Chômage, toujours et encore !
Comme l’huile de ricin que jadis on ingurgitait de force aux enfants « pour les fortifier », c’est désagréable d’en écrire, mais y a-t-il sujet plus important que le chômage ?
On comprend que les gazettes et le pouvoir n’en parlent que pour décliner les offres d’emplois non satisfaites, annoncer les mesures de restrictions et stigmatiser la paresse des chômeurs « qui outrage le courage de la Belgique au travail », mais c’est quand même la preuve irréfutable de la dérive d’un système économique et l’échec non seulement des milieux de la finance, mais surtout celui des dirigeants politiques de ce pays, incapables d’inverser le cours montant de ce phénomène de masse.
C’est pourquoi, tous nos ténors font des couacs dès qu’ils en parlent, parce que c’est une bombe à retardement. Même ceux qui ont du boulot aujourd’hui, ne sont pas certains d’en avoir demain.
J’ai bondi de mon fauteuil à la vue de Kris Peeters déclarant que le CD&V ne cautionnera plus aucune diminution des indemnités de chômage. C'est étonnant ! Ce type nous vendait ça comme une « victoire » des allocataires sociaux grâce au CD&V ! Alors que son parti s’est acoquiné au gouvernement avec la pire droite au pouvoir MR et N-VA, pour mettre en pratique le plan Di Rupo avec quelques broutilles en plus pour littéralement siphonner les indemnités des cohabitants et sabrer parmi les chômeurs de longue drée, et les rigolos de RTL de surenchérir sur l’information du sinistre personnage !
Ce cynisme dans la manière de présenter ce forfait fait partie d’une politique que je peux comparer à celle d’un voyou ! Tout ça pour briser artificiellement les chiffres du chômage ! Comme ils n’y parviennent pas de manière honnête, ils les maquillent, jouent avec les transferts vers les CPAS, trouvent des astuces pour faire embaucher à moindres coûts, les jeunes, les vieux, les bancals.
La presse emboîte le pas, même si parfois l’une ou l’autre « conscience » laisse libre cours à son inquiétude et à son humanité, au grand dam de son rédacteur en chef qui n’est pas là pour étaler les faits, mais pour les glisser sous le tapis.
Au carrefour de l’Europe, nous sommes dans le groupe de la France qui culmine avec 10 % 5 de chômeurs inscrits. La Belgique est à 8,5 % de chômeurs en avril 2015. C’est un chiffre, très en-dessous de la réalité pour différentes raisons, mais le deuxième groupe fait pire avec l’Espagne qui culminait en 2014 à 23 % 7 de chômeurs !
Il n’y a que Charles Michel pour affirmer que notre position est satisfaisante.
Les révolutions techniques et scientifiques en matière de productions matérielles et intellectuelles sont telles qu’un très petit nombre de main-d’œuvre est aujourd’hui nécessaire dans tous les domaines pour assurer l’abondance des biens produits. Le système actuel est donc inadapté puisqu’il cumule les tâches sur quelques-uns et réduit un large pourcentage de travailleurs potentiels à être inactifs.
Pourquoi refuse-t-on de réfléchir à une alternative économique qui emploierait tout le monde ? Parce qu’un autre système pourrait condamner l’accumulation des richesses chez quelques-uns, et s’interrogerait sur le sacro saint principe de l’exploitation de l’homme par l’homme, fondement de la société dans laquelle nous sommes.
Alors là, dans une telle perspective, on ne voit plus personne.
La droite se croirait confrontée, resurgissant du passé, au marxisme-léninisme, la gauche rosée au gauchisme et le petit commerce se croirait à deux doigts du goulag en rééducation forcée.
La voilà bien la difficulté, c’est un dialogue de sourd… faire comprendre ce que tout maçon sait : quand on monte un mur qui n’est pas d’aplomb, à un moment il s’écroule !
Comment convaincre les gens qui en vivent encore très bien, que le système économique actuel, c’est fini ?
Voilà la question principale qu’il va falloir d’abord faire comprendre aux chômeurs eux-mêmes et puis à leurs mentors, ces maîtres en démocratie qui ne se gênent pas de partir en vacances, l’âme sereine et pour certains aux frais de l’État, c’est-à-dire en rognant sur le peu qu’on donne encore aux premières victimes de l’affreux malentendu d’une économie mal foutue, pour une population mal aimée.