« L’entre deux tours. | Accueil | Écolo en crise mystique. »

Cambadélis patron failli.

Allez, encore un coup des Régionales en France.
Ce qui inquiète les barons de la République, ce n’est pas le programme du FN. Il est inapplicable et seul l’illusion qu’il pourrait être mis en place malgré tout, attire celles et ceux qui s’intéressent de loin à la politique depuis que la vie est devenue plus difficile. Non, ce qui inquiète le PS et les Républicains, c’est la perte d’un certain standing dans le train-train d’une démocratie « qui ne serait plus comme avant » à cause d’une trouble-fête.
Hollande a sacrifié l’essence même du socialisme par prétention et mauvais calcul. L’autre mirliflore avait déjà tellement déçu à la législature précédente, que ce n’était pas la peine d’essayer la remontée enthousiaste de l’opinion.
Après le cumul de tant d’échecs, ils ne savent plus que dire devant une Marine Le Pen qui veille à ce que le parti ne se mouille pas trop dans le merdier actuel, en promettant monts et merveilles évasivement et sans entrer dans les détails en cas de victoire et de faire « chier » les deux partis vainqueurs en cas de défaite.
Des deux échaudés c’est encore celui du PS le plus stupide. Son désistement républicain a fait long feu. Les godillots trainent les pieds. Les militants ne sont pas du tout convaincus de voter pour le candidat des Républicains dimanche, une tête de liste fait de la résistance et comble des combles, Les Républicains ne marchent pas dans la combine. Ils ramassent le cadeau de Cambadélis, ne donnent rien en échange et disent à peine merci.
Nos deux échaudés se préparent déjà pour les présidentielles de 2017. Ils n’ont qu’une obsession : se retrouver au second tour contre Marine Le Pen. La partie de catch commence. Celui des deux qui distancera l’autre au premier tour sera sûr de battre Marine Le Pen au second.
La gauche au lendemain du premier tour est encore descendue d’un cran dans l’opinion. À part quelques « beaux » restes de la domination locale du PS, des années 2002-2012, la liquidation est en marche.
Le désistement les élimine pour six ans dans les Régions où ils se sont sacrifiés, peut-être pour des prunes. C’est la Bérézina.
Malgré tout quelques rigolos journalistes professionnels sont parvenus à élucubrer des papiers « courageux » pour le réconfort des gloires du PS bientôt classées « anciennes ». Des sondages d’opinion donnent les unis de circonstances vainqueurs du Front partout. Assez curieusement, on n’entend plus les frondeurs du PS. Pourtant, tout ce qu’ils avaient prédit tombe sur les têtes couronnées de Hollande à Valls et de Cambadélis à Bartolone. L’empire électoral bâti est en miettes et tout le monde sait qu’il faut minimum dix ans pour le remettre en état de fonctionner. Les Républicains sont en meilleures postures, mais ce n’est pas le triomphe que les journalistes politiques avaient prévu.

1fidjos.jpg

À la gauche du PS, même constat d’EELV au Front de gauche, aucun de ces partis n’est en mesure de proposer une alternative à la défaite du PS, tandis que l’installation du FN dans le paysage se fait durablement. Néanmoins, une unité de façade sauve les apparences.
Marine Le Pen a les dents longues et ne mord plus un de ses poursuivants, mais les deux.
Le désistement n’est pas de nature à rassurer l’électorat à gauche, le rassemblement des diverses gauches non plus.
C’est tout un personnel dans les instances régionales, militants socialistes par ailleurs et républicains confondus, qu’en Belgique on appelle les produits du clientélisme, qui se sent menacé dans son emploi.
« Ce reflux en forme de désintégration est aussi le résultat d’un échec historique : celui de la lutte contre le FN depuis trente ans. Toutes ces années de « mobilisation » pour faire « barrage » à l’extrême droite ont abouti à ce que ce parti soit, seul, sans besoin d’aucun allié, aux portes du pouvoir dans plusieurs régions, et surtout que sa candidate pour 2017 apparaisse comme la seule bénéficiant d’une authentique dynamique politique. Cet échec historique, déjà souligné à plusieurs reprises, n’a jamais eu de véritables conséquences sur le PS lui-même. Les mêmes responsables qui ont imaginé ou endossé une stratégie anti-FN défaillante sont toujours aux commandes, quel que soit son résultat. Jusqu’ici, l’enjeu paraissait virtuel ; le FN servant surtout à faire peur aux électeurs et à empêcher la droite de gagner ici ou là. Il est aujourd’hui bien réel : le FN peut gagner et bénéficier à son tour des ressources des autres partis. » (Le Monde du 9 décembre)
Tel est pris qui croyait prendre. Ils auraient dû lire La Fontaine avant d’établir leur stratégie électorale qui les amène à ce lundi prochain, probablement maussade même en cas de courte victoire des deux compères en place.

Poster un commentaire