Fermeture annuelle.
Ça sent les vacances. Il y a comme un frétillement d’impatience dans les médias. À l’info du dimanche midi prochain, la RTBF battra RTL d’une longueur (une question de prestige du fonctionnaire à respecter), la bonne mère Flagey ferme jusqu’en septembre. Mise au point est au point mort. De toute manière, elle faisait doublon avec le salon que tient M’ame Demoulin à la même heure.
En principe, si les fouteurs de merde en politique active partent en croisière, on devrait être tranquille deux mois. Ceux qui sont payés pour trouver des solutions aux problèmes laissent à tous ceux qui ne le sont pas, le soin de disposer en bon ordre pour la rentrée, toutes les affaires en souffrance. C’est logique, puisque ceux qui restent n’ont pas les moyens de partir.
Parfois, un ministre abandonne une grenade dégoupillée sous le coussin de son fauteuil de direction. Ainsi, une femme d’ouvrage qui s’y assiéra, apprendra à ses dépens que le gouvernement Michel ne paie pas les gens à ne rien faire.
Bacquelaine a trouvé autre chose. Il comptait sur l’impatience de l’opposition à faire de petits châteaux espagnols à la Côte californienne, pour faire passer au bleu son projet de faire bosser le peuple un peu plus longtemps. Manque de pot, c’est son physique de traître de roman policier qui l’a trahi. Dès qu’il ouvre la bouche, on s’attend à ce qu’il essaie de vendre un truc dont personne ne veut, même pas sur la Batte le mois des soldes. Quand il s’approche de l’opposition, Laurette Onkelinx sent si sous son porte-jarretelles, elle a toujours le billet de cinq cents euros qu’elle y cache pour en cas de coups durs.
Sur vingt ans, la cote de popularité des gens qu’on voit tout le temps à la télé, parce qu’ils sont quelque part nos porte-paroles, a beaucoup baissé. Moralité, si le respect a fichu le camp, c’est bien parce qu’une forte minorité croit qu’ils ne sont pas respectables. Il est vrai que l’opinion qui gêne est encore facilement escamotable. On dit qu’elle est populiste.
Pour eux, un populiste c’est quelqu’un qui sait à peine lire et écrire et qui n’est pas loin de considérer qu’il ferait mieux qu’eux aux affaires. Le jour où Emmanuelle Praet changera d’opinion, c’est quand les populistes seront au pouvoir. Comme il y a des chances que l’oligarchie prenne les devants et batte les populistes sur le poteau, Emmanuelle Praet pourra poursuivre sa petite vie bien réglée autour de son pot-au-feu d’opinion.
On sera dans un autre régime, mais elle ne s’en apercevra pas. Elle ne s’en serait aperçue qu’en cas de victoire des populistes.
On se demande pourquoi toute la presse belge s’est effrayée de la venue au pouvoir de Bart De Wever et de Charles Michel. Et dire qu’on a appelé ce tandem le gouvernement kamikaze !
Un an plus tard, tout le monde s’est aligné sur la N-VA. On n’entend plus parler de séparatisme, Bart est parfaitement intégré dans le système. Philippe ne désespère pas de le nommer baron un jour, comme Eddy Merckx et Annie Cordy. Même Béatrice Delvaux trouve l’homme convenable.
Celui qui voyait du populisme dans tout, Alain Gerlache, est ,rassuré. Il peut partir en vacances et rentrer en septembre, toute la maison restera dans le calme en l’attendant, avec la N-VA à droite, le Vlaams Belang se tiendra tranquille et le PTB à gauche est tenu en laisse par le PS de Di Rupo. On se demande si Gerlache ne pourrait pas prolonger ? Il ferait la soudure avec les vacances de Noël pour rentrer en janvier 2016, qu’on n’en serait pas malheureux.
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Comme on les connaît, outre les cartes postales, ils seraient bien capables de faire passer leurs photos de vacances pour des reportages. Évidemment, qu’ils y ont pensé, cela leur ferait des petits cachetons en supplément pour les achats de Madame à Saint-Trop…
Voilà dix ans que je dis qu’ils sont mauvais, que ce qu’ils font est inintéressant, qu’ils donnent une fausse image de la Belgique. Il paraît que ma critique est tendancieuse et qu’elle ne compte pas. C’est sans doute vrai. Mon excès me nuit, tandis que le leur profite. Ce serait à n’y rien comprendre, si je n’étais pas un affreux populiste.