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Les canards boiteux…

…ne sont pas qu’en papier !

Charline Vanhoenacker, le 8 septembre sur France Inter, a quelque peu malmené Vincent Bolloré le patron de Canal+. Les dernières modifications des programmes et des personnes auraient fait disparaître « l’esprit canal ».
À la fin de la saison (juin), je ne regardais plus que Les Guignols de l’info. Comme ils sont passés à la trappe et n’apparaissent plus qu’en crypté, comme pas mal de téléspectateurs, Bolloré ira vendre ses salades à quelqu’un d’autre, plus à moi, en tout cas.
L’esprit canal n’a jamais existé. Cette chaîne avait mis le paquet pour faire un show de l’actu. Elle y réussit quelques années. À présent, les meilleurs peuvent y aller, c’est fichu. Canal+ est passé de mode et Bolloré va y laisser des plumes. Le Grand Journal est définitivement ringard. Seul le Petit Journal tient encore la boîte !
Ce non-événement parisien n’aurait aucun intérêt d’être relevé dans des tribunes comme la mienne, si l’histoire de cette station ne méritait pas qu’on s’y arrête.
L'interventionnisme de Vincent Bolloré dans le recrutement et la production des contenus chez Canal+ a toujours été monnaie courante dans ce milieu, la seule différence tient dans la manière qu’ont les propriétaires de mettre le nez dans les affaires courantes. Tout en laissant une grande part au show et aux paillettes, Canal et les autres n’en sont pas moins des entreprises d’information du public. C’est même une des deux choses qui intéressent les propriétaires des chaînes : influencer le public sur ses choix politiques, la seconde étant de faire du fric avec la publicité, alliant ainsi l’utile à l’agréable.
Suite aux nombreuses révélations dans la presse, nous savons que le fameux Esprit Canal est désormais frappé de censures sur des sujets sensibles. On sait que Bolloré est le grand ami de Sarkozy. On dirait que le milliardaire s’est donné dix-huit mois pour revoir Sarko à l’Élysée. Il en donne l’impression par son management qui consiste à placer au sein de la chaîne des personnes correspondant à ses valeurs et à ses opinions.
Il faut bien le dire, la liberté d’opinion n’existe pas dans la presse écrite non plus, sauf à quelques rares exceptions et de façon épisodique. Il a suffi que « Libération » et même « Le monde » aient été repris par des magnats qui n’avaient pas tous la vocation d’informer, pour s’en convaincre en France. Quant à la Belgique, sous couvert d’informer sans couleur politique, la presse pue l’opinion bourgeoise, soi-disant modérée. Sous prétexte de « neutralité », elle n’a jamais rien fait d’autre.
Qu’on arrête donc l’hypocrisie.

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Une entreprise de divertissement comme Canal qui se pique de faire quotidiennement le point sur la politique, n’était déjà pas neutre au temps de De Caunes, mais ça ne se voyait pas trop. Exactement comme les journaux belges papier et télé confondus. Ils sont neutres, mais pas trop, juste ce qu’il faut pour avoir une opinion sans l’oser pouvoir chanter sur tous les toits.
À présent, avec Bolloré, les plus naïfs ont compris.
Qu’une des vieilles familles de presse de Belgique, il n’y en a pas trop, ramasse ses billes et passe la main, il est possible que nous touchions le même format que Bolloré. C’est-à-dire un nouveau riche qui dit tout haut, la politique que les familles font tout bas depuis toujours.

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