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Kit pour réfugiés.

J’entends bien les discours de ceux qui disent aux émigrés économiques de rester chez eux, qu’ici la vie, si elle est meilleure que la leur, n’en est pas moins mauvaise avec un capitalisme carnassier et à bout de souffle. Il y a des arguments solides à ce discours et il est respectable dans la mesure où il fait comprendre que le mal est avant tout dans l’organisation du pays que l’on abandonne et que c’est une tâche qui incombe à ceux qui partent. Ils peuvent toujours faire demi-tour.
Malgré cela, l’Europe a accepté des flux migratoires sans précédent, d’abord sous l’influence des industriels afin de faire pression sur les travailleurs locaux, ensuite par laxisme et peur d’y mettre de l’ordre estimant qu’il était trop tard.
Ceci étant, on peut comprendre les émigrants économiques. Le réflexe de « tirer son épingle du jeu » est aussi instinctif que venir au secours de son prochain.
Être refugié est un tout autre postulat.
Saisir la différence ? Apparemment, la nuance échappe à pas mal de monde.
Disputer la vie des gens qui fuient la guerre comme une place de parking, est absolument déplacé et honteux. Ceux qui tiennent ce langage sont pareils à des passants qui voient quelqu’un tomber à l’eau sans tenter de le secourir.
Bien sûr, il est révoltant que l’Europe fasse en partie ce qu’il faut et que les pays du Golfe avec quelques autres du Moyen-Orient restent les bras croisés.
Est-ce parce que certains sont insensibles qu’il faut tirer prétexte à ne rien faire ?
La conscience dans les grandes tragédies est, avant toutes les manifestations de groupe, une affaire personnelle qui nous touche d’abord et personne avant nous.
Les discours tendant à se placer derrière la raison d’État servent à se trouver bonne conscience à peu de frais. À ceux-là, on pourrait dire que leurs griefs tombent mal. Que n’ont-ils rouspété davantage afin de pousser les responsables à changer les choses ! On pense, par exemple, à l’exclusion des chômeurs programmés par Di Rupo et le parti socialiste lorsqu’ils étaient au pouvoir et à certaines positions à l’encontre des pensionnés et des malades, sans qu’il y ait eu une politique agressive de logements et leur construction, sans qu’on ait pensé qu’on pouvait taxer les riches et annuler la dette par un simple tour de passe-passe et que le socialisme avait encore ce désir là, au siècle dernier ! Qu’en pense Serge Reynders ?
Ce n’est pas au moment où notre prochain se noie qu’il faut se poser ces questions. C’était bien avant.
Eh oui ! ce monde est mal fichu. Ses inégalités sont profondes et le fossé se creuse entre ceux qui ont la responsabilité des dettes, c’est-à-dire nous, et ceux qui en perçoivent les intérêts (moins de 10 % des Belges).
Cela n’empêche pas le commerce et les bonnes petites affaires. Passeur est devenu un métier qui rapporte plus que dealer. Les commerçants des bords de mer bien placés vendent des kits de survie en mer. À l’intérieur des terres, des cartes de l’Allemagne et de la Scandinavie, avec boussole, souliers de montagne, cisailles et masque antilacrymo, sont vendus par d’autres.

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Nul doute que des fortunes nouvelles se nourrissent déjà de l’infortune.
Dans ce nouvel exode massif, certains perdent tout quand d’autres s’emplissent les poches. Partout, quoique nous fassions, l’art de se faire du fric ne perd pas ses droits. Bien avant Deach, l’homme a inventé le capitalisme et celui-ci, est bien plus coriace que celui-là.
Ce n’est pas le moment de mêler les genres.
Il y a temps pour tout.
Il faut parer au plus pressé.

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