Une taxe ? Non : du vol !
L’écrivain anglais Chesterton, mort en 1936, était connu par son esprit original. On lui doit notamment dans un de ses romans « Les cambrioleurs respectent la propriété. Ils veulent juste que la propriété, en devenant la leur, soit plus parfaitement respectée. » C’est exactement ce que fait Charles Michel avec sa nouvelle marotte, tax shift, qui est l’application d’un principe de diminution de l'imposition sur le travail, permise par une hausse de la fiscalité sur la consommation. On prend dans une poche pour remplir une autre. Et cette autre n’est rien que celle des industriels dans le cercle duquel, Charles Michel est à l’aise. Malheureusement, la poche qui se vide, c’est la nôtre.
Toujours du même Chesterton « La démocratie fut faite pour atteindre de plus près le gouvernement réel, non pour s’en écarter ». En offrant à quelques-uns les bénéfices du travail du plus grand nombre, il me semble que Charles Michel s’en écarte considérablement.
Bien entendu, à cette spoliation il faut un bon prétexte. Rien de tel qu’un objectif louable, comme celui de la réduction du nombre de chômeurs, par l’effet qu’une plus grande richesse des industriels ne peut que profiter indirectement à l’emploi.
C’est vraiment une idée féodale digne de papa Louis que son fils Charles a eue. Elle consisterait à dire que plus le maître du château est riche, plus il a de domestiques. On se souvient du proverbe « quand il pleut sur le curé, il goutte sur le sacristain ».
C’était peut être vrai jusqu’en 1900, à l’ère de la robotique et de la mécanisation généralisée jusque dans les champs, ce ne l’est plus.
Il n’est pas dit que les entreprises qui se verront allouer plus de cash vont se dire « puisque je gagne plus, je vais embaucher. Un entrepreneur intelligent va d’abord « moderniser » son entreprise par l’achat de machines qui ont souvent pour effet de licencier du personnel. Il faudrait donc que l’entrepreneur se dise « puisque j’ai plus d’argent, je vais diversifier mon entreprise et augmenter ma production par construire ou acquérir autre chose ». En général, il regarde autour de lui et s’agrandit en fusionnant ou en absorbant un concurrent, d’où source nouvelle d’occasions de rationaliser l’emploi et de liquider du personnel.
Mais la tax shift est là et la source de nouveaux revenus étant celle des portemonnaies de tous, l'Etat y viendra grappiller des euros.
La tarte à la crème des dirigeants qui manquent d’imagination pour arrondir les fins de mois de l’État a toujours été la hausse de la TVA. Celle de l'électricité, on va la sentir passer dans tous les ménages et surtout les plus pauvres qui n’ont pas leur petite centrale voltaïque sur le toit.
Il n’y a pas deux ans, Charles avait applaudi la TVA à 6 % ! Et voilà qu’il remet la même combine de facilité en route ! Il est vrai qu’il n’est pas à une contradiction près. Il suffit de revenir à la période électorale précédent cette législature sur les discours anti Bart De Wever de la girouette libérale au pouvoir !
La TVA et les accises sont les poisons qu’une droite fascisante peut faire passer le plus facilement sans trop se dévoiler. Cette taxe présente l'avantage d'être payée par tout le monde, donc payée à 90 % par les plus pauvres du royaume.
On ne peut pas dire que ce soit le privilège de la droite, le PS a employé « l’arme fatale » aussi, mais avec l’électricité et les accises, on peut dire que Charles y met un assez gros coup, alors que ce gouvernement n'a pas osé s'attaquer aux tabous fiscaux de l'économie ! La mini taxe sur les plus-values spéculatives doit rapporter tout juste 28 millions, Idem l’affaire des voitures de société (Bart a dit « niet »), comme l'impôt des sociétés qui fait pssschttt, avec ses niches fiscales où il fait bon s’y planquer, au point que les seuls investisseurs étrangers que nous attirons sont des fraudeurs dans leur pays d’origine qui viennent se refaire une santé sous le climat favorable aux riches de la Belgique Joyeuse. On pourrait presque dire « la Belgique de Papa » pour le cas Michel, si on se souvient que le vieux soupirait déjà contre la « rage taxatoire » (selon son expression qui fit florès). Il ne l’admettait pas, parce que les bénéficiaires n’étaient pas toujours les adroits coquins de la Belgique d’aujourd’hui !
Son fils a enfin rétabli la liste des bénéficiaires que papa Louis attendait.