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Rien n’est réglé !

La realpolitik et le système économique libéral bien implanté, n’est-ce pas un peu trop demander aux électeurs, même accablés d’impôts et victimes d’une constante injustice, d’envoyer au diable les politiciens qui se prévalent de la politique antisociale actuelle ? La reddition d’Alexis Tsipras à l’Europe a été le signal d’un certain découragement à la gauche de la gauche. La désinvolture avec laquelle le citoyen s’informe conjuguée à la mauvaise foi des informateurs font que les enjeux sont devenus incompréhensibles. Les autorités ont une longueur d’avance pour falsifier décors et programmes, les acteurs du premier cercle ont toujours raison. C’est ce qu’écrivent les journaux et ce qu’ils montrent à la télévision. Le public en est, hélas, convaincu !
Avec les événements qui se précipitent au Moyen-Orient, la guerre imminente n’a jamais été une période idéale pour recouvrer la raison en redonnant la priorité au travail et du sens à l’humain.
Est-ce le moment de remettre en cause la démocratie, aussi défaillante soit-elle, alors que la barbarie est à nos portes ?
Ce sont toutes ses raisons qui font qu’aujourd’hui l’espoir que suscitait une nouvelle gauche est en déshérence. Les gens modestes qui ont gagné les rangs de la droite, voire de l’extrême droite, le parti socialiste glissant vers le gros des électeurs qui se déplacent au centre droit, voilà qui remet aux calendes les espoirs d’une reprise en mains par le peuple, dans une démocratie débarrassée des manieurs d’argent.
Ce n’est même plus une victoire de la gauche que le probable recul du PS et du CDH aux prochaines élections. Le MR et son épouvantable triumvirat Michel, Reynders, Chastel auraient des chances d’en être les bénéficiaires !
Tsipras pose indirectement une question. un système qui ne fonctionne pas, un euro qui est plus un carcan, qu’une soupape de sécurité, une dette dont les intérêts accablent tout un peuple sans espoir de s’en sortir… et accepter le diktat de madame Merkel, le Grec a mis en évidence qu’un débat sur la démocratie au sein d’une Europe ainsi bétonnée est impossible.
L’extrême gauche en est réduite à chercher sa survie, sans ajouter une guerre civile à la guerre future au sein du monde musulman. Du reste, elle ne le peut pas faute de faire descendre les mécontents dans la rue. Parce que s’il y a de plus en plus de râleurs, il y a de moins en moins de citoyens qui mettent un nom sur le mal vivre, qui ne s’en expliquent pas la cause et, même mieux, qui pensent que Charles Michel fait de son mieux et est, quelque part, lui aussi victime de la crise ! Ce qui est un manque total de discernement.
Voilà qui promet des lendemains qui déchantent.

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Comment, sans presque aucun moyen, avec une population résignée et plutôt tournée vers un avenir guerriers plein d’incertitudes, convaincre que ce système est pervers, que son mondialisme est une imposture et que sous prétexte d’écologie, demain, on sera taxé davantage, alors que la destruction de la planète ne s’arrêtera pas ?
Il faudrait que la presse renie ses propriétaires, qu’Internet explose en protestations plutôt qu’en vente d’objets les plus divers, que les parlementaires fassent leur boulot, que les amuseurs publics retrouvent la plume des pamphlétaires de jadis et que les éditeurs éditent les écrivains du peuple, comme on l’entendait du temps de Panaït Istrati et d’Henry Poulaille, écrivains inconnus aujourd’hui dans les lectures populaires, qu’on lisait couramment dans l’entre-deux guerres recommandés par les Instits de la Communale qui n’étaient pas encore les profs de rien de miss Milquet.
On voit bien tout ce qui a été perdu. Les espoirs, les programmes, les projets, sont encore là, mais enfermés dans des boîtes d’archives tenues par des conservateurs de la mémoire ouvrière, si bien qu’ils peuvent tout aussi bien renaître ou disparaître.
L’étonnant, c’est que tous les grands sujets demeurent, qu’ils ne sont pas réglés et que les coquins au pouvoir hier, sont les coquins du pouvoir d’aujourd’hui !

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