Charles Michel : régent ?
Si pour défendre la liberté on commence par la restreindre où est l’avantage ?
Toujours dans ces cas-là, le balancier penche très fortement à droite. Il n’y est question que de s’assurer d’un vague acquiescement général.
Les politiques et les diffuseurs d’information jouent un rôle considérable dans la formation de l’opinion.
À la lumière des événements largement influencés par les politiques et les médias, on pourrait ajouter quelques paragraphes à « La psychologie des foules » de Gustave Le Bon. Par exemple ce phénomène d’entraînement qu’une information martelée pendant des jours a eu une telle emprise sur les foules qu’il est impossible à ces manipulateurs d’abandonner le sujet pour un autre. Ils sont ainsi eux-mêmes emportés par ce phénomène, prisonniers des foules et manipulés à leur tour, en quelque sorte.
Pour surfer sur l’opinion qu’ils ont ainsi créée, ils sont obligés d’en rajouter à chaque épisode sous peine d’être dépassé soit par l’extrême droite, pour la politique, soit par la presse Murdoch, pour les journaux.
On n’y a pas coupé avec Charles Michel qui a pris des airs résolument martiaux de régent du royaume, à la tribune de la Chambre, pour nous dire des choses qui, toutes rassemblées, auront certainement une influence considérable sur les notions de liberté du citoyen.
Les démocrates devront surtout se méfier de la révision du code d’instruction criminelle avec les nouvelles technologies et les écoutes téléphoniques. Les perquisitions non-stop sans l’ancien respect des heures de nuit qui est une règle stricte qui dure depuis le Moyen-âge nous rapproche sensiblement des régimes forts et de la gestapo des années noires. La surveillance des téléphones et la suppression de certains sites d’Internet sont également des signes dangereux d’un emballement sécuritaire qui écarte ce régime de ce nous croyons être la démocratie. C’est ainsi que la liberté d’expression une fois « réglementée », les autorités seront obligées de désigner des censeurs. Si ce ne sont que des membres de la police, il faut s’attendre au pire. Si un prochain soir vous ouvrez un site et que vous y voyez « No Found », vous aurez compris.
Un régime qui vaut la peine d’être défendu par les citoyens doit pouvoir assumer sa fragilité sur ses côtés les plus vulnérables que l’on sait attaqués par la pègre. Et qu’est-ce donc que Daech et ses militants sinon une association à couverture religieuse de malfaiteurs ?
Une démocratie qui se sent « défaillir» à cause d’une poignée d’assassins, est une démocratie déjà fragilisée par d’autres causes que celle du terrorisme : l’économie et la manière d’exclure les pauvres.
Méfions-nous des unanimités parlementaires. Les politiques agissent moins par enthousiasme patriotique que parce qu’ils se sentent prisonniers de l’opinion publique. Ce n’est pas que l’Assemblée qui est manipulée, mais les électeurs qui sont derrière.
D’accord. Il s’agit ici d’un chancre au cœur de deux pays du Moyen-Orient qui délègue son pus à des voyous qui viennent se métastaser en Europe.
Les moyens sont suffisants pour contenir cette pestilence et empêcher qu’elle diffuse.
Ne porter le fer à l’ennemi que par le ciel, laissant ainsi la pourriture se répandre au sol, est une sorte d’impuissance et une tromperie de celui qui applique cette politique !
La parole de Charles Michel est donc mensongère quand il nous assure qu’il fait tout pour combattre le salafisme maffieux par les mesures qu’il vient de décliner. Il ne fait au contraire même pas le dixième de ce qu’il devrait faire, à savoir avec l’OTAN si possible, sinon avec une coalition européenne rendre à Daech la monnaie de sa pièce.
Et nous en avons les moyens. Hélas ! Charles Michel n’a même pas le courage de proposer ses bons offices aux Kurdes et aux opposants non religieux qui sont sur le terrain en Syrie.
À trop vouloir rassurer la foule on l’inquiète davantage. Voilà un pompier qui a la lance en main et qui se détourne de l’incendie ! Si c’est pour que les puissances étrangères ne montrent pas du doigt la Belgique et Molenbeek, qu’il vient de faire son cinéma à la Chambre, c’est plutôt raté.
L'état d'urgence, comme la peine de mort, n’a jamais dissuadé aucun criminel. Cela sert uniquement pour les besoins de rester populaire quand on veut être réélu.
Mais ce qu’il peut en découler est d’une extrême gravité à un de ces moments de l’histoire où le peuple est sensible à tout message énergique !