« Structures et rage taxatoire. | Accueil | Lui, moi et la peur… »

Une dernière occasion.

L’article d’hier sur la mauvaise gestion des Régions et de l’État de ce pays de poupées gigognes en suggère un autre.
Et si Bart De Wever était moins entré au gouvernement pour améliorer l’économie et faciliter la reprise comme il le prétend que pour avancer en sous-main ses pions sur le damier communautaire ?
N’est-il pas en train de noyauter le pays à commencer par le premier ministre ?
Ce serait le comble que le « gouvernement de la dernière chance » soit en réalité le fossoyeur de ce qu’il voulait défendre : une Belgique fédérale à l’économie classique calquée sur celle des Etats-Unis, avec une gauche à la niche et une population avide de consommation ?
Pour ce qui est de l’économie, même si la N-VA encourage le MR à serrer la vis au seul profit des industriels et des financiers, il ne faut pas être grand clerc pour s’apercevoir que cette politique plaisait aux libéraux avant que la N-VA ne les y détermine.
La déclaration de Bart De Wever de faire entrer ses hommes dans le gouvernement pour redresser le pays sans arrière-pensées communautaires est, dans l’absolu, un conte de fée que les libéraux et les royalistes ont lu et relu avec extase.
En réalité, le bourgmestre d’Anvers avait une autre idée en tête : celle d’appliquer à fond la carte de l’austérité tout azimut sachant que la grogne et la grève ne pouvaient être que la conséquence de ce coup de barre à droite. La conséquence échappe à nos gazetiers : le Sud bouillonne et le Nord s’inquiète plus de ce bouillonnement que des taxes supplémentaires.
L’expérience l’a prouvé lors des grèves de 60-61, de tempéraments différents les deux peuples ont du mal à cohabiter aussi dans les domaines économique et social.
La volonté de réduire le droit de grève à néant, de poursuivre le matraquage des petits salaires, des retraites et des indemnités aux malades et aux chômeurs font partie de la stratégie libérale idéale pour déboucher sur le communautaire.
En abondant dans ce sens le parti libéral se rend complice de ce qu’il déteste le plus ; une scission du pays ! Cette législature en est une étape quoique Charles Michel puisse dire.
La N-VA n’a pas intérêt à une simplification des structures (voir l’article précédent) étant entendu que plus il y a complication, plus il y a mystification. L’électeur finit par ne plus y rien comprendre s’en remettant les yeux fermés à ceux qui le représentent.
L’affaire du bourgmestre non nommé de Linkebeek devrait éveiller l’attention des Francophones sur le fait que la droite flamande n’a nullement désarmé. Madame Liesbeth Homans (N-VA), ministre flamande de l'Administration intérieure, de l’Intégration civique, etc. entend bien poursuivre malgré l’accord du gouvernement fédéral, une politique nationaliste dans la continuité de l’idée du séparatisme.

2sagft.jpg

La tendance en Flandre serait de ne plus accorder le droit de vote aux étrangers résidents en Flandre. La Belgique empressée de suivre des directives européennes non contraignante en la matière a été pionnière, au contraire, dans l’ouverture aux résidents étrangers.
Cette tendance de la Flandre correspondrait au renoncement de François Hollande de sa 50me proposition de candidature à la présidence sur le vote des étrangers aux municipales. Valls en a définitivement clos le chapitre hier encore, arguant que la crise du Moyen-Orient ne le permettait plus.
On n’a pas oublié comment les francophones majoritaires des Fourons sont devenus minoritaires, lorsque les Hollandais installés sur les communes des Fourons ont voté évidemment dans un bel enthousiasme pour des partis flamands.
Cela va être intéressant de savoir comment la Flandre va abroger cette faculté des étrangers de voter aux communales sans toucher à l’administration flamande des Fourons.
Il ne reste plus qu’une solution : appliquer la règle de la langue et autoriser les seuls Néerlandais à voter avec les autochtones.
La Belgique est un étrange pays. Les vérités sont variables. La raison générale est proportionnelle au nombre. Les minorités tant protégées par de fortes déclarations ne le sont en réalité qu’en fonction des intérêts des majorités. Toute la vie politique est conditionnée par la peur de la dislocation du pays du fait flamingant, par l’ensemble des Francophones. On oublie les Wallons et leur singularité par le désir de plaire à la Flandre et ce y compris les représentants wallons au système central.
Et si les Wallons se mettaient aussi à douter de l’intérêt d’une Belgique fédérale ?
Bart De Wever compte sur ce revirement pour larguer plus aisément les amarres.
Que les admirateurs inconditionnels de Charles Michel et de l’État qu’il représente regardent bien l’homme et son échafaudage, ce sera la dernière législature où ils en auront l’occasion.

Poster un commentaire