« Responsable et non-coupable. | Accueil | C’était en 1912… »

La presque liberté de la presse.

Il y a de beaux zigotos dans le cabinet du premier ministre !
Faune de hauts fonctionnaires, elle sévit comme on se mouche par procuration. Si l’ivresse du pouvoir est supérieure lorsqu’on atteint un stade de commandement suprême, elle est communicative à différents niveaux.
Des journalistes de la RTBF en ont fait l’expérience lors de la visite d’Erdogan. Tenus à l’œil par les « hommes » de Charles Michel, ils se sont même vus menacés de perdre leur emploi sur un simple coup de fil à la direction de la chaîne ! C’est dire si les gars de Michel sont puissants !
Tout cela parce que leurs questions étaient impertinentes pour un dictateur en visite amicale et que cela ne se faisait pas selon l’usage des journalistes turcs d’approcher ainsi le nouveau calife de Constantinople !
Pourtant la presse en Belgique n’a pas une réputation de mangeuse d’hommes de pouvoir. Au contraire, ses patrons, ses rédactions ont toujours été du côté du manche.
Bien entendu, quand Michel s’est aperçu que le zèle de son staff allait nuire à son image de grand démocrate, il a aussitôt produit un communiqué qui laissait entendre que c’était de leur propre initiative que ses services avaient dérapé. Il les a – dit-il – réprimandés fortement.
Voilà, tout le monde est content. Les journalistes incriminés ne seront pas inquiétés. Jacquemin, leur chef, ne sera pas sommé de les licencier.
À la place des journalistes, je me méfierais. Jacquemin, s’il ne lui a pas été enjoint d’enlever le pain de la bouche de ces malheureux, aura quand même été prévenu par le journal que l’Haut-lieu y a pensé. Le coup de pied de l’âne est propre à l’engeance dirigeante. On n’y pense plus. L’affaire est oubliée. Le public regarde ailleurs. Et hop… c’est le moment qu’a choisi le pouvoir à l’orgueil démesuré et à la rancune tenace, de rappeler le devoir de sévir en douce aux supérieurs hiérarchiques des trublions.
Reste à se demander comment peut-on encore recevoir des individus comme Erdogan, avec le sourire de circonstance et en prime, Philippe et Mathilde endimanchés ? Les dictateurs transportent avec eux tous les interdits et toutes les menaces du monde. La question est dorénavant de savoir comment peut-on faire du journalisme en Turquie ?
Mais comme en Belgique pardi ! Pas tout à fait puisque Charles Michel s’est cru obligé de rappeler ses employés à l’ordre !

1jabecy.jpg

Quelle sont les événements authentiques que l’on démêle des vérités de propagande, quand ils sont relatés dans ces conditions de sujétion en Turquie et ailleurs ?
Voilà la question à poser et qu’on ne posera pas, pour faire plaisir à Charles Michel et à son staff.
Qu’en pense le collaborateur aux affaires étrangères du grand Charles, Didier Reynders ?
La même chose que son chef, évidemment.
C’est fou come la pugnacité de Didier est retombée ! Lui si ardent à jouer des coudes et passer premier dans tout, sa situation doit lui peser ! Et tout ça pour quoi ? Un misérable salaire de ministre et quelques beaux séjours, main dans la main, avec son épouse, à quelques ambassades lointaines.
Peut-être Erdogan s’y est-il mal pris avec les journalistes récalcitrants ? Il a manqué de persuasion en Belgique. Peut-être aurait-il suffi d’employer les méthodes de son pays pour que s’arrangeassent les choses ?
Charles Michel va y réfléchir avec son staff.

Poster un commentaire