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31 octobre 2015

Golf et Taj Mahal.

Hier l’amour inconditionnel du golf rassemblait les libéraux. Les petites rivalités sportives piquent les golfeurs mais au MR, ces joutes verbales sur les qualités et les défauts des affiliés fréquentant le green ne vont jamais plus loin que les moqueries et les fanfaronnades d’une partie de pétanque comme les boulistes marseillais sont coutumiers sur la Canebière.
Louis Michel est un golfeur haut en couleur ! Le petit Chastel lui tiendrait bien la dragée haute mais outre le respect à l’aîné, Chastel n’est pas tête de gondole au parti. Sa place est entre Gérard Deprez et Willy Borsu, c’est peu mais c’est déjà quelque chose. En réalité, il occupe la place de Serge Kubla, assez bas sur la liste du par et du parti, depuis son coup de chaud.
Les discussions sur le fairway règle tout le championnat. Ce qui est valable à Hannut, l’est tout autant à l’état-major.
Ce qui trouble actuellement le MR et qui empêche Charles Michel d’entrer en bonne tumescence matinale, c’est tout bêtement l’excursion au Taj Mahal.
Non pas qu’un voyage coloré du Shekhawati au Rajasthan avec découverte du Taj Mahal et de Delhi ne soit pas inaccessible à qui encaisse plus de 20.000 € par mois, mais le faire à l’œil suivant l’esprit sportif du néolibéralisme réformateur, c’est autre chose.
L’année dernière, Gros Loulou crut faire une attaque lorsque dans le « New York Times » à la rubrique « Fashion & Style » il lut « Modern romance : Belgian deputy prime minister Didier Reynders with family during his visit to the historical monument Taj Mahal in Agra ».
Oui, quand Louis Michel s’emmerde au parlement européen il prend une collection de journaux en langue anglaise pour rafraîchir son vocabulaire. On y voyait, Didier en short colonial accompagné de diverses personnalités. Que le charmeur se fasse passer pour premier ministre passe encore, Loulou a fait pareil dans sa jeunesse. Il a toujours vu plus grand et y est souvent parvenu. Mais que son éternel rival soit allé au Taj Mahal à l’œil, pratiquement pour le service, voilà qui dépasse les bornes d’un 18 trous !
Le MR se devait de lancer un nouveau défi !
Cette année, outre le golf, c’est à qui fera de beaux voyages payés par les sommes reprises aux chômeurs. C’est ce dernier détail qui donne du ragoût à la sauce.

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Dans la distribution des portefeuilles, Charles regrette d’avoir laissé les affaires étrangères à Didier. On avait oublié au MR le goût de l’homme pour les voyages sous les cocotiers. Quand Didier portait la serviette de Jean Gol, ce dernier lui avait trouvé les Chemins de fer comme beurre-tartine. Le Premier ministre à la buvette de la Chambre regrettait le contrat onéreux que Jacqueline Galant ministre de la Mobilité a passé avec le cabinet d'avocats Clifford Chance sans passer par un marché public. Didier eût fait merveille entre Mettet et Namur sur les quais des petites gares. Quant aux contrats avec les fournisseurs et les agences, c’est le meilleur, il ne s’est jamais fait prendre dans une embrouille. Sa mobilité légendaire aurait eu la seule Belgique pour périmètre, voilà tout… et le bougre aurait dû payer son transport et celui de son épouse au Taj Mahal !
Le pari est lancé, celui qui au MR aura voyagé le plus loin en puisant dans la cagnotte des chômeurs sera sur le par à Hannut en triplette avec Loulou et Deprez (pour le transport des clubs).
Il se verra aussi attribué une place sur l’organigramme des emplois dans le bureau de Chastel.
Gérard Deprez qui s’était enorgueilli d’un voyage gratuit à Mons s’est vu rappeler qu’il s’agit d’un challenge seulement de voyages à l’étranger. Bien entendu, Didier Reynders est hors-concours à cause de son ministère des plages et cocotiers d’Afrique et d’Amérique.
On ne sait même pas s’il a été mis au courant.
On commence à se méfier de lui au cœur même du libéralisme moderne et mondialisé. C’est dire après le gouvernement Michel, s’il doit se faire du souci pour une reconversion fructueuse. Se faire embaucher chez Armand De Decker, avocat comme lui, et grand amateur de voyages d’agrément, c’est un deal. Sauf qu’on dit Bel Armand assez radin et qu’on n’y mange pas à sa faim. Armand va toujours seul chez Chodiev.
Si Bel Armand devait remettre ses affaires, sachant les honoraires de son cabinet, même Duchâtelet aurait de la peine à siphonner un autre Standard pour l’acquérir.

30 octobre 2015

Un 18 trous baptisé Jean Golf !

Arrêtons-nous au bord de la pente affreuse sur laquelle notre MR préféré, étiqueté « honnête parfois, chic toujours » nous retient pour ne pas que nous sombrions dans les abîmes. Oui, oui, avez-vous déjà vu Armand De Decker sans cravate, mal rasé, en basket ?
Voilà la tenue que les chômeurs devraient adopter pour conjurer le mauvais sort. Le jus que ça aurait une sortie d’audition du FOREM ! Cinquante Bel Armand dans la rue, fringués à la milord sans un copeck de Patokh Chodiev, tout de suite engagés pour tenir la caisse du Standard, enfin ce qu’il en reste après le passage de Roland Duchâtelet !
Un chômeur que Reynders devrait célébrer s’est fait 14 millions de $ US rien qu’en ramassant des balles de golf immergées dans l’eau des obstacles de ce sport. Et il y en a des 18 trous au bord des mares et des étangs !
Reynders le sait bien (Louis Michel aussi) le néolibéralisme mène au golf, c’est bien connu.
Le Pebble Beach Golf Links, par exemple, célèbre pour ses nombreux US Open, est considéré par les spécialistes du MR comme le plus beau parcours de golf au monde. Ce par 72 de 6233 mètres possède de nombreux trous longeant les falaises californiennes, au pied desquels notre chômeur fait fortune. Jean Gol est mort trop tôt, juste avant les démarches pour ajouter un « f » à son nom !
Voilà une belle mission pour Reynders, augmenter le nombre de terrains de golf en Belgique pour donner de l’emploi aux chômeurs, au nom de son ancien mentor !
Non seulement le MR pourrait pratiquer son sport favori partout où l’électeur ébaubi le rentabilise, en plus il ferait une bonne action ! Même le Club Lorraine, pourtant toujours à l’affût, n’y pensait pas !
Sans compter que le golf utilise des porteurs de sacs et des jardiniers.
Sur le par de 18 à Hannut, Gros Loulou a son parcours toujours réservé.
Je vais déroger à mon absolue méfiance des publicités d’Internet pour vous livrer une page de l’agenda du MR de novembre : Dimanche 1/11 : Halloween Cup – Mardi 3/11 : Ladies Day Winter : Shotgun 9 trous à 13h30 – Jeudi 5/11 : Men's Day Winter : Shotgun à 13h00 – Samedi 7/11 : Terrain occupé de 9h30 à 11h + retour – Dimanche 8/11 : Winter Cup Day 1 : Stableford : Shotgun à 10h et à 12h30.
En vertu des restrictions annoncées par Charles Michel, la restauration prévue est sobre : Pour la Winter cup (réservation souhaitée) les membres du MR qui le souhaitent auront droit à laTartiflette, le samedi à du Boeuf bourguignon, le 22 à de la Blanquette de veau et le 29 à un Stoemp aux carottes (le petit Chastel parrainé par Jumelage de Loges adore).
Il n’est pas exclu en cas de partie rapide (en général un fort contre un faible) soit un MR connu avec un ringard, on pourra après la tartiflette aborder la proposition de la députée fédérale N-VA Sarah Smeyers qui veut n'accorder la totalité des allocations familiales qu'après un séjour légal de quatre ans au moins en Belgique.

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Ce n’est pas qu’on déteste Smeyers au MR, mais selon Bacquelaine, elle n’aime pas la tartiflette ! Et puis comme l’a fait observer Reynders, si l’on peut compter sur l’opinion des commerçants en faillite, les MR familles nombreuses cathos sont plutôt pour les demandeurs d’asile avec une préférence pour les Coptes chrétiens.
On le voit, le sport c’est parfois sérieux.
On ne le dira jamais assez, le MR a toujours fait un maximum pour les chômeurs comme il fera son devoir pour les réfugiés.
Le dernier point à l’ordre du jour concerne des divergences de vues entre les Michel et les Reynders.
Une Fitleist coûte 4 € 83 pièce (58 € les 12), tandis qu’une Callaway vaut 2 € 83 (34 € les 12).
Chastel est pour des économies. Louis Michel pour un swing impeccable préfère la Fitleist. Gérard Deprez l’approuve. Et pour une fois, Reynders est d’accord avec Loulou ! Comme quoi, si tout les divise, le sport les rassemble. Les balles chères ont aussi le mérite de faire mieux vivre les chômeurs qui les ramasseront. C’est aussi le point de vue de Borsu (le seul qui ose encore le pantalon golf).
Et dire que Béatrice Delvaux voyait dans les derniers temps un MR pas toujours uni !
À propos, la verra-t-on à la coupe des dames ?

29 octobre 2015

Bel Armand et les autres.

Qu’arrive-t-il au suffrage universel, cette friandise suprême qui est censée attirer les badauds sur l’incommensurable supériorité de la démocratie de tous les autres systèmes ?
Les Polonais ont voté pour la suppression du socialisme en Pologne plus que pour le survivant monozygote Jarosław Kaczyński de l’ancien président de la république.
En décembre prochain, les Français vont sortir ce qui reste encore debout du socialisme local dans le vote pour les régions.
C’est un jeu de massacre qui pourrait se produire aussi en Belgique. C’est tout le sens donné à des élections depuis que l’argent façonne le candidat, le propulse à l’avant des médias et le projette par les fenêtres, tout au moins en effigie, pour que les badauds photographient dans leur cerveau celui qui présidera à leurs destinées.
C’est aussi l’absence d’un équilibre droite gauche dans la presse, puisque les journaux de gauche ont disparu laissant sur le haut du pavé une presse « à droite toute » comme on n’en avait encore jamais vu.
Les écrasantes majorités ne sont pas un signe de bonne santé en démocratie.
L’engouement général a toujours été suspect. L’Europe est en passe de tourner en « Panurgie » une société qui ressemble à un vol d’étourneaux qui d’un côté à l’autre du ciel reste compact sans qu’aucun volatile ne se détache du groupe.
Cette conscience unique du corps social serait admirable si elle était conduite par de grands sentiments altruistes. Elle n’est que le reflet d’une trouille générale dans un lieu qui ressemble par certains côtés à la Cour des Miracles décrite par Hugo. En même temps qu’être solidaires, les gens s’y jalousent et se combattent sans merci.
Vous me direz, c’est un peu la faute des partis socialistes qui se sont empressés de jeter aux orties ce pourquoi ils étaient socialistes, fondant ainsi un nouveau parti de droite espérant, on ne sait trop comment, « gauchir » l’électeur qui vote sans savoir pour qui, ni pourquoi ?
Oui, mais s’ils étaient restés socialistes, le vol d’étourneaux eût été si peu étoffé qu’on en aurait été tout réjoui sous les arbres de nos boulevards.
Avant d’écrire que les électeurs sont des imbéciles et qu’il conviendrait de leur enlever le peu de pouvoir du vote, mettez-vous à la place du votant qui attend de l’opposition qu’elle change du tout au tout la politique quand elle sera aux affaires. Surtout la gauche qui promet plus que la droite, peut-on dire, puisqu’elle se présente comme une solution moins désespérante. Alors que, de Di Rupo à Michel, on a l’impression que c’est blanc bonnet et bonnet blanc.
Reste l’impression fâcheuse de cette démocratie en quenouille. On a remplacé les notables de l’ancien temps par d’autres notables dont la seule différence est qu’ils paraissent plus modernes, plus appropriés, liftés par des écoles d’esthétique et de marketing.

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Le langage moderne diffère de l’ancien. Il est plus étudié et adapté à l’air du temps. Par l’effet du mépris de l’arriviste qui parle aux gens, la phrase est courte, les mots sont simples et le sens est insipide. Et cependant cela rend le batteur d’estrade sympathique et efficace. Le notable au pouvoir s’empresse au moindre accident, à la moindre catastrophe dans les chapelles ardentes ou dans les hôpitaux, monte sur des estrades pour exprimer la compassion de la nation. Mais il ne parle de solidarité que dans ces uniques circonstances avec l’espoir que les gazettes amplifieront sa « grandeur d’âme ». En réalité, il s’en fiche bien du malheur des autres, puisqu’il reste de marbre dans le mystère de son cabinet devant la misère de ceux qu’il exclut du chômage, de ceux qui sont sans travail et même de ceux qui renoncent aux soins médicaux élémentaires faute d’argent.
Il s’est fait une spécialité de ne se sentir responsable de rien. Souvent, quant à la législature suivante il est remplacé par d’autres notables, il les accuse de ses propres insuffisances. Duplicité, sans doute, mais c’est surtout la conviction qu’il est innocent à jamais.
Le suffrage universel est bien malade, un peu parce que l’époque n’accouche que d’égoïstes qui veulent se gaver comme on fait croire qu’ils le seront tous et qui se retrouvent tout bêtement comme les cochons les pattes dans la mangeoire à se battre pour le dernier seau de mangeaille. La démocratie va mal parce que la fonction de l’élu n’est plus anoblie par le désintéressement. Le deal électoral donne accès à quelques métiers fort bien payés qui propulsent au sommet de la consommation bourgeoise et de la notoriété. C’est tout.

28 octobre 2015

Le droit de grève… quel droit ?

On a tout intérêt à se méfier d’une société qui boucle un quartier, met une ville en état de siège, déploie des dizaines de policiers, fait appel à des démineurs et se félicite d’une presse absolument délirante sur l’événement… pour un type un peu dérangé parce qu’il a raté son entrée aux paras-commandos !
Cette société-là n’a pas fini d’étonner quelques intellectuels désignés comme asociaux, râleurs et hors du temps. Les autres sont ravis de la pièce qu’on leur joue.
Trop de grèves tuent la grève caquette Milquet à laquelle on aurait répliqué que trop de Milquet… bon vous connaissez la suite. Entrés dans l’ère de sécurité qui rassure les Belges mais les plonge dans l’angoisse permanente, les syndicats n’y sont plus les bienvenus. Ils concentrent trop de violences, à commencer par celle de se croiser les bras sur son lieu de travail. C’est insupportable pour une population qui a perdu ses repères au point de s’attaquer à elle-même plutôt qu’à ses ennemis.
Les syndicats qui en principe défendent la dimension humaine dans le combat entre le travail et le capital sont devenus les croquemitaines d’une société quasi unanime à le ressentir de cette façon. Étrange, non ?
Le reste est à l’avenant.
Le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Jan Jambon propose un protocole sur la sécurité pour demandeurs d’asile. Chaque demandeur d’asile se verra remettre un « badge d’identification ». Ça ne vous rappelle rien ? Adolphe avait fait mieux en 42. Il avait fait tatouer un numéro matricule sur l’avant-bras de tous les prisonniers des camps de concentration, ainsi le captif ne pouvait pas perdre son identification. Le carton plastifié pendu au cou, idée de Jan Jambon, pourrait dès lors s’améliorer par l’expérience du passé. Je suis persuadé que cette horreur, beaucoup de Belges seraient aujourd’hui capables de l’accepter, par la peur des autres engendrant frustration et crainte du désordre.
La conscience individuelle est en passe d’être planifiée à l’Europe et au gouvernement, c’est-à-dire qu’elle est sous contrôle des autorités qui décident pour nous quels sont les grands sujets à traiter et la manière dont il faut les aborder.
Ce n’est pas Daech qui met la Belgique en danger, c’est la manière dont nous nous comportons devant cet islamisme imbécile et sanguinaire qui est inquiétante. De cette peur là découle toutes les autres qu’il est facile de manipuler afin de tailler dans les consciences comme on ferait d’une haie. La peur des syndicats, la peur de perdre son emploi, la peur de déplaire à son patron, la peur de ne plus retrouver sa voiture dans le parking de Carrefour, la peur de traverser la rue la nuit, la peur de rater un match de football à la télé qui fait qu’on rentre à du cent à l’heure dans une agglomération où on doit rouler à trente… et ainsi de suite.

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Tout conduit à cette peur, même les choses les plus insignifiantes prennent du sens et encombrent notre esprit, au point de le dénaturer.
Zuhal Demir de la N-VA, prépare une proposition de loi visant à conférer la personnalité juridique aux organisations syndicales. Est-ce trop tôt ? Y sommes-nous préparés ? Les journaux ont-ils rempli leur accord tacite avec le gouvernement ? Avons-nous été assez conscientisés ? Les morts causés par le bouchon de l’A42 ont-ils suffisamment été exploités ? Goblet s’est-il tout à fait ridiculisé dans cette affaire ?
Zuhal Demir est aux loukoums. Il lui semble que nous sommes mûrs. Les Flamands, certes, elle en est certaine depuis longtemps, mais les Wallons ? Bart De Wever donne son feu vert, Michel n’est pas contre.
Les journaux s’emploient à l’ultime façonnage. Béatrice Delvaux rappelle la douloureuse histoire du chirurgien bloqué dans les embouteillages volontaires. Un homme pris dans la même gadoue syndicale est également décédé d’un infarctus, vous pensez, l’horreur, pire qu’être empalé vif dans les ruines de Palmyre.
Tout cela pour en arriver à la question de savoir si les syndicats doivent se voir imposer un statut juridique, afin de les forcer à publier des comptes et à ouvrir la possibilité de les assigner en justice en cas de débordements.
Cette société a le culot de demander à ceux qui perdent leur emploi ou qui sont maltraités par leurs exploiteurs de rester bien polis et de dire merci pour tout !
Non mais, dans cette histoire, qu’est-ce qu’on fait du bonheur de pisser à la raie des puissants, ces assassins d’un autre genre ?
Personne n’a vu l’indécence d’agiter des linceuls comme des drapeaux de rassemblement pour mettre par terre des citoyens qui défendent leur droit de vivre de leur travail.
Le vieux rêve bourgeois, bien antérieur, bien avant Marcinelle et la catastrophe du Bois du Cazier, bien avant la mort de Jo Woussem tué par les gendarmes parce qu’il était par hasard au milieu des grévistes fin 60 sur la Passerelle à Liège, serait-il enfin près de se réaliser ?
Zuhal Demir, dans sa nouvelle vie bien flamande, bien intégrée, bien assimilée dans d’autres haines que les minarets d’Istanboul, pourrait être l’émir de ce vieux rêve bourgeois occidental, saisissant, non ?

27 octobre 2015

J-F Ramquet ne vaut pas Jacques Yerna !

La voilà bien la punition que s’inflige la FGTB du blocage de l’E42 en signe d’allégeance au système : la promesse de ne plus « couvrir » les débordements de ses affiliés.
On a même entendu un journaliste demander à Goblet si, à l’avenir, il dénoncerait aux services de police un comportement délictueux d’un syndicaliste ! Et l’autre au lieu de s’insurger, de répliquer qu’il convenait d’attendre les conclusions de l’enquête (il pensait à l’E42) ! À sa place, le journaliste recevait ma main sur la gueule !
Comme quoi la propagande gouvernementale a gagné l’opinion publique à sa cause. Le gouvernement peut tout se permettre.
Par cet aveu d’impuissance la FGTB fait plus qu’un cadeau aux nouveaux colonisateurs des travailleurs, elle se tire elle-même une balle dans le pied en rendant le dévouement de ses militants impossible. En effet, qui sera encore disponible pour renforcer un piquet de grève, quand on pourrait se voir « complice » involontaire d’un débordement, tandis que la FGTB s’en lavera les mains. Elle pourrait même être témoin à charge si je comprends bien Jean-François Ramquet, secrétaire régional FGTB Liège-Huy-Waremme. Et si à la suite d’une action punissable un procès avait lieu, avec un avocat à payer par les grévistes, autant passer l’après-midi à la pêche !
C’est ce que Charles Michel et les journaux à sa solde voulaient.
Bien joué. Alors, autant oublier l’action syndicale.
Ramquet ne vaut pas Yerna, c’est sûr ! Goblet ne vaut pas Renard, c’est certain
La FGTB se trouve dans la position de Louis XI voyant brûler Liège en compagnie du Téméraire en 1468, par les mercenaires du duc de Bourgogne, sans oser intervenir afin d’épargner ses anciens alliés.
Tout le monde sait bien que les initiatives « hardies » si elles ne sont pas directement exécutées par les permanents sont toutefois suggérées et encouragées par eux. Les piquets de l’E42 ne se sont pas faits spontanément. Cherchez l’erreur !
Coucouche panier Goblet et on passe à autre chose.
Le voilà l’archétype du militant du PS fourré dans les instances de la FGTB : toujours présent à la première levée pour occuper les places, mais jamais là à l’heure des responsabilités.
Jacques Yerna nous manque beaucoup.
L’ayant connu, il m’avait honoré de son amitié. Je ne vais pas faire parler les morts et dire ce qu’il aurait fait à la place de Goblet et de Ramquet. Je n’en sais rien. Ce dont je suis certain, il n’aurait pas tenu leurs propos indignes et finassiers. Il eût répliqué aux accusations et fait face à la meute. Et surtout, il n’aurait jamais désavoué ceux qui ont payé de leurs personnes et inventé une action aussi spectaculaire. Et je crois bien que même Lambion et Gillon, les successeurs de Renard, bien qu’ils proviennent des mêmes instances socialistes, auraient réagi autrement.

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Ce n’est pas bon sous prétexte de favoriser la cohésion sociale de respecter les règles d’un jeu de dupes. Tôt ou tard les auteurs de cette tromperie, voyant l’opinion publique toujours bien tenue par les journaux, exigeront davantage. L’étape suivante sera : le droit de grève, oui, mais dans les limites du raisonnable. Et toujours suivant l’opinion qui n’en sait pas plus que ce qu’on lui dit de savoir, verra le « raisonnable » aller de restriction en restriction vers ce qui ne sera plus qu’une mascarade.
La pensée unique triomphe. Elle n’est pas le seul artisan de son succès. Force est de constater que ceux qui devaient porter la contradiction sur le terrain sont singulièrement dépourvu de volonté, même s’ils sont handicapés par le manque de moyen.
J’adhérerais plus facilement à une sorte de silence digne des instances de la FGTB, plutôt qu’une « skarisation » qui consiste à faire semblant d’être d’accord avec tout le monde, comptabiliser les cotisations et sortir avec les drapeaux verts pour un barbecue sur le parking d’une usine à vendre.
Quelle que soit la fonction, je le tiens pour vrai, à partir d’un certain salaire, on n’est plus pareil. On acquiert une âme de cadre supérieur. Tôt ou tard, on trahira la mission que l’on s’est donnée. C’est aussi valable pour un ministre que pour un haut responsable syndical.

26 octobre 2015

Le système Hayek (1).

La pauvreté du débat sur la façon de porter dans la rue une revendication qui devrait plutôt se négocier montre bien le mal dont cette société est atteinte. Des travailleurs bloquent des autoroutes parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement pour susciter un dialogue entre ceux qui prennent les décisions et ceux qui les subissent.
Qui ne comprend pas ça devrait prendre l’air du temps d’un CPAS ou dans la file d’un guichet « chômage » de la FGTB.
Comme de bien entendu, le pouvoir saute sur l’occasion pour apporter de l’eau à son moulin en ignorant superbement ce que cette escalade signifie dans son expression de violence.
Du coup celle-ci devient un accablement supplémentaire qui engendrera à terme plus de violence encore.
Les commentaires de presse qui auraient dû porter sur les raisons de ce fait-divers plutôt que le fait-divers lui-même donnent raison à ceux qui voient dans la situation actuelle une inquiétante prédisposition des médias à soutenir dans la pratique toute manifestation de néolibéralisme, du pouvoir et de l’opposition.
L’avènement en majesté du néolibéralisme ne s’explique que par l’effondrement du socialisme, reniant ses valeurs pour le droit de s’asseoir à la table des agapes bourgeoises.
Un petit exemple universel. Des ONG internationales qui suivent les mouvements de la pauvreté sur la planète constatent « le recul de ce fléau ». Le seuil de pauvreté dans le monde a été fixé à 1 € 50 par jour. Voilà qui apparaît comme un succès de la mondialisation. Personne parmi les observateurs ne s’est demandé s’il était décent de placer à 1 € 50 le seuil de pauvreté. Et si l’observatoire de la misère n’était pas en train de nous montrer un succès qui n’en est pas un ?
Le thatchérien masqué Charles Michel est en train de remplacer un système qui permettait à la fois d’assurer des gains de productivité et une redistribution des bénéfices engrangés entre les entrepreneurs et les travailleurs, par le néolibéralisme dont la mode se répand. C’est la théorie de Friedrich Hayek dont madame Thatcher et le président Reagan étaient adeptes. La liberté totale des entrepreneurs serait, selon Hayek, le seul moyen d’atteindre à la prospérité de tous. Évidemment, cette application d’une théorie sur l’économie ne peut se faire qu’en ne tenant aucun compte des observations social-démocratiques, d’où les fausses négociations qui ne sont en réalité que des conférences d’entérinement.
Cette nouvelle économie à sens unique a été possible parce que la mondialisation a changé les conditions de salaire et le social qui en découle. Les structures de l’emploi sont devenues délibérément plus complexes dans une démocratie politique qui a perdu tout son sens en abandonnant le pouvoir d’en décréter les règles.
Les partis sociaux-démocrates sont les grands perdants. Ils n’abordent pas la mondialisation comme il aurait été nécessaire par de grands débats sur la démocratie et la reconnaissance du travailleur, mais aussi citoyen.

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Dans l’alliance avec les partis flamands de droite, le MR a sauté le pas et sous l’impulsion à la fois de Charles Michel et de Bart De Wever, il s’est mis au service de l’État thatchérien, comme son chef de file nous l’a ficelé il y a un an dans son pacte gouvernemental.
Les techniques de presse et de propagande qui avaient fusionné depuis longtemps sans que cela ne se devine ont montré toute leur capacité de nuisance dans différentes affaires et pas seulement dans les commentaires du blocage de l’E42.
Dans une situation où de l’avis unanime il est impossible de négocier, la violence est d’abord du côté des autorités même pas majoritaires en Wallonie, pour imposer au nom de la démocratie une politique « néo réactionnaire » sans connaissance du passé.
Certes l’opinion travaillée par la propagande et la presse réprouve le coup de l’E42 ; que Michel se méfie de cette désapprobation là. Elle pourrait très bien se retourner contre lui.
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1. Fragments d’un discours de Hayek : « Personnellement je préfère un dictateur libéral plutôt qu'un gouvernement démocratique manquant de libéralisme. Mon impression personnelle est qu’au Chili par exemple, nous assisterons à la transition d'un gouvernement dictatorial vers un gouvernement libéral » Pour rappel, le régime militaire dura de 1973 à 1989 et fit des milliers de morts.

25 octobre 2015

L’envol de l’Aiglon !

Avec cette levée de boucliers sur le droit de grève, on se croirait revenu plus de cinquante ans en arrière !
Souvenez-vous : la grève générale de l’hiver 1960-1961 contre le programme d'austérité de Gaston Eyskens, dura six semaines et paralysa principalement la Wallonie. En Flandre déjà, bien avant la N-VA, le conflit avait à peine duré quelques jours.
Le rapport de force entre les syndicats et le pouvoir politique tourne à l’avantage de la politique d’austérité, rien que par la maîtrise des techniques de propagande et la soumission des médias au pouvoir de la droite majoritaire en Flandre et minoritaire en Wallonie.
Pourquoi dans une prémonition extraordinaire Louis Michel n’a-t-il pas appelé son fils préféré Gaston ! L’Aiglon reprenait les discours, les formules, les plans du vieil Eyskens, on gagnait du temps.
La seule différence avec le passé tient dans le rapport de forces au sein de la presse. Les journaux de gauche sont morts. Restent les aboyeurs gouvernementaux de la chasse à courre. Ils sont plus à l’aise pour intéresser l’opinion en faveur de Charles Michel.
Le contraste entre la poursuite de la grève au sud du pays et son essoufflement relativement rapide au nord est resté un cas d’école. Sans relais dans le public afin d’être entendu, la lutte de la FGTB sera plus difficile et l’organisation risque de perdre des plumes devant l’attentisme de la CSC, qui entend bien tirer parti des deux morts exhibés de façon indécente par le pouvoir politique.
Une députée N-VA, Zuhal Demir, interpelle Charles Michel sur l’opportunité de repréciser le droit de grève. Des deux personnes décédées pour des causes à déterminer, madame Demir en a fait deux martyrs de la démocratie, version MR/N-VA.
Ce blocage intempestif de l’E42 lui reste sur la patate.

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Les journaux gouvernementaux francophones joignent leurs voix aux grandes chorales flamingantes pour réclamer des têtes. Le Soir, bille en tête, se réjouit que le Code donne dix ans maximum aux bloqueurs de route, sorte de bandits de grand chemin modernes. C’est presque mieux qu’un crime de sang-froid d’un psychopathe et surtout bien plus lourdement sanctionné que n’importe quel délit financier dont la droite politique est coutumière et dont on ne se lasse pas de réclamer des non-lieux ou des peines légères.
Zuhal Demir, belge pur sucre flamingante, en a soupé des syndicats, comme moi j’en ai soupé de Zuhal Demir depuis plus longtemps qu’elle n’en a soupé de la FGTB. La seule différence, c’est que la dame a ses petites entrées dans les journaux et les piliers des rédactions. Les gazettes de Flandre recueillent avec infiniment de plaisir les propos quasiment racistes à l’encontre des malheureux plongés dans la plus tragique condition ouvrière depuis 60-61. Les gazettes francophones s’alignent évidemment sur cette pensée unique et patronale. Richard III est mal barré avec son audience de salle d’attente des FOREM de la Wallonie, pour faire entendre sa petite voix discordante des grandes orgues actuelles. D’autant qu’en plus, porte-parole de Bart De Wever, les vindicatifs messages sont aussi des ultimatums à Charles Michel, jugé trop mou par une droite flamande.
L’idée de rogner ce qui reste des libertés vient à l’esprit des puissants. On est déjà dans une drôle de démocratie avec une caste au pouvoir et qui entend bien y rester avec la prépondérance de l’économie sur tout le reste et des élections qui n’ont plus aucun sens. Je parie que le MR et la N-VA regrettent l’heureux temps de la loi Le Chapelier de 1791 ! On l’appellerait de nos jours Hoedenmaker-Demir.
De Wever est bien trop finaud pour croire un seul instant que Michel va se lancer dans cette réduction du droit de grève à un moment où il veut passer en force. Mais on rassure le bourgeois en même temps que l’Anversois teste son emprise sur Charles-Gaston.
La gesticulation profite au clan gouvernemental. Les lecteurs du Soir se sentent entendus contre toute répétition du blocage du lundi. Les autoroutes seront dorénavant plus « sécurisées ». Moralement, tout cela est bon pour le renforcement de la pensée unique. La Justice par sa lenteur fera office de compte-gouttes homéopathiques de rappel des deux morts imputés aux « méchants » et le calme descendra sur la Place Saint-Paul. Le repaire sera neutralisé. Des nationalistes flamingants aux bourgeois outragés du mouvement réformateur, paroissiens de Laeken et chaisières de Sainte-Gudule, ce joli monde aura eu raison des audacieux de l’E42.
Inutile de toucher au droit de grève, puisque moralement il n’existe plus.

24 octobre 2015

« Le Soir » fait des émules.

Comme il fallait s’y attendre, les journaux francophones des trois grands groupes financiers qui en sont les propriétaires se sont donné le mot pour accabler les « malotrus » qui ont bloqué l’E42 lundi.
Pas gênés pour un sou, les salariés de ces entreprises se sont fait un plaisir d’en rajouter, espérant ainsi se faire « bien voir » de la direction toute dévouée à la sainte cause du pognon triomphant.
Même si l’initiative du blocage de l’autoroute revient à quelques syndicalistes non contrôlés par les responsables syndicaux, le fait est que cette façon de protester est très efficace et spectaculaire. Elle donne un coup de pied dans la fourmilière et montre l’espèce de folie furieuse qui s’empare des fourmis quand on les prive de leur reine. On touche directement au portefeuille de la société de consommation, si bien que les haines s’expriment et les haineux sortent du bois. Les pires sont certainement ceux qui reçoivent de l’argent pour traduire ce que ressentent leurs maîtres, voilà pourquoi la presse officielle est unanime, à l’exception de La Libre Belgique qui prend une certaine distance plus intellectuelle et raisonnée que celle qui prévaut au Soir (voir la Libre de ce 21 octobre).
Les temps sont paradoxaux. On voudrait bien retrouver une meilleure vie, même si l’ancienne n’était pas des plus réussies, celle que Charles Michel nous fait découvrir est bien pire. Ce n’est pas lui qui l’a inventée, mais il participe à notre malheur en essayant d’adapter notre économie sur celle des concurrents encore bien moins lotis, sans toucher aux privilèges des classes aisées. Notre économie calquée sur le système mondial paralyse notre démocratie, comme les partis, presque tous néolibéraux obéissant à un réalisme qui n’est rien d’autre qu’un suivisme obsessionnel de l’économie américaine.
Les patrons de presse ont trouvé la faille du camp d’en face. Ils envoient leurs meilleurs soldats à l’assaut de la brèche : isoler les syndicats, surtout la FGTB, la rendre responsables de tout devant une opinion publique travaillée par les mercenaires des grands journaux qui font l’opinion.
Repris comme la dernière chance de faire vaciller le nationalisme flamand aux prochaines élections, la « suédoise » est dorénavant chouchoutée et son chef « providentiel » et pardonné à l’avance de toutes ses exactions sous forme de taxes qui touchent la classe la plus vulnérable parce que la plus pauvre.

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Voilà à nouveau la FGTB bien isolée.
Aussi, après l’avoir souvent critiquée surtout ses dirigeants « agents doubles » du PS, je ne peux pas assister à la manœuvre du camp des bourgeois sans exprimer mon soutien aux plus activistes d’entre les syndicalistes.
La Libre Belgique analyse la situation des syndicats (3 millions et demi d’affiliés) comme singulière et ce journal, le seul lucide en ce domaine, note très justement que les responsables syndicaux « n’arrivent plus à faire admettre leurs idées dans leurs propres rangs. Ou plutôt mal en tout cas. »
Et d’énumérer en quelques points ce qui trouble l’opinion.
Du point de vue de la diffusion des idées la place dans les médias joue un rôle évident. Faute d’argent la presse de gauche s’est éteinte. La voix des gens « du dessous » s’est tue ou relayée de façon tendancieuse. ‘Le Peuple’, ‘La Wallonie’, ‘La Cité’, ‘Le Drapeau rouge’ ont disparu, alors que ‘L’Echo’ et ‘De Tijd’, plus sensibles aux thèses patronales, sont toujours dans les kiosques. Sont restés, les journaux dits « neutres ». Ils ne le sont absolument pas. Bien présents dans cette mauvaise querelle d’autoroute, Le Soir, La Meuse, La Dernière Heure, Vers l’Avenir, etc. sont bien des journaux de droite. La plupart sont dans les mains de deux ou trois familles qui sont de véritables piliers du régime avec deux ennemis : le système social trop généreux à leurs yeux et le nationalisme flamand qui pourrait « déranger » leurs habitudes et remettrait en cause leur situation dans la Belgique traditionnelle, dès les prochaines élections. Raison suffisante pour parier sur la « suédoise » qui en cas de réussite affaiblirait les arguments nationalistes de Bart De Wever.
Un consensus de fait existe entre ceux qui écrivent dans ces journaux et l’opinion patronale, sinon, le journaliste rebelle peut s’inscrire au chômage.
En même temps, les organisations patronales ont fait des progrès. Les dirigeants s’inscrivent dans les mêmes écoles de marketing que les politiques. Ils suivent des cours pour mieux convaincre. Et ça marche. Le prêt-à-porter de la pensée libérale est aussi valable d’intervieweur à interviewé. Cela va de soi qu’entre gens du même bord, ils laissent à l’opinion publique le sentiment qu’il n’y a pas d’autre alternative que l’économie actuelle.
Les contestataires sont des « instinctifs » qui ne savent nulle part exprimer leurs convictions ou des « intellectuels » qui élaborent des thèses difficiles à vulgariser.
Voilà qui sert le bourgeoisisme ambiant dévoué à l’orthodoxie capitaliste.
Les modifications du tissu économique sont aussi pour beaucoup dans la mauvaise lecture des actions syndicales. L’intellectualisation des professions a été faite selon des critères techniques essentiellement voués à l’intelligence productiviste et non plus humaniste. Si bien que nous avons des ingénieurs et des médecins qui sont incapables d’une pensée autonome de celle des journaux, dont on voit trop l’orientation pour en attendre de la critique et des idées nouvelles.
La montée de l’individualisme allant jusqu’à la gentrification des quartiers du centre ville et de la proche banlieue a complètement disloqué les associations regroupant les citoyens par opinion ou croyance. La société est comme figée par ce chacun pour soi et semble ne plus avoir de repères.
Tout cela est bon pour le conservatisme. C’est même pour cela que l’avenir est incertain et explosif.
Cette société agit comme un couvercle sur une marmite exposée au feu intense. Le blocage de l’autoroute qui affole tant la presse pourrait n’être qu’un début à une forme de protestation plus proche des casseurs des grandes grèves du passé et donc encore plus détestable à la presse bourgeoise. On voit d’ici la meute prête à bondir sur « les voyous », comme ce fut le cas en 60-61 (les historiens des mouvements sociaux sont les seuls à s’en souvenir).

23 octobre 2015

Un cas extrêmement lourd à gérer.

On va dire que je m’acharne, mais elle est incroyable, Béatrice Delvaux, dans son entêtement à revenir sur le blocage des autoroutes liégeoises par la FGTB, à croire qu’elle en veut personnellement à l’un ou l’autre délégué syndical de la place Saint-Paul.
Coup sur coup, deux éditoriaux et sur quoi ?... mais sur le blocage de l’autoroute qu’elle ne digère pas, une provocation pour elle et son patron. Quelqu’un pourrait-il leur dire qu’il y a bien d’autres raisons de s’indigner des mille et une injustices du pouvoir actuel ?
Ce que Madame Delvaux exprime, c’est la peur des notables de la plèbe, de l’Empire Romain à nos jours, vieux réflexe de classe pour la défense des privilèges.
Cette histoire de médecin bloqué à cause des méchants grévistes et cette dame qui meurt faute d’être opérée à Cheratte, sauf le respect que l’on doit au malheur, c’est « la Dame aux camélias » contre « la porteuse de pain ».
Sans connaître le cas, c’est difficile à en juger.
À moins d’une urgence – il y a des médecins de garde – une opération se prépare plusieurs jours à l’avance, ne serait-ce que pour la réservation de la « salle d’op ». Sauf complication, on ne meurt pas à une heure près, faute de scalpel. Ou alors, dans la nuit de samedi à dimanche prochain, on pourrait craindre que retarder les horloges d’une heure va faire une hécatombe dans les hôpitaux.
Quelqu’un qui sort de son domicile pour opérer dans un hôpital lointain, a prémédité l’opération depuis plusieurs jours. Et s’il y a « urgence » n’a-t-il pas trop traîné lui-même avant d’avoir pris sa décision ? Ah ! ces plannings surchargés, qui dira jamais de combien de morts ils sont la cause ! Et si au lieu d’un bouchon, il avait eu un pneu crevé ?
Surbooké, ayant différé l’acte chirurgical d’une heure et que la patiente soit morte, aurait-il été traîné devant les tribunaux par les responsables de la clinique ? En cas de complications imprévisibles, les sommités médicales d’Hermalle auraient pu requérir un hélicoptère pour le CHU, vu l’urgence ? Qu’est-ce que cette histoire que M’ame Delvaux sort de sa boîte à malices?
Le zigoto qui a glandé une heure sur l’autoroute a quand même un portable dans sa poche et la possibilité d’en informer qui de droit. Personnellement, ce lundi noir, j’étais sur l’autoroute pris dans le bouchon vers la tranchée de Cheratte et au lieu de pester et de klaxonner en chœur avec mes voisins, je me suis défilé par la sortie de Bressoux et je me suis retrouvé vite fait sur la chaussée de Jupille. J’ai perdu quinze minutes. C’est qui se balourd qui attend que ses patients meurent en écoutant RTL dans sa voiture ?
Encore une fois, je ne connais rien du problème et comme j’ai pu le lire, Béatrice Delvaux non plus.
La voilà bien, cette vie à l’américaine qui va désormais encombrer les tribunaux de « cas » tout aussi improbables les uns que les autres.

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Quand des importants font bloquer les rues sans prévenir pour des passages de voitures officielles et que l’ambulance dans laquelle se trouve un cardiaque en pleine crise meurt, on dépose plainte contre le roi ? Et si un père de famille ne pouvant plus payer sa facture d’électricité accusait la Compagnie d’avoir laissé mourir son enfant de froid, quitte à ce que celle-ci se retourne contre le premier ministre qui a fait passer la taxe à 21 % ?
Qui ne voit dans l’éditorial de la chef des éditoriaux du Soir un autre intérêt que celui du malheur relaté ? Mais c’est toute la sensiblerie populaire qu’elle veut atteindre la dame ! Elle veut faire détester les chômeurs par des chômeurs et des grévistes par des ouvriers licenciés.
Pensez donc, bloquer l’autoroute ! La Belgique en tremble d’émotion et de colère, enfin c’est ce que présume la charmante dans son exercice de littérature de buffet de gare.
« Peut-on faire des actions au risque de mettre la vie des gens en danger ? C’est cette question que pose la décision de la direction de la clinique d’Hermalle. La plainte contre X pour homicide involontaire qu’elle a déposée, vise ainsi clairement les barrages et le blocage total de l’autoroute E 42 ce lundi matin. ». Tout comme madame Delvaux en excitant le peuple par des histoires à dormir debout met – peut-être – l’existence d’un chômeur ou d’un gréviste en danger.
On a le fin mot dans l’épilogue de l’éditorialiste « Dans l’immédiat toutefois, ce tragique événement et les conséquences judiciaires que les responsables de l’hôpital ont choisi de lui donner, deviennent un problème extrêmement lourd à gérer pour la FGTB en général, et la FGTB Liège en particulier. Deux organisations qui avaient déjà fait, depuis lundi, l’objet de sévères critiques pour ce blocage d’autoroute non prévu et assez inédit car ne ressortissant pas du cadre des actions syndicales auxquelles les citoyens ont l’habitude d’être confrontés. »
Madame Delvaux fait dans la prévention routière. Voilà qui tombe bien, puisque de cette manière la dame fait de la prévention syndicale d’une pierre deux coups.
C’était une bonne idée cette pagaille noire autoroutière dans un système qui fout la vie en l’air de tellement plus de gens que le cas de la malheureuse patiente d’Hermalle ! C’est une manière d’exprimer une colère. Cela mérite qu’on y réfléchisse.
On a perdu Mémée Zinzin, la fougueuse ex-socialiste de Huy. On en retrouve une autre, mais sensiblement plus à droite. Pourvu qu’elle soit aussi drôle !
Les motivations et les intentions de la clinique de Hermalle ne sont pas établies. Si la presse était encore indépendante, Le Soir y aurait déjà envoyé un journaliste, pourquoi pas, celui du Pont de Seraing ?

22 octobre 2015

Plati, Platoche, Platine.

Un million de francs suisse par an avec un accord « d’homme à homme », comme jadis le « top là » des maquignons qui se tapaient les mains paume contre paume, en voilà un contrat de travail pour un deuxième boulot ! Ça fait rêver à la FEB. C’est ce que Sepp Blatter de la FIFA avait offert à Platini!... Et dire que les journaux avaient raconté que ces deux-là se faisaient la gueule !
Depuis le 8 octobre 2015, Michel Platini est suspendu pour quatre-vingt-dix jours. L'organisation qui règne sur le football mondial est touchée depuis juin 2015 par un scandale de corruption. Sepp Blatter a dû présenter sa démission et organiser des élections anticipées en février 2016.
C’est incidemment et à la suite d’une autre accusation de corruption concernant Sepp Blatter que la police suisse a levé ce nouveau lièvre.
Le curieux dans cette embauche de Platini conseillé « technique », c’est que la Fédération européenne de football dont Platini est le président ne s’est pas émue plus que ça de n’avoir pas été mise au courant et entend bien lui maintenir sa confiance.
C’est dire comme la Fédération européenne et son président conçoivent l’éthique dans leurs rapports avec l’argent.
À une époque où vous ne pouvez sortir plus de 3.000 € en cash de votre portefeuille pour vos achats sans les justifier par obligation légale, on peut se demander comment Blatter, même si ce deal est en Suisse, a pu procéder et comment Platini les a déclarés en France comme revenu professionnel ? Il est vrai qu’ils siégeaient tous les deux à la commission de contrôle financier de la Fifa, ce qui facilite les choses.
Serait-ce une fois de plus que les rigueurs de la loi ne concernent que les petits deals entre revendeurs de came et que les gros contrats d’homme à homme échappent à tout contrôle ?
Tiens, voilà un bel éditorial pour m’ame Delvaux !

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Et si nous sommes au courant, peuple candide, de ces millions qui passent d’une poche à l’autre, c’est à cause d’un bête accident de parcours dans une des multiples activités d’un sport qui draine des milliards et, comme une pareille manne attire forcément ceux qui sont aux bonnes places pour s’en mettre plein la lampe, nos deux sportifs auraient pu imaginer passer à travers tout.
Mais pas que le sport qui s’est émancipé des règles et des lois. Les foudres de Thémis sont juste pour les ploucs.
On se souvient de l’assassinat d’André Cools et des affaires dans l’affaire que ce crime a dévoilées. Un crime, vous pensez, c’était du sérieux. Il a bien fallu qu’on laisse travailler la juge Ancia qui fit un boulot remarquable. Or, dans les milieux de la politique on n’assassine pas tous les jours. Le plus courant des délits pratiquement indétectable sans aveu est le délit d’initié. Cela se passe dans la discrétion, par chuchotements de bouche à oreille, délibérations discrètes et réunions de crise d’où rien ne filtre et surtout pas les décisions qui auraient pour résultat de perturber les cours financiers. Par contre, celui qui sait, dès qu’il sort de la réunion, joue les pompiers pour son propre compte et celui de ses intimes. Comment poursuivre ces délinquants ?
Et au nom de quoi ? De la morale ? C’est justement ce qui leur manque le plus. Faire de la morale dans un milieu où il n’est question que de places et d’argent ? On n’est plus au temps de Robespierre. On est au temps de DSK.
Apparaît l’image trouble d’une justice surtout sévère pour que la « paix » règne sur les trottoirs et d’une grande indulgence pour les grands truands en col et cravate.
On a encore en mémoire la crise des subprimes qui eut pour conséquence que le public renfloue les banques-casinos. Il y eut quelques vagues échos des tribulations de quelques personnages de l’État, les uns pour des raisons familiales, d’autres pour des sauvetages personnels. Certains noms ont été cités à l’époque. Pas un n’a été inquiété, faute de preuve et faute d’aveu. Les carrières se sont allègrement poursuivies, ministres, commissaires européens, tout est resté comme avant. La sanction des urnes a été nulle. Le public s’en fiche ou trouve que c’est de bonne guerre et qu’à la place de ces messieurs, il en aurait fait autant. Les journaux, vous pensez, ils baignent dans ce milieu, mieux : ils en vivent pour certains.
Alors, quoi ? Rien !
La politique, les sports, les banques, dans un système qui n’est que vénal…
Allez bosser, c’est l’heure à l’horloge pointeuse, la rigueur vous attend.

21 octobre 2015

La paie, c’est quand au Soir ?

L’ayant pressenti hier, Madame Delvaux dans son édito d’aujourd’hui me le confirme. L’officiel monte sur l’E40 avec l’aide de l’éditorialiste-en-chef pour constater l’inconstance du public qui passe du courant de sympathie aux grévistes, aux charmes discrets de la bourgeoisie.
Avant le coup de l’E40, on n’avait pas trop senti un courant de sympathie aux grévistes traverser la plume de madame Delvaux. Pour le contraste saisissant, c’est fichu ! C’est tellement téléphoné une ixième fois qu’on se demande si l’éditorial en forme de tract patronal sera efficace.
Faut-il l’écrire ? En 2015, le journalisme fait du prêt-à-porter néolibéral. Le personnel ne ferait pas long feu à son boulot s’il se mettait à écrire en toute indépendance et sincérité. Il faut être indulgent avec la presse. Le numérique est en train de tuer la profession. Plût au ciel, madame, que vous pensiez le contraire de ce que vous écrivez.
Mais bon sang ! il faut bloquer cet E40 et les autres aussi, jusqu’à ce que cela se sache : le premier bloqueur d’autoroutes ce n’est pas Goblet avec madame Ska en voltigeur, mais Charles Michel !
Évidemment, cette évidence n’entre pas dans la politique du Soir, ni des autres machins à la gloire d’un fantôme : celui d’une Belgique qui n’a jamais existé.
L’impopularité ça se travaille jusqu’à ce que le banquier le devienne. C’est le dernier à enfiler la gabardine qui ne sera pas mouillé par la pluie de l’opprobre.
Les gens ne sont pas toujours assis derrière un volant. Le réflexe « OH ! le con vient de me faire une queue de poisson » peut devenir « Les bus ne passent plus dans la commune et j’ai plus de bagnole ! C’est pas Michel qu’enverrait son chauffeur pour que j’aille au boulot. »
L’automobiliste quand il devient piéton vomit les automobilistes.
Qu’est-ce que les grévistes en ont à foutre, d’avoir ou de n’avoir pas gagné des points sur l’E40 ? Le combat social ne serait donc qu’un essai de séduction des progouvernementaux ? Il faut drôlement en avoir sa claque de cette société pour enfiler un plastic rouge et se mettre au milieu des voies à trois bandes sous la pluie et sous les insultes des éperdus de l’autostrade. Vous ne le feriez pas pour un amoureux qui vous plaque…

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Méfiez-vous que le risque ne tourne au vinaigre et que poussés à bout, des désespérés n’envisagent le pire, par exemple camper sur l’E40 et les autres E !
À force de dire que tout va au mieux, vous pourriez pousser certains à faire les pires sottises. Ce n’est quand même pas ce que vous cherchez : faire de la copie avec du sang versé ?
Pour l’usage, n’avez-vous pas Daech ?
Un mot encore sur l’histoire du pont de Seraing. Lorsque vous écrivez « On ne parle même pas des incidents intervenus sur le pont de Seraing dont les circonstances précises restent à éclaircir. » vous oubliez que c’est à vous de les éclaircir, c’est votre métier et votre rôle de chercher à savoir et de nous faire un compte-rendu, sans tricher. Qu’est-ce qu’on se fout des petites chipoteries de Charles Michel hésitant entre les petits fours et un jus de fruit au 16, rue de la Loi ?
Où l’on reconnaît votre fond bien pensant, bien « social-chrétien », c’est la subtile différence que vous faites entre les syndicalistes de madame Ska, des bouillants de Goblet « Les dirigeants syndicaux, ceux de la FGTB en l’occurrence, visiblement seule concernée, n’ont ainsi pas à tirer fierté ou parti des actions menées. »
Ah ! tous les syndicalistes ne sont pas mauvais. Ceux qui enfilent des plastics verts sont différents !
Bien entendu qu’ils le sont. Ils attendent de voir venir à l’abri de la super-diplômée. Si les têtes brûlées réussissent un coup, on enverra les plastics verts au triomphe final devant les caméras de la RTBF et de RTL réunis. Madame Ska n’a pas fait des études pour rien. Elle s’y connaît en tactique bourgeoise. À l’inverse de La Bruyère dans ses « Caractères », madame Ska aime à se faire valoir par des choses qui dépendent des autres.
Si Marc Goblet pouvait « tenir » ses troupes, comme vous l’aimeriez ! Mais voilà, il ne sait pas les tenir et encore moins les retenir. C’est donc un voyou, selon le concept « classe moyenne façon Borsu ».
Allez, c’est pas grave.
À propos, la paie, c’est quand au Soir ?

20 octobre 2015

Du point virgule au poing sur la gueule.

L’automobiliste a râlé comme un malade, les nervis probablement venus des sociétés de gardiennage qui sont les mercenaires attitrés du patronat, sont descendus ficher la trouille aux grévistes du pont de Seraing. Denis Ducarme à défaut de monter sur l’autoroute bloqué est monté sur ses grands chevaux toujours à sa disposition dans les écuries du journal Le Soir. Le dénommé Reuter chef des entrepreneurs wallons a rugi de frayeur en voyant que la branche que les grévistes sciaient était aussi celle sur laquelle il est assis depuis quarante ans !
Les journalistes tous socialo-mouvement-réformateur-humanistes ont interviewé la mère de famille au bord de la crise de nerf because le bambin qui attend à l’école qu’on « vienne le chercher ». La crème antipopuliste s’en est donnée à cœur joie. Gerlache en a pleuré d’émotion. Les cinq cent mille chômeurs le sont de la faute à la FGTB et un peu moins de celle de madame Ska de la CSC, puisqu’elle a des diplômes et qu’elle pourrait jouer dans l’autre cour, avec des personnes mieux élevées.
Bref, on a eu droit au festival des conneries habituelles des mêmes, pas gênés d’en être à la quatre centième représentation d’une même répulsion de ce qui, dans le fond, les fait vivre, c’est-à-dire nous.
La grève c’est sale et les grévistes sont des malotrus.
Et rien, mais alors là, rien pour stigmatiser le compère de la rue de la Loi responsable premier de tout ce bordel pour son inaptitude à comprendre que la population en a marre de ce système économique et de la mondialisation qui poussent la Belgique aux abîmes.
Marre des taxes sur les taxes, de la mirobolante idée que les sacrifices des travailleurs et des crève-la-faim finiront par avoir raison de la crise et que demain, la croissance revenue, la Belgique redeviendra joyeuse comme à l’Expo de 58 !
Voilà dix ans que les différents partis de pouvoir entonne le même air et voilà dix ans que ce qu’ils prédisent ne se vérifient jamais. Le chômage augmente, la misère aussi. Ce n’est pas en démantelant les services publics, en jetant au CPAS et à la rue des catégories de chômeurs et de pensionnés que l’esquif qui est au fond de l’eau va brusquement revenir à flot.
Les tables rondes, les palabres en pleine digestion la tasse de café à la main, les poignées de main avant les discussions, rien du cérémonial feutré des salons chauffés à mort, ne pourront jamais égaler l’immersion des ministres dans le monde du travail pendant six mois au salaire moyen de 1400 € le mois, avant toute discussion. Ce serait le stage obligatoire avant l’entrée à la Chambre, une sorte d’examen, de maturité.
On n’en est pas là.

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On en est à l’épreuve de force, sachant que la grève même des plus exaltés, au bout de quelques jours, jettent l’éponge parce qu’ils ont des factures à payer, des traites à régler. Et ils savent bien cela ceux qui sont de l’autre côté à siroter leur pousse-café. Ils n’ont qu’à attendre et revenir dans les gazettes se plaindre des voyous de la rue. Ils regrettent même, ces crapules chics, de trop payer encore les ouvriers puisqu’ils sont capables de tenir une semaine sans rien gagner.
On en est là. On en est à attendre que la grève s’arrête toute seule. Les autorités finissent même par donner mauvaise conscience à ceux qui n’ont que leur petit salaire pour vivre en leur faisant valoir qu’ils contribuent à ruiner davantage le pays !
Les gazettes font le reste, donnent le coup de grâce. Charles Michel pose en victime. Il prend son air d’épagneul et voilà le public qui fond !
Moi je dis, qu’on ne peut plus faire grève en bon petit apprenti du monde moderne des affaires.
Il leur faut des pieds au cul à nos irremplaçables de la glose politique. Pas besoin de locution explicative. Ils veulent le système qui condamnent tout le monde sauf eux et quelques maquereaux du capitalisme militant, et bien il siérait de leur signifier que nous ne sommes pas d’accord par quelque chose de plus musclé qu’un préavis de grève et d’une attente que les pauvres types sortent tout seuls de leurs longs cercueils de tôle des bords de Meuse ou de zonings voisins, une grève de zombies, en quelque sort, pour faire époque révolue.
Le dialogue est rompu ? Mais, il n’a jamais eu lieu.
Cette bonne vieille méthode qui date du temps des corons est restée la même : c’est ça ou rien, leur dialogue !
Personnellement, je me fous des difficultés à boucler le budget et des « efforts » qui seront encore demandés en plus des taxes nouvelles et autres augmentations, tant qu’on ne m’aura pas justifié la différence de salaire qui existe entre Charles Michel et un bon ouvrier qualifié, tant qu’on ne m’aura pas convaincu qu’un PDG doit se mettre en poche plus de cent fois le salaire du non-qualifié pour que l’entreprise roule à fond, tant qu’on ne m’aura pas prouvé que la Bourse sert à quelque chose et que la rente, comme la propriété, veut promouvoir l’emploi et l’industrie.
Si la mondialisation consiste à aligner les salaires sur ceux qu’on gagne dans les manufactures du Bengladesh, qu’est-ce qui serait capable de nous faire croire que c’est ça « le progrès » qui nous attend ? Gerlache, peut-être, ou Bart De Wever ou n’importe quel trou-du-cul du cabinet du premier ministre ?
La population, même celle qui grogne dans les bouchons des autoroutes filtrées par les grévistes ne pourra jamais croire aux bobards des officiels.
Alors, merde, il faut ce qu’il faut. Mais que ce soit rapide, comme Flaubert qui ne croyait qu’en l’émeute, qu’on en finisse.

19 octobre 2015

Et j’ai crié, crié-é Alain…

…pour qu’il revienne…
18 octobre : on flemmarde d’une chaîne à l’autre. Quid des « Décodeurs de l’Info » RTBF à « C’est pas tous les jours dimanche » sur RTL, ce midi ?
Qui, arrachant la floche du manège, aura droit à un tour supplémentaire ?
Toujours sensible au charme naturel de Florence Hainaut, je réserve ma réponse. On ne peut pas en dire autant de la « charmeuse » sur l’autre chaîne. Dame Emmanuelle Praet commence à m’échauffer les oreilles avec son gros bon sens libéral bourgeois chic de banlieue.
Lorsqu’à la saison précédente le petit monde du jour du seigneur était assis sur les poufs maison, au moins on pouvait tuer le temps en détaillant les membres antérieurs largement dévoilés de la fashionable libérale. La nouvelle décoration empêchant toute vue plongeante, on s’emmerde carrément. Pour ce qui est du raisonnement de la dame, on peut repasser un autre jour entre deux séminaires de la Solvay Brussels School of Economics & Management.
Aussi ne sachant reprendre à César ce qui ne lui appartient pas, je laisse tout en vrac sur le marché que chacun fasse ce qu’il veut des compères de Christophe Deborsu.
J’ai retenu un combat rigolo : Marc Goblet, FGTB, 1 m 65, 55 kilos, challenger de Pieter Timmermans, Banque nationale, Administrateur délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), 1 m 95, 100 kilos. Le petit, plus puncheur, est sorti vainqueur du corps à corps à chaque fois que le grand baissait la garde. Celui que madame Ska, l’hyper diplômée, traite de minus est sorti du combat gagnant aux points. Tout est dans l’appétit des boxeurs à la gagne. On sent que le petit a eu faim et il en veut. Le grand n’a jamais manqué de rien et malgré ses « fortes » études a finalement rendu les gants. Son art de la boxe ne tient pas debout. Il boxe comme du temps de Cassius Clay et Jean Gol. Comique involontaire même dans les cordes, il a eu quelques réflexes curieux. Qu’a-t-il voulu dire en se voulant féministe par « peu de femmes qui ne sont pas ouvertes » ? On relèvera aussi son mot de la fin « Soyons honnêtes », saillie comique après les femmes ouvertes, digne d’un Desproges.
À la gouverne de Deborsu, outre le décor dont il n’est pas responsable et qui empêche les vues plongeantes revigorantes quand on se sent la paupière lourde, la venue d’un invité célèbre n’est pas une bonne chose. On l’a bien vu même avec un Geluck relativement au courant de la situation politique et qui pouvait en parler avec discernement. Le décryptage de l’actu s’en trouve perturbé de l’actu – justement – du visiteur, d’autant que celui-ci sortait de « C à vous » sur la Cinq française où il n’avait pu en placer une. Et encore les boys de Deborsu ont été gentils, car ils ont oublié le mot de la fin de Patrick Cohen à propos du dernier album de Philippe Geluck « C’est pas terrible ! ». S’il avait fallu mettre du baume sur cette plaie là, ils en auraient eu pour toute l’émission.
Bref, pour le malheureux Deborsu, malgré les changements, c’était mieux avant.
Le triomphe de la grande braderie du dimanche a été vu à l’étalage de la RTBF où pour le malheur de Florence Hainaut, Alain Gerlache débattait avec Lara Van Dievoet, Nicolas Baygert, Jean-François Dumont et Martine Maelsack des vases communicants de la politique et du journalisme avec le passage d’un vase à l’autre de ses confrères et de lui-même.

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Le grand communicateur libéral sorti puis rentré dans la maison de verre de la RTBF en connaît un rayon de la porosité des vases. Sans rire, il a « retracé » les règles de bonne conduite ! Puis les autres ont parlé des stratégies de communication, de relations tendues et de l’élasticité nécessaire du caoutchouc des liens entre ceux qui font l’actualité et les autres qui la relatent.
Justement, Martine Maelsack ( ?) a le parcours libéral simple et pas encore de billet de retour à cantiner du côté de l’AJP (Association des Journalistes Professionnels). C’est fou comme dans le métier on se déclare libéral et MR ! Rarissimes sont les futurs prix Albert Londres inscrits au CDH ou au PS qui font la navette entre les partis et la presse. À croire que les couloirs de la Maison bruissent des éclats de voix du Mouvement Réformateur, au point que les micros à proximité ne peuvent capter que le langage « bleu » : de l’Europe, du Monde et accessoirement de la Belgique, mâtinée de beaucoup de Flandre N-VA.
Quand les décodeurs de l’info font du show politique, on se croirait à une réunion de famille chez les Michel.
Faites attention à ce que vous dites devant Florence Hainaut, vous pourriez nous la gâter !...

18 octobre 2015

Survie à la Chambre, décès à Huy.

Ceux qui crachaient le feu rien qu’à entendre prononcer le nom d’Anne-Marie Lizin n’en finissent plus de lui tresser des couronnes qui, même mortuaires, magnifient le parcours de l’ex-bourgmestre de Huy.
Je me souviens d’avoir commis quelques chroniques acides à son sujet, aussi me garderais-je bien d’en rajouter ou de faire bassement une apologie post-mortem de la dame. De toute façon mon avis ne compte pas et quand bien même, un hypocrite hommage n’aurait aucune signification.
Mon témoignage n’a que l’ambition de montrer le ciment qui unit les personnes politiques au-delà des clivages de leurs partis. Le voilà bien l’esprit de classe que l’hommage unanime expose aux yeux de tous. Si des liens très forts unissent nos élus, c’est d’abord le fait de se faire à peu près le même pognon tous les mois, sauf les spécialistes de l’arnaque qui à force d’en vouloir trop, risque de n’avoir rien. De même standing, forcément on se rencontre dans les endroits conçus hôtels, bars et magasins de luxe pour classe moyenne supérieure. Avec des diplômes identiques et un langage étudié type langue de bois, ça crée des liens !
Quand le père de junior Michel se met au golf, les pépères de banlieues se tapent le kicker « Au rendez-vous des Rouges », ce n’est pas la même cantine.
Dans le genre, avec ses trois péquenauds attrapés sur dénonciation à coller des affiches en période électorale, c’était presque une sainte Anne-Marie, en tous cas à comparer à des Kubla et De Decker.
« Il n’a même pas le respect des morts » diront-ils si mon insignifiance n’était pas telle qu’elle me rend invisible à leurs yeux. Mais, loin d’en remettre une couche ou de courir se placer dans le cortège des pleureuses n’est-il pas plus décent qu’ils la ferment à votre avis ?
La majorité fait chapeau bas devant madame Lizin. C’est tout juste si Didier Reynders en mal de popularité ne se présente pas pour disputer à d’autres l’honneur de se faire voir tenant les cordons du poêle ! Car on se doute que l’enterrement sera grandiose. Anne-Marie ayant déchiré sa carte du PS, Di Rupo pas fâché de l’avoir entendue claquer la porte du parti, les ténors du boulevard de l’Empereur iront-ils jusqu’à se montrer à cet événement médiatique ?

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La nouvelle a soulagé Charles Michel au parlement. Le premier ministre est tellement peu crédible aux dernières brèves à l’annonce des ponctions fiscales, qu’on se demande si la suédoise ne serait pas plutôt l’anversoise, ce fief que De Wever a conquis à un socialiste flamand d’où il tire les fils de sa marionnette bruxelloise.
Mais qui croit encore le discours libéral prototype du club Lorraine cher aux patrons ? Et l’autre qui s’époumone à nous convaincre que nous sommes sur le bon chemin ! Il n’y a que le petit Chastel pour applaudir derrière avec les rentiers à placements exotiques.
Et la "croissance qualitative", ce bobard pour mondialistes militants demeurés !... plus personne n’y croit à part les préposés chargés d’expliquer l’économie dans les gazettes.
La population s’appauvrit parce qu’elle n’a plus assez de travail. Michel ne nous rendra ni le Congo, ni des emplois. C’est le système qui est le responsable du désastre qui s’annonce et lui son outil de propagande.
En faisant « un geste » : diminuer les charges sur le travail, Michel et ses potes flamands renvoient la facture aux Régions (915 millions d'euros en 2020).
Ce ne sera pas Michel qui sera poursuivi comme la défunte pour avoir abusé de la carte de banque des hôpitaux de Huy en séances hebdomadaires chez le coiffeur : il est chauve !
J’avais écrit que je ne parlerais de rien. C’est raté.
C’était plus fort que moi.

17 octobre 2015

Les coulisses de l’Info à la RTBF

Non, la RTBF n’est pas le château de Blois. Pourtant les intrigues vont bon train et les couloirs où l’on est plus grand mort que vivant son nombreux. Il y est très dangereux de s’y aventurer seul et sans protection. Ce ne sont pas que des pince-fesses qui parcourent les longs dédales. Les idylles si elles y débutent, les pigeons n’y roucoulent pas qu’en couple. La tragédie y est aussi fréquente que le sexe furtif l’est, entre journalistes professionnels.
On tremble pour Florence Hainaut, cette petite merveille découverte ces derniers temps et qui n’a pas fini d’attiser les haines. D’ici à ce qu’on lui fabrique un faux pour l’accuser de perversion raciste, il n’y a qu’une étape de faussaire à franchir. Et, on sait qu’ils sont très nombreux à Reyers à imiter les autres et qu’imiter une signature, c’est à la portée de tout un chacun dans ce charmant édifice payé par la Communauté francophone.
Le dernier scalpé est Christian Dauriac, « l’ancien rédacteur en chef du JT de la RTBF ». C’est ce que nous écrit un peu rapidement le tabellion du Soir spécialiste en crimes et délits de la Maison RTBF. Licencié de la veille, appelé « ancien » un rédacteur en chef, c’est quand même expéditif, pour le malheureux Dauriac. À peine a-t-il effacé la rougeur du pied au cul, qu’il gît déjà hors les murs de cette forteresse babillarde.
Dès la sortie « honteuse » des amis aux ennemis, tout le monde se mit à détester Dauriac.
Tous redoutent le Conseil d’administration de notre institution radiotélévisée (CA). Les membres sont élus par le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pour la durée de la législature et sur base de la représentation proportionnelle des groupes politiques reconnus. On voit d’ici le mastic !
Bellissime combine : pas un seul professionnel dans le bastringue de la Région, rien que des politiques qui s’adjugent ainsi des petits cachetons supplémentaires et font la pluie et le beau temps dans le personnel. Déjà, on comprend ainsi que certaines « figures » pas nécessairement de talent, s’imposent à la radio et à l’écran télé, ce sont les protégés, les amis et les intimes de nos grands démocrates des partis. Chaque administrateur de la RTBF, qui assiste à une réunion du Conseil d'administration ou du Comité permanent de la RTBF, c’est-à-dire se pose le cul trois à quatre fois le mois pour un maximum d’une heure sur un rembourré de la direction, a droit à 123,95 EUR de jeton de présence par réunion. Il ne dit rien, ne fait rien que d’opiner aux décisions prises ailleurs. Vu ainsi cela paraît modeste, mais quand la plupart ont des portefeuilles à quatre ou cinq fauteuils, on a vite fait de frôler les 2 mille euros de cachetons en plus du gros mandat initial par mois.

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Notez que du côté de RTL ce n’est pas mieux question de corseter le placement des banques qui soutiennent le commerce des voix et des images. Là le cacheton est secret, à parier qu’il est d’une toute autre nature, mais ce n’est pas vos oignons.
Voilà le Dauriac jugé non par ses pairs, mais par des mandatés qui ne savent rien des techniques et du journalisme en général.
Il fallait donc coincer l’homme sur des faits qui ne relèvent pas du côté du métier, mais bien du contact avec les autres membres du personnel, puisque du point de vue des audiences, il faisait merveille et était en train de sortir la RTBF vainqueur du match avec RTL sur les infos.
Il aurait donc proféré des insultes homophobes et racistes. C’est la tarte à la crème du jour dans un système où le politiquement correct s’attaque à la capacité qu’ont certains mots de « blesser », avant de s’en prendre au plus-que-parfait du subjonctif qui prend la désagréable couleur des mots qu’on ne comprend plus, donc qui « agressent » celui à qui on les destine.
Traité de gros cons, de schleu ou de pédale, l’insulté a bu du petit lait. Il s’est dit chouette, je m’en vais pleurer sur le veston de celui qui m’a parrainé depuis le parti dont je suis un membre de trente ans !
On connaît la RTBF, la goutte d’eau fait toujours déborder le vase lacrymal. Le Français, l’étranger, devient illico le détesté par excellence de l’équipe. Le raciste est victime des racistes, c’est bien connu à la RTBF. Dès qu’on n’y vient pas du namurois, on est suspect ! « Il a un comportement humain qui rend les choses très difficiles à l’intérieur de la rédaction. Il crée un climat détestable en permanence », dit un opportuniste sentant tourner le vent.
Un employé du journal Le Soir qui le connaît sans doute mieux que personne, étend « l’étranger » pour le compte : « Décrit comme méprisant et autoritaire, il se serait mis à dos une bonne partie de la rédaction, dont Jean-Pierre Jacqmin, directeur de l’information et François De Brigode, figure emblématique du JT de la RTBF. »
Ah ! si c’est l’emblématique qui le dit… et Jacqmin en personne !
Le Soir va même jusqu’à publier les mails du Français. Si Dauriac en est l’auteur, il faut le licencier, non pas pour racisme, mais pour imbécillité. Un rédacteur-en-chef qui tient de tels propos sachant qu’ils vont devenir publics, oui, c’est un con.
Le tout, c’est de savoir si c’est lui l’auteur.
Le plus rigolo serait que ce soit le « gros con » qui se les aurait envoyés à lui-même, histoire de se débarrasser de Dauriac.
À quand un feuilleton à la télé sur les coulisses de l’Info ?

16 octobre 2015

La kamikaze a un an !

On se souvient de la polémique des débuts de Charles Michel au fauteuil de premier ministre quant à la représentation des Wallons et des Bruxellois, le MR étant minoritaire en région francophone.
La bourgeoisie militante a tenu tout de suite à mettre les choses au point. Rien dans la Constitution n’implique qu’il faille organiser un gouvernement en équilibre communautaire.
Le Grand Séducteur de la rente s’est tout de suite précipité dans cette curieuse application d’une majorité en démocratie, immédiatement suivi par les journaux qui passèrent de la dénomination injurieuse de la formation : la kamikaze, en une plus douce appellation : la suédoise.
Cette manière de voir a vu son application au niveau communal, puisque à Linkebeek, l’écrasante majorité francophone, s’est vu imposé un bourgmestre flamand ultra minoritaire par la décision de Liesbeth Homans ministre régional (N-VA).
C’est en oubliant tout cela que la presse vient de célébrer la confiance obtenue à la Chambre du gouvernement fédéral par 84 votes, presque tous flamands, la clique du MR faisant l’appoint pour atteindre le quorum.
Personne n’a relevé l’étrangeté de cette coalition d’hommes de main du système, hors contexte communautaire, partis en croisade pour sauver la rente et le capital, tout à fait enthousiastes pour rentabiliser le football à la Roland Duchâtelet, mais incapables d’applaudir à l'unanimité au succès de l’équipe de foot national, pour cause de belgitude détestable.
Bizarrerie d’une démocratie à la carte, légitimée par la nécessité de placer un chef à la tête de la mondialisation paisible du « made in Belgium », malgré une autre logique, dont le pouvoir se fout.
A-t-on bien réfléchi en adoptant le point de vue du gouvernement actuel dans lequel une des deux régions principales de ce pays est très minoritaire, qu’en suivant à la lettre la Constitution, on pourrait tout aussi légalement faire un gouvernement parfaitement homogène composé des seuls partis flamands ?
Je parie que Bart De Wever y a déjà pensé.
Il suffirait de rallier à la noble cause flamingante le Vlaams Belang et le SP ! Cette majorité là n’aurait même pas besoin de Groen !
Le grand séducteur bleu exclu, si les intérêts des nobles entreprises étaient menacés et qu’il n’y eût que cette solution là, on verrait les banquiers francophones entonner avec leurs homologues flamands le Vlaams Leeuw !

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Heureusement pour le monde des affaires, cette éventualité n’est pas d’actualité. Il n’est donc question que de la suédoise et comme l’affirme un repose-pied de la presse écrite «le MR est le seul parti représentant le sud du pays, cette majorité, donc, se relance en principe pour un mandat qui la porte jusqu’à 2019. » (Le Soir).
Et le délirant de service de conclure « Le vote de confiance intervenu ce jeudi est une démonstration de force de la part du gouvernement emmené par Charles Michel, étant entendu que l’opposition, ciblant une coalition ancrée à droite, contestera tant et plus le programme mis en œuvre par le fédéral sur le plan socio-économique. En attendant, le Premier ministre, fort du soutien de sa majorité, a été vivement applaudi par les députés de son camp. » (Idem du même)
Que voulez-vous que les gens comprennent du « grandiose » de la démocratie en Belgique, avec de pareils veaux en écriture ?

15 octobre 2015

C’était en 1912…

Voilà un peu plus d’un siècle que Léon Bloy écrivit le texte entre guillemets qui va suivre. Cette façon de faire du journalisme en prenant tout le monde à contrepied, est impensable de nos jours. Que les chaisières de sainte Gudule se rassurent, les journaux du temps n’en ont pas voulu non plus. Il était limite.
Aujourd’hui, le pamphlet en général est réduit à la dimension d’une plaisanterie. Les avocats ont pris le dessus et les crétins ont abondé. Les violences verbales ont été rabotées, ce qui n’a pas empêché les violences physiques, peut-être même à cause de certains mots hors-la-loi en raison de la crainte d’un emballement populaire.
Dans l’ensemble, quelques grands voyous de la politique et de l’establishment ont de la chance de n’avoir pas vécu du temps de Bloy. Que n’eût-il écrit de MM. Kubla et De Decker, bien que protégés par la présomption d’innocence et les larmes de Florence Reuter.
Quelques explications s’imposent avant le texte du grand écrivain catholique.
Le lendemain du 29 avril 1912, lorsque l’anarchiste Jules-Joseph Bonnot est abattu comme une bête dans sa tanière, Bloy écrit ce texte. On peut croire qu’il ne cherche même pas une audience. Il le confiera seulement au sixième volume de son journal, Le Pèlerin de l’Absolu, qui ne paraîtra que deux ans plus tard.
« L’événement qui remplit toutes les feuilles et toutes les cervelles, c’est la capture et la mort de l’anarchiste Bonnot, chef d’une bande qui terrifiait Paris et la province depuis des semaines : vols, cambriolages, assassinats. En remontant jusqu’à Ravachol, je peux dire que je n’ai rien vu de plus ignoble, de plus totalement immonde en fait de panique et d’effervescence bourgeoise.
Le misérable s’était réfugié dans une bicoque, à Choisy-le-Roi. Une multitude armée a fait le siège de cette forteresse défendue par un seul homme qui s’est battu jusqu’à la fin, quoique blessé, et qu’on n’a pu réduire qu’avec une bombe de dynamite posée par un héros (!) qui a opéré en se couvrant d’une charrette à foin et cuirassé de matelas.
Les journaux ne parlent que d’héroïsme. Tout le monde a été héroïque, excepté Bonnot. La population entière, au mépris des lois ou règlements de police, avait pris les armes et tiraillait en s’abritant. Quand on a pu arriver jusqu’à lui, Bonnot agonisant se défendait encore et il a fallu l’achever.
Glorieuse victoire de dix mille contre un. Le pays est dans l’allégresse et plusieurs salauds seront décorés.

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Heureusement Dieu ne juge pas comme les hommes. Les bourgeois infâmes et tremblant pour leurs tripes qui ont pris part à la chasse, en amateurs, étaient pour la plupart, j’aime à le croire, de ces honorables propriétaires qui vivent et s’engraissent de l’abstinence ou de la famine des pauvres, chacun d’eux ayant à rendre compte, quand il crèvera, du désespoir ou de la mort d’un grand nombre d’indigents. Protégés par toutes les lois, leur infamie est sans aucun risque. Sans Dieu, comme Bonnot, ils ont l’hypocrisie et l’argent qui manquèrent à ce malheureux. J’avoue que toute ma sympathie est acquise au désespéré donnant sa vie pour leur faire peur et je pense que Dieu les jugera plus durement.
Cette brillante affaire avait nécessairement excité la curiosité la plus généreuse. Ayant duré plusieurs heures, des autos sans nombre avaient eu le temps d’arriver de Paris, amenant de nobles spectateurs impatients de voir et de savourer l’extermination d’un pauvre diable. Le comble de l’infamie a été la présence, dans les autos, d’une autre armée de photographes accourus, comme il convient, pour donner aux journaux tous les aspects désirables de la bataille. »
On se demande ce qu’il aurait écrit de la passivité de l’Europe politique devant le massacre en 2015 des chrétiens d’Orient par les psychopathes de Mahomet. Probablement eût-il signé la Pétition pour les chrétiens d’Orient et se fût trouvé en première ligne avec ceux de Charlie Hebdo. De même, il eût aimé la façon de Michel Houellebecq de fustiger l’instinct de soumission des intellectuels occidentaux, dépeint dans son dernier roman, préférant la castration des eunuques, au risque d’une exposition de leurs viandes face aux manieurs de couteaux de Daech.
Il se fût surtout amusé de la tête des patrons d’Air France, sans chemise et hagards, puis indigné que l’on arrêtât des syndicalistes à six heures du matin soupçonnés d’avoir malmenés ces patrons peu délicats et outré des commentaires de la presse.
Il eût sans doute conclu que les barbares ne sont jamais que la face honteuse des autres.

14 octobre 2015

La presque liberté de la presse.

Il y a de beaux zigotos dans le cabinet du premier ministre !
Faune de hauts fonctionnaires, elle sévit comme on se mouche par procuration. Si l’ivresse du pouvoir est supérieure lorsqu’on atteint un stade de commandement suprême, elle est communicative à différents niveaux.
Des journalistes de la RTBF en ont fait l’expérience lors de la visite d’Erdogan. Tenus à l’œil par les « hommes » de Charles Michel, ils se sont même vus menacés de perdre leur emploi sur un simple coup de fil à la direction de la chaîne ! C’est dire si les gars de Michel sont puissants !
Tout cela parce que leurs questions étaient impertinentes pour un dictateur en visite amicale et que cela ne se faisait pas selon l’usage des journalistes turcs d’approcher ainsi le nouveau calife de Constantinople !
Pourtant la presse en Belgique n’a pas une réputation de mangeuse d’hommes de pouvoir. Au contraire, ses patrons, ses rédactions ont toujours été du côté du manche.
Bien entendu, quand Michel s’est aperçu que le zèle de son staff allait nuire à son image de grand démocrate, il a aussitôt produit un communiqué qui laissait entendre que c’était de leur propre initiative que ses services avaient dérapé. Il les a – dit-il – réprimandés fortement.
Voilà, tout le monde est content. Les journalistes incriminés ne seront pas inquiétés. Jacquemin, leur chef, ne sera pas sommé de les licencier.
À la place des journalistes, je me méfierais. Jacquemin, s’il ne lui a pas été enjoint d’enlever le pain de la bouche de ces malheureux, aura quand même été prévenu par le journal que l’Haut-lieu y a pensé. Le coup de pied de l’âne est propre à l’engeance dirigeante. On n’y pense plus. L’affaire est oubliée. Le public regarde ailleurs. Et hop… c’est le moment qu’a choisi le pouvoir à l’orgueil démesuré et à la rancune tenace, de rappeler le devoir de sévir en douce aux supérieurs hiérarchiques des trublions.
Reste à se demander comment peut-on encore recevoir des individus comme Erdogan, avec le sourire de circonstance et en prime, Philippe et Mathilde endimanchés ? Les dictateurs transportent avec eux tous les interdits et toutes les menaces du monde. La question est dorénavant de savoir comment peut-on faire du journalisme en Turquie ?
Mais comme en Belgique pardi ! Pas tout à fait puisque Charles Michel s’est cru obligé de rappeler ses employés à l’ordre !

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Quelle sont les événements authentiques que l’on démêle des vérités de propagande, quand ils sont relatés dans ces conditions de sujétion en Turquie et ailleurs ?
Voilà la question à poser et qu’on ne posera pas, pour faire plaisir à Charles Michel et à son staff.
Qu’en pense le collaborateur aux affaires étrangères du grand Charles, Didier Reynders ?
La même chose que son chef, évidemment.
C’est fou come la pugnacité de Didier est retombée ! Lui si ardent à jouer des coudes et passer premier dans tout, sa situation doit lui peser ! Et tout ça pour quoi ? Un misérable salaire de ministre et quelques beaux séjours, main dans la main, avec son épouse, à quelques ambassades lointaines.
Peut-être Erdogan s’y est-il mal pris avec les journalistes récalcitrants ? Il a manqué de persuasion en Belgique. Peut-être aurait-il suffi d’employer les méthodes de son pays pour que s’arrangeassent les choses ?
Charles Michel va y réfléchir avec son staff.

13 octobre 2015

Responsable et non-coupable.

On a déjà entendu ça quelque part. C’était à propos du sang contaminé.

Le monde s’emballe. La der des ders entraînerait tout le monde dans une troisième guerre !
Pendant qu’on plante déjà des petits drapeaux, Daech et Erdogan par ci, les autres par là, on oublie qu’on frôle l’incident depuis 1948, quand les Anglais ont imaginé redonner une patrie au peuple dispersé d’Israël, soixante-sept ans plus tard et toujours la grenade dégoupillée, la Palestine sous la botte !
La guerre qui pend au nez, on en oublie nos petites misères : le business du gouvernement, le commerce inavouable et le calcul du MR d’une mondialisation qui vire au cauchemar.
L’homme qu’on n’attendait qu’au club Lorraine, Charles Michel tel qu’en lui-même le libéralisme moderne et son père attendri nous l’offrent, est, entre autres, complice du système qui domine le monde de façon tragique et nous fout la trouille avec cinq cent mille chômeurs.
Il n’est pas le seul, son prédécesseur n’était pas mal non plus dans l’accord tacite, mais Charles est en fonction, donc le responsable ; tandis que l’autre bourgeois socialiste se dédouane en se pointant aux manifs.
Notre premier ministre, chéri par ses « collaborateurs » du MR, est aussi le complice des responsables de la mort horrible par les flammes de l’incendie du Rana Plaza en 2013 et qui fit plus de 1000 morts parmi les ouvrières de cette usine textile travaillant à la confection de vêtements, pour les marques de vêtements que nous portons. C’est curieux, on oublie vite des morts comme ça !
Comme de bien d’autres exactions et attentats contre la personne humaine, dont l’énumération serait trop longue et que Daech n’est pas près d’égaler.
En effet, comment appeler autrement que « complice », quelqu’un qui adhère à un système économique qui crée autant de désordres et de morts, mieux qui s’en vante et fanfaronne, pour finir par en appliquer les règles de sa propre autorité en Belgique, comme un simple parrain d’une Cosa Nostra dont les chefs vivent sur des yachts qui se balancent mollement sur des eaux transparentes, entre deux résidences « aux îles » ou à Beverly ?
Non, mille fois non, je ne ferai pas la différence entre le crime religieux perpétré par des fous fanatiques et le crime économique. Si j’en faisais, je serais obligé de distinguer par le nombre de morts, que nos grands démocrates sont bien plus « efficaces » que les spectaculaires coupeurs de tête d’en face.
D’évidence, ils ont encore une chose supplémentaire qui les accable autant que les enturbannés, ils sont apparemment plus intelligents. Leurs discours sont plus argumentés. Ils prennent souvent l’apparence trompeuse de la raison. L’excuse : le crime économique est très localisé, surtout dans les pays « en voie d’industrialisation ». Le Bangladesh est si loin ! Comme si on ne s’habillait pas avec le concours de celles qui ont flambé pour nous ? L’honnête homme pourrait difficilement dormir l’âme sereine en ayant conscience des crimes que son attitude permet. Heureusement pour son repos, pour lui la mondialisation ne veut pas dire globalisation, ce que pourtant elle est logiquement !
Ils n’ont même pas l’excuse d’être passifs et de subir, comme nous tous les lois du marché.
Au contraire, eux, les responsables, ils assouplissent, ils détournent, ils aménagent des pratiques et des règlements qui font en définitive que le riche s’enrichit et que le pauvre s’appauvrit et que des innocents meurent. Ils participent aux crimes !
Ce n’est pas de la complicité, ça ?

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Ils s’inscrivent dans une logique plus générale, applaudissent à l’Europe des affairistes, louangent les traités atlantiques et vouent une admiration à peine retenue pour la City et Wall Street !
Le comble, c’est qu’ils disent avoir une conscience et supposent que c’est pour notre bien !
Le but de Daech est simple : par le crime et le fanatisme, il veut entraîner le monde dans une guerre de religion et semant le désordre partout, fonder un califat à cheval sur trois ou quatre pays.
Les cinglés à la tête de ce califat du crime sont loin d’avoir atteint la perfection technique du pouvoir économique mondial, dont les buts sont identiques, la domination du monde. Ces religieux fanatiques sont stupides, ils n’ont pas compris la méthode capitaliste pour arriver à un meilleur résultat : la non-responsabilité des crimes, l’impunité quasi parfaite et, finalement, la consécration du philanthrope, qui sait, un prix Nobel de la Paix ?

12 octobre 2015

Turquerie et pétarade.

Depuis que Recep Tayyip Erdogan a entrepris sa petite guerre personnelle contre les Kurdes, il fait le siège de la Commission européenne à Bruxelles pour qu’on lui reconnaisse le titre d’allié sûr de la confrontation occidentale à Daech.
La prostitution occidentale ne se fait pas que pour l’argent. Pourquoi Erdogan qui n’a pas les moyens d’un émir du Golfe est-il reçu par Jean-Claude Juncker, et Donald Tusk, avec tous les égards ?
La Turquie est un pion essentiel pour régler la crise des réfugiés syrien dont l’Europe est submergée. Et voilà qu’à la crise syrienne se joint la Russie. Il semblerait, qu’elle aussi, n’est pas tellement attachée à détruire Daech, mais plutôt à se concentrer sur la résistance syrienne à Bachar El-Assad.
L’embrouillamini est extrême et le discours de Charles Michel à l’ONU, brille surtout par son inutilité dans le conflit. Il ne sert qu’à faire les yeux doux à Obama, dont le moins qu’on puisse dire, est un des plus mauvais présidents depuis longtemps dans la politique extérieure des USA, si l’on excepte Busch, évidemment, responsable de tout ce gâchis.
Décidément, les « grands » hommes font le malheur des peuples !
Erdogan a été reçu mardi par le Premier ministre belge Charles Michel et son collaborateur pour l’étranger, Didier Reynders, à l'ouverture de la 25ème édition du festival Europalia, cette année dédiée à la Turquie.
On voit d’ici les articles des journaux et notre ineffable premier discourant à perte de sens au grand plaisir des gazettes qui se remplissent quasiment toutes seules, puisque le propre de la presse en Belgique, c’est l’admiration et non la critique.
On dit bien qu’Ankara joue un rôle pivot. En réalité, les côtes turques sont des plaques tournantes en direction de l’Europe. Les réfugiés les plus pauvres et les plus pillés par les passeurs se voient « jetés à la mer » sur des gonflables de fortune. Les commerçants turcs des stations balnéaires se font des couilles en or en vendant des gilets de sauvetage au triple de leur prix et des pneumatiques recyclés avec de vieilles chambres à air dont personne ne voudrait pour traverser l’Ourthe. Les riches réfugiés se risquent sur de vieux rafiots de pêche dont c’est manifestement le dernier voyage, vers les côtes italiennes ou plus loin sur la mer Égée, histoire de ne pas grossir les rangs des pauvres sur l’îlot grec qu’on aperçoit depuis la côte turc.
Une fois sur le continent, ces malheureux n’ont pas fini d’en baver. Traverser la Hongrie et la Croatie, n’est pas une partie de plaisir.
Il manquait à la connerie de Charles Michel, la redondance de Marc Pierini, chercheur à l'institut Carnegie Europe, pour dire la même chose, mais en langage plus savant, mais moins fleuri.
Qu’on ne s’y trompe pas, Erdogan a toujours l’idée derrière la tête d’amarrer un jour la Turquie à l’Europe. Ce qui ferait de ce continent, noyé par l’islam, le terrain d’une nouvelle guerre, quand on en aurait fini avec Daech.

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La Turquie n’a pas atteint le sommet de la barbarie, tout au moins pas encore… l’enquête à propos de l’attentat à Ankara de ce samedi 10 octobre qui a fait 95 morts et 246 blessés n’est pas close ; mais de sérieux doutes pèsent sur les motifs et les commanditaires de cette tuerie. On pense aux services spéciaux de la présidence.
Après l’attentat et encore ce dimanche, la police antiémeute n’y est pas allée en douceur pour traiter ce qui restait des manifestants à coups de grenades lacrymogènes et de tirs de balles en caoutchouc.
À l'appel des syndicats, ONG et partis politiques proches de la gauche et de la cause kurde qui avaient appelé au rassemblement pour la paix de la veille, des milliers de personnes étaient réunies dimanche à Ankara pour rendre hommage aux victimes et dénoncer la responsabilité du gouvernement la foule a mis en cause le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan aux cris de "Erdogan meurtrier" et "gouvernement démission".
Les élections sont dans trois semaines. Ce dimanche encore, des incidents se sont produits à Bruxelles entre manifestants pour ou contre Erdogan.
La complaisance de Michel envers Erdogan et cette droite religieuse musulmane adversaire de tout progrès doit cesser. Mais comme nous avons affaire à un premier ministre mou qui rêve de refonder un système économique défaillant et a donc la tête ailleurs, on peut s’attendre à ce que le gouvernement noie le poisson dans l’eau du Bosphore.

11 octobre 2015

La loi au pas de l’oie.

Depuis que nos gouvernants se sont aperçus que l’économie leur échappait, et qu’elle avait plus d’emprise qu’eux sur les citoyens, ils se sont intéressés de plus près aux particuliers.
Ainsi, ils les submergent d’un tas de lois souvent en doublon restreignant les libertés sous prétexte que ces dernières sont menacées.
Ça tombe bien. Les citoyens pensent que l’abondance des lois est nécessaire, face au terrorisme, à la montée de la délinquance et au manque d’éducation des foules.
Philippe Muray est un philosophe dont on a répandu le bruit depuis sa mort qu’il était d’extrême droite et qu’en conséquence toute sa philosophie était bonne à mettre au panier.
Il suffit de faire l’effort d’ouvrir un de ses derniers ouvrages pour le réhabiliter dans la catégorie « anarchiste jubilatoire ». Ce qu’il écrit souligne mon propos. C’est même à l’occasion d’une lecture de l’écrivain-philosophe que j’ai eu l’idée de cette chronique.
Philippe Muray a inventé le concept d’envie du pénal d’une société qui n’a de repères que ceux que lui donnent les gens de pouvoir. Murray stigmatise la volonté déterminante de créer des lois pour combler le vide juridique qui aboutit, selon lui, à supprimer toute forme de liberté et de responsabilité chez les citoyens.
Ainsi, placé dans ce qu’il croit être un cocon bienveillant dans lequel il croit pouvoir vivre tranquille, le citoyen est en train de perdre l’essentiel de ce qui fait la démocratie : la liberté de mouvement et d’expression !

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Cette envie du pénal s’épanouit dans la judiciarisation de la vie quotidienne, au recours permanent des tribunaux pour régler les problèmes auxquels les individus sont confrontés. L’exemple qui me vient à l’esprit est américain. Dans les grandes villes, les hommes se méfient de prendre l’ascenseur en compagnie d’une inconnue. Un procès a été intenté contre le propriétaire d’un canari. L’oiseau, échappé de sa cage, avait osé violer la propriété du voisin.
Cette envie du pénal l’est aussi pour la grande criminalité : délinquances et terrorismes. Les lois anciennes prévoient ce genre de criminalité. Elles étaient en général plus sévères que celles que l’on met hâtivement en place afin de rassurer le public qui en est friand. Les nouvelles lois se distinguent des anciennes par un amenuisement des libertés qui restent. C’est d’autant plus vrai que l’on a fait d’immenses progrès dans la surveillance à distance et dans les programmes de recherche de la criminalité, jusqu’à l’imparable comparaison d’ADN.
Daech nous aura fait perdre des pans entiers de nos libertés conquises sur l’État dans la façon de vivre ensemble, sans que nous sachions si elles sont réellement efficaces, malgré les discours officiels qui prétendent qu’elles ont empêché tel ou tel attentat, sans que personne ne voie au juste ce à quoi on a échappé.
Là-dessus s’ajoutent les discours opportunément étalés dans les gazettes des citoyens « qui n’ont rien à cacher » et qui se réjouissent de se voir contrôler plus souvent, voire suspecter au passage des portiques par des yeux invisibles planqués derrière les glaces sans tain.
C’est d’autant plus ridicule que le plus grand tueur qui ne se vît jamais rode partout sans désemparer depuis cinquante ans : plus de mille tués et 36.000 blessé l’année dernière dans les accidents de la route impliquant des véhicules à moteur. N’est-ce pas inquiétant, malgré les lois nouvelles en pagaille, même si l’on constate une légère amélioration.
Cette hécatombe n’est pas prête à s’arrêter. Elle est le résultat de l’échec de l’avalanche des lois et des efforts consentis.
Tout se tient et les millions dépensés feraient mieux de l’être là où ils s’avéreraient plus utiles.
Ce fléau fait toujours plus de dégâts que Daech en Belgique.
L’opinion ne s’en émeut pas. Certaines morts violentes sont moins « graves » que d’autres. Il faut croire que le tribut payé à la société de consommation est un mal nécessaire.
Curieuse époque.

10 octobre 2015

Sarko perd Nadine.

Pour la future et déjà disputée élection du président de la république française, Les Républicains (ex UMP) vont avoir bien du souci à se faire. Ce n’est pas tant la pléthore de candidats à l’investiture qui fait problème que l’actuel président du parti : Nicolas Sarkozy en personne !
On ne le reconnaît plus.
La droite française a toujours eu envie d’un chef à la stature napoléonienne, mettant tout le monde d’accord, pas par le raisonnement, mais par la force de caractère et la volonté de faire en sorte que ça passe ou sa craque.
La droite aime bien être incarnée par un pater familias qui prend tous les risques et à l’ombre duquel elle peut compter ses sous et vaquer à ses affaires à l’abri du communisme et du besoin, sans être dérangée tout le temps par des fâcheux.
Nicolas Sarkozy, dans sa première version, pouvait convenir. Dans l’actuelle, chef de parti et grand conciliateur, ça ne passe plus.
Quoique l’affaire soit infime : signe des temps, atermoiements de la direction, Les Républicains se sont bien trop longtemps attardé sur Nadine Morano. "La comédie, c'est fini! Je ne suis pas un derviche tourneur", s’est écrié le président devant la commission exécutive de son parti. Mais pour en arriver là, il s’est bien trop attardé et a bien trop surestimé le cas Morano, pour prendre une posture d'autorité alors que son ancienne ministre le « dézinguait » sur les radios périphériques, avant de le faire en vrai, dans la future campagne de Sarko candidat à la candidature de son parti à la présidence de la République.
L’ancienne groupie s’est bien vengée du délaissement de son patron. On ne dira jamais assez comme les anciennes amours déçues peuvent contenir de ressentiments et d’amertume.
Depuis deux semaines Nicolas Sarkozy est parasité par l’affrontement avec Nadine Morano sur fond d'accusation de racisme.
La préparation du parti à l’alternance à l’échelon suprême de l’État s’en trouve dangereusement retardé.
Sarkozy devrait se méfier des groupies déçues. Valérie Trierweiler a une bonne part dans la chute de popularité de François Hollande. Une femme qui se croit trahie politiquement est parfois pire qu’une amoureuse éconduite par son amant.

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Nicolas Sarkozy a tenté l’impossible pour sauver la tête de son ancienne ministre. La France un "pays de race blanche", ne passe pas. Il faut dire aussi que les médias ont gonflé la baudruche à l’extrême, ce qui démontre bien que même l’insignifiance en ces temps de grandes médiatisations peut valoir plus qu’une catastrophe naturelle de grande ampleur. Le tout est de bien présenter la chose et de ne se lasser jamais de reprendre sans cesse un refrain qui devient une antienne.
La lettre d’excuse, dernière perche offerte, pauvre idée de raccroc d’un Sarkozy qui aura tout tenté, ne sera pas utilisée par la vindicative Morano.
Les dictionnaires les plus modernes se sont évidemment mis à la définition politiquement convenable du mot « race » d’autant que la science confirmait, voilà déjà très longtemps, que nous sommes tous issus d’une seule et unique souche humaine. Cela n’a pas toujours été le concept incontournable. Tout qui consulte les vieux dictionnaires, du Littré au dictionnaire universel Le Châtre, peut constater l’hiatus et que se référer au Général De Gaulle en la matière n’est peut-être pas une bonne idée, lui qui, manifestement, s’est formé dans ces années « où l’on hésitait ». Et puis, il y a l’emploi du mot pour un tout autre sens, différent que celui qu’emploient les vétérinaires pour désigner un teckel, d’un loulou de Poméranie, récemment « une nouvelle race de magasins » par exemple.
Ce qui se passe au LR est à la fois grotesque et dangereux, plus personne n’y redoute Nicolas Sarkozy. Aucune, des casseroles qui finiraient par répandre dans les prétoires les réchauffés d’une affaire des années du quinquennat, ne peut faire plus de tort à Sarko que cette perte d’autorité.
Heureusement pour le président LR que Nadine Morano n’a pas saisi la perche tendue, une brève excuse aurait vu la moitié du parti se soulever contre l’autre.
En lui retirant son investiture, l'ancien président de la République aura limité les dégâts à l’intérieur de son parti.
Attendre la fin des régionales avant de se lancer dans la primaire de 2016 est la sagesse même. Avec les Jupé, Fillon, Lemaire lancés aux trousses de Sarko et sa vice-présidente, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui le contredit à longueur de journée, ce n’est pas gagné.
Selon le sondeur Odoxa, 60% des Français estiment que les propos tenus par Nadine Morano "sont le signe que la plupart des responsables du parti « Les Républicains » partagent désormais des positions proches de celles du FN". Justement Sarko s’efforce de capter les voix du FN de Marine Le Pen. On le voit mal condamner les propos de Nadine Morano, puis s’en aller sur des estrades dire à peu près la même chose que son ex groupie !

9 octobre 2015

Sonde de bas-fond.

Alors que les journaux s’étalent sur le thème du PS qui « vampirise » la contestation sociale, avec le gouvernement qu’on a, les syndicats n’ont pas besoin d’être vampirisés, pour masser 100.000 manifestants dans les rues de Bruxelles.
Autre violon solo, les sondages ! Là encore, monstre du loch Ness en Meuse, le MR recule de ci et le PS avance de ça.
Il ne manquerait plus que le MR progresse avec un Charles Michel si décevant que même dans son parti des voix s’élèvent. Vous me direz Reynders… non, non pas lui. Tout arrive, Didier se plaît dans son théâtre d’ambassades, de beaux voyages et de séjours lointains. Il retrouve même ce port superbe qu’il avait, quand il était le premier sur l’estrade au MR.
Dans les capitales visitées, quand il n’arrive qu’avec son épouse qui prend aussi le goût des voyages organisés par l’État belge, il est le vice-roi, représentant suprême.
C’est la mort quand il est derrière Michel à l’ONU ou qu’il voit le petit Chastel plastronner sur l’estrade, un militant qu’il a formé et qui s’est réfugié à force d’humiliations sous l’aile des Michel. D’autant que le nouveau président du MR est fort en gueule, grâce aux roucoulades lorsqu’il était dans l’opposition au conseil communal de Charleroi.
Retour sur les sondages, à part le PTB qui progresse régulièrement, le yoyo entre le PS et le MR signifie que les électeurs de ces deux partis vont de l’un à l’autre au gré de leur fantaisie. Ces deux partis n’ont pas de grosses différences et il est normal que celui des deux qui est dans l’opposition au fédéral bénéficie des voix de l’autre.
Si l’on considère que ces deux partis avec le CDh se partagent les emplois à distribuer dans les services publics, qu’ils sont pourvus en mutuelles et que les deux formations syndicales les plus importantes sont dirigées par des politiques des dits-partis, sinon par leurs créatures, on aura compris que le PTB aura de plus en plus de difficultés à monter en force, à moins d’une catastrophe sous forme de crise capitaliste nouvelle. Après le cap des 10 % que le PTB peut espérer atteindre aux prochaines élections, ils vont devoir ramer…
Faut-il y voir un rapport ? En Flandre, c’est l’extrême droite du Belang qui se reprend avec 10,5%, soit 4,7 de plus qu'aux élections, au même niveau que le PTB en Wallonie. Cela signifierait que les électeurs déçus voteraient à l’extrême droite en Flandre et à l’extrême gauche en Wallonie.

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Autre boursouflure : les gueules de l’emploi. Maggie De Block, ministre fédérale de la Santé, est toujours tête de gondole dans les trois régions du pays.
Ce qu’elle fait ne casse rien. Les médecins ne la supportent pas, mais le public l’adore. Je crois que son physique hors norme y est pour beaucoup. Assez curieusement, le public aime sa difformité. Tant mieux pour elle et pour une population soudain attendrie, elle paraît être l’emblème du « handicap » qui se surmonte. De son état de femme très forte émane une vraie ou supposée bonhomie qui plaît. On s’est tellement trompé sur la nature des gens d’après leur aspect physique, qu’on pourrait tout aussi bien lui attribuer des qualités que cette femme politique libérale flamande n’a peut-être pas.
En Flandre, le valet a supplanté le maître, puisque Charles Michel passe devant Bart De Wever. J’imagine Michel téléphonant à Bart pour que celui-ci n’en prenne pas ombrage, en lui affirmant qu’il n’est pour rien dans le sondage.
Bref, ce sondage a une marge d’erreur supérieure entre l’écart du PS et du MR. Autrement dit, pour ces deux partis, la tendance pourrait être inversée.
Ils auraient dû commencer par ça, ou rendre l’argent aux journaux qui ont commandé ce sondage.

8 octobre 2015

Les aventuriers de la frontière…

Cela pourrait être le titre d’un western, ce n’est que le prolongement d’un westhoek, que la cheffe des pointus prolonge jusqu’aux faubourgs de Bruxelles.
Fantaisie en sol majeur de la N-VA à Linkebeek, la ministre de l’Intérieur de la Région flamande, Liesbeth Homans (N-VA) a désigné Eric De Bruycker (CD&V) en qualité de bourgmestre à Linkebeek.
C’est déjà du réchauffé, mais comme les réactions ne sont pas plus que ça enflammées et critiques, il y a de quoi s’inquiéter d’une telle apathie.
Ainsi, la bougresse a osé !
La minorité communale néerlandophone est à 21 % des voix. Il est vrai que question de la placidité, cela se comprend, puisque le premier ministre Charles Michel est à peu près à ce pourcentage en Fédération Wallonie-Bruxelles pour représenter les francophones au Fédéral.
À partir de ce constat, je me demande comment les médias et les politiques ont encore le culot de gloser sur la « défense de la démocratie » en s’attardant sur des positions syndicales et des manifestations de grève, alors que de l’initiative d’une activiste de la N-VA, il y a le feu dans la maison ?
Quand par des manœuvres procédurières, des lois à géométrie variable suivant la langue dans lesquelles elles sont écrites, un Conseil d’État dont le terrorisme flamingant à éradiquer les testicules, une autorité fédérale au degré zéro, on trouve normal qu’une bonne gestion maïorale puisse s’exercer de cette façon, presque inutile d’écrire que tous les commentaires tournant autour du peuple récalcitrant, incapable de comprendre la finalité de la rigueur et livré à tous les populismes, sont des plaisanteries charriées par une presse imbécile.
Et plus qu’on ne le pense, parce que cette bouffonnerie dans cette commune à facilités révèle que Charles Michel ne sait même pas faire entendre raison à son partenaire au gouvernement. Disons le tout net, Bart De Wever est le chat et Charles la souris et puisque j’en suis au bestiaire, nous les dindons.
La gymnastique de Liesbeth est hallucinante. Le bourgmestre nommé par la Tutelle flamande n’a que deux sièges de conseillers communaux, 13 à Damien Thiéry (MR). Moralité : De Bruycker n’a aucune légitimité ! À cela près que Charles Michel, au fédéral, est aussi mal loti que lui. On voit bien le résultat dans la conduite des affaires rue de la Loi avec un premier ministre à la merci de la N-VA, pour imaginer que De Bruycker, est un mercenaire à qui on a fait un nœud dans le canon de son fusil avant de l’envoyer au casse-pipe.

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Liesbeth Homans a réussi à faire de Linkebeek un foutoir d’une commune qui donnait toute satisfaction à ses administrés des deux langues, avant qu’elle n’en rajoute. En cause, la stupide circulaire flamande à propos de l’usage du flamand dans une commune à facilité !
Quand on sait qu’en langage administratif deux échevins francophones n’ont pas le droit de s’exprimer en français, on a dépassé les limites d’une connerie bien belge, à mon avis incurable.
Probablement que la N-VA cherche le coup dur pour hurler qu’on assassine l’âme flamande et récolter les quelques précieux votes qui en feraient le parti majoritaire absolu en Flandre.
Qu’on se le dise, pour retarder sa montée à l’échafaud communautaire, le premier ministre libéral Charles Michel, s’est bien fichu de la tête des Belges, par sa pusillanimité et son mauvais calcul de majorité.
Il a voulu être premier ministre à tout prix. Il l’est. Et nous en payons la note. Linkebeek, ce n’est que l’apéro.
Charles Michel s’est servi de la situation inextricable d’un petit pays submergé par la calculette politicienne pour ajouter un titre supplémentaire sur sa carte de visite. Maintenant que c’est fait, qu’il devienne bien vite ex-premier ministre et qu’on passe rapidement à autre chose.

7 octobre 2015

Vol plané à Air France.

Allez savoir pourquoi ? Un mauvais esprit m’habite. Enfin, un mauvais esprit selon les critères de la société bourgeoise toute dévouée à l ’américanisation du commerce et de l’Europe, société à laquelle, malgré toute la bonne volonté du monde, je n’arrive pas à m’adapter.
Je l’ai encore expérimenté ce lundi 5 octobre.
La presse en tête de gondole, mais aussi tous les rayonnages gouvernementaux et politiques français et belges, tout le supermarché de la démocratie gerlachienne en somme, unanimes à condamner les violences dont furent victimes les responsables d’Air France annonçant au Comité d’entreprise le « délestage » de 2.900 travailleurs parmi le personnel, navigant et au sol, m’a redonné une pêche que je croyais avoir perdue depuis l’abandon des Fourons par le parti socialiste. C’est dire si ça remonte !...
Ce n’est pas bien, je le sais, mais la vue de ces beaux messieurs en chemise ou sans chemise, fuyant la vindicte des travailleurs, escaladant les grilles de sécurité, hagards, la peur au ventre, protégés par des employés de surveillance, a été un spectacle qui m’a rempli d’une joie que d’aucuns qualifieront de mauvaise, mais que je considère comme profondément saine.
Un peu comme ceux qui prirent la Bastille en 89.
Je sais, c’est mal. Mais c’est jubilatoire !
Pour moi, les voyous ne sont pas parmi les grévistes. Ils sont ailleurs, justement chez ceux qui braillent « aux voyous » comme on crie « aux voleurs » !
Ainsi on peut être impérial, inaccessible et quasiment souverain, trôner comme l’archange au-dessus des bureaux, dans un super-bureau avec de la moquette dans laquelle on enfonce à mi-mollet. On est à Air France presque au niveau de la tour de contrôle. Et foutre de dieu, ce gibier là a fichu le camp comme des garennes devant le chasseur et vous savez pourquoi : rien que par la peur d’un pied au cul !
C’est furtif, cela n’a qu’un temps, avec la protection d’un tank s’il le faut, Messieurs de la Haute reviendront avec un complet neuf, une chemise juste déballée de son papier de soie. Ils reprendront les pourparlers là où ils les avaient abandonnés et, fort de ce que Valls leur aura soufflé, ils parleront du ton impérieux de ceux à qui on ne résiste pas. Ils n’en seront pas moins poursuivis par cette image du méga-patron décoiffé, la chemise hors du pantalon, l’échine basse de crainte d’une mandale à ficher le camp en vrai trouillard.
Eh bien ! oui, nom de dieu, ça fait du bien une image comme ça !... Ils peuvent ramasser leur parachute doré, leur bonus de départ, dans six mois ou dans dix ans, l’escalade par-dessus le grillage avec la chemise en lambeaux et on pouvait deviner le caleçon maculer d’une merde verdâtre, non, c’est trop beau, c’est ça qui restera.

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Ça prouve une chose, sous l’homme sûr de palper du beau fric bien immérité et si réconfortant quand la piétaille mendie son pain au chômedu, il y a le ci-devant, pauvre type et tremblant pour sa peau et ses écus.
Avec une pareille actu draguer de la bobo à Saint-germain, ça va plus être facile pour un temps.
Chapeau les gens d’Air France. Merci pour ceux qu’on appelle « petits » depuis tellement longtemps qu’ils ont du mal à se croire « grands ».
Maintenant, c’est fait.
Quelle que soit l’issue de ce conflit, avec Hollande c’est du tout cuit beaucoup perdront leur emploi, dans l'autre camp, ils auront perdu la face. Et à force, un jour, ils perdront davantage.

6 octobre 2015

Putain d’métier…

Qu’on ne vienne plus vanter le gouvernement Michel dans sa volonté de contrer le terrorisme, sinon pour rouler des mécaniques quand un « gamin » revient de Syrie, lui remonter les bretelles et l’envoyer au coin chez Jan Jambon.
Relaté dans tous les journaux comme une manifestation sympathique, encadré par la police bruxelloise bon-enfant, 3.000 fans du président turc Recep Tayyip Erdogan se sont massés place Stéphanie pour l’accueillir, ce dimanche. L’homme fort de Turquie est à Bruxelles pour 2 jours afin de négocier la question des réfugiés syriens sur son territoire.
C’est un peu comme si Adolphe Hitler était venu en 36 parler des qualités de la petite voiture populaire allemande qui allait devenir la VW, devant des centaines de convaincus de la supériorité de l’économie nazie sur la démocratie !
Il n’est pas normal qu’un président d’un pays fortement soupçonné de pratiquer le double jeu avec Daech, en tout cas profitant des marchés et jouant les frontaliers complaisants, se prévalant de l’ambiguïté du conflit pour massacrer en Syrie des villageois kurdes, niant toujours le génocide arménien, se conduisant en despote accompli en se gargarisant d’une conduite islamique à l’égard des femmes, inférieures à l’homme, etc. tienne meeting à Bruxelles et se fasse acclamer par une population d’origine turque ou ayant des affinités avec elle, comme s’il était le nouveau sultan de la Sublime Porte.
Cette réception d’un président étranger de ce calibre là sur le territoire belge est en tout point inadmissible et elle aurait dû être interdite. Si, malgré les conseils d’un plus avisé ministre des affaires étrangères que celui que nous avons, la manifestation avait été maintenue, elle aurait dû être dispersée par la force si besoin était.
Au contraire, c’est tout juste si l’administration de la Ville n’a pas accroché des ballonnets rouges et blancs aux façades, tandis que des citoyens enthousiastes déployaient des drapeaux turcs !
La circulation des trams a été interrompue en fin de journée entre la place Stéphanie et l’arrêt Louise, vu le succès de la réception.
Les journaux ont relaté l’événement comme si c’était la reine d’Angleterre saluant ses sujets…
Comme quoi le classement dans le terrorisme n’est qu’une affaire de nombre.
Quand il y a foule, ce n’est plus de la collaboration active au terrorisme, c’est un accueil à une personnalité étrangère. Surtout que derrière, il y a la fameuse religion musulmane. Alors là ! pas touche…
Occasion d’un délire pas si farfelu que ça : « Parmi toutes les religions, la religion musulmane brille d’un feu incomparable. Elle va bouffer toutes les autres, le pape François en est convaincu. Au Vatican on planche sur une place Saint-Pierre aux quatre minarets, comme Sainte-Sophie !... Vous comprenez, nous avons un pape moderne. Il pourrait même directement négocier avec Daech. »

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La couardise est de mise. On marche sur des œufs. Les comités d’accueil se coupent en quatre. Celui qui pense qu’une religion aussi répandue et implantée, même si elle conduit au fanatisme, doit être parfaitement chez elle en Belgique, est un fin stratège et un bon, élève de la realpolitik. En fin de parcours, vous verrez, ce sont les laïcs qui seront décrétés terroristes.
Par contre, la manifestation des syndicats mercredi sera accueillie par la presse et le gouvernement Michel soudain redevenu musclé et intransigeant, comme une atteinte dangereuse à la démocratie.
Avant guerre, les « filles de joie » avaient laissé, bien malgré ces pauvres filles surexploitées et honnies, une deuxième signification au mot « putain » qui signifiait aussi « se vendre au plus offrant » dans l’expression faire la putain. Eh bien ! voilà exactement le qualificatif qui convient à ce gouvernement. Michel fait la putain avec Bart De Wever, avec le patronat, avec ses ministres N-VA et pourquoi pas avec Erdogan, ce bouffon dangereux qui s’est fait construire un palais d’Ali Baba, passe faire un tour au palais de Laeken, serre la main, du roi et celle de Mathilde, suivi de quelque chose engoncée dans un manteau-sac, avec un double passe-montagne sur la tête, son épouse sans doute ?
Il faut bien que le fils de Louis se rattache à la bourgeoisie par une action qui plairait à celle-ci, sans quoi que resterait-il du MR sans peur ? Représentant en savonnettes de Bart De Wever ? Alors, autant faire comptable à la FIFA !
Toute sa vigueur vengeresse est donc tournée vers les syndicats, les travailleurs accablés de taxes, les chômeurs, les sans papier, les sans travail.
Putain d’métier ou métier d’putain ?

5 octobre 2015

In Thinly veiled terms

Il paraît qu’avec Platini, ça changerait à la FIFA , s’il remplaçait Sepp Blatter ! Il n’a pas besoin d’être élu président pour nous persuader. Ça change déjà ! Prendre 1,8 millions en espèce à Sepp Blatter pour de simples conseils, il faut le faire ! C’est cent fois plus que la première gâchette de Blatter en service rapproché.

* * *

Je l’ai écrit quinze jours avant le quotidien Le Soir, Florence Hainaut par sa fraîcheur, sa simplicité et en même temps son professionnalisme est en train de battre RTL à elle toute seule, dans le fuseau horaire du dimanche midi, sur la RTBF. Dommage que l’éteignoir libéral Alain Gerlache fait redescendre l’audimat. Si la direction avait du pif, doublé d’un certain bon sens, elle devrait le remplacer par Joëlle Montay. Ce serait chouette. Et surtout qu’on ne reprenne pas Olivier Maroy le jour où les électeurs le vireront. Ce n’est pas qu’on est contre le libéralisme, mais l’opportunisme alimentaire, c’est pire que le populisme !

* * *

Christine Lagarde, directrice du FMI et ancienne ministre des finances de Nicolas Sarkozy, adore Emmanuel Macron. C’est la grande coalition libérale du socialisme et de la droite française, grâce au bel Emmanuel. Comment fait-il ? Il plaît aux femmes plus âgées que lui : son épouse, Christine et maintenant la droite encore antidreyfusarde, pour peu que Ruquier pousse Nadine Morano sur la « trahison du capitaine », après l’affaire des races.

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Il paraît que le cheveu attente à la vertu à Téhéran, au point que le port du voile ne doit en laisser dépasser aucun. Les gardiens de la révolution font payer des amendes aux femmes dont une mèche folle passe sous le niqab. Par contre, la barbe des croyants, noire et frisée comme celle du pubis, ne provoque aucun désir sexuel chez les croyantes, d’après celles qui sont venues nous le dire en passant la frontière iranienne à la barbe de la troupe.

* * *

Euthanasie administrative. Maggie De Block est très populaire en Wallonie. Son administration qui remballe neuf réfugiés malades sur dix, l’est moins. Faut-il rappeler que Maggie De Block est responsable de son administration ? Ou alors, est-elle populaire justement parce qu’elle est pour la fin rapide des souffrances par euthanasie des réfugiés malades qui retournent d’où ils viennent pour y mourir plus vite ?

* * *

François Bayrou regrette son pari de 2012 (selon Marianne n°963) « François Hollande n’a pas été celui qu’il avait dit qu’il serait ». Il suffirait à François Bayrou de reconnaître qu’il ne l’a pas toujours été non plus, pour que tout s’arrange une prochaine fois, quand François Hollande sera réélu sur le contraire de ce qu’il a fait.

* * *

L’ONEM va engager du personnel pour contrôler les chômeurs qui ne recherchent pas du travail. Et pour le recruter, il va embaucher d’office les chômeurs qui ne cherchent pas du travail. Ainsi, les statistiques sur l’efficacité de la mesure seront tout de suite rassurantes sur le bien-fondé de la politique de l’emploi.

* * *

Marie-Hélène Ska est fortement diplômée. Marc Goblet ne l’est pas du tout. Cela ne les empêche pas, l’une et l’autre de dire des conneries. Comme quoi l’école n’est pas la seule productrice en la matière.

* * *

Il y a autant d’emplois non pourvus en Belgique que d’exclus du chômage. Par contre, il y a plus d’emplois pourvus qu’il y a de chômeurs. Il y aurait donc à faire un effort d’égalité de ce côté-là aussi.

4 octobre 2015

Le Soir et le pouvoir libéral.

Après l’interview apaisante de Charles Michel par Philippe Regnier du journal « Le Soir », il serait tout à fait salutaire de faire un bilan économique de la Belgique, au cas où les deux compères nous conduiraient à Cythère, sur un gonflable destiné à chavirer à la moindre vaguelette.
C’est bien beau de plastronner sur le « poids » de la diplomatie belge à l’ONU (Michel n’a pas prononcé une seule fois le nom de Didier Reynders), mirliflore de tribune, certes, mais une fois redescendu et loin des couronnes de lauriers new-yorkaises du libéralisme, partagé entre la presse et le pouvoir, il faudra bien que le chauve le plus séduisant de Belgique touche du pied le tarmac de Zaventem et reprenne ses esprits, loin du gratte-ciel de Ban Ki-Moon et du Square Garden de Stromae.
Le déficit de notre balance commerciale ne s’aggrave, ni ne se redresse. Elle est entre deux eaux, deux idées. La fameuse compétitivité qui nous ferait retrouver de la croissance, c’est comme Hollande, Michel attend.
La zone euro, bouclier protecteur tant qu’on veut, seuls les Grecs ont doré la pilule longtemps aux limiers du rond-point Schuman. Nous ne savons pas y faire, ni tricher, ni progresser. L’ancien ministre des finances qui se trouvait comme par hasard à New-York dans l’ombre de Charles, mais avec un autre costume : celui des affaires étrangères et le nouveau Johan Van Overtveldt n’ont jamais eu qu’une balance commerciale déficitaire. Cela a juste été moins catastrophique à cause de la chute des prix du pétrole. La dette n’a cessé d’augmenter et l’austérité plus dure.
Les temps ne sont pas à l’embauche, quoique Borsus, un autre enthousiaste du libéralisme à l’américaine, en soit pétri de certitude.
Pensez-vous que ces messieurs s’en apercevront et se concerteront pour trouver des vents ascendants ? Le regain de compétitivité passe pour eux par un essorage des salaires et des conditions de travail ! Quand on en est à spéculer sur le transfert de certains chômeurs aux CPAS pour faire diminuer le chômage, ils auront beau être d’accord avec Le Soir, on n’en sera pas moins dans une merde noire et pas prêts d’en sortir.
On aura beau attirer les capitaux étrangers d’une drôle de façon (par appel du pied aux fortunes françaises qui paient moins de taxe en Belgique), on ne fera qu’aggraver l’écart entre les pauvres et les riches.

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D’après Michel, on pourrait décoller en 2016, exactement lorsqu’en 2014, on pensait décoller en 2015 !
Et puis « décoller » n’a pas de sens, si le chômage ne diminue pas.
Les interrogations sur le pourquoi de la stagnation ne donneront aucun résultat, tant que l’évidence d’un système au bout du rouleau ne sautera pas aux yeux.
Quelle différence y a-t-il entre la politique de Di Rupo, l’ex-premier, et celle de son successeur ? Un comptable d’une petite entreprise peut lire les bilans, sans avoir mis les pieds dans une grande école de commerce : les résultats sont à peu près identiques. Elle évolue en fonction des ponctions en taxes et TVA de l’un à l’autre.
Pouvoir dévaluer le franc n’est plus possible. Pour faire bouger l’euro, il faut le feu vert de l’Allemagne qui ne le donnera pas. La monnaie commune est l’arme fatale contre la dévaluation. Celle-ci ferait que l’on rembourserait la dette en monnaies de singe, mais en même temps ruinerait les petits épargnants et mettrait en difficulté les pensionnés.
Le déficit de la balance courante, voilà ce qu’on ne sait pas résorber et qu’on ne résorbera pas dans le système actuel, à moins de faire de fortes économies dans la fonction publique et les dépenses sur les coûts élevés de l’appareil aux cinq gouvernements.
La Belgique a un ratio d'endettement massif de l'Etat (92%) et de ses banques (quatre fois le PIB),
Si on ajoute à cela le besoin de capitaux étrangers des années à venir pour les projets de grands travaux et de modernisation, je trouve Michel insolent de sourire aux propos, je le concède bienveillants, du préposé du Soir.
Une super-crise pourrait s’ajouter à celle de 2008-9. La Belgique serait en première ligne. Voisine de la France, les échafaudages laborieux de François Hollande pour tenir la façade debout, en s’effondrant, pourraient entraîner les nôtres facilement.
Est-ce le rôle de la presse de soutenir le moral des gens par la complaisance à la propagande gouvernementale ? Ne serait-ce pas plutôt son rôle de traquer la vérité et de chercher à savoir ?
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Chapeau et merci à Vincent Engel, journaliste au Soir et au journal lui-même pour l'article "Les ennemis de l’intérieur » (4-10-2015). Parfois, il y a des sursauts dans la presse et tout arrive. C'est arrivé bien opportunément pour signifier que tout n'est pas perdu.

3 octobre 2015

La laïcité, le parti de la peur ?

Les laïcs peuvent se rassurer, ce ne sont pas eux qui menacent la liberté religieuse. Ils sortent même de leur rôle en accordant toute leur attention aux espaces consacrés aux religions, allant jusqu’à héberger celles-ci dans des édifices payés par la collectivité et donc, forcément, en partie laïque. Ceci depuis une longue pratique de domination de la religion chrétienne sur l’État.
L’État démocratique doit-être forcément laïc. Sinon, il devient à son tour un instrument d’une ou des religions. C’est ce qu’on reproche aux gouvernements Fédéral et Régionaux qui ne veillent pas à la stricte observance de la laïcité.
Longtemps, la Belgique s’est définie comme un État catholique. Seule la dynastie le revendique encore.
Pour tout autant, l’État sort constamment de sa neutralité en assouplissant certaines règles de conduite, celle qui dit tout et après laquelle on n’a plus qu’à conclure, c’est le « cours de rien » de Joëlle Milquet.
Ce ne serait pas grand-chose, s’il n’y avait le « salaire » des ecclésiastiques. Sur le temps que l’on mégote les indemnités de chômage, l’État verse près de 400 millions par an au titre d’entretien des lieux de culte, mais aussi en traitement des prêtres et imams. Ces 400 millions sont offerts sans pratiquement aucun contrôle, sans pouvoir distinguer ce qui est indispensable et ce qui le n’est pas.
Ce n’est pas protéger la liberté de culte que de rétribuer les servants et de pourvoir un toit aux fidèles, cela s’appelle une aide matérielle aux activités religieuses.
L’Église catholique empoche le jackpot au décompte avec 85,8 % de l’enveloppe. Qu’importe, mais comment produit-on ce pourcentage, mystère ? Il serait évidemment intéressant de connaître le nombre de fidèles du côté musulman, par rapport aux autres religions. On voit bien que tout cela ne repose sur rien de concret et qu’au bout du compte, la laïcité y est ridiculisée et le citoyen délesté du « denier du culte » sans lui demander son avis.
Malgré son laxisme, l’État est préoccupé, non pas de sa largesse à l’égard des religions, mais des moyens donnés aux imams, dont certains prêchent quasi ouvertement la « guerre sainte » en Syrie !
Nous devrions quand même nous inspirer du modèle français "La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte." Tout au plus entretient-il des édifices religieux en qualité de monuments historiques.
L’État ne menace d’aucune manière la liberté de culte, au contraire. Par contre, les religions sans s’être concertées, menacent bel et bien l’État, par les guerres de pouvoir par Dieu interposé. Le mépris, sinon la haine, qu’elles portent souvent à l’agnostique et l’athée est de nature à porter au cœur même des démocraties le carnage et l’effroi. La première menace contre la liberté religieuse est bel et bien l'extrémisme religieux.

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À une autre époque pas si lointaine, la foi subissait l'hostilité des autocraties totalitaires. Les choses ont bien évolué. Les persécuteurs des religions minoritaires ou des dissidents religieux sont les religions dominantes. Ailleurs, les États théocratiques ou à dictature, l’Iran, les États du golfe, la Turquie (à mi-chemin entre démocratie et dictature religieuse), la question ne se pose pas. Dans certains cas, c’est la charia, la rigidité des mœurs (en façade), les lois asservissant la femme à l’homme, etc., comme ce fut jadis la réalité des femmes dans la chrétienté tant qu’elles n’étaient pas veuves.
L’actualité nous renvoie à des guerres du passé, quand des extrémistes religieux tuaient des représentants de minorités religieuses ou des dissidents de leur propre foi. Loin d’être reconnaissante aux États laïcs de l’héberger et de la protéger, la religion musulmane se heurte à la liberté de penser dans ses formes extrêmes, comme le droit au blasphème. La liberté d’expression n’est pas perçue par la plupart des croyants comme il conviendrait. Des groupes violents, dans un avenir proche, seront un défi majeur pour la laïcité. On a même entendu des propos inadmissibles dans les rangs des laïques en parlant des victimes de Charlie Hebdo, comme « ils l’avaient bien cherché », propos scandaleux qui remplissent d’aise les assassins de Daech. Ces tueurs aiment la sensation de sentir nos peurs dans nos démarches « d’apaisement ».

2 octobre 2015

Ban Ki-moon serenade…

À défaut de définir une politique aux Nations Unies qui serait celle de la Belgique, Charles Michel a fait un copier/coller de celle d’Obama. Dans l’état actuel des choses, il est quasiment impossible d’extérioriser dans une vision globale, ce qui rassemble encore les Communautés. À dire vrai, pas grand-chose, sinon une reproduction de l’égoïsme des individus se soldant par une mince couche de possédants et dirigeants imitant sans complexe son modèle d’outre-Atlantique.
Si ce pays peut encore être qualifié de Nation cohérente aujourd’hui, c’est essentiellement à ses « élites » qu’il le doit, puisque d’Ostende à Arlon, elles n’ont d’autres projets que de s’organiser dans le système économique mondialisé.
Comment voulez-vous que depuis ce qui est plutôt une méthode brutale d’organisation sociale, nous puissions avoir un concept original de ce qu’internationalement nous devrions faire pour débarrasser la planète des massacreurs et des tyrans ?
Outre notre petitesse qui nous rend inaudible, la preuve que l’appréciation belge d’une politique extérieure est impossible, c’est la capacité que nous avons de trouver « remarquable » l’ensemble du bon et du mauvais dans l’organisation financière de nos existences, mélangeant le vice et la vertu, le défaut et la qualité, en somme les contraires, pour en vanter le produit final ; pour ensuite condamner par une critique sans faille, la criminalité politique de la dictature religieuse de Daech !
Entendre Michel vanter les qualités de la démocratie et ipso facto justifier le système économique, alors que nous sommes en échec permanent sur les deux tableaux, est quelque chose que je n’arrive pas à comprendre. Quand, en plus, le même donne des leçons de bonne conduite aux États et fustige ceux qui transgressent « les principes », étonnons-nous que le public ne s’intéresse plus guère à ce grand show trompeur des Nations Unies.
Et si le fameux « Tous les mêmes ! » d’un populisme pur jus était la seule réaction qui se puisse être devant le spectacle d’un monde petit à petit détruit par la seule logique du profit ?
Et si au bout du compte, devant le spectacle qu’ils offrent : la misère produit du système économique, le saccage de la terre résultat du « tout pour moi rien pour les autres » (surtout ceux qui sont à venir) n’étaient pas les meilleurs propagandistes de la folie destructrice de Daech ?
En un mot, Charles Michel ne serait-il pas le complice sans le savoir et le pourvoyeur à l’insu de son plein gré, de cette révolte religieuse qui, comme toutes celles du passé, finira dans un bain de sang ?
Le plus décevant est encore qu’en Belgique personne n’ait pu tenir ces propos en public.
Après la première partie « sérieuse », la deuxième « cool » pour déstresser le lecteur.
Le seul élément à retenir est – comme d’habitude – plutôt léger. Il est dû à la « sagacité » d’Obama. La compagne de notre grand homme national est enceinte !
L’enfant que la Belgique libérale adore déjà est pour janvier. Ainsi, le bougre durant le mois de mai, alors que nous peinions à joindre les deux bouts et que le printemps s’annonçait mal, monsieur le premier ministre les joignait sans difficulté…

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Alors, tout s’explique sur l’embonpoint de Didier Reynders. Notre ministre des finances a forci volontairement pour contrer cette nouvelle atteinte à monopoliser l’attention, hélas sans résultat. L’enceint, c’est lui !
À la RTBF on a déjà prévenu Gerlache, surtout qu’il refuse d’être parrain. On a assez de mal comme ça à le faire passer pour un journaliste absolument neutre et sans option partisane préalable !

1 octobre 2015

Quand Didjé fait la gueule !

Non, le flash de 2009 ne s’est pas reproduit à New-York. Ce jour là, le chauve le plus séduisant de Belgique contemplait le visage radieux de Carla Bruni et il y eut « quelque chose entre eux (les journaux) ». Dans le film « Un idiot à Paris » Jean Lefèvre est le bredin de village qui croit avoir engrossé la fille du maire, en la regardant intensément !
Malgré tout, il y a bien eu un événement photographique. Le premier ministre Michel aux Nations Unies, flambart et radieux attend de gloser à la tribune, derrière lui, Didier Reynders, grisâtre, le regard éteint, ronge son frein, jaloux et inutile. Il est ravagé par son second rôle, l’ambition visiblement contrariée.
C’était avant le discours du 30 septembre de Charles à la tribune de l’ONU. Reynders aura encore des moments difficiles d’ici la fin de la semaine.
Il aurait fallu un Alain Gerlache, conditionnel sans frein de Verhofstadt dont il fut pour un temps le bras droit bionique et libéral décomplexé, aux commentaires de l’image, pour nous faire avaler que Reynders était concentré sur ses dossiers et pas du tout contrarié.
Oui, mais Gerlache est aussi peu fiable qu’une VW qui passe le contrôle pollution.
Il faut comprendre le drame humain que les MR font semblant de ne pas voir, pour mesurer toute la détresse de notre ministre des affaires étrangères. Sans Charles, il aurait eu sa semaine de gloire à l’ONU.
Dans Didjé, il y a du Dominique de Villepin prononçant son fameux discours de la non-participation de la France à la connerie de Bush en Irak! Seulement pour notre ambitieux local, pas de tribune, pas de conférence de presse, rien que la corvée de porter la mallette de Charles Michel. Cela a dû lui rappeler sa jeunesse quand il portait celle de Jean Gol, tandis que le père de Charles, Louis, cirait les pompes de l’avocat liégeois.
Pas de photo dans un beau cadre sur le bureau, pour l’artiste, quand il sera interviewé au retour par des compères du MR d’une des deux télés nationales. Par exemple, celle où l’on voit Barak et Michelle entourant Charles et sa compagne du moment (non ce n’est pas Carla), elle aurait été si géniale avec Reynders et son épouse. Il avait une réplique toute prête « Nous au moins, on n’est pas à la colle ».
On me dirait que seul dans la suite du Novotel, Didier en aurait pleuré, que cela ne m’étonnerait pas et sans la consolation possible d’une camériste à forte poitrine. Elles se méfient depuis DSK !
Pour le reste, enfin réservé à la politique, on se demande ce qu’une délégation aussi importante que la nôtre faisait à l’ONU, sinon jeter notre argent par la fenêtre ?

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Tout le monde sait que la Belgique est à la remorque des USA et que Michel a trop le souci des Amerloques qui dépensent en Belgique et qui font vivre l’industrie, pour jouer son petit indépendantiste du dimanche. Son collaborateur, ministre des affaires étrangères, aurait trouvé le moyen de frapper les imaginations par une astuce à la Sophie Marceau, déjà ses cols coupés au ras de la pomme d’Adam !... On connaît mieux le premier ministre des Îles Fidji que le grand Charles.
Voilà une semaine d’inutiles frivolités qui va coûter cher aux contribuables.
Quant à défendre « des valeurs auxquelles la Belgique est traditionnellement très attachée », on peut faire confiance à un Michel, fils de son père. Ce n’est pas lui qui échangerait deux Colruyt pour une Anheuser-Busch InBev.
« En Syrie, nous avons deux adversaires : le président Bachar al-Assad et Daech. C’est ça qui fait la complexité de la situation », a bonni le Premier ministre depuis l’enceinte des Nations unies, en pensant secrètement à celui qu’il a dans le dos avec la sueur froide de quelqu’un qui se dit pourvu que Reynders ne soit pas tenté par le salafisme !
Le Premier s’est entretenu avec Daniel Craig, alias James Bond, des fois que l’acteur aurait quelques tuyaux pour neutraliser des ennemis rapprochés.
« La photo de la poignée de main entre les deux hommes a été publiée sur le compte Twitter des Jeunes MR accompagnée d’un message: «L’un est l’homme qui se sort de toutes les situations avec panache. L’autre est James #Bond. », le coup de grâce pour le Commandeur des croyants libéraux ! Et dire qu’il aurait pu être commissaire européen, loin du carnage où il se fait piétiner par son chef de file !