horreur !
Si c’est le cas, je les plains.
Je me suis rarement perdu de vue, dit Monsieur Teste, je me suis détesté, je me suis adoré ; puis nous avons vieilli ensemble.

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Peut-on appeler « intelligence » l’intelligence attelée à sa seule ambition, à une seule « certitude » ?
On en revient aux prédateurs du silurien : à manger tout le monde et tout le temps, on finit par mourir de faim, seul au milieu d’un désert.
Nous y entrons. Bienvenue chez les cactus.

23 juin 2015

Fermeture annuelle.

Ça sent les vacances. Il y a comme un frétillement d’impatience dans les médias. À l’info du dimanche midi prochain, la RTBF battra RTL d’une longueur (une question de prestige du fonctionnaire à respecter), la bonne mère Flagey ferme jusqu’en septembre. Mise au point est au point mort. De toute manière, elle faisait doublon avec le salon que tient M’ame Demoulin à la même heure.
En principe, si les fouteurs de merde en politique active partent en croisière, on devrait être tranquille deux mois. Ceux qui sont payés pour trouver des solutions aux problèmes laissent à tous ceux qui ne le sont pas, le soin de disposer en bon ordre pour la rentrée, toutes les affaires en souffrance. C’est logique, puisque ceux qui restent n’ont pas les moyens de partir.
Parfois, un ministre abandonne une grenade dégoupillée sous le coussin de son fauteuil de direction. Ainsi, une femme d’ouvrage qui s’y assiéra, apprendra à ses dépens que le gouvernement Michel ne paie pas les gens à ne rien faire.
Bacquelaine a trouvé autre chose. Il comptait sur l’impatience de l’opposition à faire de petits châteaux espagnols à la Côte californienne, pour faire passer au bleu son projet de faire bosser le peuple un peu plus longtemps. Manque de pot, c’est son physique de traître de roman policier qui l’a trahi. Dès qu’il ouvre la bouche, on s’attend à ce qu’il essaie de vendre un truc dont personne ne veut, même pas sur la Batte le mois des soldes. Quand il s’approche de l’opposition, Laurette Onkelinx sent si sous son porte-jarretelles, elle a toujours le billet de cinq cents euros qu’elle y cache pour en cas de coups durs.
Sur vingt ans, la cote de popularité des gens qu’on voit tout le temps à la télé, parce qu’ils sont quelque part nos porte-paroles, a beaucoup baissé. Moralité, si le respect a fichu le camp, c’est bien parce qu’une forte minorité croit qu’ils ne sont pas respectables. Il est vrai que l’opinion qui gêne est encore facilement escamotable. On dit qu’elle est populiste.
Pour eux, un populiste c’est quelqu’un qui sait à peine lire et écrire et qui n’est pas loin de considérer qu’il ferait mieux qu’eux aux affaires. Le jour où Emmanuelle Praet changera d’opinion, c’est quand les populistes seront au pouvoir. Comme il y a des chances que l’oligarchie prenne les devants et batte les populistes sur le poteau, Emmanuelle Praet pourra poursuivre sa petite vie bien réglée autour de son pot-au-feu d’opinion.
On sera dans un autre régime, mais elle ne s’en apercevra pas. Elle ne s’en serait aperçue qu’en cas de victoire des populistes.
On se demande pourquoi toute la presse belge s’est effrayée de la venue au pouvoir de Bart De Wever et de Charles Michel. Et dire qu’on a appelé ce tandem le gouvernement kamikaze !
Un an plus tard, tout le monde s’est aligné sur la N-VA. On n’entend plus parler de séparatisme, Bart est parfaitement intégré dans le système. Philippe ne désespère pas de le nommer baron un jour, comme Eddy Merckx et Annie Cordy. Même Béatrice Delvaux trouve l’homme convenable.

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Celui qui voyait du populisme dans tout, Alain Gerlache, est ,rassuré. Il peut partir en vacances et rentrer en septembre, toute la maison restera dans le calme en l’attendant, avec la N-VA à droite, le Vlaams Belang se tiendra tranquille et le PTB à gauche est tenu en laisse par le PS de Di Rupo. On se demande si Gerlache ne pourrait pas prolonger ? Il ferait la soudure avec les vacances de Noël pour rentrer en janvier 2016, qu’on n’en serait pas malheureux.
Si votre programme est déjà prêt, c’est le moment de prendre vos billets, conseille la SNCB. Réservez dès maintenant vos voyages du 3 juillet au 30 août 2015. Bénéficiez de petits prix, dès 15€ ou 20€ pour partir en Intercités ou TGV dans toute la France.
Comme on les connaît, outre les cartes postales, ils seraient bien capables de faire passer leurs photos de vacances pour des reportages. Évidemment, qu’ils y ont pensé, cela leur ferait des petits cachetons en supplément pour les achats de Madame à Saint-Trop…
Voilà dix ans que je dis qu’ils sont mauvais, que ce qu’ils font est inintéressant, qu’ils donnent une fausse image de la Belgique. Il paraît que ma critique est tendancieuse et qu’elle ne compte pas. C’est sans doute vrai. Mon excès me nuit, tandis que le leur profite. Ce serait à n’y rien comprendre, si je n’étais pas un affreux populiste.

22 juin 2015

Vote et voïvode.

Petite illustration d’une présidence par défaut de personnalités qui ont la niaque.
Le PS liégeois a réélu Willy Demeyer à la présidence. La Fédé compte 3.000 inscrits et lit-on dans le journal la Meuse : 20% des militants du PS liégeois se sont déplacés. Il a obtenu 81% des suffrages. En clair, il y a eu 600 votants, desquels Demeyer a obtenu 81 %, soit 486 partisans de la reconduction de Willy.
La présidence du PS à Liège est surtout intéressante dans l’attribution des places sur les listes électorales. De part la volonté de 486 personnes, nous aurons Marcourt, Dardenne, Mathot, Simonis et consort derrière Willy dans les grands emplois : Chambre, Sénat, députations diverses, maïorats et échevinats qui font qu’aujourd’hui socialistes, réformateurs, écologistes, humanistes et syndicalistes peuvent : soit se sentir rassurés sur les raisons d’être pérenne dans un système à l’esprit conservateur, soit couillonnés, quand on est progressiste.
Willy Demeyer était le seul candidat à sa propre succession. Ce qui en dit long sur l’absence de personnalités et le caporalisme du clan au pouvoir.
Cette reconduction aux fonctions par le même groupe d’influence n’est pas en soi propre au PS liégeois, ni même au parti socialiste, et c’est à cela que cette élection est intéressante. Par son déroulement et par la résignation de ses militants, le PS liégeois nous éclaire sur les facteurs qui sclérosent aujourd’hui les partis, leur manque d’imagination et l’impossibilité d’avoir une autre politique que celle qu’ils font, contraints et forcés quand ils sont aux commandes du pays.
Assez logiquement, l’atavisme du conservateur régit aussi la vie des grandes sociétés, les holdings et les banques. Dans le fond, le monde des affaires est de connivence avec le pouvoir politique.
Le résultat est visible devant nous.
Outre les citoyens, victimes des deux pouvoirs, tout le système démocratique en est perturbé. Du politique à l’entrepreneur, chacun fait sa petite popote personnelle et s’en tire plutôt bien à force d’égoïsme et d’amour de soi.
Triste exemple qui confirme la règle du contraire pour la population, ni dotée par des mandats, ni munie d’un solide compte en banque.
Les citoyens se voient l’enjeu d’un marchandage du pouvoir entre l’économie et la politique, sans qu’ils puissent intervenir.
Il s’agit de la fin de la souveraineté du peuple. Désormais, l’élection est une sorte de rite folklorique qui n’a plus de sens.
Autrement dit, nous sommes officiellement dans une démocratie qui officieusement n’en est plus une !
Alors, dans quoi sommes-nous ?

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Une oligarchie constitutionnelle s’est formée sous nos yeux qui se renforce progressivement par l’obstination de quelques-uns à conserver un pouvoir qu’ils repassent tout naturellement à leurs enfants, quand sonne l’heure de la retraite.
À l’occasion de la dernière crise, cette oligarchie s’est complètement détachée de sa légitimité apparente et garantie par le citoyen, pour voler au secours des banques définies dorénavant comme les partenaires essentielles du pouvoir.
L’oligarchie a pu le faire compte tenu du détachement du citoyen à l’organisation de sa propre vie sociale. La politique consiste dorénavant à le distraire de ses droits et devoirs par des plaisirs faciles les W.E. (football, shows audiovisuels, etc.), avec, bien entendu, l’obligation incontournable de gagner chichement sa vie en semaine.

21 juin 2015

Heureux !…

Il faut en parler de temps à autre, sinon on aurait tendance à l’oublier : le chômage, c’est le pire des fléaux du libéralisme, parce qu’il procède de lui.
Quand on dit que le taux de chômage en Belgique n'a jamais été aussi élevé de ces dix dernières années, qu'il tourne autour des 9 % de la population active, ce n’est pas qu’un constat statistique, c’est la preuve sous nos yeux de l’échec sans précédent d’un système économique de plus en plus inadapté à notre mode de vie.
Sur cette réflexion viennent s’échouer les autres considérations. Notre société est en état d’échec permanent ! C’est tellement grave qu’elle n’ose en affronter les conséquences, dans l’espoir d’éviter de parler des solutions possibles.
Combien paraissent dérisoires toutes les formes intellectuelles et festives des autres activités qui s’essaient à nous distraire de ce terrible aveu : la démocratie est inopérante et le suffrage universel ne sert plus à rien !
Charles Michel est un capitaine de bateau en pleine tempête qui organise un bal dans les salons du navire, alors que sur le pont, c’est la désolation.
La fête bat son plein, le champagne coule à flot et on ne s’aperçoit de rien.
C’est à peu près ce qui se passe.
Mieux : nous avons droit à deux échecs retentissants, le chômage, bien entendu, et notre manque d’humanité devant l’ampleur du drame en Afrique et au Moyen-Orient, ces multitudes de gens qui fuient leur pays et pour lesquels l’Europe n’offre pas de réponse décente.
Et voilà qu’aux drames venus d’ailleurs, s’ajoute celui de la Grèce, accablée du poids de sa dette. En bons usuriers, nous lui refusons des délais, des facilités, bref un peu de commisération pour ces Européens à la dérive.
Est-ce possible qu’en seulement deux ou trois générations nous soyons devenus ce que nous sommes : insensibles, obnubilés par nous-mêmes, littéralement gagnés par l’attrait de l’argent et devenus capables d’assassiner notre propre mère pour quelques euros ! Exactement pareils à ce que Balzac dans sa Comédie humaine et plus tard Zola dans sa série des Rougon-Macquart décrivent du bourgeois!
Les civilisations ont leur apogée. Derrière l’ultime triomphe, la chute est rapide et sans appel. Les temps antiques estiment à trois et quatre siècles la montée de la culture et les progrès d’une civilisation. Parfois, à une période heureuse succède une autre qui l’est tout autant, mais sous une autre forme. C’est ainsi qu’au Moyen-âge, sur mille ans, deux ou trois formes nouvelles d’art de vivre ensemble ont pu avoir des hauts et des bas, pour aboutir au quattrocento final.

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Notre époque a raccourci les distances et accéléré les échanges, nous sonnons le pas de charge contre le temps et nous ne tiendrons pas la durée antique de trois cents ans.
Ce ne seront pas les convulsions de la Terre, ni les épidémies qui auront raison de nous, nous serons vaincus par nous-mêmes, par notre ennemi intérieur, visiblement encouragé par le système économique, nos égoïsmes et notre cécité.
Cela peut paraître dérisoire nos petits problèmes de chômage, comparés à des drames d’une autre ampleur venus d’ailleurs ; mais, c’est notre comportement qui compte. Si nous ne parvenons pas à réduire les inégalités sociales et à fabriquer un autre système, ce qui paraît facile chez nous par comparaison, comment pourrions-nous aider à juguler les famines, régler les guerres et instaurer la paix dans le monde ?
Notre mauvais instinct, notre âme damnée, ce qui nous a permis de vivre et d’échanger jusqu’à présent et qui, en 2015, ne correspond ni à un progrès, ni à une espérance : l’argent aura eu raison de nous !
Le reste, c’est en page quatre dans les journaux que vous le trouverez.
Cela fait huit ans que le nombre de chômeurs n'a plus dépassé les 600.000 en début d’été. On y est. Et le nombre réel est bien plus élevé, masqué par les sanctions de Di Rupo, actionnées par Charles Michel.
Là-dessus, il paraît qu’on a bien traversé les turbulences de la crise de 2008, et qu’on est mieux loti pour un nouveau départ, par rapport à d’autres pays d’Europe.
Toujours ces comparaisons foireuses « Je vais mal, mais d’autres vont plus mal encore, donc cette pensée devrait me rendre plus heureux » pour un nouveau départ. C’est sur cette morale douteuse qu’on oublie les chômeurs, les immigrés, les crises, l’islamisme meurtrier et toutes les horreurs.
Comme dirait Béatrice Delvaux si elle pouvait traduire la pensée du Soir en une seule phrase « On ne peut pas passer sa vie à se foutre à l’eau, donc que soient heureux ceux qui le peuvent ».
Belle formule qui illustre bien l’état avancé de pourriture du système.

20 juin 2015

On remet à demain ?

L’homme public, qu’il soit dans le privé ou dans le business électoral est avant tout un expert en communication. Il ne dit rien qui soit de nature à freiner sa carrière dans un élan vers le succès.
Voilà pourquoi dans ses apparitions sur les chaînes de télévision ou à la radio, il apparaît si mesuré, si terne en fin de compte, avec une phraséologie qui finit invariablement par ne dire que des choses banales et conventionnelles.
Ce comportement se répercute dans sa vie professionnelle. Il répugne à se lancer, à prendre des responsabilités où il pourrait être seul à subir un échec le mettant en évidence aux yeux de l’opinion.
Comme l’anaphore de François Hollande, la procrastination est un mot qu’on n’employait plus dans le langage courant, revenu à la mode à propos des tergiversations de François Copé l’année dernière.
Mais, il dénonce parfaitement cette valse hésitation de la politique d’aujourd’hui qui a sur les grands thèmes pris l’habitude de toujours remettre au lendemain, ce qu’elle n’est pas du tout décidée à faire le jour même. Hélas ! le lendemain est un terme qui veut dire le plus souvent « jamais » !
C’est la maladie mortelle des civilisations moribondes : la nôtre !
La morosité générale, nourrie en grande partie par la tournure inattendue que l’économie a prise, pousse les Belges à la conviction que le siècle, à peine à ses débuts, est fini… si l’on excepte ceux qui professionnellement vivent de l’exposition de leur bonheur.
Et c’est vrai qu’avant le dérapage du capitalisme carnivore, le monde déjà fort imparfait, était mieux fichu. Les plus malheureux y avaient encore l’espérance des jours meilleurs au fond du cœur.
À chaque apparition de Charles Michel, on a l’impression qu’il va s’arranger pour nous retrancher un petit quelque chose, à l’image de Bacquelaine pour les pensionnés.
Au lieu de réagir à cela en contre-attaquant, les partis de contestation sont atones. Le PS est le creux des ronds-bosses du MR, l’extrême gauche cherche à recruter des militants, il en vient, mais pas assez.
Au lieu de s’apercevoir que les travailleurs travaillent et que les machines sont de plus en plus performantes, quelqu’un quelque part vole les bénéfices du labeur des gens. Nous entrons dans le jeu des économistes mondialistes et de leurs valets que sont devenus nos hommes politiques. Nous croyons que pieds nus et en chemise nous remettrons la Belgique à flots, alors que le navire n’a jamais si bien navigué quand on voit les mines épanouies des riches et des ministres !
Pourquoi se gêneraient-ils en haut-lieu ? Les procrastineurs procrastinent, ils ne se sont jamais si bien portés ce faisant. Et pas qu’en Belgique…

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Charles Michel procrastine en ne prenant pas les décisions qu’exigent la montée d’un chômage structurel et en saupoudrant sa politique d’attente de mesures anti ouvrières, dans l’illusion qu’engraisser le capital, c’est relancer l’activité économique.
Obama procrastine en ne renvoyant pas de troupes en Irak face à Daech. Hollande, Merkel et encore Obama ne font rien pour réduire les monstrueuses inégalités dans le monde. Ils s’en fichent et selon leur point de vue, ils n’ont pas tort, puisqu’une majorité d’électeurs trouve qu’ils procrastinent bien !
L’Europe s’est faite une spécialité de la procrastination. On laisse mijoter la Grèce au milieu d’un océan de désastre et Christine Lagarde du FMI préconise encore de diminuer les pensions des Hellènes comme garantie d’un nouveau prêt, tandis que dans le port d’Athènes les yachts des milliardaires internationaux balancent mollement au-dessus de l’accore, retenus par des cordages de soie.
Sans parlement propre à la zone et un budget européen on ne prend pas de décisions salvatrices, sur le temps que meurent en Méditerranée des êtres humains coupables de fuir des pays en guerre, parce qu’ils croient à l’accueil des européens.
On invente partout des mesures intermédiaires afin de marier l’huile et le feu : les religions avec la laïcité, en espérant que se résoudront seuls par des comédies amoureuses, les problèmes issus des confessions différentes de plus en plus exigeantes, dans la brûlante actualité de la montée de l’islamisme violent.
Quant aux entreprises, il n’y a que des procrastineuses. À se demander si d’embaucher le moins de monde possible ne constitue pas un moyen d’obtenir le plus d’aides non remboursables de l’État.
Bref, on croit qu’il vaut mieux d’attendre que faire. À ce petit jeu, seuls les riches s’en tireront toujours. Le jour où les électeurs comprendront cela, ils ne procrastineront plus. Pour Charles Michel et consort (Di Rupo est dans le consort), les pommes seront cuites et nous recommencerons à espérer.

19 juin 2015

Trop plein juridique.

Nul n’est censé ignorer la loi, dit-on. Voilà bien l’impossibilité la plus absolue et la plus démontrée qui soit. Comme si le citoyen était tenu d’apprendre le Code quasiment par cœur ! Ce n’est pas qu’on veuille l’ignorer volontairement, mais il est impossible, même à un avocat, de connaître toutes les lois.
Est-ce pour cela que le législateur en profite pour légiférer à tour de bras ? Je pense qu’il le fait « pour ce qu’il croit être notre bien » et sans nous demander notre avis. On en arrive ainsi à une législation très resserrée à propos de tout et de rien, dont on peut dire que la première victime n’est pas le délinquant, mais le citoyen en butte au harcèlement du bien !
Certaines lois sont tellement reprises, amendées, par le Conseil d’État, réaménagées pour un ixième passage à la Chambre, que sa lecture dans le Moniteur nécessite la collection complète de plusieurs années.
Nous sommes submergés par la « logorrhée législative et règlementaire ». La prolifération des lois rassemble la colère des citoyens contre les législateurs, ceux-ci pris entre l’orgueil d’avoir une loi qui portera leur nom et l’intérêt de se présenter devant l’électeur avec quelque chose de concret.
Les parlementaires sont particulièrement prolixe en la matière, auteurs notamment de redondances en matière de sécurité. C’est tout le sens qu’on donne à la liberté et au libre arbitre qui est en danger en Belgique.
Je ne vais pas donner d’exemples précis, ils abondent. Je citerai seulement une loi qui en son temps fit jurisprudence selon laquelle on pouvait considérer l’habitacle d’une automobile comme étant l’extension du domicile. Or, justifiées ou injustifiées, les interdictions et les obligations pleuvent aujourd’hui, lorsque le citoyen s’installe à son volant (c’est-à-dire son domicile !).
Plus le législateur invente des obligations ou des interdictions « pour notre bien », plus il doit affronter le droit du citoyen à l’exercice des libertés fondamentales, inscrit dans d’autres lois plus anciennes dont on a oublié de faire le toilettage.
Cet état de fait est un facteur d’insécurité juridique. Il est devenu courant, aujourd’hui d’être relaxé ou puni d’une Cour à l’autre, suivant des jugements différents à deux situations identiques.
Le langage juridique abscons est pour beaucoup dans les dérapages et l’écart de plus en plus grand entre le juge et le justiciable. Cette obscurité des textes profite évidemment aux avocats qui n’essaient même plus d’expliquer les attendus à leurs clients, tout au plus les renseignent-ils sur les procédures.

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Dans cette foire d’empoigne, le législateur produit de véritables bricolages afin de se faire de la pub dans les médias. C’est la politique du café du commerce dont on sait Joëlle Milquet particulièrement friande, mais pas qu’elle, Catherine Fonck n’est pas mal dans le genre aussi.
Bien entendu, les champions du genre sont les gouvernements qui, par principe, sont certains d’obtenir une majorité des voix aux discussions parlementaires, d’autant qu’au préalable la majorité toujours composite en Belgique s’était accordée. Dans le royaume, la production législative oscille entre 20 et 60 textes par sessions de quatre ans. Chaque texte peut faire deux lignes ou vingt pages. On voit où ça peut conduire, depuis le milieu du XIXme siècle !
Le parlementaire croit donner une raison d'être à la politique en apportant sa pierre à l’édifice législatif. Certaines lois sont de véritables achats d’une certaine clientèle sur le marché politique, gesticulation législative déplorable et de laquelle l’électeur ne voit rien. Le moindre fait divers donne lieu à l'adoption d'une loi nouvelle votée dans la précipitation. Tout y passe : les chiens dangereux, la tabagie, les leçons à retirer de l’affaire Dutroux, les accidents d’avions et jusque compris les impondérables, comme les tempêtes et les pluies abondantes. La multiplication des sources du droit est infinie.
Une partie de l'activité législative provient aussi de la transposition en droit interne des directives de l'Union européenne. Si tout le monde s’y met, il va falloir que le citoyen se rende à l’évidence que sortir de chez soi, sera demain une source d’infractions.
Les flics sont particulièrement friands du Code de la route, dans leurs interprétations qui relèvent souvent du mauvais vouloir ou de la joie mauvaise de coller un citoyen qui ne leur a rien fait et qui ne fait de tort à personne.
Le droit s'adapte constamment à de nouveaux domaines qui supposent des contraintes inédites. La mondialisation est accompagnée de lois complexes. Le passage du droit public au droit privé selon les désirs des libéraux voit une avalanche de lois nouvelles dont le public n’a pas la conscience de se faire avoir par un législateur plutôt du côté des banques.
Enfin l’éthique en matière de sciences nouvelles, d’opérations chirurgicales et de procréation est une source plutôt philosophique qu’adore le législateur qui tente ainsi de passer pour « aimant l’humanité ».
Croire que tout peut être ordonné et régenté par des lois et que seule la loi peut résoudre des problèmes est une vue de l’esprit inefficace et dangereuse.
Plus le Code s’épaissit, plus la liberté mincit.

18 juin 2015

Milquet Mouse

Diderot, Lavoisier, Buffon, d’Alembert meurent en 2015 une seconde fois. Milquet Mouse les a tués…
À l’heure où il est question de supprimer le bac en France, Milquet Mouse procède à des examens pour tous, du primaire à la rhétorique, en passant par le cycle moyen.
Non seulement c’est un stress inutile dont n’ont pas besoin les étudiants d’aujourd’hui confrontés aux réalités sociales de plus en plus envahissantes, mais encore ces examens n’ont aucune signification du point de vue de la stricte intelligence des élèves, pénalisent les plus timides et intravertis, mais encore ont des résultats qui banalisent la médiocrité (on passe à la moitié des points) et empêchent des esprits brillants de poursuivre leurs études dans une seule catégorie (souvent le Français-Histoire ou Math-Sciences).
Si bien qu’un nouveau Mozart, un Flaubert à venir ou un Einstein du futur peuvent très bien se retrouver en apprentissage ou chômeur à dix-huit ans. Grâce à madame Milquet et au système actuel, la société aura perdu les bénéfices qu’elle aurait pu attendre de ces jeunes doués qui finiront par perdre jusqu’aux rudiments de ce qu’ils savaient si bien faire à l’école.
À l’exception de l’élitisme insupportable qui condamnait les trois quarts de la population à l’ignorance sous l’Ancien Régime, les études étaient autrement conçues par les maîtres d’alors.
On décelait ce qui avait de l’attrait pour l’étudiant et on l’orientait vers cette discipline, en ignorant superbement celles qui n’avaient qu’un lointain rapport ou même pas du tout avec l’objectif. Quand on touche à l’excellence dans une seule voie, il ne faut pas croire que l’on sera toujours ignorant des autres. Une intelligence se développe plus aisément dans la discipline qu’elle préfère. Et puisque rien n’oblige l’étudiant l’approche d’autres domaines, par l’usage d’une curiosité naturelle et par l’accroissement de son niveau de perception, il y aura un moment où il s’intéressera à ce qui le rebutait au début de sa scolarité.
L’avantage de ce système est de consacrer beaucoup de temps à la discipline choisie donc d’en maîtriser l’essentiel beaucoup plus rapidement.
Ainsi, l’étudiant sera mieux armé pour entrer à l’université. Cela signifie aussi qu’au niveau supérieur, il n’y aura pratiquement pas de redoublement.
Je suis accablé dans mes rapports avec des universitaires de la médiocrité générale, une méconnaissance crasse de ce qui doit se savoir au fur et à mesure de la montée de l’étudiant dans les années, jusqu’à la qualification finale.
À force d’être moyen en tout, il y a une abdication complète d’aller plus loin qu’il ne le faut. Ce n’est pas la discipline que l’on veut exercer par plaisir qui compte, c’est le salaire qu’on obtiendra en l’exerçant. L’enseignement actuel est aussi un fiasco de la curiosité et de l’esprit critique. La manière de donner les matières selon les directives y est pour beaucoup.
La préférence des faiseurs de programme pour les sciences exactes prend tout son sens, puisqu’il s’agit de remplir les cases vides dans nos industries. On n’a besoin que de jeunes gens à la seule capacité de produire et non de réfléchir.

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Cette école a pour mission de pourvoir l’entreprise d’hommes-machines, de dirigeants disciplinés dans la politique d’entreprise, bref, l’esprit encyclopédique ce n’est plus son rayon.
L’enseignement confine au désastre. Des enseignants dégoûtés, mal payés, mal utilisés, en pleine crise de questionnement sur leur devenir n’en peuvent plus. Si en plus on leur demande de faire des courbettes devant les parents les plus vindicatifs à qui le chef d’établissement donne raison 9 fois sur 10, en raison des quotas, on aura compris que le métier est déserté en masse et que, demain, on aura toutes les peines du monde à recruter du personnel.
Des réformes sont nécessaires. Elles ne se feront pas.
Milquet Mouse finira par être emportée à son tour dans la tempête qui menace.
Tout le monde aura oublié que l’école, c’est aussi le reflet de la société. On tourne en rond. La société deviendra ce que la jeunesse au sortir des études en fera.
Les enjeux sont énormes. On voit où sont les intérêts, les sélections depuis les critères du fric et de l’économie, la volonté de certains pour que la masse reste dans la stupidité qui conduit à l’obéissance, les partis de pouvoir qui sont d’accord avec une majorité de citoyens qui frise la débilité mentale, l’obsession des chefs de rester des chefs… Comment voulez-vous que nos enfants s’en sortent ?

17 juin 2015

C’est combien, docteur ?

Franchement, je ne voulais pas écrire la moindre ligne, et puis, à la réflexion, au risque de rabâcher, à l’émission de M’ame Demoulin de ce dimanche, Bacquelaine, le ministre des pensions, a fait preuve d’un mépris rarement entendu, lorsqu’il s’est permis de s’adresser à son voisin, Raoul Hedebouw du PTB, pour dénigrer le marxisme de l’autre, sans vraiment savoir s’il l’est encore, ou même qu’il l’ait jamais été. Est-ce qu’on demande à Bacquelaine s’il est libertarien ou ultralibéral ?
Les voilà bien ces redondants imbéciles n’ayant jamais lu une ligne d’un philosophe, qui se permettent de surfer sur la propagande américaine du temps de la guerre froide, pour remuer le fond de la vase libérale, rien que pour abaisser un homme. Encore aujourd’hui, la classe moyenne se hérisse à l’encontre du communisme défunt, sensible un demi siècle plus tard au chant des sirènes du dollar roi, bien après le Watergate de Nixon et le duo d’enfer Thatcher Reagan…
C’est peine perdue de supposer chez Bacquelaine le moindre gramme d’intelligence. Cependant, est-il possible, une fois pour toutes, de faire comprendre à ces ronds-de-cuir du conformisme bourgeois, que le communisme de l’ancienne Union Soviétique n’a rien à voir avec la philosophie de Marx ? De même, le marxisme-léninisme est à Marx, ce que le cow-boy Reagan devait à la culture. Il est vrai que le peuple croit plus facilement ses maîtres que les philosophes.
Communisme et capitalisme sont deux têtes greffées sur un même corps. Elles procèdent toutes deux du même concept : une caste de dirigeants politiques pour l’un et financier pour l’autre qui ont tous les pouvoirs et tout loisir de gérer le peuple à sa guise.
Les uns, c’est sous le couvert du bien public et les autres pour le mirage de l’enrichissement individualisé. En final, une petite minorité ramasse la mise, de part et d’autre. Cherchez qui est « marron » ?

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Quelle est la différence ?
On peut juste dire que le capitalisme se pare du droit des gens, de la démocratie, etc. Le croirait-on, le système stalinien aussi, la seule différence, c’est au nombre de morts. Côté fric, on suppose encore pouvoir vivre à peu près honorablement, sans finir dans un goulag. Cependant les guerres de religion font des dizaines de milliers de morts, ce que le communisme eût évité. Quant aux famines du « Petit Pères des Peuples », on y vient tout doucement dans le monde libéral.
J’en veux à Bacquelaine sur la manière qu’il a de se servir de vieilles lunes pour défendre les positions quasi staliniennes du capitalisme mondialisé.
Enfin, que ceux qui ont lu Marx – je sais, il n’y en a pas beaucoup – relèvent au moins sa pensée riche en amour de l’humanité, dire enfin que le philosophe a ouvert des perspectives d’une organisation sociale pour les plus humbles.
C’est sur la partie de son œuvre qui concerne le travail et de son organisation que Marx a été le plus trahi et le moins compris. La question de la vraie égalité entre les hommes est encore de nos jours irrésolue, pour une morale universelle.
Il y a dans l’attitude de Bacquelaine et de tous ceux qui acceptent que cette société aille son petit bonhomme de chemin vers des désastres insoupçonnés, un profond mépris pour la classe ouvrière, ouvriers et paysans de Belgique et d’ailleurs, malmenés tout au long de l’Histoire et qui avaient trouvé dans le marxisme, une raison d’espérer. Bacquelaine et ses pareils oublient les millions de morts de l’Armée Rouge qui ont permis notre liberté, et que ce sursaut russe fut surtout l’œuvre de ceux qui ont cru au communisme des chefs et s’en sont mordu les doigts. Il oublie, ce bougre, que la Résistance 40-45 fut l’affaire de ceux qu’il méprise, tandis que ses pareils flattaient l’Occupant pour se maintenir à flot dans une Belgique qui crevait de faim.
Encore aujourd’hui, Bacquelaine et consort sont aux antipodes de ce qu’ont subi et subissent encore des millions de gens. La vie de ces messieurs de la politique active n’est comparable en rien à celle des descendants de ces héros de la guerre, de ces mineurs de fond, de ces manœuvres postés en trois horaires 6-2, 2-10, 10-6, de tous ceux enfin qui permettent à Bacquelaine de parader en beau costume et de vendre comme un marchand de poisson le ferait à la minque, ses consultations dans les homes périphériques, d’où il ressort gonflé par l’attention attendrie des « petits » vieux pour le « bon » docteur, et en ressort, ministre en titre, encore plus con qu’il n’y est entré.

16 juin 2015

Yoyo lingistique.

Damien Thiéry, ex bourgmestre FDF de Linkebeek a cru de bonne guerre de passer au MR pour faciliter sa nomination au maïorat et en finir avec le yoyo ubuesque (pour tout autant que le père Ubu ait une chance, lui aussi, d’être compris par les pointus de la NVA et du Vlaams Belang).
Peine perdue ! C’est dire l’influence de Charles Michel auprès de ses ministres flamands !
La sulfureuse Liesbeth Homans, ministre flamande des Affaires intérieures (N-VA), va annuler la décision du conseil communal de Linkebeek qui est déterminé à proposer Damien Thiéry à la fonction de bourgmestre de la commune à facilités de Linkebeek ! La blonde du plat pays a l’intention de modifier les règles en vigueur par voie de décret pour bloquer définitivement le carrousel dans ce dossier.
Sur le manège, ils sont deux à se disputer l’initiative contre le fransquillon, la N-VA et le Vlaams Leuw, d’où une surenchère qui ira à celui qui, devant l’opinion flamande aura réussi à empêcher la majorité de 13 francophones contre 2 flamands de fonctionner démocratiquement.
Chez ces gens-là, comme dirait Brel, on est peu regardant à ménager le pitoyable Charles Michel. Voilà qui promet pour la législature suivante.
Deux députés Vlaams Belang Chris Janssens et N-VA Willy Segers poussent la charmante au cul, si je puis dire. Encore qu’à part la symbolique du geste, il n’y a pas besoin de trop la relancer sur cette affaire, puisqu’elle est elle-même partisane du droit sacré du sol flamand pour à tout jamais obliger la population, sur ce territoire à 90 % francophone, de s’exprimer en Vondeltaal.
Les Francophones qui avalent tout des Flamands par peur d’une scission complète du pays, n’ont aucune réaction. Il y a dans le renoncement quelque chose de pathétique chez les francophones, un mélange à la fois d’un intérêt exclusif pour le fric et une sorte de dégoût de soi en le constatant. On dirait que le peuple wallon de 1960 n’est pas le même que celui de 2015, en tout cas que ce dernier n’est pas de la même famille !
On se rappelle la mascarade des Fourons et l’appoint des Néerlandais s’installant dans les communes fouronnaises et faisant basculer la majorité vers Broers, l’opposant de toujours, passant du CD&H à la N-VA. Quelques jours avant le scrutin qui allait voir la majorité à l’époque changer de camp, le journal La Meuse titrait encore, les Hollandais, nouveaux habitants, ne profiteront pas des nouvelles lois communales pour faire basculer la majorité aux élections ! Tu parles d’une bonne analyse !...
Retour à Linkebeek.
Damien Thiry, n’est pas sympathique. C’est un opportuniste, mais son combat est juste. Il continue à contester sa non-nomination sur un plan juridique. Ce n’est pas lui qui est ridicule mais Mme Homans qui a repris le carrousel à son compte et s’apprête à casser la xième décision du conseil communal.
Nul doute qu’elle va arranger les lois pour mettre fin à la mascarade et au bon droit des Francophones par une intervention du genre décret. Elle arrangerait ça, en flamand bien sûr de telle manière qu’une traduction par un as de la chose serait incompréhensible pour un constitutionnaliste comme Delpérée.

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Par exemple qu’un bourgmestre dont la nomination aurait été refusée, ne pourrait plus être désigné bourgmestre faisant fonction.
Pour une couleuvre à avaler, c’en est une fameuse !
Pauvre Charles Michel ! Heureusement que la presse francophone l’adore. Par son sacrifice, il prolonge de cinq ans la Belgique… à moins que Bart De Wever en ait assez de sa marionnette et décide de faire tomber ce gouvernement.
Cela pourrait se faire plus vite qu’on ne le pense. Par exemple, il suffirait que la N-VA perde des points dans les sondages, pour que le Michel soit largué comme une chose soudainement inutile et sans intérêt.

15 juin 2015

Une lâche complicité (suite)

Après ma réflexion d’hier sur les atermoiements lamentables de Milquet, je ne suis pas loin de considérer qu’un grand ministre serait celui qui déciderait que les cours de morale sont obligatoires et les cours de religion facultatifs !
Ce qui m’emmerde dans le cafouillage entourant les croyances, ce ne sont pas les prodiges réalisés pour nous séduire, c’est le fait que les prosélytes des différentes religions revendiquent tous un Dieu unique : le leur. Tous les autres sont des ersatz, des imposteurs, des moins que rien.
Les croyants se croient l’âme militaire et se tapent dessus d’une chapelle à l’autre. Quant à la foi, il faut avoir beaucoup d’imagination pour sortir des réalités et de la philosophie pratique. On peut dire que le croyant n’en manque pas.
Cela n’aurait pas été plus loin, si l’on s’était arrêté à la mythologie gréco-romaine. Il y en avait pour tous les goûts. Des guerres se nouaient et se dénouaient, mais c’était entre eux. Zeus ou Jupiter créèrent des sous-dieux ou des demi-dieux, que nous les eussions appelés des Saints ou des prophètes par la suite, le tour était joué. Mais non, il a fallu déjà qu’un esprit concurrentiel précapitaliste s’installe, pourrait-on dire, et qu’on en arrive aux mains pour l’affirmer.
Personne n’ose imaginer depuis, qu’ils sont peut-être tous des supercheries nées de l’imagination des hommes, et qu’il n’y a finalement personne au-dessus de nos têtes.
L’histoire se répète. En 2015, croire ou ne pas croire est redevenu dangereux !
Parce qu’il y a un retour du religieux sous une forme directement politique ? Non, parce que nos dirigeants sont des lâches et des calculateurs.
Aujourd’hui, l’Islam est la cause des désordres. Hier, c’était une autre chanson tout aussi « miraculeuse ». Malgré les dérapages nombreux, l’Occident ne veut pas entendre parler des causes et ne parle que des dérives, par exemple que les musulmans violents seraient de faux musulmans. On comprend bien une démarche qui ne veut pas mettre tout le monde dans le même sac et qu’il faut, bien entendu, écarter du soupçon une multitude de croyants qui n’ont pas des intentions belliqueuses, mais est-ce pour autant qu’il faille prétendre que, de cette religion ne naissent que des âmes nobles et charitables ?
C’est ici que la laïcité a perdu toute son efficacité pratique dans nos démocraties, par le peu d’enthousiasme que les partis mettent à la défendre.

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Cette crise se manifeste par la volonté de remettre en cause les formes diverses de la laïcité.
On a vu ainsi que la gauche ne s’est pas privée de grossir ses rangs par la pêche aux voix en préconisant une laïcité « ouverte ». Qu’est-ce sinon une lâcheté intellectuelle à l’égard des religions, par le refus de procéder à la critique de leur manque de rationalité ?
Évidemment, on peut être « citoyen et croyant ». Il n’y a pas incompatibilité. La croyance s’exprimera éventuellement dans le vote. Mais il ne saurait y avoir de « citoyens croyants », soit des citoyens faisant de la démocratie qui est par principe une tribune laïque, un moyen de s’exprimer publiquement en qualité de croyants. Les fonctions électives doivent avoir pour objectif de n’être en rien impliquées dans les religions. Le fait de s’afficher avec un voile pour siéger dans des instances politiques montre bien qu’il y a un amalgame qui ne peut être toléré.
C’est une question de principe. Mais, la défense des principes impose à ceux qui les défendent d’en être pétris… pas que les religions qui fourmillent d’imposteurs.

14 juin 2015

Une lâche complicité.

Qu’elle soit au Fédéral ou au Régional, Joëlle Milquet n’a jamais pu s’empêcher de gloser partout et d’émettre un avis sur tout, même sur ce qu’elle ne sait pas et qu’elle apprend la veille de prendre une décision.
Les journaux : « La ministre de l'Education, Joëlle Milquet, a préconisé vendredi soir de "rendre à nouveau le cours de morale neutre", après la révélation d'un arrêt particulièrement critique du Conseil d'Etat à l'égard de son avant-projet de loi sur l'encadrement pédagogique alternatif (EPA). »
Mais justement, un cours de morale ne peut pas être neutre. N’est-ce pas le seul lieu où il est possible de défendre la laïcité et comment la défendre sans démontrer les nuisances qui l’entourent, afin de dégager les principes qui différencient le bien du mal ?
Si c’est baptiser « cours de morale » une pédagogie qui s’arrête à la défense de cracher par terre, de répondre poliment à un passant qui vous demande l’heure et de ne pas nuire à son prochain (et encore sans entrer dans des explications), voilà qui ne servira pas l’élève dans son devenir de citoyen.
Et donc ne servira à rien.
De même le Conseil d’État qui a retoqué le chef-d’œuvre jésuitique de la brouillonne ministre, bat le beurre aussi en parlant de problème de neutralité.
Mais que ce soit le cours de morale ou le cours de religion (surtout ce dernier) et aussi l’EPA (Encadrement Pédagogique Alternatif), la neutralité n’est que l’illusion qui cache la réalité d’une volonté de mainmise du religieux sur tous les domaines qui touchent à l’éducation des enfants.

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Comment justifier un cours de morale sans s’aventurer dans les malheurs du siècle qui sont les purs produits des religions ? Du reste, les cours de religion ne se privent pas d’en remettre tout autant sur « l’horreur » de ne pas croire en Dieu de ceux qui fréquentent le cours de morale.
Pour peu qu’un enseignant soit quelque peu lettré, oui il en existe encore, il est difficile de passer sous silence la critique fondamentale du religieux, par presque tous les philosophes et résumée par Spinoza.
1. La critique du concept culturel du religieux dans son rapport extérieur à Dieu : l’adulation et non l’adoration devant laquelle la foi disparaît.
2. La dénonciation de l’incongru de l’apparat dans un monde misérable. Les religieux se servent de la foi et ne la servent pas.
3. La relation complice de la religion avec les puissants, quand les prêtres et les ayatollahs ne se substituent pas eux-mêmes au pouvoir séculier.
4. L’attachement aveugle aux Écritures divines ou inspirées qui ne peuvent être critiquées dans leurs formes et leur origine et qui conduisent à des aberrations de jugement et des valeurs.
5. Enfin les luttes souvent sanglantes entre les religions censées promouvoir l’amour et la paix.
En vérité de ces cinq points qui font partie de la libre discussion en cours de Morale, Spinoza ne fait que souligner ce que toute projection un peu censée sur « l’esprit » des religions devrait ouvrir à tous : la dénonciation de l’absurdité intellectuelle et la violence dogmatique hors de la raison et de toute forme d’intelligence, des croyances.
La Cour constitutionnelle, en ouvrant la possibilité pour les parents de l'enseignement officiel de demander dorénavant que leurs enfants soient dispensés de suivre les cours de morale ou religions, se débarrasse de la responsabilité de défendre la laïcité essentielle à toute démocratie. Joëlle Milquet se conduit en marchande de tapis d’un souk d’Arabie Heureuse.
Ce n’est pas ainsi qu’on pérennisera la liberté des cultes et la liberté de les critiquer.
Ce n’est pas ainsi que l’on défendra le principe démocratique de la liberté de conscience.
Le laxisme de l’une et l’autre est profondément écœurant. Après le relâchement de l’étreinte des curés, nous voilà sous l’étreinte des ayatollahs et des mollahs.
Dans un pays où la lâcheté tient lieu de prudence et la servilité de politesse, on ne pouvait pas plus mal tomber que d’avoir une Joëlle Milquet et une Cour constitutionnelle acoquinées, même si officiellement elles divergent.

13 juin 2015

Un engagement lourd.

Encore un accord secret négocié entre l’État et une entreprise privée !
L’accord secret a ceci de particulier que l’État s’engage en notre nom sans que nous soyons au courant. Autrement dit, il n’y a aucune instance fédérale ou régionale qui en aurait discuté, donc aucun débat et aucune confrontation des points de vue.
Ce sont seulement le cabinet ministériel concerné et le premier ministre qui s’engagent à des choses que nous n’avons pas à savoir.
Ce n’est pas la première fois. Nos responsables en sont coutumiers.
On se souvient des négociations avec Ecclestone sur la modernisation du circuit de Francorchamps et où MM. Kubla (tiens, déjà !) et Happart avaient établi des clauses secrètes en anglais assez désavantageuses pour nous. M. Happart, questionné par des journalistes, avait répliqué qu’il ne connaissait pas la langue, donc qu’il n’était pas au courant. Pourtant sa signature figurait au bas du document. Quelle belle insouciance !
C’était encore les temps heureux. Les banques bullaient, mais c’était avant 2008, les économistes et les citoyens ne savaient pas qu’on entrait dans une nouvelle ère.
Cette fois-ci « L’État s’engage à indemniser Electrabel et EDF s’il ferme Tihange 1 avant le 1er octobre 2025 – sauf si la fermeture a lieu pour des raisons de sûreté nucléaire, ou pour se conformer à une décision européenne ou internationale. Cette indemnisation est prévue dans les 30 jours. C’est ce qui ressort de la convention secrète sur Tihange 1, que L’Echo a pu se procurer. »
L’Echo est ce fameux Écho de la Bourse dont j’ai parlé il y a quelques jours.
Comment ont-ils copié l’original ?
Ce n’est pas le propos de cette chronique.
Mais c’est un fait « Pour prolonger Tihange 1 de 10 ans, Electrabel et EDF devaient investir quelque 600 millions d’euros. Cela a donné lieu à une négociation serrée entre les propriétaires de la centrale et le gouvernement précédent, qui ont fini par arriver à un accord. »
Le gouvernement précédent, mais c’est celui de Di Rupo.
Ah ! le petit cachottier, lui si près des citoyens, nous faire un enfant dans le dos. Ce sera à ajouter au passif, juste sous la décision d’exclure certaines catégories de chômeurs.
Maintenant, questions gros sous, de combien devrions-nous faire grossir la dette pour indemniser Electrabel et EDF, ça c’est le mystère dans le mystère.
L’Echo nous dit seulement que « le texte prévoit notamment une indemnisation en cas d’arrêt de Tihange 1 avant 2025. Il s’agit d’un engagement lourd, qui lie non seulement le gouvernement qui a signé l’accord – en l’occurrence, le gouvernement Di Rupo, avec comme secrétaire d’État à l’Énergie Melchior Wathelet – mais aussi les gouvernements suivants.
Idem en matière fiscale : l’accord prévoit qu’aucune taxe ou charge spécifique ne pourra être imposée sur Tihange 1, à part la redevance due à l’État. »

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L’Echo parle d’un engagement lourd. On peut penser qu’il s’agit d’une centaine de millions d’euros au moins ?
Si cette tuile secrète nous tombe demain sur la tête, les chômeurs, les malades et les vieux vont encore prendre un sacré coup, sans compter les ménages. On a parlé d’une forte augmentation possible de l’électricité, serait-ce déjà pour provisionner un fonds de remboursement ?
J’espère que des secrets de cette nature, il n’en reste plus dans les cartons de MM Di Rupo et Charles Michel.
Un qui s’en fout, c’est Melchior Wathelet. Cosignataire, il s’est tiré au bon moment.
Et dire que ces gens se disent responsables !

12 juin 2015

Charles Michel, pongiste heureux.

Avec des airs de premier de la classe, cachant sa vraie nature de son sourire commercial dont il ne se départit que rarement, la modestie qu’il affiche en faisant semblant de vous écouter, alors qu’il pense à ce qu’il va dire, sans tenir compte de ce qu’il entend, Charles Michel ressemble à son père, par son côté bluffeur, qui fit de Jean Gol, la dupe de Louis. Il a donc une belle carrière devant lui, blanchi, chauffé et payé par l’État, c’est-à-dire par nous, sans pour autant que ça le gêne de retirer le pain de la bouche des plus pauvres pour les ortolans de la sienne. Un motif de le mettre en colère, quand il s’entend accusé de faire partie du système. C’est entendu, Charles Michel s’est donné à nous corps et âme. Il fête en famille le Premier Mai à Jodoigne. Le malheur, c’est que les Wallons ne le lui ont pas demandé.
Conscient ou inconscient, on a rarement vu quelqu’un nier plus farouchement faire partie des privilégiés du royaume, ces millionnaires heureux (1 sur 30 Belges) selon le journal l’Echo. Au contraire, comme dady, si vous le poussiez un peu, il se plaindrait de ne pas être assez payé pour le travail « énorme » qu’il abat et les soucis que nous lui causons.
Comme le naturel chassé revient au galop, le sien vient d’éclater après un an de premier ministre. Il se découvre donneur de leçons, d’abord à Aléxis Tsípras et au gouvernement grec, rejoignant les ultras de l’Europe, dans son zèle de premier de la classe, chouchou de Jean-Claude Juncker. Ainsi, il passe pour vertueux, tout en laissant à son pire « ami » Didier Reynders le soin de régler cette antinomie avec le premier grec par la diplomatie traditionnelle, ce qui est mauvais pour la Belgique. Comme notre pays est minuscule, il ne compte en aucune manière dans le conflit financier entre l’Europe et la Grèce. Ses avis, les autres s’en moquent, ils ne servent qu’à irriter inutilement le peuple grec, contre le peuple belge.
Se croyant du talent pour se joindre aux grands stratèges, il fait pareil avec David Cameron, le premier ministre britannique. Avant la reprise du sommet européen de Bruxelles, il semblait à notre Colbert, être bien placé pour conseiller l’autre et le sommer de réfléchir aux enjeux qu’il met dans le chapeau de son futur référendum sur l’Europe.
Je vous demande un peu, toute la City en tremble d’avance.

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Cameron qui fait un tour des capitales de l’UE, afin de sonder les Membres sur la nécessité de réformer le Libre Échange pour une Europe sœur cadette de l’Amérique, a certainement eu un petit sourire très british aux sottises proférées de l’autre.
Pour Michel junior la négociation ne "sera pas facile", attendu que son cœur libéral a ses raisons libre-échangistes et mondialistes, alors qu’il est tiraillé par sa vénération à Juncker. Les projets diffèrent seulement sur l’attribution de la capitale mondiale du fric, Bruxelles ou Washington, de ce formidable tube digestif que les capitalistes vendent au monde.
Cela se traduit par un galimatias où l’on sent la patte des Michel pour l’écriture en chiures de mouche : "Nous pensons en Belgique que le principe de liberté de circulation des travailleurs est très important, que la non-discrimination et l'égalité des droits entre citoyens européens est une chose très importante. Et sur ces sujets-là, nous verrons dans une négociation s'il est possible de trouver un accord".
Là-dessus Cameron va voir ailleurs, si tous les premiers ministres européens sont aussi cons que celui-là.
Ne sommes-nous pas un peu responsables de ce gâchis ?
Notre nouveau Rastignac se rend ce jour à une conférence de bobos friqués à Bilderberg. Insigne distinction que même Di Rupo ne put atteindre. Nul doute que la Belgique y sera bien représentée par notre éminence. Nous n’en saurons rien, car Bilderbeg, c’est le top secret de haut vol, une sorte de Club Lorraine au centuple. Il jouerait au 421 la Grand-Place et nous avec, que nous n’en saurions rien. C’est comme ça qu’il comprend la démocratie…

11 juin 2015

Le fiasco social-démocrate.

La grande difficulté des partis socialistes européens est d’organiser le virage vers la social-démocratie sans perdre d’adhérents. La pêche aux voix pour le PS est nécessaire. Le nombre d’adhérents et de sympathisants conditionne sa diffusion, son audience, et sa fonction distributrice d’emplois administratifs et d’emplois représentatifs. On l’a bien vu lorsque le PS, sous prétexte d’ouverture, a privilégié des représentants des communautés turques notamment, au grand désenchantement des défenseurs de la laïcité. Il a fait de la pêche aux voix et joué les conciliateurs en oubliant les principes de la laïcité, entre autres. Or, les électeurs ont encore une vision très manichéenne des partis. Un parti socialiste, en principe, fait du socialisme.
Le système électoral dépend cependant encore du suffrage universel. Quoique le courant social-démocrate y soit fortement aidé par la propagande de fait des journaux y compris de droite, après tout, le MR peut aussi se dire social-démocrate, le parti socialiste est obligé de tenir compte de ses électeurs, sous peine d’une sanction. Pour l’heure, il est social-démocrate de façon à ce qu’on ne le sache pas trop !
La question est « Peut-on encore faire du socialisme dans une société centrée sur l’économie libérale de profit ? ». La réponse est carrément « non ». Voilà pourquoi la gauche en-dehors du PS reste logique avec elle-même en revendiquant un pouvoir pour la création d’une autre société, moins individualiste et donc moins libérale.
Or, le Ps est partie prenante et candidat au pouvoir. On voit le dilemme.
Pour que ce parti s’adapte au courant libéral, il doit lâcher l’espérance des peuples d’un socialisme « à l’ancienne » et faire en sorte que le marché prospère au point qu’il satisfasse une grande partie de la population dans son consumérisme au quotidien.
On en est loin actuellement.
Voilà pourquoi en cas d’échec du système économique, le PS risque de disparaître à l’occasion d’une nouvelle crise que les bulles actuelles mettent dans le domaine du possible.
Il est heureux que Di Rupo ne soit plus au pouvoir, sinon il se heurterait aux syndicats, comme Charles Michel en fait l’expérience.
La quadrature du cercle n’échappe pas à l’observateur. Pour réussir, la social-démocratie doit établir une fructueuse relation entre le pouvoir politique, les syndicats et les entreprises, le tout dans une période de bonne croissance. Dans l’état actuel de l’économie et des projections qui sont faites pour les cinq années suivantes, ce n’est pas le cas.
Il y aura tôt ou tard un clash entre les producteurs et les exploiteurs, non pas que les producteurs et les exploiteurs ne pourraient pas s’entendre, on a vu en 1936, par exemple, le patronat accepter beaucoup de concessions pour conserver son patrimoine, mais la production pour être performante n’a plus besoin d’une grande partie de la main-d’œuvre, surtout celle non qualifiée et c’est ce facteur, avec le vieillissement de la population qui est inconciliable avec le système économique actuel.
Le rêve de Hollande est celui de Di Rupo : transformer le socialisme traditionnel à la façon du modèle germanique, c’est-à-dire faire fonctionner la machine étatique et sociale d’après le réalisme d’une économie franchement libérale. Cela signifie : faire de gros sacrifice à la base pour que ça reparte et, quand c’est reparti, laisser à la vie spartiate une bonne moitié de la population.
C’est un échec, parce que l’industrie est vieillissante, peu innovante et la conjoncture défavorable.

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Il est impossible au PS de revenir en arrière. Il le pourrait peut-être si la perte en voix et donc en emplois représentatifs devenait catastrophique, mais connaissant l’électorat belge, les pertes qu’ils pourraient subir en l’état ne sauraient convaincre les dirigeants de ce parti, déjà tellement coupés des réalités des banlieues et de la pauvreté. Une révolution au sommet du parti serait nécessaire pour que cela change. Vous voyez une jeune pousse bousculer les anciens ténors ? Le parcours d’un Magnette qui aurait pu être celui-là, est édifiant. C’est encore un cas où l’appareil aura eu raison de tout.
La satisfaction de quelques-uns à contempler les progrès financiers de leur carrière, plutôt que s’inquiéter des bas salaires, est telle, qu’il faudrait au moins que la moitié de l’appareil perde ses mandats, pour entrevoir un léger frémissement socialiste.

10 juin 2015

Défenestration.

Mais qu’est-ce que les pauvres ont à râler que rien ne va plus ?
Le système ne désire-t-il pas faire du Belge moyen, un petit millionnaire en dollars ?
C’est, en tout cas, ce qu’une Agence de presse nous raconte et que votre journal habituel s’est empressé de publier sans aucun commentaire, ce qui arrange bien les éditeurs. Car, les commentaires ne sont plus possible pour deux raisons, la première c’est le manque de personnel, la seconde consiste en la difficulté de commenter avec cet art extasié de l’écriture consensuelle, les étrons ordinaires de l’info bourgeoise.
Donc nous sommes riches et nous ne le savions pas ! Sommes-nous stupides ?
« En tenant compte du patrimoine immobilier, le nombre de millionnaires en dollars (détenant plus de 892.857 euros au taux de change actuel), s’établit à 358.219 individus, soit 3,2% de la population belge, lit-on dans L’Echo. Plusieurs études évaluent le nombre de millionnaires en euros à 100.000 en Belgique soit 1% de la population, hors immobilier. »
Ici une petite parenthèse, ce n’est même pas une Agence de presse la source, mais le journal l’Echo.
Qu’est-ce que l’Echo ?
Mais c’est l’ancien journal des boursicoteurs « L’Echo de la Bourse » tombé dans l’escarcelle des propriétaires du Groupe Rossel-Mediafin (Le Soir, etc).
C’est donc bien ce journal situé politiquement à droite qui a diffusé cette joyeuse nouvelle et que les autres gazettes du groupe politiquement « neutres » se sont empressées de publier in extenso. Ce ne serait pas un grand mal. C’est en soi, jusqu’à preuve du contraire, une information exacte, mais publiée telle quelle dans le contexte actuel revient à diffuser une mauvaise nouvelle, une insulte à la pauvreté qui gagne.
Ainsi donc un Belge sur 30 est millionnaire en dollars, constituant ainsi 1% du contingent de millionnaires à travers le monde. Voilà bien le paradoxe d’une société qui s’enfonce dans la misère et la précarité, qui bat le record de gens sans travail, tandis que certains s’enrichissent malgré tout ou plutôt s’enrichissent grâce à la pauvreté générale.
Comme ce Belge sur 30 est aussi propriétaire des journaux, vous n’aurez pas droit aux commentaires qui vous auraient peut-être mis un baume sur le cœur.
On se demandait aussi, mais où donc passe le résultat de nos efforts accrus, de notre probité légendaire à rembourser « nos dettes » ?

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À la limite, on pourrait remercier l’Écho de cette franchise. Grâce à lui nul n’ignore désormais que là où il y a de la misère, il y a des gens heureux, parmi lesquels nous pouvons compter nos parlementaires et nos ministres.
La voilà bien l’intelligence de l’homme au service de tous et qui se retrouve par la fatalité d’un système économique mondialisé, exclusivement au service du fric.
Cela signifierait-il que l’humanité ne compte qu’1 % de personnes intelligentes ?
N’est pas Armand De Decker qui veut, déjà propulsé dans la zone des millionnaires par l’effet d’un seul client de son cabinet d’avocat.
Le dilemme pour le journal l’Écho et nos cadors du 1 % mondial, c’est de savoir jusqu’à quel pourcentage peut monter ce petit % ? J’avais fixé, il y a très longtemps, une limite dans ce Blog, placée au-dessus des articles dans le bandeau supérieur « 90 % d’imbéciles et 10 % de salauds ». L’Echo a encore de la marge avant de s’inquiéter sérieusement.
10 % de salauds en Belgique ? J’espère m’être trompé et qu’on n’ira pas jusqu’aux 10 %, avant de passer le système et les riches par la fenêtre.

9 juin 2015

Smegma à la lèche !

Comme dans les salons du X, plus les plaisirs sont à la montre, moins ils sont bandant. Il n’y a plus ce plaisir des sens que jadis le lettré ressentait à la lecture de Restif de la Bretonne et du divin marquis, quand l’imagination pourvoyait – mieux encore – remplaçait en les sublimant, le contact et l’acte. Aujourd’hui l’image renvoie à nous-mêmes dans le jeu de glaces d’un écran de télévision, le catalogue des amours dépravées à tant d’euros la position. La parole est faite d’onomatopées qu’une prêtresse du hard susurre d’une voix qui se voudrait pâmée et qui n’est que le résultat du paquet de clopes qu’elle s’envoie sur la journée.
Le veston à paillettes de Patrick Sébastien est aussi peu représentatif de l’érotisme, qu’entre les petites lèvres et le clitoris, le segma abondant du talent intime de Brigitte Lahaie. Vaste comédie du plumard, soubresauts de scène simulant l’orgasme, la comédie de boulevard montrait les caleçons des acteurs de Labiche, la lingerie d’aujourd’hui s’affiche en bas noirs que la couguar de cinquante ans se croit obligée d’enfiler avant de croiser le fer sur le sofa des échangistes. Chaque fois que j’en vois une en uniforme de pouffe lubrique, j’ai envie de faire moine bouddhiste à Lhassa.

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2015 a évolué dans le pire. Il est à l’érotisme, ce que l’abattage était à l’amour au temps de la baise en chaîne dans les maisons style Belle époque, avant la loi Marthe Richard.
Que ce soit sur les magazines spécialisés, à Sainte-Gudule, dans le bureau de l’archiprêtre ou dans ceux du Soir, sur le trottoir de la Loi ou derrière le rideau tiré sur la tringle rouillée d’un bordel de la gare du Nord, il n’y a plus rien d’Épicurien. Tout le monde s’encule ! C’est d’un triste…
Le public trépigne et réclame, se lève, marmonne, applaudit quand le chauffeur montre la pancarte hors caméra. Marceau nous sort un sein de sa logette à Cannes, on en fait des tonnes. La gagneuse se tape une équipe de rugby un dimanche soir (Henry Miller, Sexus), elle n’en fait pas assez.
Cela va devenir aussi lugubre de se farcir un film de cul que de se taper une interview de Didier Reynders. On croirait que Charles Michel va rouler une pelle au téléspectateur chaque fois qu’il est en face de nous sans nous voir. Nous qui le voyons, ça ne passe pas. On dirait un vieux travelo, lui le plus jeune premier ministre de Belgique, dont la perruque s’est usée entre les cuisses de Marilyn Jess, dans « Gamines en chaleur » de Jean Rollin.
Il reste bien quelques vestiges du passé, depuis qu’Annie Lebrun monte des expositions, c’est un peu du surmâle de Jarry qui disparaît. J’ai encore en mémoire son beau visage de femme tout auréolé de vices secrets, avec des cernes naturels, des yeux si grands et si profondément cavés…
Ces temps troublés par le pognon fonctionnent au matériel à fouetter et à la vertu bourgeoise. Le matériel, c’est celui des « affreux » du BDSM. Les ravagés de l’autorité érotique les font acheter à leurs victimes. Ces héroïnes de la souffrance érotique sont les adoratrices de leurs tortionnaires, en vertu du syndrome de Stockholm et de la crème Durex à assouplir les muqueuses. La vertu bourgeoise, c’est le sauvetage de l’apparence et de l’esprit de famille d’une Belgique dont les journaux ne voient que la sacristie.
Comme dirait Léautaud (Journal Particulier, 1933 in Mercure de France) « Le fléau est si jolie et a le visage si plein de plaisir quand elle suce une queue ou qu’elle se fait enfiler que j’ai voulu jouir du tableau en spectateur », pour la suite, acheter le bouquin, c’est autrement mieux foutu et plus intelligent cet érotisme là, que les conneries qui passent pour des dialogues dans les films X, d’autant que les Français qui inondent le marché ont tendance à faire de la littérature du genre « Oh ! oui… mets-la moi… » et ce faisant, font glander honteusement l’éjaculateur précoce devant son écran. Plus physique est le hard des Amerloques. On n’a pas le temps d’enfiler des perles. La star USA, même si c’est toujours une histoire de gland, est autrement plus sportive. On sent la préparation en salle de muscu et les mêmes cocktails Mabuse que ceux de Serena Williams, avant un Roland Garos. C’est dire le sérieux.
« Les appâts… » dirait Henri II en tâtant Diane de Poitiers vers 1555 « …on a beau les badigeonner de blanc de zinc, à partir d’un certain âge, ça fait rassis. ».
Comme tout va plus vite, le gouvernement l’a bien compris, pour conserver plus longtemps de la naïveté nécessaire à la fraîcheur des rapports juvéniles, il propose de descendre à quatorze ans, l’âge de la prise de risque.
C’est une erreur. Quand on pense que c’est déjà foutu à dix-huit !...

8 juin 2015

La grande pitié des besogneux de l’écrit.

Voilà bien les faux-culs de la presse belge démasqués dans l’affaire Chodiev. En donnant la priorité à l’information selon laquelle Armand De Decker pourrait aller en justice suite aux « accusations mensongères et calomnieuses » portées à son égard dans l’affaire Chodiev, la presse belge escamote l’affaire proprement dite en la faisant passer au deuxième plan. Les derniers rebondissements et les témoignages, ainsi que le rapport de Tracfin deviennent des détails !
Si bien qu’elle épouse la cause d’Armand De Decker et embarrasse les lecteurs.
Est-ce Bel Armand qui a convoqué les Roule-ta-Bille ou a-t-il envoyé une lettre comminatoire aux gazettes, genre « droit de réponse » ? Personne ne le sait.
Vous me direz, les lecteurs mécontents pourront toujours s’informer dans la presse française.
En pratique, on met moins de gants et moins de conditionnels, quand il est question d’une affaire mettant en cause un citoyen ordinaire. Vous voyez d’ici ce que ça donnerait : « Dupont envisage de porter plainte pour diffamation dans l’affaire des becs de cane volés dans un supermarché ».
Pourquoi ne croit-on plus les journaux quand un personnage politique important est mêlé à une affaire qui pourrait tourner au scandale ?
Parce que la presse n’est plus ce qu’elle était aux mains d’actionnaires trop près du pouvoir, au point d’en avoir perdu toute crédibilité, dans des affaires qui touchent « la raison d’État ».
En outre, les journaux ne sont plus en Belgique d’investigations, mais des organes de presse de défense des autorités en place. Les journalistes ne sont plus indépendants, ils doivent en référer aux instances pour les affaires « sensibles ». Ils entérinent les actes – même délictueux – perpétrés en haut lieu.
Bien entendu, quand « celui qui pourrait porter plainte » est enfoncé jusqu’au cou dans une affaire où il n’a pas assez joué à l’Indien effaçant toutes les traces de son passage, personne ne peut plus rien pour lui, sinon l’indulgence de la Justice qui depuis la Libération n’a flanqué aucun haut personnage en prison, pour concussion et trafic d’influence. On pense immanquablement à Kubla, traînant d’autres casseroles que la marmite à pression de Chodiev.
Et encore, lui aussi finalement, pourrait porter plainte suite « aux accusations mensongères et calomnieuses ».
Et il serait bien capable de gagner un procès de ce genre ! La recette est simple, il suffit de détacher des accusations, celle qui paraît la plus fragile, formulée sans preuve parce qu’elle découle logiquement des autres.
N’importe quel escroc est rompu à cette technique.
Et puis, il y a la force que confère le pognon, quand on en a ramassé à gogo, en distraire 10 ou 15 % pour la voracité des robins, ce n’est rien. Comparativement, avec son salaire minuscule, un journaliste ne fait pas le poids.

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Il lui restera toujours la ressource d’un démenti afin de rassurer « la victime » des calomnies. On voit d’ici l’article :
« Nous avons diffusé une information qui paraissait recoupée par des sources différentes, mais qui s’est avérée inexacte. Cette information étant de nature à porter préjudice à un tiers, la rémunération légitime qu’un avocat aurait perçue pour la défense de son client ne pourrait être considérée comme une faute. Nous prions cette personne de croire à nos regrets sincères »
Le grouillot regrette, ne cite pas de nom, mais tout le monde sait qu’il a enlevé son froc et reçu le coup de pied au cul de « L’Haut-Lieu » outragé.
Ensuite, ce qui pourrait arriver de pire serait la lettre de licenciement six mois plus tard de sa direction, pour restructuration ou pour incompétence, au choix.

7 juin 2015

Des voyous élégants.

Il faut passer à la lecture de l’hebdomadaire Le Vif.be et du journal Le Monde pour reprendre pied dans l’affaire Chodiev et le Kazakhgate. Les journaux belges francophones : silence radio, un chouia dans la presse flamande !
– Ça ferme sa gueule quand c’est l’marquant qui cause… dirait Gabin.
Armand De Decker et maintenant Didier Reynders en queue de peloton, sont volontairement épargnés par la presse qui fait l’opinion. C’est Kubla qui a tout pris… y a plus que Florence Reuter qui croit à son innocence. Et encore, faudra voir après le show à Waterloo.
– Quand tu causes à un MR, faut jamais lui tourner le dos. Et encore, même de face, ça te chourave ton portefeuille vite fait.
C’est tout juste si on n’a pas félicité Bel Armand d’avoir pris goût à la confiture en plongeant des doigts gourmands dans le pot d’or massif de Chodiev. Les GJ (gentils journalistes) sont en pâmoison devant les honoraires de Bel Armand.
Et dire que ces grands « responsables » au pouvoir cherchent trois milliards pour compléter le budget de la Belgique ! C’est un peu comme si Kubla et Bel Armand venait nous faire un cours de morale, pourquoi pas la manche ?
C’est à l’occasion de faits divers crapuleux qui touchent à l’honneur de nos voyous préférés que l’on voit bien le rôle de la presse bourgeoise, grande dispensatrice d’un camouflage systématique. Dommage qu’il n’existe pas en Belgique des journaux comme le Canard Enchaîné ou Charlie Hebdo.
Alors, vous vous rendez compte, le nom de Reynders lâché dans l'enquête sur le Kazakhgate, en France, l’effet que cela ferait sur nos populations assoupies, si ça venait à se répandre dans les journaux « facile à lire », c’est-à-dire maniant à peine trois cents mots de vocabulaire !
On en apprend des raides avec le témoignage de l’Ucclois Guy Vanden Berghe, mis en examen à Paris. Il a osé citer dans la combine notre « immense » Didier Reynders aux enquêteurs français. On se doutait aussi, décoré de la légion d’honneur par Sarko, il devait y avoir quelque part dans ce geste, comme du remerciement pour service rendu.

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Reynders aurait arrangé par téléphone avec Claude Guéant, ministre de Nicolas Sarkozy à l'époque des faits, la mise en relation de l'avocate Catherine Degoul, qui défendait Chodiev à la demande de l'Elysée, avec Armand De Decker, sénateur en Belgique. Pour l'heure, c'est encore mince. Mais ce témoignage n'est néanmoins pas anodin. (Le Monde)
Pour rappel, le Kazakhgate est un arrangement qui aurait eu lieu entre l'Elysée et certains élus belges du MR pour sauver la mise au milliardaire belgo-kazakh Patokh Chodiev. En jeu : un important marché d'hélicoptères entre la France et le Kazakhstan que le président Nazarbaïev aurait conditionné à la fin des ennuis judiciaires de son ami Chodiev en Belgique.
Le milliardaire pour sortir de l’affaire Tractebel aurait versé 22,5 millions d'euros, la procédure judiciaire le concernant a été éteinte. Évidemment, il aurait sorti d’autres biftons pour arroser Armand De Decker et Didier Reynders pour faire aboutir à heure et à temps le texte de loi salutaire pour Chodiev, à la demande de leur ami Nicolas ?
Officiellement, les révélations du Monde jettent un trouble sur cette affaire franco-belge. D'abord la commission qu'Armand De Decker a reçue via Me Degoul, soit 734 346 euros. Si on sait la somme à un centime près, c’est grâce à Tracfin, le service de renseignement attaché au ministère français des Finances. Le montant avait déjà été mentionné précédemment par Le Canard Enchaîné (qui révélait une note des juges français) qu’Armand De Decker avait farouchement niée. Selon Le Monde, les juges de Paris se seraient également aperçus que Me De Decker n'a rendu aucune note d'honoraires justifiant la moindre rémunération.
Son comparse, Didier Reynders a été cité par un des inculpés.
Le Vif/L'Express du 25 janvier 2013 avait déjà mentionné l'intervention du cabinet Reynders concernant la transaction pénale élargie.
Hélas ! dans l’état actuel de la justice belge, il y a gros à parier que le parquet de Bruxelles a bien d’autres affaires extrêmement plus importantes que ce dossier qui est pourtant, bel et bien, une affaire d’État. Il y a toute la délinquance des rues et les perceptions abusives de chômage prioritaires, par exemple, qu’il faut traiter avec la plus grande sévérité.
À propos, quelle est le délai de prescription pour concussion, prévarication et abus d’autorité ?
Si ça devient trop chaud, un MR pourrait se dévouer et introduire un raccourcissement des délais de prescription en commission de la justice. Six mois au lieu de dix ans, ce serait merveilleux. Ainsi, Mame Demoulin pourrait encore accueillir sur le plateau du dimanche Bel Armand et Didier Reynders pour recueillir leurs avis sur des questions d’éthiques en politique et ce dès le début de l’année prochaine. Ils sont tellement formidables, que ce serait une perte pour les auditeurs de ne plus pouvoir les admirer ailleurs qu’à Lantin.

6 juin 2015

Congrès socialiste en France.

Le congrès du parti socialiste français s’est ouvert vendredi à Poitiers.
En quoi cela nous concerne-t-il ?
C’est une sorte de thermomètre de l’adhésion des socialistes à leurs dirigeants. On sait de notre côté, ce que le pouvoir a coûté d’adhérents au Ps de Di Rupo. Ici, nous allons pouvoir faire le décompte en plein mi-mandat de Hollande.
Autrement important est d’adopter une autre stratégie que celle de la droite, quand la gauche est au pouvoir. Vals prétend que non, comme Di Rupo, c’est la même stratégie… mais en plus social !
Mesurent-ils vraiment l’importance de leur incapacité à faire autre chose que ce que le commerce et l’industrie leur disent de faire ?
En clair, cela signifie qu’il n’y a plus de parti d’opinion, il n’y a plus que des administrateurs commerciaux chargés de transmettre les ordres à la clientèle, ce qui est bon et ce qui ne l’est pas pour l’expansion du commerce.
On comprend la désillusion des citoyens français et belges de la démocratie et l’inutilité de donner par le vote, une orientation politique différente à la Chambre et au Sénat, puisque c’est pour la même chose : la croissance. Il n’y a pas trente-six manières d'y parvenir.
Entre la peur de se faire massacrer aux élections et d’abandonner au milieu du gué un gouvernement et un président avec une cote très basse, les socialistes français se rallieront sans doute à la motion du secrétaire Cambadélis et renouvelleront leur soutien à la politique actuelle.
Ce scénario est le plus prévisible. Il ouvrira le champ à une nouvelle défaite aux élections de décembre et entérinera le déclin définitif et durable du socialisme français.
La répercussion sur le parti socialiste belge sera à l’identique. Quoique la situation chez nous est assez différente, puisque c’est la droite majoritaire flamande qui règne dans ce pays, ce qui n’a pas l’air de gêner le MR Charles Michel, ni les électeurs, abasourdis et jusqu’à présent « favorables » à une politique libérale de dépouillement des plus pauvres, afin de rétablir une classe moyenne défaillante.
Le coup a été porté à l’électeur socialiste la législature précédente, par Di Rupo.
En-dehors du congrès français, une seule remarque à propos de la « guerre linguistique » qui fit rage par le passé en Belgique et qui semble complètement oubliée par les compères des partis, François Hollande s’apprêterait à reconnaître les langues régionales dont le « vlaams » dans le Nord Pas-de-Calais !
Le socialisme moribond sous le diktat du commerce et de la concurrence, il ne restera plus aux anciens de ces partis qu’à se soumettre aux lois du marché, d’enterrer la démocratie et le système majoritaire.

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Un cabinet de banquiers ferait l’affaire.
Comment gérer cette vaste société anonyme nouvelle avec suffisamment de décorum et d’élus pour faire croire encore que le peuple est souverain ?
On en débattra tout au long de la prochaine décennie.
Reste une épine dans le pied de Hollande et de Cambadélis.
La primaire est inscrite dans les statuts du PS. En 2012, personne n'a pris la précaution d’envisager le cas où le président sortant serait socialiste. Il est dit à l’article 5 que "le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes ouvertes à l’ensemble des citoyens adhérant aux valeurs de la République et de la gauche et coorganisées par les formations politiques de gauche qui souhaitent y participer".
On voit le genre : un président de la république obligé de passer par les primaires ! Et s’il était battu ? Comment pourrait-il finir son mandat, sans discréditer la fonction ?
On connaît les talents d’acrobates de Hollande, nul doute qu’avec un Cambadélis, tellement content d’être le premier secrétaire du parti, ils trouveront à eux deux une supercherie qui passera pour un compromis raisonnable.

5 juin 2015

Une société d’athées est possible (1)

On se désespère de rendre de la raison, c’est-à-dire du raisonnement, aux croyants de quelque religion soient-ils. De même les croyants sont surpris et outrés de voir leur religion contredite par des esprits pratiquant un autre culte ou pire des agnostiques et des athées.
Il est rare dans l’histoire d’avoir surpris des raisonneurs philosophes en train de malmener des croyants. C’est beaucoup plus souvent l’inverse.
C’est actuellement le cas de la religion de l’islam en pointe, débordée par le prosélytisme de sa partie intégriste.
On a vu, par le passé, des religions populaires s’éteindre, voire disparaître, en raison de leurs excès dus à leur popularité.
Ce n’est pas encore le cas de cette religion toujours ascendante.
Les autorités laïques ont-elles raison de composer avec les religions pratiquées par un nombre conséquent de citoyens conscients de la force politique qu’ils représentent, alors qu’une stricte neutralité voulue par la loi, les contraindrait à plus de retenue ?
Les questions soulevées par l’actuel regain de l’esprit religieux surtout visible chez les musulmans, mériteraient moins de laxisme et moins de lâcheté opportuniste, de la part des représentants du peuple.
L’Histoire des religions conduit pourtant à une réflexion générale assez optimiste. La raison philosophique penche pour une conduite promulguant l’athéisme et la laïcité, quoiqu’on ait eu des philosophes défendant leur foi en une religion. À partir du moment où le croyant assorti sa foi d’une interrogation critique, il n’est plus capable d’en revendiquer le pouvoir par la violence. Le deuxième facteur réducteur est évidemment la concurrence que les religions se font entre elles.
Daech donne l’exemple d’une expression violente volontaire de l’islam par des intégristes, fins stratèges qui utilisent la violence pour impressionner l’opinion mondiale. L’exclusivité de la croyance ne peut être discutée et tout manquement est puni de mort. Voilà pourquoi un accord avec Daech est impossible. Et en même temps, il n’est pas d’exemple d’une société ultrareligieuse et sanguinaire qui se soit maintenue longtemps dans les formes les plus extrêmes de la cruauté.

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Dans le cas de Daech, on pourrait attendre que l’impérialisme inhérent à cette volonté de construire un État fasse son effet et que les crimes et les excès finissent par détourner ses combattants du djihad intégral, sauf que l’expansion se poursuit et la valeur d’un « soldat de la foi » qui, par principe, ne craint pas la mort, fait de lui un formidable guerrier qui en vaut dix du camp d’en face.
Si bien que le calcul des États-majors de tergiverser jusqu’à ce que le fruit tombe tout seul de l’arbre, tout en essayant de contenir la furia des croyants, pourrait se révéler mauvaise. Il ne faut pas oublier que Daech se nourrit des « volontaires » que nous leur fournissons en partie, à cause du peu de perspective d’avenir que le système capitaliste offre à la jeunesse.
Voilà en quelques interrogations et raisonnements ce que l’on peut dire des religions et de la religion qui crée problème. Il faudrait ajouter une dernière prise en compte. Celle de l’immigration des populations musulmanes en Europe. Ce fait alourdit le contentieux avec Daech, quoique ces populations soient traversées d’autres courants qui pourraient, en un sens, servir la raison, plutôt que la desservir.
Ne revenons-nous pas en arrière avec nos croyances religieuses ? Celles-ci dérivent du fonctionnement de notre cerveau, modelé par des siècles d'évolution. Dans un milieu où chaque homme avait tout à craindre des autres, ainsi que des grands prédateurs, il était indispensable de se chercher de puissants alliés, proches ou lointains, pour mieux se protéger. Le système économique qui s’impose « naturellement » à l’homme est devenu en lui-même une religion qui, voulant le « célébrer », n’a finalement réussi qu’à mettre en évidence les vices et les défauts d’un individualisme compté, à tort, comme vertu. Les « réussites » sociales, ne forment-elles pas, à l’intérieur du corps social, une religion qui met aussi la démocratie en péril ?
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1. Pierre Bayle.

4 juin 2015

La valse des patineurs

Les électeurs en ont de belles à raconter entre voisins ! Ils ont cru que le gouvernement Michel était là pour résoudre leurs difficultés. On se serre un an ou deux la ceinture, puis on retourne à la Belgique Joyeuse de 1958.
En réalité, il y avait un accord en mai 2014 pour rendre aux patrons la taxation « supportable » et redonner du goût pour embaucher, étant entendu que les salaires seraient durablement « resserrés ». Si cela ne suffisait pas, les tripiers de la rue de la Loi s’en prendraient au domaine social.
L’ennui, le CD&V est un parti bipolaire. La partie dirigeante est en harmonie avec le libéralisme « avancé » de ses partenaires. La partie militante est construite des reliquats des organisations ouvrières cathos et de l’électeur « moyen ». C’est dire si la poudre aux yeux est nécessaire pour l’adhésion aux objectifs économiques de Charles Michel, de la base du CD&V.
Le lien secret entre des partis est la poursuite de la Belgique Joyeuse rewritée façon pauvreté « digne », avec son roi, sa loi fédérale et le charme de ses cinq gouvernements dans la Belgique de toujours. Et ça, c’est le projet de la bande des trois (CD&V, MR, Open VLD) contre le « grand ami » la N-VA, le vilain petit canard anversois.
Mais en attendant, le CD&V est en porte-à-faux dans la romance Michel-De Wever.
La nouvelle bisbille est un machin qu’ils appellent la « tax shift » (en musique on pourrait appeler ça un glissando).
D’abord l’animal : la tax shift veut dire "glissement fiscal". On décharge d’un certain poids les taxes sur le travail, par exemple, pour le refiler à un autre poste, comme le patrimoine, les revenus du capital ou les revenus immobiliers. On glisse très large sur une patinoire olympique. Tous les moyens de pomper le fric des contribuables sont visés.
Les patineurs du MR et de la N-VA patinent pour l’équipe leader sponsorisée par les banques, le CD&V (pas toujours) défend les couleurs des tocards de la Belgique travailleuse.

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Le reste se lit dans nos « hyper journaux ʺneutresʺ de droite exclusive » : "Pas question de nouveaux efforts en 2015", a averti M. Van Rompuy. Une sortie qui n'a pas plu au député Luk Van Biesen (Open Vld) alors que la commission débat du contrôle budgétaire… ʺ.
Eric Van Rompuy a appelé à un tax shift budgétairement neutre en 2015, passant par une baisse des charges patronales (de 33 à 25%), puis dans un deuxième temps, une revalorisation du salaire net via une baisse des contributions des travailleurs, une compensation partielle via la TVA, le développement de l'écofiscalité et une taxation des plus-values, non pas sur les PME, mais sur les gros spéculateurs. De nouveaux efforts sur les finances publiques ou la Sécurité sociale peuvent faire l'objet de "discussions" en 2016 mais "pas dans le cadre du contrôle budgétaire ni à l'occasion du tax shift".
Ce n’est pas ainsi que nos deux compères (Michel et De Wever) voient les choses. Les taxables, victimes du Tax shift ne sont pas les mêmes.
Décidément, devenu moins farouchement libéral que les rosés, depuis que son frère n’est plus le pape à l’Europe, Eric Van Rompuy a aussi regretté le discours de certaines organisations patronales dont le VOKA.
Van Rompuy veut se faire au moins une législature après celle-ci. Il voit bien que son parti est mal barré, parmi les grands admirateurs de la mondialisation et du laisse-faire. Il n’a pas envie de prendre une retraite anticipée. Il n’a pas le petit Chastel qui lui sert de marchepied comme Michel junior. Quand le gâteau se rétrécit, les forts bouffent la part des faibles. Ce n’est pas tant à ses « amis » de la majorité à qui il s’adresse, mais à ses électeurs. Il espère que ce sera compris dans son parti par Kris Peeters, qui est dans le même cas, mais avec une longueur d’avance, dans la course au self service.

3 juin 2015

L’impasse.

Parmi les nombreuses contradictions du système économique que nous subissons, il en est une qui résume à elle seule les inconséquences des autres. Elle concerne la croissance. On ne parle que d’elle. D’après les sommités qui font le monde économique d’aujourd’hui, elle serait le remède au chômage, à la morosité générale et remettrait pour un temps dans un placard, le cauchemar de la dette.
Sans croissance, l’économie stagne et finit par régresser (Les experts).
La croissance est donc le véritable moteur de l’économie, celui sans lequel plus rien ne va.
À bien suivre ce raisonnement, notre système économique est donc condamné à la croissance éternelle, sous peine de voir des crises à répétition, de plus en plus profondes et dramatiques, secouer la société.
Du point de vue pratique, il n’est venu à l’idée à personne que pour être utile, la croissance devait également s’équilibrer entre travail et capital, afin que le profit supplémentaire soit partagé. J’ai déjà écrit là-dessus en démontrant que l’on pouvait avoir de la croissance qui ne profiterait qu’aux détenteurs des capitaux. Le chômage et le revenu des travailleurs resteraient identiques. Par conséquent la croissance n’aurait aucun effet sur la dette et le social.
Se poser la question en abordant le problème par la philosophique, c’est pire encore.
L’interrogation serait : « Le progrès est-il infini ? ».
Il le serait par une conquête d’un espace infini. C’est une projection folle sur un avenir de l’homme complètement bouleversé par des techniques dont nous n’avons qu’un très faible avant goût, sans posséder aucun des rudiments d’une vulgarisation à l’échelon de l’immigration de la population d’un continent.
Nous sommes bel et bien dans un espace fini, assez pauvre de ressources en considérant les dix milliards d’êtres humains que nous serons bientôt.
Dans l’état des techniques dont le monde dispose, résoudre le problème du progrès infini ne se pourrait que par l’appropriation des ressources permettant une croissance constante d’un groupe d’humains au détriment des autres. Ce serait un affrontement ouvert, une guerre avec des soldats qui remplacerait l’espionnage industriel actuel qui est aussi un conflit, sous couvert d’une escroquerie commerciale, moins spectaculaire, quoique par intimidation, les États-Unis, les champions du genre, entretiennent la plus puissante armée au monde.

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Le progrès général n’est donc pas infini.
Les économistes qui nous en parlent en traduisant progrès infini par croissance, jouent évidemment sur les mots et évitent de parler de croissance « infinie ».Car tout est relatif. Un syllogisme pourrait être formulé de la façon suivante :
1. Si tout est relatif, « tout » est une vérité absolue.
2. Cependant si tout est relatif, cette vérité absolue est également relative.
3. Donc une vérité absolue est relative !
Plutôt que poursuivre l’illusion de la croissance, si nous parlions d’un monde « fini » c’est-à-dire un monde dont on a pratiquement fait l’inventaire des ressources naturelles et qui n’aurait d’espérance que dans le progrès des techniques et des sciences pour leur exploitation raisonnée, c’est-à-dire régénérative et renouvelable ?
Qui ne voit alors l’impossibilité d’intégrer la loi du marché d’un libéralisme aveugle dans ce cadre de respect de la nature ?
Cette réflexion est prémonitoire d’un monde obligatoirement soustrait au système capitaliste sous peine de disparition. Pour sortir de l’impasse, il faudrait que tous les hommes deviennent sages et philosophes en même temps !
On voit le dilemme dans lequel nous sommes !
Aux dernières nouvelles les chiffres du chômage en France viennent de tomber. Voilà qui ouvre un autre débat. La croissance est là et le chômage progresse encore de 25.000 unités pour le trimestre !
Si j’étais Hollande, je regretterais déjà de conditionner ma candidature pour un deuxième mandat à la baisse significative du chômage en 2017 !

2 juin 2015

Les Belges au bonheur !

Foi d’Eurostat, les Belges sont les plus satisfaits d’Europe.
D’abord, qu’est-ce que l’Eurostat ?
C’est une des nombreuses directions générales de la Commission européenne. Cette belle planque pour intellectuels intégrés est chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire. On voit le genre. Il fallait le trouver !
Et dire que Noël Godin entarte régulièrement Bernard-Henri Lévy pour moins que ça ! Godin, bien intégré lui aussi, pourrait avec son passe-partout de Gloupier-en-chef, obtenir de l’Europe l’organigramme de cette direction générale et commander à l’avance une bonne dizaine de tartes à la crème avant de passer à l’action. Il y a quelques gros cerveaux dans les bureaux qu’il faudrait ondoyer de crème pâtissière très rapidement.
Ces beaux messieurs de l’Europe de l’abondance ont pour mission de produire les statistiques officielles de l'Union européenne, par la collecte et l’harmonie des données publiées par les instituts nationaux de statistiques des pays membres de l'Union.
On voit l’importance des missions et pourquoi Juncker ne peut pas s’endormir sans lire chaque soir quelques rapports de ses Commissions favorites.
Voilà bien le triomphe de la N-VA, depuis qu’elle instille à Charles Michel ses meilleurs moments, les citoyens belges (surtout wallons) sont les plus satisfaits au monde de leur qualité de vie !
Ni le chômage massif, ni les salaires en nets reculs, ni la démocratie à la turque, ni les cumuls scandaleux, ni les cinq gouvernements, ni les socialistes en voie d’extinction, ni… ni… ni, rien, en fait, n’empêchera le Belge d’être somptueusement, miraculeusement heureux, foi d’Eurostat.
Si vous en doutez, lisez donc les journaux ! M’ame Delvaux en mouille son slip de bonheur, M’ame Demoulin ne peut y penser sans un orgasme, même l’atrabilaire Alain Gerlache en suffoque et hoquète de plaisir. Les Belges étaient heureux et ils ne le savaient pas eux-mêmes ! Bêtes qu’ils sont d’avoir besoin d’un savant calcul de l’Europe pour s’en apercevoir. Ah ! ce pays surréaliste, ceci n’est pas une pipe, foi de Patrick Sébastien !
Plus les nouvelles sont heureuses, plus la presse fait de nouveaux abonnés !

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Tous les journaux sont unanimes à démontrer la bonne tenue de la satisfaction moyenne des citoyens de cet heureux royaume.
On est à 7,6 sur l’échelle de Richter du tremblement de joie au passage des souverains, l’applaudimètre d’Arlon à Knokke est à dix au survol des villes extasiées du couple Michel De Wever, nos cigogneaux de l’espérance. Enfin, même Mons devient une cité où l’on apprend enfin à lire, tandis que par la subvention publique, la Nation va couler Di Rupo dans le bronze, face à la gare nouvelle.
Les Belges sont supersatisfaits de leur situation financière. J’ai dû m’y reprendre à trois fois pour en être bien sûr : Eurostat rappelle que les évolutions économiques et sociales à l’aide d’indicateurs tels que le PIB, sont au beau fixe ! Nous risquons de mourir de rire dans la joie !
La qualité de vie extrême va mettre les psy au chômage. Nous risquons seulement une obésité due à l’absorption de foie gras, de crustacés arrosés de Dom Pérignon et de Petrus. C’est la seule ombre au tableau. Eurostat nous met en garde. Il recommande le régime de Vichy, dame, depuis que l’Europe à ses fascistes, autant maigrir aux souvenirs.
Que Godin inscrive au moins sur ses carnets Walter Radermacher, le directeur général d’Eurostat, à toutes fins utiles, des fois que le quidam serait un affreux menteur payé par le conseil d’administration du Soir, ou mieux, sponsorisé par la FIFA.
Ce n’est qu’en fin d’articulet d’un journal heureux que je ne nommerai pas en raison de la forte concurrence dans la connerie, que le préposé à 2.000 € brut le mois revient sur sa condition misérable, en admettant, non sans bien des hésitations et sous la menace du personnel technique de se mettre en grève, que si le Belge est parmi les citoyens les plus heureux de l’UE, les Danois, les Finlandais et les Suédois font toutefois mieux avec un score de 8,0, alors que les Néerlandais et les Autrichiens se sentent un peu plus satisfaits (7,8) que nous.
Finalement, on est presque les derniers à nager dans le bonheur avec les Français. Quant aux Grecs, aux Espagnols et aux Portugais, ils ont bu la tasse depuis longtemps.
Que ce soit la lecture du Soir ou celle de la Libre, il vaut mieux lire les articles en commençant par la fin. Ainsi, on est quasi certain de ne pas trop se monter le chou.

1 juin 2015

La politique de boudoir...

...contre la politique de couloir ?

C’est la politique pratiquée par le PS, dans une opposition inusitée au Fédéral à laquelle il n’était pas habitué, acoquiné traditionnellement avec la droite dans la conduite du pays. Ce parti plus que tout autre ne s’est jamais revendiqué du populisme. C’est pareil pour toute l’Europe.
Ailleurs, peut-être, Peron au siècle dernier avec sa mythique épouse, en Argentine, est une rare figure moderne à ne pas avoir eu honte du mot. Sa démagogie fut tout un temps très près d’être une forme de populisme accomplie.
Pierre-André Taguieff, le premier, a en 1984 dénommé le Front national «national-populiste» pour éviter la scabreuse étiquette de «fasciste», qui, compte-tenu de l’évolution de ce parti, n’en est tout de même pas là. Même si Charles Michel a tenu des propos similaires à l’encontre de la N-VA, lui aussi ne l’a pas dit. Il en est même bien revenu aujourd’hui. C’était avant les élections. On sait le MR assez démagogue.
Quoique la tentation de l’amalgame soit forte, la multitude de sens possibles donne au mot moins de force. Être traité de populiste n’est plus l’injure suprême en politique.
Affubler du mot un adversaire politique revient à le désigner extrémiste, un extrémisme assimilé au communisme de l’URSS ou au fascisme nazi, rappelant les horreurs du XXe siècle. Une accusation lourde, efficace surtout dans les meetings d’arrière salle de café, mais dont pourtant les personnages les plus en vue des grands partis politiques, usent et abusent sans modération.
Le succès des thématiques pros ou antipopulistes, révélé de la sorte, démontre les limites de la démocratie représentative, telle qu’elle se pratique dans notre pays.
La société du spectacle, aguicheuse et vulgaire, le poids d’une oligarchie d’intouchables, le faible changement des alternances électorales de la gauche à la droite sur les politiques publiques, tout enfin se conjugue pour amplifier des réactions «populistes».

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Pierre Rosanvallon, historien, pense que le populisme n’est autre que «la réponse simplificatrice et perverse» d’une démocratie abandonnée des citoyens désenchantés. Il propose en réponse au simplisme populiste plus de contrôle populaire sur les dirigeants, de nouvelles procédures interactives, la redéfinition du contrat social. Il veut battre le populisme sur son propre terrain : la proximité des gens. Il pense ainsi donner des armes plus efficaces à la démocratie représentative, le but était de faire reculer la menace.
Voilà qui serait nouveau. Le populisme a pris le relais dans l’exécration d’un système politique qu’était le communisme. Tous les champions antipopulistes se sont, jusqu’à présent, cantonnés dans l’imprécation. Nous avons en Belgique une belle collection de journalistes complètement dévoués au système économique qui pensent pouvoir lutter efficacement pour son maintien en stigmatisant « le recours au peuple », comme si les élections tous les cinq ans étaient largement suffisantes à satisfaire les citoyens. Ces journalistes ne se sont jamais posés la question de savoir sur quels griefs argumentés ils condamnaient cet « appel au peuple » plus direct que ne le feront jamais les partis.
Le politologue Laurent Bouvet est moins catégorique dans la manière de considérer efficacement la lutte contre le populisme. «Cette vision un peu idyllique des choses conduit immanquablement à des frustrations, met à jour le caractère factice, artificiel de ces espaces de discussion. L’agora n’est pas une agora, c’est une simple place du marché avec autour, mais pas au centre, des stands, des agences, des conseils de quartiers… où l’on peut gueuler mais où rien ne se passe, rien ne se fait, ni ne se décide vraiment». Il estime qu’un «pouvoir diffus, jamais établi comme souverain pleinement exprimé dans la puissance de son unité», accroîtrait le pouvoir des élites et donc alimenterait le populisme.
Quant à «remettre le peuple au centre de la décision démocratique» et que ce travail serait dans les dispositions actuelles du parti socialiste, personnellement je n’y crois pas. Le parti socialiste s’étant disqualifié pour reprendre la main dans une gauche plus ouverte. Cela demanderait aussi de remettre le suffrage universel au centre du dispositif. Ce que les têtes de gondole refusent absolument.