Charles Michel, pongiste heureux.
Avec des airs de premier de la classe, cachant sa vraie nature de son sourire commercial dont il ne se départit que rarement, la modestie qu’il affiche en faisant semblant de vous écouter, alors qu’il pense à ce qu’il va dire, sans tenir compte de ce qu’il entend, Charles Michel ressemble à son père, par son côté bluffeur, qui fit de Jean Gol, la dupe de Louis. Il a donc une belle carrière devant lui, blanchi, chauffé et payé par l’État, c’est-à-dire par nous, sans pour autant que ça le gêne de retirer le pain de la bouche des plus pauvres pour les ortolans de la sienne. Un motif de le mettre en colère, quand il s’entend accusé de faire partie du système. C’est entendu, Charles Michel s’est donné à nous corps et âme. Il fête en famille le Premier Mai à Jodoigne. Le malheur, c’est que les Wallons ne le lui ont pas demandé.
Conscient ou inconscient, on a rarement vu quelqu’un nier plus farouchement faire partie des privilégiés du royaume, ces millionnaires heureux (1 sur 30 Belges) selon le journal l’Echo. Au contraire, comme dady, si vous le poussiez un peu, il se plaindrait de ne pas être assez payé pour le travail « énorme » qu’il abat et les soucis que nous lui causons.
Comme le naturel chassé revient au galop, le sien vient d’éclater après un an de premier ministre. Il se découvre donneur de leçons, d’abord à Aléxis Tsípras et au gouvernement grec, rejoignant les ultras de l’Europe, dans son zèle de premier de la classe, chouchou de Jean-Claude Juncker. Ainsi, il passe pour vertueux, tout en laissant à son pire « ami » Didier Reynders le soin de régler cette antinomie avec le premier grec par la diplomatie traditionnelle, ce qui est mauvais pour la Belgique. Comme notre pays est minuscule, il ne compte en aucune manière dans le conflit financier entre l’Europe et la Grèce. Ses avis, les autres s’en moquent, ils ne servent qu’à irriter inutilement le peuple grec, contre le peuple belge.
Se croyant du talent pour se joindre aux grands stratèges, il fait pareil avec David Cameron, le premier ministre britannique. Avant la reprise du sommet européen de Bruxelles, il semblait à notre Colbert, être bien placé pour conseiller l’autre et le sommer de réfléchir aux enjeux qu’il met dans le chapeau de son futur référendum sur l’Europe.
Je vous demande un peu, toute la City en tremble d’avance.
Cameron qui fait un tour des capitales de l’UE, afin de sonder les Membres sur la nécessité de réformer le Libre Échange pour une Europe sœur cadette de l’Amérique, a certainement eu un petit sourire très british aux sottises proférées de l’autre.
Pour Michel junior la négociation ne "sera pas facile", attendu que son cœur libéral a ses raisons libre-échangistes et mondialistes, alors qu’il est tiraillé par sa vénération à Juncker. Les projets diffèrent seulement sur l’attribution de la capitale mondiale du fric, Bruxelles ou Washington, de ce formidable tube digestif que les capitalistes vendent au monde.
Cela se traduit par un galimatias où l’on sent la patte des Michel pour l’écriture en chiures de mouche : "Nous pensons en Belgique que le principe de liberté de circulation des travailleurs est très important, que la non-discrimination et l'égalité des droits entre citoyens européens est une chose très importante. Et sur ces sujets-là, nous verrons dans une négociation s'il est possible de trouver un accord".
Là-dessus Cameron va voir ailleurs, si tous les premiers ministres européens sont aussi cons que celui-là.
Ne sommes-nous pas un peu responsables de ce gâchis ?
Notre nouveau Rastignac se rend ce jour à une conférence de bobos friqués à Bilderberg. Insigne distinction que même Di Rupo ne put atteindre. Nul doute que la Belgique y sera bien représentée par notre éminence. Nous n’en saurons rien, car Bilderbeg, c’est le top secret de haut vol, une sorte de Club Lorraine au centuple. Il jouerait au 421 la Grand-Place et nous avec, que nous n’en saurions rien. C’est comme ça qu’il comprend la démocratie…